Les 12 travaux de Lapinos
Le comble, c’est de manquer de clarté lorsqu’on entend dénoncer l’obscurantisme. Le reproche m’a été fait d’être illogique, par exemple, lorsque je mets Kant et les "existentialistes" dans le même panier avant de les balancer à la mer lestés de plomb. Je me suis senti comme l’arroseur arrosé…
J’insiste pour faire de Kant le premier “grand nul” de la philosophie moderne, symboliquement. Nulle fonction ET nul style. À l’aide de la raison pure, on peut démontrer que l’homme n’existe pas - belle phénoménologie en vérité ! Cela rappelle les théologiens les plus pervers du Moyen-âge.
Kierkegaard, Heidegger, tous les "existentialistes officiels" n’ont fait que bâtir au-dessus de ces fondations le château de cartes spéculatif et relever à leur tour le défi lancé à la réalité par Kant.
Quant à la morale tirée de la raison pratique, concrètement, si je peux dire, c’est celle du bobo, du journaliste. Or ce discours éthique inconsistant, on nous le sert en entrée, en plat de résistance, et au dessert ! Il faudrait dire “merci” en prime ?
Bien sûr, c’est pas cette philosophie dans le vent qui a enfanté le système démocratico-capitaliste, c’est au contraire l’état de désagrégation sociale où l’économie capitaliste nous a fait tomber qui est particulièrement propice à la prolifération de la mauvaise herbe. Les sophistes grecs entendaient mettre la rhétorique à leur service. Nos sophistes, eux, de gauche comme de droite, Onfray ou Finkielkraut, même au plan de la rhétorique, ne valent pas tripette. À vaincre sans contradicteurs, ils triomphent sans gloire. Il y a toujours eu, même dans l’Union soviétique, des volontaires pour tenir le rôle, pas forcément très gratifiant, de “penseurs officiels” du régime. Plus belle la vie ! ou Onfray, c'est la même idéologie. Finkielkraut, lui, sa philosophie, est plutôt dans cet insupportable navet : Amélie Poulain.
Ce n’est pas seulement la fragilité et la médiocrité des principes économiques libéraux, l'essayiste Jacques Généreux “oublie” que les propagandes socialiste, féministe, athée, démocrate-chrétienne, patronale ou syndicale (les syndicalistes français ne font que réclamer une meilleure répartition des richesses au sein du système capitaliste, quand Marx combat l'oppression sociale), tendent à discréditer, censurer, diffamer, saboter toute pensée qui contient des ferments de "solidarité", toute pensée qui va à l'encontre de l'atomisation du monde occidental - que cette pensée soit catholique, musulmane, marxiste ou royaliste…
C’est parce que la nature a horreur du vide que les petits systèmes de pensée individuels font florès.
Commentaires
À propos de l'éthique qu'on nous sert à toutes les sauces, un exemple frais : http://bio-npdc.hautetfort.com/
Kant et Kierkegaard sont aussi éloignés l'un de l'autre que l'orient de l'occident, je me demande comment vous faites pour les mettre dans le même panier. Ce sont tous les deux des philosophes du sujet mais pour le reste ils n'ont rien en commun. L'un postule le primat de la raison et l’autre celui de la subjectivité. On voit que vous les connaissez mal pour les amalgamer aussi facilement. A part ça, vous devriez lire Kierkegaard : il est non seulement bon philosophe mais aussi bon théologien et bon prédicateur. Lisez ses ‘Discours édifiants’, son ‘École du christianisme’, si vous les trouvez chez un bouquiniste ou dans une bibliothèque. C’est quelqu’un qui met l’accent sur le côté paradoxal du christianisme. Or je crois savoir que vous aimez les paradoxes.
Merci de cette réponse développée à mon petit commentaire où je ne vous reprochais pas tant d'être illogique que de faire des amalgames hâtifs. J'ai le mauvais goût d'être athée, matérialiste, rationaliste, gauchiste, pro-ivg, professeur de philosophie, etc. Il n'empêche que je trouve vos idées rafraîchissantes. Quant au fond de votre réponse, voilà ce que je peux ajouter.
Pour Kant, l'existence n'est pas un concept. L'existence (ou la non existence) de quelque chose ne peut pas être démontrée, elle ne peut qu'être constatée empiriquement. Il est donc inconcevable dans le cadre kantien de vouloir prouver que l'homme n'existe pas (ou qu'il existe), puisqu'il n'y a qu'à constater qu'il y a effectivement des hommes. C'est faire trop d'honneur à la journaille que de dire qu'elle est moralement kantienne alors qu'elle n'a qu'une morale : le renvoi d'ascenseur (pas du tout kantien lui).
Quant à Finkie et Onfray, que dire ? Je suis d'accord avec vous pour les tenir en piètre estime - la philosophie du premier se résumant à "tout fout le camp", celle du second à "le plaisir c'est bien".
En fin de compte, je partage votre idée que l'idéologie dominante actuelle détruit effectivement l'idée de solidarité au profit d'un individualisme répugnant. J'aimerais bien creuser les raisons de mes accords paradoxaux avec une partie des catholiques "mutants", tels que Bernanos (Les Grands cimetières sous la lune tout particulièrement), ou Péguy (Notre Jeunesse).
"Kierkegaard, Heidegger, tous les "existentialistes officiels" n’ont fait que bâtir au-dessus de ces fondations le château de cartes spéculatif et relever à leur tour le défi lancé à la réalité par Kant.
Quant à la morale tirée de la raison pratique, concrètement, si je peux dire, c’est celle du bobo, du journaliste. Or ce discours éthique inconsistant, on nous le sert en entrée, en plat de résistance, et au dessert ! Il faudrait dire “merci” en prime ?"
Oulala c'est de la bouillie intellectuelle ce machin là! Kant, Heidegger, Kierkegaard dans le même panier !!! En plus vous les assimilez, plus ou moins, à Sartre - l'ethique de bobo etc...
Pour le coup là vous faîtes vraiment du Onfray !
Après avoir relu votre note sur le livre du fabiusien antilibéral (rires), je m'aperçois que je suis vraiment d'accord sur le fond : il est vrai que le PS a abandonné la gauche (et donc toute référence à Marx) et a ré-ouvert la voie au capitalisme qui avait sévi avant les corrections keynésiennes.
Ensuite, il y a effectivement un lien à faire entre l'oubli de la lutte des classes et la mise en avant de réformes sociétales telles que le PACS. Je n'accorde aucune valeur symbolique au mariage, qui n'est qu'un contrat d'association à mes yeux. Si Jospin avait été vraiment courageux, il aurait donné aux gays la possibilité de se marier... Mais bon, là n'est pas le problème - le PS a tenté de faire croire qu'il était à gauche, parce qu'il était ouvert sur ce type de questions, alors que l'essentiel était perdu en route.
Là où je suis moins convaincu, c'est par le lien que vous tentez de faire entre la philosophie et ce mouvement politique (comme disait Althusser : les effets de la philosophie sont intra-philosophiques).
De même, je n'ai pas confiance dans les religions pour sauver la moralité ou la solidarité. Je suppose que le fond de votre pensée, à cet égard, est que les religions ont la force d'être des institutions qui offrent des principes solides à tous et que cela est plus structurant que les "éthiques de l'assiette" qu'on nous propose aujourd'hui. C'est très possible. Mais les périodes dominées par la religion ne me paraissent pas désirables pour autant.
Lapinos je ne te suis plus ! Comment toi le grand Lapinos n'as-tu pas compris que le seul vrai système de philosophie c'est le knout ?
Je te voyais bien parti, mon Lapinos, fidèle au sabre d'abordage et au goupillon et voilà que tu t'effondres sur la ligne d'arrivée en chipotant entre les philosophes, non, non, non, tous au gnouf point final ! Si on commence à raisonner pour distinguer on est perdu avec ces animaux-là !
1/ Je ne parlais pas de la morale que pratiquent les journalistes mais de celle qu'ils revendiquent. Pour avoir une idée un peu plus précise de cette éthiquette (les baveux sont toujours approximatifs), il suffit d'aller lire Luc Ferry, par exemple, ce que je ne souhaite à personne.
2/ Démontrer qu'on ne peut pas démontrer que Dieu existe, ni même l'homme, voilà le type même de phénoménologie complètement vaine qui a influencé les "existentialistes" qui produisent le même genre de raisonnements subjectifs, à commencer par Kierkegaard. J'aurais pu citer Nitche et Schopenhauer, mais ils sont plus "hybrides", moins systématiques.
La "phénoménologie" de Marx, par comparaison, est beaucoup plus subtile et ne condamne pas la pensée à des spéculations. Le véritable héritier d'Aristote et de Platon, qui eux aussi ambitionnaient de fournir des outils et une méthode, c'est Marx. La pensée de Marx est une pensée occidentale. Elle passe par la condamnation de la philosophie moderne. Comme la pensée de Péguy.
3/ En quoi Péguy et Bernanos sont-ils des catholiques "mutants" ? S'il fallait désigner des "mutants", je citerais plutôt Pascal, Maritain, Guitton ou Thibon, purs esprits empêtrés dans des paradoxes. Autrefois l'Église jugeait plus prudent d'enfermer ces têtes folles dans des couvents.
4/ Non, il est logique que le PS ne tienne pas un discours marxiste. L'idéologie socialiste, que Marx a combattue, est très différente. Le moteur de Marx est la lutte contre l'oppression sociale, pas la suppression des classes sociales par la répartition équitable des richesses. Marx ne pense pas que la richesse soit un facteur de liberté, au contraire. Il n'a pas cette bêtise.
C'est évidemment à ce propos que J. Généreux fait preuve de duplicité, car l'idéologie libérale n'est pas incompatible avec le socialisme, loin de là ; Strauss-Kahn n'est pas plus incohérent que Mélenchon. La Révolution de 1789 dont ils se réclament tous les deux est une révolution bourgeoise, comme en Angleterre, même si elle a dégénéré en un bain de sang en France et pas Outre-Manche.
5/ Je ne dis pas que le discours philosophique actuel influe beaucoup sur la réalité politique, au contraire, je dis qu'il n'est que le produit intellectuel d'une société socialement et politiquement médiocre, d'un pays gouverné par son seul taux de croissance.
Qui croyez-vous contrôle les médias où s'expriment tous ces philosophes de seconde zone, de Finkielkraut à Onfray ? Les grandes entreprises capitalistes par le biais de la publicité - quand elles ne sont pas directement propriétaires, et les politiciens accessoirement seulement. Ce discours philosophique nullissime ne risque pas d'interférer dans le business. Laisser des historiens s'exprimer, ça serait déjà beaucoup plus dangereux. Les faits mentent beaucoup moins que les idées.
