Contrairement à la rumeur, le fanatisme n'est pas axé autour de la notion de "dieu", mais autour de la notion de "mort".
Ce qui signifie que pour un former un combattant djihadiste disposé à se sacrifier, ce qui compte n'est pas tant d'exalter Allah ou Mahomet que la mort, en attribuant au sacrifice de la vie le plus grand prix.
Le fanatisme le plus meurtrier de tous les temps, et qui demeure le plus actif aujourd'hui, quantitativement, à savoir le nationalisme, se passe parfaitement de l'exaltation d'un quelconque dieu. En revanche, pour fabriquer un soldat nationaliste prêt au sacrifice, il faut prêcher la "bonne mort". Dans cette perspective, inculquer la croyance dans la survie de l'âme après la mort est un premier élément de prédication. Certaines utopies politiques totalitaires, telle la démocratie, ne font que transposer dans l'ordre temporel la croyance religieuse dans l'au-delà.
L'exaltation du travail, dans la culture démocrate-chrétienne/capitaliste, nazie ou soviétique, est un autre élément de la culture de mort fanatique. L'exaltation du travail prolonge le sermon mensonger du clergé sur les oeuvres, qui selon l'apôtre Paul ne contribuent pas au salut.
Opposés dans le schéma du "choc des cultures", combattants djihadistes et combattants nationalistes au service de telle ou telle nation sont mus par la même impulsion macabre.
Commentaires
La culture de mort est donc omniprésente, si on vous suis bien. Du coup, l'avenir semble bien sombre, pour une société qui n'a que la mort pour horizon, que ce soit via l'exaltation du travail (tiens, cela me rappelle Albator ou ses fainéants de terriens sont pointés du doigt) ou le dijhadisme.
Cela me rappelle aussi que certains espagnols du camp nationaliste (je ne sais plus si ils étaient fascistes ou autres) durant la guerre civile, avaient pour cri de guerre "Viva la muerte !". Je vous laisse traduire.
Oui, on passerait moins de temps à énumérer ce qui ne va pas dans le sens de la culture de mort, tel philosophe ou oeuvre littéraire, artistique.
- Quand on se penche sur la valeur mystique de l'argent (thème de l'Avare ou du Marchand de Venise), qui n'a cessé de croître au cours des derniers siècles, à côté de la valeur plus ou moins pratique, on aura vite fait de mettre à jour une détermination macabre. Le symbolisme du vampirisme, par exemple, convient assez bien pour représenter l'existence de l'homme moderne, relative aux grands organismes de crédit.
"Calme, luxe et volupté" : qui incarne mieux cette devise ? L'argent ou la mort ? Il faut songer ici à la volupté que représente la mort pour un esclave.
Or le capitalisme joue à peu près le rôle que jouait le destin dans l'Antiquité, pour une bonne partie de l'humanité.
Le pouvoir mystique de l'argent est le même que celui de la mort.