La "culture de masse" est typiquement occidentale dans la mesure où elle se développe parallèlement au gouvernement des nations occidentales par leurs élites industrielles et bancaires.
Il convient d'ajouter que le mobile politique démocratique repose largement sur cette "culture de masse". Autrement dit, la foi et l'espoir dans la démocratie s'appuient sur la culture de masse. Ce n'est pas un hasard si l'intelligentsia démocrate-chrétienne est en première ligne pour promouvoir la culture de masse et lui attribuer une dimension humaniste qu'elle n'a pas.
Un autre phénomène observable est la similarité entre les différentes cultures de masse, soviétique, nazie ou démocrate-chrétienne, par-delà les divergences idéologiques superficielles. Le motif nationaliste guerrier est notamment préservé dans ces trois versions.
Le type du "super-héros", caractéristique de la culture de masse américaine, incarne un héroïsme très différent de l'héroïsme exalté par la mythologie grecque.
On ne peut manquer d'observer que le rôle assigné au "super-héros" de "sauver le monde", qui débouche sur une moraline infantilisante, est diamétralement opposé à l'énoncé du salut juif ou chrétien; le "monde" est en effet synonyme de l'enfer dans la Bible, et s'il y a bien un super-héros dissuasif de vouloir "sauver le monde", c'est Jésus-Christ. La société obéit à Satan selon les évangiles, de sorte que le péché est la pierre angulaire du monde ou de l'Humanité. La peinture de Jérôme Bosch propose une représentation du monde aussi proche de la lettre et de l'esprit évangélique que la culture de masse démocrate-chrétienne s'en éloigne.
Si l'on veut découvrir le sens apocalyptique de l'Histoire, on doit le chercher à l'opposé du sens du vent indiqué par la démocratie chrétienne libérale.