1/ Même (surtout ?) au niveau de ses revendications, la journaille actuelle n'a aucune idée de Kant ou de sa morale. Ils sont assez sots pour tenter de nous faire croire que leur actionnaire principal ne contrôle pas leur plume, c'est dire leur propre sottise.
2/ Pour rendre justice à Kant, il ne faut pas oublier que ce type de raisonnement a aussi un but polémique chez lui. Il s'agit de faire de la métaphysique une science et de l'empêcher de se perdre dans les nuées - là où la raison humaine travaille à vide en prouvant des choses qu'elle ne peut pas du tout prouver rationnellement ou a priori. Il s'agit pour lui d'empêcher les métaphysiciens de se placer fictivement du point de vue de Dieu. De ce point de vue, Kant est, comme Marx, un fossoyeur de la métaphysique. Je vous trouve un peu injuste à son égard. Mais bon, il n'y a pas mort d'homme.
Je ne comprends pas votre opposition entre "pensée occidentale" et "philosophie moderne".
3/ "Mutants" est un mauvais terme. Je voulais dire que la profondeur et la sincérité de leur engagement les ont conduit à des positions sans doute hérétiques à l'égard de l'Eglise comme institution. Pensez à ce que Bernanos peut dire des autorités écclésiastiques qui soutiennent Franco, son apologie de l'Eglise informelle des pauvres... en d'autres temps, il aurait senti le fagot, non ? Enfin, si davantage de catholiques étaient comme Péguy et Bernanos, cette institution aurait une allure très différente et plus sympathique à mes yeux.
4/ Il n'est pas du tout sûr effectivement que Marx ait voulu rendre tout le monde riche. Mais il est encore moins certain qu'il ait songé à maintenir les inégalités de richesse propre à la société capitaliste. Si on répartissait équitablement les bénéfices, il n'y aurait plus de riches, mais pas de pauvres non plus. Je serais honnêtement curieux de savoir sur quels textes de Marx vous vous appuyez.
5/ Rien à objecter. Je suis d'accord.
2/ Je suis de ceux qui pensent qu'on juge un philosophe sur ses "résultats" ou à ses effets. Je ne nie pas que Kant ait eu des INTENTIONS très pures, mais sa pensée marque un recul de la pensée scientifique. Psychologiquement, c'est comme si Kant avait extrait du champ de la pensée tout ce que lui-même n'était pas à même de penser ou de deviner. Il y a une part d'intuition dans la science. Les railleries de Péguy ou de Bergson vis-à-vis de Kant sont justifiées. Dans la forme même des écrits de Kant, il y a quelque chose d'inhumain.
"Ôtez le surnaturel, il ne reste plus que ce qui n'est pas naturel", je vous rappelle ce mot de Chesterton qui convient parfaitement à Kant et aux existentialistes.
Marx ne me paraît pas du tout être un fossoyeur de la science ni de la métaphysique, mais un penseur complet, au contraire. S'il y a des accents quasi-mystiques chez Marx, ce n'est pas un hasard. L'athéisme de Marx est très différent de celui de Kant ou de Nitche. Comment dire… Marx ne s'intéresse pas à la question de Dieu, mais à la question de la religion. En un sens la lutte des classes de Marx, c'est un peu la parousie chrétienne, une notion assez abstraite que Marx ne détaille pas beaucoup ; c'est à tout ce qui précède que Marx a accordé trente ans d'études acharnées. Comprenez-vous ce que je tente d'expliquer ?
3/ Il ne faut pas oublier qu'il y a une tradition révolutionnaire dans le christianisme, Jésus lui-même s'en prend violemment parfois aux autorités religieuses juives. Il s'agit de rester éveillé.
Vous comprendrez, je pense, que je puisse avoir un sentiment symétrique au vôtre : les socialistes me seraient plus sympathiques s'ils étaient vraiment socialistes, au sens de Jaurès par exemple. Mais il est trop évident qu'ils ne font plus que développer une stratégie de communication destinée à faire gagner l'un des deux clans susceptibles de gouverner le pays. Comme cette stratégie de communication est fondée sur la fausse compassion, elle me révulse encore plus.
4/ Sur l’argent, le mépris de Marx pour cette “valeur” n’est pas très éloigné de la conception chrétienne (Cf. “La Question juive”). Plus que ça, le rapprochement entre Marx et Léon Bloy s’impose ; n'était le style, certains propos de Marx pourraient être attribués à Bloy, même si l'"antisémitisme" de Bloy est plus nuancé que celui de Marx. Marx n’attribue pas l’importance que Bloy accorde à la “généalogie du peuple juif”. L’idéal de Marx est beaucoup plus proche de la disparition de l’argent que de sa meilleure répartition. Une raison supplémentaire pour les “libéraux” de détester Marx comme ils détestent la pensée chrétienne sociale, celle de Bloy, de Péguy, de Baudelaire, de Claudel ou de Waugh, qui ont en outre pour point commun avec Marx de formuler des critiques radicales à l'encontre de la démocratie bourgeoise.
2/ La discussion est intéressante : j'entrevois les points fondamentaux de nos désaccords.
Il me semble d'abord extrêmement délicat de juger un philosophe à ses effets car comme écrit Musil, les philosophes sont les seuls êtres au monde à engendrer soit des perroquets, soit des traîtres - du point de vue de la doctrine s'entend.
Ensuite, à mes yeux, Kant limite à juste titre les prétentions de l'entendement humain. La métaphysique, définie comme une exploration du suprasensible au moyen de la raison, mérite cette limitation. Pour autant, je crois que Kant n'était pas athée, même inconsciemment ou objectivement : il a lui-même écrit qu'il avait limité le savoir pour faire place à la croyance. Toutefois je conçois qu'un catholique voit dans le kantisme une menace contre ses convictions... et que vous voyiez dans les limites de l'entendement humain définie par Kant les limites de son propre entendement - et donc du mien par la même occasion !
Si je dis que Marx est un fossoyeur de la métaphysique, c'est parce qu'il prétend vouloir faire descendre la philosophie du ciel à la terre. Mais je n'identifie pas la métaphysique et la religion. Il y a sans doute une dimension religieuse dans le marxisme, mais il y a aussi une virulente critique de la religion - critique d'autant plus virulente qu'elle fait de la religion un ennemi secondaire, une idéologie lénifiante qui promet la libération dans l'au-delà pour mieux faire oublier l'oppression économique exercée ici-bas.
3/ Je partage votre analyse du "socialisme" actuel. Et c'est justement la tradition révolutionnaire du christianisme qui m'intéresse.
4/ A ce sujet, outre le fait que vous me donnez envie de lire La question juive de Marx, je me permets de vous demander si vous n'auriez pas un livre de Bloy à me conseiller. Les citations de cet auteur, sur lesquelles j'ai pu tomber par hasard, m'ont toujours paru très fortes, mais je ne sais pas du tout par quel livre commencer.
Merci encore pour ces réponses détaillées.
2/ Marx trace aussi des limites à la pensée, qui ne permet d'appréhender qu'imparfaitement la réalité. Mais Marx ne brise pas la dynamique scientifique. Je ne vois pas de penseur de premier plan au siècle dernier, notamment dans le domaine des sciences sociales et de l'histoire, qui n'emprunte peu ou prou à la méthode d'analyse marxiste.
Les simplifications de Kant sont complètement arbitraires, elles, bien que Kant ait voulu justement supprimer l'arbitraire, il procède par amputation, dessine des ensembles et des sous-ensembles purement théoriques. Qu'est-ce que Kant analyse dans le fond, en dehors de son propre mode de pensée ? La conscience de la conscience… les neurosciences n'invitent-elles pas à plus d'humilité ? Kant me fait penser à ces théologiens du Moyen-âge qui se consacrent à l'ontologie de Dieu. L'ontologie de Kant contre la cosmologie de Marx. L'introspection contre l'exploration. Si je vous laisse dubitatif, lisez la brève introduction de Bergson à sa conférence sur la mémoire et le temps, elle contient une critique amusante du rationalisme.
3/4/ À vrai dire je ne suis pas sûr que l'ouvrage de Marx sur la "question juive" ne soit pas en partie "daté", tributaire du contexte politique. Mais on y voit bien que pour Marx, l'argent est un facteur d'aliénation. En un sens Marx n'est pas très éloigné des théologiens catholiques pour qui le Nouveau Testament abolit l'Ancien.
Pour ce qui est de conseiller un ouvrage de Bloy à un philosophe athée, c'est presque une gageure que vous me demandez-là ! Si vous n'étiez ni athée ni philosophe, je vous conseillerais la biographie de Bloy par J. Bollery. Mais en tant que philosophe il me semble que vous trouverez votre miel plus sûrement dans la lecture d'un petit essai de Simone Weil, à la fois chrétienne, marxiste et révolutionnaire : "Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale", notamment son chapitre le plus fort intitulé "Analyse de l'oppression". Elle n'avait que vingt-cinq ans lorsqu'elle l'a écrit, mais…
1/ Soyons clairs : si j'avais à choisir entre les ouvrages de Kant et ceux de Marx, je ne réfléchirais pas longtemps et je partirais satisfait avec les livres du second. Il est vrai que comprendre les sciences sociales ou politiques du 20ème siècle sans Marx est impossible. Et je suis d'accord avec vous pour laisser l'exploration de la conscience aux neurosciences.
Mais nous différons sur l'évaluation de Kant, qui pour moi, reste un des tout premiers philosophes de l'humanité, bien que je ne sois pas du tout kantien. Mon travail m'a récemment conduit à relire des morceaux de la Critique de la raison pure. Je suis encore moins d'accord que je le pensais avec sa théorie de l'idéalisme transcendantal (qui me semble être un idéalisme pur et simple, malgré l'effectivité des choses en soi). Il n'empêche que pour aborder l'épistémologie du 20ème siècle, la première critique est fondamentale. Et je pourrais en dire autant des deux autres Critiques. Quand on est philosophe aujourd'hui, on ne peut pas faire l'impasse sur Kant, sauf à risquer de ne rien comprendre à de nombreux débats.
Je ne me risquerais pas à analyser ses éventuels effets délétères sur la culture et la morale !
2/ Je vais me procurer les 2 ouvrages que vous mentionnez. J'ai déjà lu un témoignage de S. Weil sur la condition ouvrière en France dans les années 30. J'avais été frappé par la ressemblance avec un autre témoignage, maoïste cette fois de R. Linhart (L'établi). Sinon, ne croyez pas que mes possibilités de lecture soient totalement fermées par mon statut de prof de philo athée. D'une part, ma vie m'a appris à juger les hommes moins d'après leurs opinions que d'après ce que leurs opinions ont fait d'eux. D'autre part, la lecture de catholiques comme Péguy ou Bernanos m'a été très profitable - je ne vais pas me priver de leur enseignement sous prétexte qu'ils croyaient en Dieu. Ce serait idiot.
