Mes raisons d'écrire un "Dialogue avec l'Antéchrist" : d'abord, à propos de Nitche et du néo-paganisme, la plus grande confusion règne et le public est abreuvé de mensonges.
L'exemple de Michel Onfray est un cas extrême de présentation mensongère, sous prétexte de vulgarisation ; on inventera forcément de toutes pièces un "Nitche de gauche", puisque Nitche est contre tout ce qui est "de gauche", attribuant la prolifération des idées tordues dont le monde moderne s'enorgueillit à Jésus-Christ et à ses apôtres.
Mais le cas de Michel Onfray est loin d'être isolé. De bonnes analyses existent cependant, mais elles sont parcellaires et largement masquées par des ouvrages qui, suivant la méthode moderne, se focalisent sur l'usage moderne de Nitche, qui n'en a pas, puisqu'il pose l'équivalence de la culture moderne et du néant.
Un complot pour retremper la volonté des hommes d'élites occidentaux dans des valeurs moins corrompues que les valeurs démocratiques ou monétaires, voilà qui correspond à peu près à la vision politique de Nitche. Il faut dire que Nitche croit l'Occident parvenu à un stade où le "judéo-christianisme" ne serait guère éloigné de s'éteindre définitivement, permettant ainsi à la civilisation, désinfectée, de s'épanouir.
- En outre, Nitche à la prétention d'être un penseur rationaliste antimoderne. Et sa confrontation à la science moderne, qui prétend à la même rationalité, n'est pas dénuée d'intérêt.
- Le plus intéressant est l'aspect d'"évangile de Satan" de la philosophie de Nitche. C'est la première fois, ou du moins d'une manière aussi étayée, que le monde est menacé de mort au nom de Satan/Zarathoustra, par un antichrist ; comme si le monde avait pris une tournure qui ne déplaît plus seulement aux chrétiens, mais également à ceux qui se réclament de Satan et de la culture de vie païenne.
- Enfin il était nécessaire de confronter cette fonction d'évangéliste de Satan ou d'antéchrist que Nitche assume à la conception de l'Antéchrist développée dans les évangiles et les épîtres de Paul de Tarse.