1/ De quels débats voulez-vous parler ? Les débats entre Derrida et Régis Debray ?
2/ La démarche de lire la biographie d'un auteur pour mieux le comprendre me paraît assez peu "philosophique", voilà pourquoi j'hésitais à vous conseiller celle de Bollery (Qui n'est disponible que chez les bons bouquinistes.)
1/ Hahaha ! Savez-vous que la vie philosophique ne se réduit pas à la représentation qui en est donnée dans les media ? A peu près tous les philosophes en vogue sont ignorés par les étudiants de philosophie. BHL, Finkie, Onfray, Debray & Co ne sont des philosophes que pour les journalistes et ceux qui les croient. Derrida est pris plus au sérieux, parce que personne n'a encore pu préciser de quoi il est question dans ses écrits dont l'obscurité a ravi les béotiens et les poseurs.
Heureusement la philosophie n'est pas limitée à ces luttes parisiano-parisiennes (avec un détour par Berkeley / Cuba). Je pense à des philosophes "épistémologues" dont la lecture est à peu près aussi utile à un honnête homme que la connaissance de la physique. Ils ne sont pas connus du grand public et vous les classeriez au rang de nouveaux théologiens / logiciens / coupeurs de cheveux en quatre : il s'agit de gens comme Putnam ou, à l'opposé du spectre, Rorty. En morale, il s'agirait encore de Putnam, mais aussi de Bernard Williams ou de Cavell.
Vous avez tout à fait le droit de n'avoir aucun goût pour la philosophie moderne, mais croyez-moi : sans Kant, pas de philosophie moderne. Ou alors on a juste le blabla inconsistant actuel sur les "valeurs"...
2/ Je me doutais des raisons de votre réticence... Mais s'il est vrai qu'aborder Kant par sa biographie n'a aucun intérêt, cela peut changer avec des auteurs comme Bloy où il s'agit moins d'appréhender des arguments logiquement enchaînés qu'une expérience humaine ou spirituelle - schématiquement.
Il n'est pas interdit de lire le Journal de Léon Bloy (collection Bouquins) qui couvre les 35 dernières années de la vie de Bloy.
Globalement d'accord avec la note Lapinos, à l'exception que je trouve que la philosophie de Onfray est opposée à toute forme de pensée alors que celle de Finkielkraut malgré ses défauts stylistiques, essaye (arrive?) d'y coller.
1/ L'épistémologie, parlons-en, la pensée de Kant est plutôt une entrave à la science !
2/ Bloy n'est pas si illogique que vous croyez ; simplement il fait partie de ces philosophes qui mettent "leur peau au bout de leurs idées" ; il est loin d'être le seul ! Diogène, déjà… Ou saint Augustin.
- Cadichon, il m'a paru que le "Journal" de Bloy pouvait paraître un peu étrange à un philosophe athée. La bio. de Bollery (qui cite Bloy abondamment), bien qu'elle compte trois tomes, est plus "synthétique" ; la fascination de Bloy pour la philosophie, puis pour l'histoire, me paraît être un aspect décisif de son itinéraire intellectuel.
Pour ce qui est de nos philosophes officiels Onfray et Finkielkraut, Cadichon, pour ma part s'il fallait en choisir un je choisirais encore le premier, qui a au moins le mérite de faire des fiches de lecture à peu près exactes et intelligibles à sur les théologiens d'inspiration chrétienne qu'il s'efforce d'exhumer, par exemple, tandis que Finkielkraut c'est vraiment la caricature du philosophe kantien, capable de postuler une chose dans la principale, et le contraire dans la subordonnée, un esprit complètement "neutre", statique, inerte, exactement le genre de penseur qui ne risque pas de remettre en cause la légitimité des "businessmen".
1/ Affirmation brutale et probablement dénuée de sens, à moins qu'on ne s'entende pas sur le mot "science" ou sur le mot "épistémologie"... L'épistémologie de la physique n'a jamais empêché la physique de progresser. Je crains que vous n'ayez trop d'attentes à l'égard de la philosophie ou que vous lui prêtiez trop de puissance. Même quand elle parle de morale, la philosophie n'a jamais qu'une fonction théorique.
2/ Lapinos, vous me lisez avec d'étranges lunettes déformantes. Je n'ai pas écrit que Bloy était illogique, mais juste que sa biographie pouvait être utile, parce que son discours ne se résume sans doute pas à des raisonnements, mais qu'il faut y faire entrer sa vie pour le comprendre totalement. Ce qui n'est pas le cas de la plupart des philosophes.
1/ Ouf, vous vous en tirez de justesse avec ce "probablement"…
Si j'opine lorsque Marx dit que les idées ne sont pas le moteur essentiel des agissements de l'homme, que c'est un préjugé de philosophe orgueilleux ou aveuglé, en quelque sorte, de le croire, dans le domaine des idées dont la science fait partie, en revanche il est évident que les penseurs grecs ont tracé des directions, dessiné des schémas bien utiles, posé des questions essentielles, formé des esprits.
Kant s'écarte de cette tradition, c'est ce que j'essaie de dire. Vous avez beau dire que ces philosophes médiatiques ne sont pas "représentatifs", il m'a très peu souvent été donné de rencontrer dans la réalité des philosophes qui tiennent un discours en prise avec la réalité.
Cette remarque que la science aujourd'hui est en berne n'est pas de moi, elle émane de scientifiques réputés tels que Stephen Gould ou Claude Allègre, par exemple ; qu'ils soient très proches de la critique du libéralisme et de la démocratie n'est pas pour moi le fait du hasard.
2/ Ici encore je diverge : pour moi ce sont a contrario la plupart des philosophes, du moins ceux qui peuvent se réclamer un tant soi peu de la sagesse ou d'une quête de la sagesse, qui mettent leur peau au bout de leurs idées, et ce ne sont pas les exemples qui manquent, de Marx à saint Augustin en passant par Simone Weil, Bloy, Péguy, mais aussi Diderot ou Rousseau. Pas Voltaire. Voltaire serait plutôt dans la lignée des sophistes, à qui il fait honneur, contrairement à tous ces piètres rhétoriciens dans le poste qui ne connaissent guère autre chose que l'attaque "ad hominem".
1/ Je ne vais pas m'amuser à défendre mordicus un auteur pour lequel je n'ai qu'une affection modérée, même si je pense que Kant est un philosophe aussi important qu'Aristote - moins pour les réponses qu'il a apportées que pour les questions nouvelles qu'il a posées. Mais je crois que nous ne pourrons pas nous mettre d'accord là-dessus.
Voulez-vous dire que nos philosophes médiatiques tiennent un discours en prise avec la réalité ? Les historiens, les sociologues, les romanciers ou les bons journalistes me paraissent bien plus fiables pour me renseigner sur le monde que ces "super-journalistes" au discours philosophique lâche que sont Finkie & co. Les "vrais" philosophes me donnent un cadre conceptuel sur des questions fondamentales et c'est tout ce que je leur demande - cela me semble énorme déjà.
Sur la "science en berne"... permettez-moi d'être sceptique. J'ai ouï dire que les sciences (mathématique, physique, biologie, logique, etc) ont beaucoup plus progressé entre le 17ème siècle et nous qu'entre l'époque grecque et le 17ème... (Ca ne veut pas dire que l'humanité ait progressé bien sûr.) Peut-être que le rythme a ralenti depuis 50 ans... mais je serais curieux de savoir ce qui est en panne dans la science actuelle. Son éclatement en spécialités étanches ? Son financement ?
2/ Je suis d'accord avec vous sur les exemples que vous citez. Mais je peux vous citer de nombreux contre exemple de philosophes dont la biographie est anecdotique, voire inconnue : Platon, Aristote, Plotin, Spinoza, Leibniz, Locke, Hume, Berkeley, Kant, Hegel, Frege, Russell, Carnap, Quine, etc. A moins de vouloir faire une histoire des idées ou une histoire de la philosophie, je vous assure qu'on peut lire et utiliser les ouvrages de ces philosophes sans rien savoir de leurs existences. A moins que vous ne soyez un crypto-nietzschéen convaincu que toute philosophie est idiosyncrasique ?
1/ Croyez-vous vraiment qu'on ait besoin de philosophes pour se poser des questions ? Et dans le cas de Kant rien ne dit qu'il formule les questions comme il faut.
L'inquiétude de Gould et d'Allègre, c'est à propos de la science contemporaine. On pourrait résumer le problème ainsi : Nicolas Hulot passe pour un type sérieux et Allègre pour un guignol. Dans le détail, le propos d'Allègre est intéressant ; bien sûr il évoque le cloisonnement des différentes spécialités, le manque de culture générale des scientifiques, c'est-à-dire leur ignorance de l'histoire des sciences, le financement par l'industrie (une industrie de plus en plus soumise à des résultats à court terme), mais aussi la culture démocratique du consensus qui "infecte" le raisonnement scientifique (on a pu l'observer notamment aux États-Unis dans différents débats scientifiques).
Pour moi ce n'est pas un hasard si les conceptions de la science de S. Gould, par exemple, et de Benoît XVI, sont assez proches - même s'ils font preuve tous les deux d'une naïveté, je serais tenté de dire "kantienne".
2/ Je me suis mal fait comprendre, je voulais dire que Péguy, Bloy, Marx, Balzac, S. Weil, Aristote, Diderot, Rousseau, Baudelaire, sont des penseurs "expérimentaux" ; je pourrais inclure certains moralistes comme La Bruyère. "Idiosyncrasique", c'est le mot que je cherchais pour désigner la pensée kantienne, ou bien la morale de Nitche, justement.
L'idiosyncrasie guette tous les penseurs, vous me direz ; je crois que le dialogue constant de Bloy avec Dieu est une façon de s'en prémunir ; les efforts de Marx pour faire abstraction de lui-même sont constants : dans ses notes privées, il évite presque systématiquement les observations subjectives. Pour moi la seule idiosyncrasie qui ait un intérêt, c'est la poésie.
La cohérence des théories de Kant est un signe de cette idiosyncrasie. La pensée de Marx en revanche est conçue comme une ébauche, mais une ébauche qui ne demande qu'à être complétée.
1/ Mon cher lapinos, apprenez la modération : il y a un gouffre abyssal entre "Kant a posé des questions nouvelles" (ce que j'ai écrit) et "avoir besoin de philosophes pour poser des questions" (idée absurde à mes yeux). J'aurais cru que la tonalité de mes réponses permettait de percevoir mon scepticisme quant à l'importance de la philosophie dans la culture.
Hulot est un guignol médiatique de plus. Quant à Allègre, je ne sais pas. Ensuite... il me semble toujours très difficile de faire le lien entre une évolution intellectuelle et un système politique. Enfin, mes convictions politiques me font croire que nous ne sommes pas en démocratie (Nous ne sommes pas non plus en dictature, non : une oligarchie tournante suffit ; on choisit nos maîtres tous les 5 ans).
2/ Si un écrivain, qui n'est pas que poète, ne m'entretient que de lui-même, il m'ennuie à mourir. C'est pourquoi je ne lis plus d'auteurs français contemporains. Leur nombril, leurs histoires de sexe et le reste ne m'intéressent pas.
Ensuite, même si je pense que tous les systèmes philosophiques sont malhonnêtes parce qu'ils répondent d'abord à un besoin de confort intellectuel et non de vérité, je ne crois pas que la cohérence soit une marque d'idiosyncrasie - la raison aussi transcende aussi la subjectivité. On sait que la cohérence n'est pas un critère suffisant de vérité, vu que l'on peut soutenir des propositions cohérentes totalement absurdes et fausses. Ca reste utile quand on raisonne. Aristote réfutait déjà ceux qui pensaient pouvoir se passer du principe de contradiction.
1/ Et moi je vous mets en garde contre l'abus immodéré de modération, monsieur le Philosophe.
Je suis d'accord avec vous pour retenir le terme d'oligarchie ; ceux de "démocratie" ou de "monarchie" ne correspondent guère aux réalités. Sur la dictature je suis moins d'accord avec vous. Le pouvoir dictatorial ne me paraît pas du tout incompatible avec le pouvoir oligarchique. C'est une question de degré, en fait, du degré de l'oppression exercée par les élites au pouvoir.
2/ J'avoue que les "aventures de Jean-Jacques Rousseau" narrées dans les "Confessions" me plaisent beaucoup, à moi, beaucoup plus que les ouvrages politiques ou sociaux de Rousseau dont les idées sont un peu simplistes bien qu'assez cohérentes, vous ne trouvez pas ?
Vous faites bien de parler d'Aristote à cet endroit, car ce que je voulais dire c'est justement que la pensée de Marx me paraît pouvoir être contredite de façon dialectique et féconde, complétée (comme S. Weil fait), tandis que contredire des penseurs comme Kant, Nitche ou Heidegger, c'est impossible, et puis à quoi bon ? ces gars-là ne disent rien de neuf ou de positif… (ou bien lorsqu'ils se risquent dans la réalité, ils font souvent des remarques marquées du sceau de la stupidité.)
C'est con, le dialogue était suprêmement intéressent.
Voilà le creux du problème, cher Lapinos: Ce que vous n'aimez pas chez les penseurs existentialistes, c'est leur subjectivité.
Marx était évidemment objectif mais son travail, voyez-vous, était beaucoup plus officiel: Il parlait pour le prolétariat, il était la voie du prolétariat, il n'avait en aucun cas le droit de parler par sa propre voix, de faire des observations subjectives.
Ce délire d'impersonnalité de Marx est par ailleurs fort bien décrit par Paul Lafargue dans ses "Souvenirs personnels sur Karl Marx"
Eh oui, vous voyez bien un paradoxe: Marx est objectif, et il est aussi la voix de la classe ouvrière. Mais ce n'est pas mon paradoxe, c'est le sien.
En effet, ses théories économiques et sociales étaient complètement délirantes et marquées par le sceau de la classe ouvrière. Lui qui disait si bien que les idées étaient toujours "prises" par les classes, et qu'elles évoluaient en fonction des évolutions des classes, il n'a jamais remarqué à quel point la classe ouvrière le possédait, à quel point en vérité il était hautement subjectif. Bien entendu, tout ses délires sur les crises du capitalisme etc on été infirmés par les économistes de l'École Autrichienne, comme Ludwig von Mises ou Friedrich Hayek. Mais il ne faut pas aller aussi loin qu'eux, il faut juste gratter un peu:
Pour Marx, le classe bourgeoise a une économie bourgeoise, il en découle que la classe prolétarienne a une économie prolétarienne (bien évidemment, opposée dialectiquement à l'économie bourgeoise, concept vs concept), et bien entendu, comme l'État est analysé comme un trône dans lequel une classe gouverne une autre, il faut que le prolétaire siège sur ce trône aussi s'il veut dominer la classe bourgeoise, d'où il en déduit la dictature du prolétariat.
Rien de plus hautement subjectif, marqué par la classe ouvrière. Alors que si Marx avait été plus fin et en vérité plus objectif, il se serait rapidement rendu compte qu'il n'était nullement besoin, pour l'émancipation de la classe ouvrière, d'une Révolution mais simplement d'une Sécession économique, et même, s'il avait creusé plus dans ce sens là, il aurait découvert à quel points ces agrégats d'économies individuelles et ces "micro-sociétés" (si on peut dire) construisent (et déconstruisent si j'ose dire!) le monde: Il aurait découvert le concept de catallaxie - essentiel pour l'évolution de la science économique - avec 100 ans d'avance, et il aurait été l'un des plus grands génies de l'économie. Il n'a pas ouvert cette voie, d'autres l'ont fait (comme Gustave de Molinari).
Donc, Marx est profondément subjectif.
De même que tout les philosophes, Lapinos! Vous qui pensez que Marx est le digne successeur d'Aristote et de Platon, vous oubliez que la noble et grande époque de la Grèce Antique était pleines de systèmes philosophiques en sécession les uns par apport aux autres: Il y'avait Platon, il y'avait Aristote, oui, mais il y avait aussi Empédocle, Thalès et tant d'autres à travers tout les temps grecs antiques! Et ces sytèmes étaient tous en sécession les uns par apport aux autres. Ne me dites pas, dans ce cas là, qu' Aristote et Platon étaient objectifs et que les anciens essayaient de développer les thèses de ceux-ci dans un souci d'objectivité "scientifique" : C'est faux.
Et par ce fait, Kant, Heidegger ou Nietzsche (qui aurait sans doute détesté les deux premiers, c'est pour voir à quel point vos attaques sont cohérentes...) ne sont pas en rupture (unique argument que vous avez contre eux si j'ai bien compris) avec cette tradition.
Spendius.
Vous dite qu'on "ne peut contredire Heidegger"...Mais si ! Par exemple,la notion d'ereignis chez heiddy est contredite -et longtemps à l'avance! - par Plotin. Pourquoi ai-je l'étrange impression que vous ne réagissez que par affects Lapinos? Tout semble chez vous marcher binairement : "j'aime/ j'aime pas. Ca va dans mon sens/ca n'y va pas. ". Allez, avouez donc -soyez sincère! -que d'Heidegger, vous n'avez lu qu'une dizaine de pages. Votre problème est que la connaissance, la vraie, exige qu'on se soit débarassé (autant que possible) de l'ego. Hors, vous n'êtes qu'une hypertrophie de l'ego. Vous ne cherchez pas la vérité -pas même la véracité - tant vous êtes sûr de l'avoir déjà trouvée. Et c'est dommage! tout votre discours en est biaisé. Au fond, vous ne "pensez " que par acte mécanique : "cela pour moi/cela contre moi". Vous avez perdu tout sens de la gratuité philosophique, condition sine qua non de l'approche de l'aletheia. Après, vous pouvez toujours vous répandre en accumulations de syllabes, ça reste le discours d'un individu au bar du blog. Pilier de comptoir de l'instant, du destiné à l'oubli. Et c'est dommage (mais c'est votre problème).
- On peut apporter des corrections à Marx, Spendius ; l'Economie de Marx elle-même est une correction, une remise en perspective des économistes classiques britanniques.
Les crises économiques de ces quatre-vingt dernières années sont des crises financières liées à la perte de confiance dans les banques et à des investissements absurdes qui correspondent assez bien à l'analyse marxiste objective. Que l'économie occidentale et nord-américaine ait résisté à ces crises jusqu'ici ne signifie pas que Marx s'est trompé ; il n'a jamais prétendu être Nostradamus.
- Pauvre Faustroll, c'est au contraire VOTRE problème ! Comprenez que pour un marxiste et un catholique comme moi la philosophie byzantine de Heidegger ne présente aucun intérêt objectif vu que ses prolégomènes sont faux. Comment vous expliquer ? De la même façon, les bases de Rousseau sont fausses, mais Rousseau, lui, est toujours vivant, il a une valeur littéraire. Seul un charognard universitaire peut trouver de l'intérêt à fouailler le cadavre décomposé de Heidegger.
La liberté, ce n'est pas de pouvoir TOUT lire, la liberté c'est de pouvoir choisir les bons livres. Heidegger n'a eu, n'a et n'aura jamais d'audience hors de l'université bourgeoise contemporaine. Même son byzantinisme n'est pas original, vu que Kant l'a précédé dans cette voie de garage. Dès lors que la faillite de cette université bourgeoise sera entièrement consommée, on n'entendra plus parler de cet Heidegger ubuesque qu'entre fétichistes, et encore.
Merci de poursuivre ce débat très intéressent, Mr Lapinos. J'ai eu peur que de réveiller un de vos anciens posts vous agace un peu, j'espère que ce n'est pas le cas.
Perte de confiance dites vous? J'ai beaucoup de mal à vous saisir - bizarrement, avec Marx ça passe beaucoup mieux. C'est à dire?
Que Marx aie vu juste sur plusieurs points, nous sommes d'accord, mais il faut le réintégrer dans les perspectives de l'économie moderne, qui est de loin plus développée que les analyses marxistes. Car si Marx a prévu certaines choses, Mises et Hayek ont prévu un peu près tout ce qui s'est passé sur le plan économique durant la deuxième moitié du 20ième siècle. L'économie est une science exacte, Mr Lapinos, et l'économie évolue: S'en tenir à de vieux économistes qui certes ont amené des développements mais sont maintenant de loin obsolètes, c'est comme fantasmer sur la théorie de la gravitation de Newton alors que la relativité générale est beaucoup plus précise, ou s'en tenir aux référentiels galiléens pour expliquer le monde alors que les transformations de Lorentz et la relativité restreinte ont révolutionné cette vision des choses: C'est être obscurantiste, ce ne pas être scientifique. La science n'est pas ce que vous croyez qu'elle est, Mr Lapinos, elle dépasse de loin les sciences biologiques ou autres dont on parle que pour paraître intéressent (et le fait que les sciences biologiques et autres soient faciles à saisir aide, n'est-ce pas?): En vérité, je pense que quelqu'un ne peut parler de Science que s'il connaît les sciences dures, réelles et profondes, à savoir, les mathématiques et la physique.
Vous n'avez pas compris ce que je voulais dire avec la philosophie, Mr Lapinos: Il n'existe aucune objectivité dans la philosophie. Ce n'est qu'un moyen d'articuler conceptuellement nos abysses individuels. Toute personne qui croit faire de la "philosophie objective" est dans l'erreur: Ni Platon (dont une seule remarque de Diogène de Sinope suffit à détruire sa philosophie comme un château de cartes), ni Aristote, et encore moins Marx ne sont objectifs. Et là encore, il vous manque la lecture cruciale et réelle de Nietzsche, l'un des plus grands philosophes car celui qui a le mieux parlé du monde, pour vous en rendre compte: On voit, sous la plume de Nietzsche, à quel point les socialistes, les anarchistes et autres sont piégés par eux-mêmes, à quel point chez eux la vengeance contre le monde est énorme, on comprend à quel point ils sont hautement objectifs.
Pour Heidegger, à dire vrai, je ne le connais pas vraiment, mais même si sa lecture en soi peut se révéler très chiante, elle peut se "renouveler" sous la plume d'Asensio par exemple, qui l'utilise pour faire ses analyses sur l'Être et le Non-Être, présentes je crois dans son livre "La littérature à contre-nuit", que je commanderais bientôt. D'ailleurs, je vous le recommanderais aussi, car vous pourrez saisir une bonne occasion de critiquer vraiment Asensio autrement que par le biais de la sentence de "démocrate-chrétien".
Et pour Kant, à dire vrai, je ne le considère pas comme un philosophe: Simplement comme un mathématicien égaré dans le territoire de la Métaphysique et qui s'emploie à utiliser sa logique pour délimiter ce qui peut être fait ou pas. Il a découvert à quel point la philosophie ne peut pas être objective, et donc ouvre un renouveau, dans laquelle la philosophie se mute et abandonne ses prétentions (qui étaient d'ailleurs déjà abandonnées dès le début, mais c'était une espèce de secret (qui se révélait avec le temps: voir Crépuscule des Idoles "Comment le monde réel devient enfin une fable"): aucun philosophe n'allait dire qu'ils racontaient des conneries, car c'est ça: Sur le plan de la réalité physique et scientifique, un philosophe est un idiot qui raconte des conneries (les démonstrations géométriques de Spinoza en sont un bon exemple)) d'objectivité. Sans Kant, on aurait bien évidemment par eu Nietzsche, mais on aurait pas eu Chesterton, ni Unamuno.
Euh, voilà, je crois que j'ai dit plus ou moins tout,
Spendius.
Ah oui, j'ajouterais: La liberté, cher Lapinos, c'est faire ce qu'on veut dans la limite de ce qu'on peut.
Comme vous pensez à peu près le contraire, vous devriez comprendre : Marx prend l'économie pour ce qu'elle est, à savoir une science humaine.
La crise actuelle des "subprimes" qui ébranle l'économie capitaliste est une crise de panique. On a créé des titres qui comportent une part de risque inconnue, trop complexe à calculer, et lorsque la hausse des taux d'intérêts yankis a mis à mal ce système de remboursement d'emprunts immobiliers à très long terme, le château de cartes s'est effondré, investissements fiables inclus.
Cette irrationnalité du système capitaliste et son imbrication excessivement complexe, Marx en avait prévu les conséquences néfastes et sa synthèse économique n'est pas globalement caduque, même si c'est le jeu des libéraux de vouloir le "ringardiser".
C'est probablement le même esprit mathématique qui vous empêche de voir l'inanité des propos d'Asensio. Son mentor Dantec a au moins le mérite d'être comique et d'être capable d'inventer çà et là, au milieu d'un fatras de fadaises politiques, une formule, une expression percutante.
Marx a décrété justement la mort de la philosophie et vous ne parviendrez pas à m'intéresser un tant soit peu, Spendius, à ses dernières convulsions, Heidegger, Nitche et cie. Vous feriez aussi bien de jouer au sudoku.
Vous faire intéresser à Nietzsche, j'en ai strictement rien à faire. Ce que j'essaie de faire par contre, c'est de vous ouvrir les yeux:
La philosophie n'existe pas. Ce n'est que le moyen de guérir l'âme, de révéler les abysses. Voilà le b-a ba, Mr Lapinos: Savoir, simplement savoir, que la philosophie n'est en aucun cas objective et ne le sera jamais. C'est un lieu entre la science et l'art, peuplé par des saints ou des fous, c'est tout.
De même que si elle n'existe pas, cela veut dire qu'elle ne peut pas mourir: Elle a pris de nouvelles formes, elle a passer par Nietzsche, Heidegger, puis Deleuze et autres, elle s'est renouveler avec ce qu'ont peut appeler les disciples de Bloy et Péguy : Boutang, Bernanos, Asensio, que vous critiquez bien mal avec la sentence de "démocrate-chrétien" (ce qui est agaçant à force, car votre style est trop basé sur la sentence et non sur la dissection, utilisée par les vrais écrivains) et dites quelques mensonges (Dantec n'est pas le mentor d'Asensio, Asensio s'intéresse à son cas, c'est tout ce qu'il dit. Je sais bien que ça vous la fout mal de vouloir aimer quelqu'un qui s'intéresse à un écrivain pro-américain, mais je vous le rappelle: Dissension pacifique...), et autres.
Ce que vous aimez dans la philosophie n'existe pas: L'objectivité, le "chemin droit", le correct, platonicien, aristotélicien, ce n'est que chimères. Et c'est effectivement un esprit scientifique qui vous le dit: Donnez un seul texte de Platon à un type comme Richard Feynman, l'un des plus grands physiciens du siècle dernier, et il vous le renverra droit dans la gueule avec une baffe en plus.
Croire qu'il y a décadence dans la philosophie, donc, cela veut tout simplement dire que c'est votre pensée sur cette même philosophie qui est boiteuse, et c'est révéler en vérité la décadence de vos maîtres, à savoir, Marx et cie.
Car non, l'économie n'est pas une science humaine, c'est une science qui modélise des actions humaines et tente de trouver, par des raisonnements non-mathématiques, des axiomes, des vérités cachées. Peut-être que le raisonnement n'est pas mathématique en effet, mais cela ne veut en aucun cas dire que l'économie n'est pas une science exacte.
Et l'erreur de Marx est très simple, en aucun cas philosophique (car là, vous trouverez toujours moyen de fuir...): Il se base sur l'objectivité de la valeur, démenti après par les évolutions de la science économique au profit de la subjectivité de la valeur.
En d'autres termes, Marx s'indigne parce qu'une pomme a un tel prix quelque part et un tel autre, autre part. En développant cette pensée, Marx arrive à son illusion : Le grand méchant Capital nous contrôle.
Or (ps: il m'arrive de confondre "Or" avec "Hors", je vous prie de m'excuser si vous voyez cela quelque part), dire que la valeur est objective, c'est proprement idéaliste, on voit bien la marque de son maître, Hegel: La valeur est telle, presque conférée par Dieu dans la Genèse (pourtant, j'ai vérifié, il y a rien), c'est comme ça et pas autrement: Une pomme a un prix universel.
Bien entendu, c'est faux. La valeur d'un objet dépend des acteurs qui sont "autour" de cet objet. Dire qu'il y a une valeur objective induirait que pour baser, "redirectionner" l'économie sur cette fantaisie il faudrait réduire la liberté humaine (ce que Marx accepte bien volontiers), il faudrait aller contre le Droit qui garantit à l'homme la liberté.
Bien entendu, le capitalisme est complexe, mais c'est car les relations inter-individuelles, les relations humaines sont, globalement, complexes. C'est quelque chose d'inhérent à l'humain.
Hors de ça, le capitalisme n'est nullement complexe: demandez aux Sociétés Islandaises médiévales si leur économie florissante était dues à une quelconque complexité. Si on se met dans un point de vue global, alarmiste et faussé, cela peut paraître complexe, mais réellement, ce n'est pas du tout. Vous nous dites:
"La crise actuelle des "subprimes" qui ébranle l'économie capitaliste est une crise de panique. On a créé des titres qui comportent une part de risque inconnue, trop complexe à calculer, et lorsque la hausse des taux d'intérêts yankis a mis à mal ce système de remboursement d'emprunts immobiliers à très long terme, le château de cartes s'est effondré, investissements fiables inclus.
Cette irrationnalité du système capitaliste et son imbrication excessivement complexe, Marx en avait prévu les conséquences néfastes et sa synthèse économique n'est pas globalement caduque, même si c'est le jeu des libéraux de vouloir le "ringardiser"."
Ce n'est pas le capitalisme qui est en crise dans cela, ce sont les aléas de l'homme. Quand on est véritablement libres, au contraire de ce que vous dites (la liberté, c'est choisir bien : n'importe quoi...), on n'est pas des saints, on est juste libres. (Et bien entendu, je parle de votre "crise" en considérant, pour ne pas polémiquer plus amplement, qu'elle est vraie...)
Car les véritables crises économiques (qui ont été prévues par les économistes capitalistes et libéraux) sont toujours dues à du socialisme, c'est à dire à des systèmes économiques qui veulent figer, idéaliser, détruire l'homme: Rien de plus simple qu'un homme emprisonné, n'est-ce pas?
C'est ce que veux Marx.
Donc oui, sa synthèse économique est globalement caduque. Le socialisme veut du simple et finit par du compliqué, le capitalisme se base sur du simple (le Droit) et finit sur du simple (la liberté, l'économie florissante et surtout, l'humanité), sans aucun compliqué réel (c'est à dire sur des nœuds qu'on n'arrive plus à libérer, sur des impasses.)
Ringardiser?
On ne ringardise pas en économie, on fait de la science, on a un esprit scientifique. Regardez Aron que vous critiquez si peu subtilement: Il admirait Marx, mais savait bien qu'en réalité il n'était pas dans le vrai. Vous qui vous enorgueillissez de l'esprit scientifique comme Marx, vous en avez peu, en réalité...
C'est de même pour tout les économistes capitalistes. Marx n'est pas dans le vrai, c'est tout. Regardez le débat de Bastiat contre Proudhon: A quel point Proudhon est énervé, et à quel point Bastiat est calme, scientifique : il discute d'économie, c'est tout. De même pour Molinari: Dans un de ces livres, il discute tranquillement avec un socialiste et un conservateur, sans aucun esprit compliqué ou énervé que ce soit!
Au temps d'Hayek et de Mises, c'est différent: Le socialisme faisait des ravages en URSS et en Allemagne nazie, il fallait agir, il fallait montrer à quel point, si l'humain s'aventurait dans cet ensemble d'erreurs et de sophismes qui tissent le marxisme, on allait ce foutre dans la mouise totale.
C'est ce qui commence à se passer actuellement.
Spendius.
Et pour finir, pourquoi pas ne pas citer un texte d'un type que j'aime beaucoup :
http://jesrad.wordpress.com/2006/10/20/quest-ce-que-le-marxisme/
La crise financière actuelle des "subprimes" est une réalité, Spendius. Vous feriez mieux de lire un peu la presse économique plutôt que les sornettes de votre Asensio, vous en tireriez plus de profit.
Les chefs de gouvernement européens ne se sont pas réunis en urgence avec leur super-banquier Trichet pour des prunes mais afin de parer l'onde de choc.
L'économie a toujours été une réalité complexe et fragile parce qu'humaine. Mais comme Marx l'a montré, je ne suis pas sûr que vous saisissiez bien son raisonnement, le système capitaliste est particulièrement favorable en tant qu'imbroglio financier, aux escrocs, aux arnaqueurs et aux joueurs de poker de toutes sortes. Comment expliquer les investissements dans des entreprises plus que douteuses que la crise des "subprimes" a révélés, après la crise de la "bulle internet" autrement que par le problème lié à l'investissement du capital bancaire.
Vous me faites penser au directeur de la "Northern Rocks" en faillite, Spendius. Ce gars-là, sauvé "in extremis" cette fois par le gouvernement de son pays, au lieu de voir la réalité en face, il préfère se réfugier dans les calculs et dire que comme la menace était incalculable par lui, elle demeure improbable. Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Tout est irrationnel dans cette affaire : qu'on puisse ne pas craindre l'éventualité de manquer d'argent alors qu'on n'a pas le premier sou.
Et que la foule se précipite pour retirer ses petites économies au guichet alors que ça ne fait qu'aggraver le problème, et que pour l'essentiel ces fonds étaient garantis.
Bien sûr, en théorie le système fonctionne très bien.
Ce qu'il convient d'examiner, c'est pourquoi jusqu'ici (cent ans, c'est très court) le système capitaliste a survécu à ces crises successives. Evidemment les capitalistes y voient une sorte de miracle intrinsèque au système. Pourtant tout laisse penser que les raisons sont plutôt liées à des faits extérieurs.
L'absurdité de l'époque qu'on distingue partout, cette façon que la société a de marcher sur la tête et que les artistes contemporains serviles n'ont pas d'autre idée que de bénir bêtement, Marx en a isolé la raison principale. Pourquoi ce siècle qui clame sa spiritualité, sa philosophie grotesque du matin au soir, est le plus conformiste et le moins désintéressé qui soit, le "matérialisme" historique de Marx permet de le comprendre.
La "raison" que Benoît XVI invoque de façon abstraite, nul ne l'incarne mieux, concrètement, que Marx. L'anticléricalisme de Marx s'explique par le fait qu'il croyait l'Eglise largement compromise, inféodée aux puissances capitalistes. Même s'il y a Baudelaire et Bloy, Péguy et Claudel, il est difficile de lui donner complètement tort.
Asensio n'est pas économiste, de un, et à dire vrai, la presse économiste, endoctrinée par le socialisme, m'intéresse peu. Vous, vous avez vos "études marxistes", moi ça fait un bon bout de temps que j'étudie la vraie économie, qui m'a apporté bien plus que les premières réjouissances de Marx. Si la crise des subprimes existe, on ne peut pas la mettre en corrélation avec le capitalisme - c'est complètement idiot. Vous le dites très bien: Ce n'est pas le capitalisme qui produit ça, c'est l'homme (vous parlez des yankis, etc)...Tout ce que vous dites après, c'est: Marx avait prévu ça.
Mais Marx avait prévu quoi? Marx ne savait même pas ce que c'était que le capitalisme: Il en donnait une définition philosophique presque, donc complètement inepte au jugement économique. Si vous voulez réellement savoir, Mr Lapinos ce que le capitalisme est, je vous donne une bonne définition:
http://jesrad.wordpress.com/2007/01/03/quest-ce-que-le-capitalisme/
Rien à voir avec Marx, n'est-ce pas? Les exemples sont déroutants.
Marx utilise un concept foireux qu'il plaque partout, et croit être économiste par ce fait. Simplement, un manque latent de culture économique lui fait terriblement défaut, et tout ce qu'il arrive à baver s'est révélé idiot.
Déjà, Marx se base sur l'objectivité de la valeur, j'en ai déjà parlé.
Mais après, Marx se base...sur le patronat! Quiconque a lu de vrais libéraux sait très bien qu'ils sont contre les patrons. Le fait qu'il relie le capitalisme (qu'il décrit grossièrement) au patronat (sans connection: Le capitalisme = patronat, c'est tout) fait sa seconde erreur logique. Et vous la poursuivez: Une crise telle que celle des subprimes, vous la reliez à des notions de patronat et, utilisant le raccourci de Marx, vous la reliez au capitalisme, et vous nous débitez après vos conneries. Il vous manque la notion si chère aux vrais libéraux: L'émergence.
Pour un libéral, ce qui compte, c'est la liberté et l'individualité. Un système dans lequel une certaine liberté est prohibée pour quelque besoins que ce soit amènera toujours à une remise en arrière, a une destruction de l'économie. Il faut donc un système basé sur la liberté la plus totale, défini par le Droit. De ce système, le dynamisme engendré créera des "formes", un ordre spontané, elles les fera émerger. Dans ce système catallactique (que certaines nomment "la catallarchie"), tout est décentralisé: Argent aussi.
Cela signifie que des micro-sociétés peuvent se former, dans lesquelles il n'y aurait pas d'argent, d'autres dans lequelles il y en a, d'autres suivant des règles démocrate-chrétiennes, d'autres anarchistes, d'autres fascistes même, etc...On appelle ça la panarchie.
De ce système, vous imaginez bien qu'il n'y aucun patron réel car aucune liberté prise. Voilà ce qui découle du capitalisme, qu'on voit dans la lecture d'auteurs capitalistes.
Maintenant, dites moi, est-ce que Marx parle du même capitalisme que ces auteurs capitalistes? Nullement.
Et maintenant, on va s'attaquer à votre problème par le biais d'un exemple :
-La Somalie, durant une certaine époque, avait réussi à développer, les conditions s'y prêtant, un système presque entièrement catallactique. Le résultat fut une explosion économique interrompue, une économie complètement florissante.
-Les pays les plus riches sont toujours les plus libéraux
-L'Islande et l'Irlande médiévale avaient une économie florissante et tout deux une grande civilisation, car leur système se basait aussi sur une catallaxie.
Maintenant...le monde ne va pas bien, il est en récession économique dans plusieurs endroits. Pourquoi?
Certains économistes marxistes de pacotille me disent que c'est car ces pays libéraux "expirent" la pauvreté vers les autres pays non libéraux, et ils ajoutent tout le baratin débile avec les patrons et le capitalisme oligarque: C'est bien entendu n'importe quoi, l'exemple de la Somalie, de l'Islande et de l'Irlande médiévale ainsi que de tas d'autres exemples démentissent cela.
La vérité, c'est que si le monde vit de multiples crises économiques, c'est car il N'EST PAS CAPITALISTE. En d'autres termes, car les libertés ne sont pas les mêmes partout et que donc, globalement, la liberté n'est pas totale. Or, si elle n'est pas totale, selon l'axiome libéral...il y aura récession économique. C'est donc non pas car le libéralisme ordonne le monde, c'est car il n'ordonne pas assez (la phrase est inspirée de Chesterton), si la Somalie (je le répète, ce ne fut que durant un bref moment, avec que la Somalie retombe sur un pouvoir coercitif) et autres peuvent grandir dans une liberté pure, dans le monde, les divergences de liberté annulent cette possibilité.
C'est à dire qu'il y a pouvoir coercitif (patrons, lois)...et maintenant, je me propose de vous démontrer quelque chose. A savoir, que le pouvoir coercitif est toujours lié au socialisme.
Je pourrais bien entendu citer la phrase de Marx disant que la paix, c'est ce qui ne s'oppose pas au socialisme, mais j'irais plus loin: Dans un système socialiste, le dynamisme des relations inter-individuelles provoquant la richesse est très diminué sinon carrément annulé car il y a une hiérarchie subtile, celle de la collectivité sur l'individualité. L'individu est lié par un espèce de contrat à la collectivité (contrat non accepté de son propre grès, et donc, coercitif), et la communauté, la société "prend soin" de l'individu, en ne laissant pas l'individu prendre soin de soi, en l'infantilisant, en prenant sa liberté. Cette subtile hiérarchie rend impossible la croissance économique en système socialiste, a contrario du système libéral, qui est basé sur une anarchie pure.
Cette subtile, hiérarchie, ces différents paliers d'entités, dominant l'une sur l'autre, en couches, présent dans le socialisme, est aussi présent...dans l'état du monde actuel, déchiré par une liberté changeante et jamais absolue.
On peut d'ailleurs trouver un lien direct unissant le socialisme et le "capitalisme" oligarque: D'après tout les penseurs socialistes, le socialisme passe par une autogestion des usines. Dans le capitalisme oligarque, c'est un individu qui domine (le patron). Dans les deux cas, il n'y a qu'une seule voix qui existe (la collectivité/le patron), et surtout...Aucun des deux cas ne nie l'usine en tant qu'entité de production. C'est à dire que pour les socialistes et les capitalistes oligarques, il est normal qu'une usine collective dirigée existe.
Alors que pour le libéralisme, non. Le libéralisme s'oppose aux usines et propose aux travailleurs de faire SECESSION économique et de s'organiser eux même suivant leurs envies, des fois en usines certes (mais là, l'existence de cette usine est acceptée par tout ces membres, il y a un contrat réel), mais aussi en unités individuelles, ce qu'on appelle des métiers libéraux. C'est ça, la catallaxie, ce n'est rien d'autre... que la liberté.
"Vous me faites penser au directeur de la "Northern Rocks" en faillite, Spendius. Ce gars-là, sauvé "in extremis" cette fois par le gouvernement de son pays, au lieu de voir la réalité en face, il préfère se réfugier dans les calculs et dire que comme la menace était incalculable par lui, elle demeure improbable. Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre."
Tout les marxistes me font ce coup, mais en vérité, c'est vous qui ne voulez pas entendre. L'économie capitaliste ne se base par sur des calculs Mr Lapinos, là encore votre méconnaissance des auteurs libéraux est flagrante : Mises était contre la pseudo-méthode mathématique (les mathématiques, je le reconnais, ne s'adaptent pas à certaines choses...) d'analyse de l'économie, mais ne niait pas pour autant l'objectivité de la science économique. De plus, dans votre film, justement, le type est sauvé par le gouvernement, analysé chez les auteurs libéraux comme un produit socialiste, c'est dire...
"L'absurdité de l'époque qu'on distingue partout, cette façon que la société a de marcher sur la tête et que les artistes contemporains serviles n'ont pas d'autre idée que de bénir bêtement, Marx en a isolé la raison principale. Pourquoi ce siècle qui clame sa spiritualité, sa philosophie grotesque du matin au soir, est le plus conformiste et le moins désintéressé qui soit, le "matérialisme" historique de Marx permet de le comprendre."
Il n'y a aucune raison à cela. La, c'est votre fanatisme qui parle: Les choses sont beaucoup plus subtiles que cela (vous qui dites que je ne suis pas subtil, c'est plutôt vous qui ne l'êtes pas, tout comme Marx, comme je l'ai montré dans ce post), la Société n'avance pas cloche pied car la Société n'est pas un bloc, elle n'est pas Une et Indivisible. Si vous croyez que l'existence de TF1 démontre la décadence de la Société, vous êtes pas très fortiche en "déclinologue". A toutes époques il y a eu a la fois décadence et splendeur, notre époque suit ce schéma, avec quelques subtilités changées, en effet, mais elle suit ce schéma.
Quant au matérialisme marxiste, ce n'est juste que l'instinct subjectif des socialistes et leur esprit de vengeance, si bien analysé par Nietzsche, qui est cristallisé dans une "théorie" qui se veut scientifique mais qui ne l'est pas le moins du monde.
La vrai science, je vous le dit encore une fois, ce n'est pas Darwin et autres, c'est Euclide, Galilée, Newton, Einstein, Poincaré, Erdös...lisez ces types. Vous en apprendrez beaucoup plus qu'avec Marx.
Spendius.
Marx n'est pas plus évolutionniste que Poincaré, il a bien vu l'erreur du postulat malthusien sur lequel repose l'évolutionnisme (ainsi que Nitche), et l'a dénoncée.
Vous inversez tout. Marx prend le capitalisme pour ce qu'il est, un système d'organisation économique, derrière lequel il y a bien sûr des êtres humains. Il le réduit à un schéma, pleinement conscient que ce schéma est "réducteur", mais indispensable à une meilleure compréhension. Pas comme les évolutionnistes qui font de l'évolution un dogme, tout en agitant le drapeau de la liberté de façon incohérente et hypocrite.
Et ce n'est pas parce que Marx affirme que l'homme et l'histoire sont mûs d'abord par des actes et des intérêts économiques qu'il leur dénie toute dimension spirituelle. Au contraire. Ce que vous appelez la "philosophie" de Marx est en réalité une morale concrète, qui ne s'appuie pas sur le droit, les institutions, mais autant que possible sur la réalité concrète.
Mais arrêtez de parler de ce que vous ne savez pas, c'est quelque chose qui vous est souvent reproché: Nietzsche ne s'inspire pas le moins du monde de l'évolutionnisme, qui n'est pas le moins du monde basé sur le "struggle for life" dont vous parlez. De plus, c'est Marx qui a accueilli les travaux de Darwin avec bonheur, Nietzsche crachait sur tout le monde qui voulait prétendre qu'il se basait sur cet idiot de Darwin, montrant par ce fait qu'ils ne comprenaient rien à sa philosophie. Vous en êtes un autre, Mr Lapinos, vous voyez que ce que vous voulez voir, et c'est fâcheux. Beaucoup d'autre vous ont aussi reproché de critiquer ce que vous ne lisez pas : Vous tentez de lire Heidegger, vous n'y arrivez pas, vous lâchez, vous considérez que c'est "un bourgeois capitaliste", et hop, le tour est fait. Il faut arrêter!
Ah, vous reconnaissez que Marx réduit l'économie, et au début vous nous disiez que Marx tenter d'éclaircir la complexité et "l'irrationalité" du capitalisme...
Marx est un bien piètre économiste qui s'est basé sur un autre idiot du même genre, Adam Smith. Tout deux promoteurs de la valeur objective, et tout deux pas très excellents, ils ont fait une œuvre économique qui promettait beaucoup mais qui n'a rien apporté, c'est tout. Je vous rappelle encore une fois que l'économie est une science exacte, qu'elle se base sur des postulats qu'il faut démontrer, que ces théories sont rigoureuses, et qu'elle demande du sens. Marx ne fait rien de ça:
"Le marxisme établit que chaque chose a une valeur qui dépend de la quantité de travail nécessaire à sa production, et cette valeur est le “juste prix” auquel ce bien peut être vendu. Ainsi, le même livre copié à la main doit être vendu plus cher que s’il était imprimé, et un trou rebouché vaut plus que le même bout de terrain, laissé intact. De même, une bouteille de rhum importée par bateau vaut moins cher que la même bouteille importée par chaise à porteurs (bouteille qui ne change pas de valeur en vieillissant); un verre d’eau a la même valeur dans le désert qu’ailleurs donc le vendre plus cher aux gens qui ont soif et n’ont pas accès à de l’eau ou n’ont pas pensé à en emporter avec eux c’est mal car on fait payer plus que la “vraie valeur” du verre d’eau.
Donc le marxisme établit scientifiquement que chaque profit est “volé” au travailleur qui a produit le bien vendu. Par exemple, quand un boulanger vend son pain plus cher qu’il ne lui a coûté à faire, il est sans le savoir en train d’exploiter ignominieusement le meunier qui lui a vendu la farine plus cher qu’elle lui a coûté à faire, qui lui-même exploite ignominieusement le paysan qui lui a vendu son grain plus cher qu’il lui a coûté à faire, qui lui-même exploite donc ignominieusement … euh, qui ça ?
On voit donc que le marxisme réfute le secret de la richesse: pour un marxiste, la richesse n’existe pas et ne peut pas être créée car il n’y a pas de profit, seulement un transfert de l’un à l’autre. Le marxisme est contre la richesse et pour la pauvreté, d’ailleurs un type s’appelant Marx (sacrée coincidence), et marxiste lui-même malgré ses violentes dénégations, résumait cette position dans ces termes: « Le travail lui-même est nuisible et funeste non seulement dans les conditions présentes, mais en général, dans la mesure où son but est le simple accroissement de la richesse. »
Le marxisme s’oppose aussi au concept de la location, et de l’intérêt sur les prêts: quand un forgeron fabrique une scie et la prête à un menuisier pour qu’il puisse fabriquer des meubles et les vendre, en échange d’une fraction des bénéfices ou du prix de vente des meubles, c’est mal, il faudrait que le menuisier lui prête gratos, et que le menuisier vende ses meubles à prix coûtant. Cela pose un problème: pour vendre à prix coûtant, le menuisier doit savoir exactement son coût de la vie (en intégrant aussi les risques, d’ailleurs). Pas de problème, le marxisme justifie que, si le menuisier ne se nourrit que de nectar de fleurs et de caviar, ses meubles vaudront plus et donc il sera en droit de les vendre plus cher: ses clients devront reconnaître que ses meubles ont plus de valeur, et les payer plus chers.
Le marxisme s’oppose aussi au concept de la division du travail. Par exemple, figurons-nous un patron propriétaire d’une usine avec des machines-outils dedans, idéales pour fabriquer des Bidules. Le patron achète la matière première pour faire un bidule pour 5 euros, emploie un ouvrier pour 15 euros par bidule fabriqué, et vend les bidules 50 euros.
Pour quelqu’un de rationnel, le patron “vend” 35 euros la situation toute faite d’une usine avec une machine-outil toute prête et la matière première pour faire un bidule, tout prémâché, à l’employé, qui peut ensuite revendre le bidule 50 euros au patron, garanti, pour faire son profit de 15 euros par bidule, pendant que le patron fait son profit de 30 euros (et s’en sert pour amortir le coût de l’usine et des machines, et accessoirement se payer à manger). On voit que les deux se partagent le travail (l’un prépare la situation, prend pratiquement tous les risques, rassemble matières premières et outils nécessaires, s’occupe de la compta et de trouver des acheteurs, tandis que l’autre fait fonctionner la machine-outil) et les profits (5 euros de coût marginal, prix de vente 50 euros, bénefs de 15 et 30 euros pour l’un et l’autre).
Mais dans la vision marxiste, les 30 euros de profit du patron sont forcément volés à l’ouvrier, qui devrait donc le payer 45 euros par bidule (moins le coût de la vie, tout de même) et ne pas faire le moindre profit. On peut aussi appliquer la même vision à un médecin qui embauche une secrétaire médicale: d’une manière ou d’une autre, soit le médecin exploite ignominieusement la secrétaire, soit c’est la secrétaire qui exploite ignominieusement le médecin, mais quoi qu’il en soit, si l’un d’eux gagne de l’argent, c’est louche."
Sauf si vous prenez Marx comme un comique, il n'a rien apporté à la science économique, et encore moins à la philosophie: Il fait, selon vous, parti de ceux qu'on appelle les "déclinologues", c'est immondes bâtards qui voient la décadence partout, mais qui ne sont que des prisonniers de leur propre décadence. (Pierre Cormary (que vous n'aimez sûrement pas de toute façon, mais on s'en fout) dit de Bloy qu'il n'a aucun style, seulement un tempérament)
Ils ne savent même pas que chaque époque est excellence et décadence, grandeur et chute à la fois. Ils voient le Temps comme un monstre alors que le Temps est la marque de Dieu sur Terre, furtive, presque indécelable, dont l'existence ou la non-existence ne peut être confirmée (les physiciens, des esprits autrement plus fins que les écrivains et les poètes, croient de plus en plus qu'ont peut annuler le temps des équations, déjà que son existence n'était "validée " que comme concept, on dirait qu'il n'existe tout simplement pas). Ils voient l'infect partout alors que c'est leur esprit qui est mutilé, maléfique, dégueulasse et répugnant.
Il n'y a aucun orgueil à faire de Marx un de ses êtres.
En vérité, je pense que notre époque est plus grande que les autres, elle est plus vraie, plus créative, plus enfantine, plus consciente, plus prête à agir, plus révolutionnaire. Et surtout, les femmes sont magnifiques en notre temps, on vit, de ce côté là, dans un des pics de toute la civilisation humaine.
Marx ne se base sur aucune "réalité concrète". Son Verbe est une poursuite vers un abîme: une utopie. Mais non pas une utopie telle que celle de More (ami d'Érasme, un autre esprit que j'admire), mais une utopie dans le sens réel de lieu qui n'est nulle part, un lieu qui nie la réalité, qui est irrationnel, qui est vide. Voilà vers quoi il semble amener, dans l'écriture, et dans l'économie même, il est habité par un subjectivisme des plus grotesques. Le Droit par contre, c'est une idée dans la réalité, une idée nécessaire, qui apparaît naturellement dans les civilisations. Les idées de Marx, jamais, et c'est en ça qu'il est un de ses êtres abjects que j'ai décrit plus haut: C'est un décadent.
"Pas comme les évolutionnistes qui font de l'évolution un dogme, tout en agitant le drapeau de la liberté de façon incohérente et hypocrite"
L'évolutionnisme est une théorie scientifique, la bataille qui se joue contre elle (ou pour elle) est une bataille qui rassemble des experts et des savants, plus informés que vous, et qui ne parlent jamais de ce personnage imaginaire qui s'appelle - selon vos dires - Malthus.
Les déclinologues se disent souvent contre le "Progrès", est-ce parce que vous voulez paraître original que vous changez "progressisme" en "évolutionnisme"? Dans les deux cas, mais surtout dans le votre, c'est une idiotie: Vous savez bien que vos billets sur l'évolutionnisme ont on fait rire plus d'un.
Ah, le narcissisme de la petite différence...
Recopier Marx, Nitche ou Heidegger ne signifie pas qu'on les a pigés. Il n'est qu'à voir votre paraphraseur d'Asensio, sarkozyste-bloyen qui mélange manifestement tout et son contraire, à croire qu'il est étudiant en DEUG de philo.
Repassez me voir dans quelques années, Spendius, quand vous aurez mis vos fiches dans le bon ordre.
Quelle étrange manière vous avez d'éviter mes questions, Mr Lapinos! Que m'importe Heidegger! Marx encore moins, cet économiste bas de gamme! Nietzsche oui, par contre, grand penseur qui remet ces deux derniers dans leur placard de décadents.
Je sais que vous n'aimez pas Asensio pour la simple et mauvaise raison qu'il vous as insulté dans ce même blog. Qu'il soit sarkozyste m'importe peu, car je ne le suis pas! Dissension pacifique, Lapinos, dissension pacifique...
Mais Asensio, par un seul de ces textes, détrône tout votre blog, et voila votre triste vérité - que vous n'assumez pas.
Ah, et, quel étrange chose que mélanger "tout", et...son contraire.
?
"Repassez me voir dans quelques années, Spendius, quand vous aurez mis vos fiches dans le bon ordre."
Et vous, il va falloir lire les vôtres. Aimer Baudelaire simplement car Walter Benjamin a écrit un essai sur lui, ou aimer Drieu car il est marxiste et catholique alors que c'est un médiocre écrivain (le ver que vous citez de lui en comparaison avec BHL dans un de vos textes est immonde), cela ne fait que souligner le fait que vous êtes profane, non pas que vous ayez une culture incomplète, mais que vous ne savez pas vous en servir, que vous êtes subjectif, incohérent. Un physicien ne met jamais ses fiches dans un bon ordre, il sait vagabonder, vous, vous créez avec ce que vous avez, et vous le faites mal. Vous avez Marx, vous réinterprétez le monde en suivant Marx, vous avez Baudelaire, vous faites de lui un Roi auquel la littérature doit s'agenouiller. Asensio, lui, a souvent exprimé son désir de tout lire, et ce simple fait, fait de lui quelqu'un d'autrement plus intéressent que vous.
Spendius.
Ne mélangez pas tout !
Walter Benjamin est exactement le genre de penseur bourgeois minable, comme Georges Steiner, dont Asensio se gargarise, incapable de voir qu'ils représentent tout ce que Baudelaire et Bloy détestaient.
Même Sartre sur Baudelaire est moins vain que ce Walter Benjamin à l'usage des démocrates-crétins. Au moins il y a des passages comiques.
Ce n'était qu'un exemple, Lapinos, ne vous énervez pas...
En tout cas, nous avons un vocabulaire propre: Moi, quand je parle de libéralisme, je parle de ce que les grands auteurs (pour la plupart, complètement inconnu) en dise, vous, vous en parlez par le dégoût (que je peux comprendre) de la société actuelle, à laquelle vous ajoutez l'étiquette "libérale".
Vous nous faite un dernier post sur une soi-disant "politique libérale, alors que ce n'en est rien: Les libéraux réels ne jouent pas le jeu de l'État dans le domaine de l'éducation, ils font de l'agorisme et utilisent des méthodes d'autodidacte. L'État qui veut lâcher les universités (soi-disant... ), ca ne leur intéresse pas.
Bien sûr je parle du libéralisme au plan historique, pas de celui dont vous rêvez et qui n'a jamais existé.
Vous voudriez que je m'excuse d'être concret ? C'est justement en étant marxiste ou catholique qu'on évite de nier la réalité et de tomber dans les délires ineptes de votre gourou Asensio (Délires qui ont le mérite de ne pas dépasser un cercle assez restreint de crétins sarkozystes, c'est pour ça que je préfère m'en prendre à Dantec, qui ferait bien d'apprendre son catéchisme à voix basse en entier avant de nous réciter Thomas d'Aquin par tous les micros qu'il peut saisir, conseil gratuit d'un catholique de souche à un immigré gauchiste.)
Je peux vous demander, Spendius, ce qu'un lecteur d'Asensio vient faire ici ? Vous vous laissez guider par votre instinct ou quoi ?
Ben, justement aussi, sur le plan historique, vous délirez. Le libéralisme de Tocqueville n'existe pas, de même que pour Guizot et autres connards, pour la plupart des pédales qui ont eu peur du premier communiste venu. Le vrai libéralisme n'a rien à voir avec ça, et vous ne comprenez donc rien au vrai libéralisme.
"Vous voudriez que je m'excuse d'être concret ? C'est justement en étant marxiste ou catholique qu'on évite de nier la réalité et de tomber dans les délires ineptes de votre gourou Asensio (Délires qui ont le mérite de ne pas dépasser un cercle assez restreint de crétins sarkozystes, c'est pour ça que je préfère m'en prendre à Dantec, qui ferait bien d'apprendre son catéchisme à voix basse en entier avant de nous réciter Thomas d'Aquin par tous les micros qu'il peut saisir, conseil gratuit d'un catholique de souche à un immigré gauchiste.)"
Mon gourou? Encore votre fanatisme qui frappe.
Ce n'est pas être concret qui doit être excusé, c'est de ne pas être assez fin.
Ce qui meut ce monde, c'est le délire. Depuis toutes les époques, de toute l'histoire de l'humanité, ce qui as été important, ce qui a toujours été important, c'est de ne pas mourir de la vérité. C'est ainsi que le christianisme fut crée, que des oeuvres telles que celles d'Euclide ou d'Empédocle furent dressées.
Le marxisme, dans son pseudo-objectivisme, est un traître à toute l'histoire de l'humanité. C'est lui, le décadent.
L'idée la plus ignoble du monde se trouve dans le marxisme: C'est la fin de l'histoire.
C'est pour ça qu'Asensio, je le respecte: Il est justement, dans le délire. Il ressemble à s'y méprendre, et dans le style, et dans la parole, à un autre écrivain...Ernest Hello.
Considéré par Léon Bloy comme un maître.
"Je peux vous demander, Spendius, ce qu'un lecteur d'Asensio vient faire ici ? Vous vous laissez guider par votre instinct ou quoi ?"
Ce que j'aime chez vous? Votre catholicisme. Ce que je déteste? Votre marxisme.
Il n'y a pas lieu de rechercher un cohérence parfaite dans l'idéologie libérale qui ne fait que dissimuler des mobiles mesquins.
Tocqueville s'émerveille avec naïveté de l'égalitarisme en Amérique, d'où le culte que lui vouent pas mal de libéraux de droite, car cette prétendue égalité dissimule la profonde injustice, inhumanité, à des degrés divers, des politiques bourgeoises menées depuis le XIXe siècle. Même Tocqueville a fini par se rendre compte de sa naïveté.
Vous reviendrez quand vous aurez des arguments et des exemples concrets, Spendius, en attendant allez vous faire voir ailleurs !
Oh, pourquoi censurer, Lapinos...
Lisez un auteur libéral: Gustave de Molinari. Tocqueville est un con, n'essayez pas de faire de lui un libéral.
http://herve.dequengo.free.fr/Molinari/SRSL/SRSL_TDM.htm
Remarquez qu'il soutenait Malthus, effectivement, comme les anarchistes plus tard développeront le "néo-malthusianisme"...
N'empêche, pour le coup, il me serait intéressent de savoir sur quel écrit Marx attaque Malthus.
- Ah, j'ai vu, en vous lisant, que Poincaré était l'inventeur de la relativité? Putain, vive la culture générale
- Et aussi, selon vous, le concept clé de Nietzsche, c'est le surhomme (alors que c'est un mot qui, dans toute l'oeuvre de Nietzsche, n'est utilisé que deux ou trois fois, même dans ces notes le concept est absent)? En plus que vous continuez à croire qu'il se base sur Darwin, lol...
"Il n'y a pas lieu de rechercher un cohérence parfaite dans l'idéologie libérale qui ne fait que dissimuler des mobiles mesquins."
Avis de Giuzeppe Mazzini (rival de Karl Marx au sein de l'Internation Ouvrière) sur Marx:
"Marx est un esprit destructif dont le coeur est rempli de haine plutôt que d'amour pour l'humanité (...) extraordinairement astucieux, changeant et taciturne. Marx est très jaloux de son autorité comme chef de parti ; contre ses rivaux et adversaires politiques, il est vindicatif et implacable ; il n'a de cesse de les abattre ; sa caractéristique principale est une ambition sans borne et une soif du pouvoir illimitée. Malgré l'égalitarisme communiste qu'il prêche, il est le chef absolu de son parti ; évidemment il se charge de tout, mais il est également le seul à donner des ordres et ne tolère aucune opposition""
Vous disiez, sur le libéralisme?
Et une petite dernière d'un grand économiste:
"La critique faite par Marx du mode de production capitaliste est entièrement fausse. Même les marxistes les plus orthodoxes n'ont pas le front de soutenir sérieusement sa thèse essentielle, à savoir que le capitalisme aboutit à l'appauvrissement continuel des salariés. Mais si, pour la clarté de la discussion, l'on admet toutes les absurdités de l'analyse marxiste sur le capitalisme, rien n'est pour autant gagné quant à la démonstration de ces deux thèses, que le socialisme soit voué à s'instaurer, et qu'il soit non seulement un meilleur système que le capitalisme, mais encore le plus parfait des systèmes, dont la réalisation finale apportera à l'homme la félicité perpétuelle dans son existence terrestre. Tous les syllogismes compliqués des pesants volumes publiés par Marx, Engels et des centaines d'auteurs marxistes, ne peuvent masquer le fait que la seule et unique source de la prophétie de Marx soit une prétendue inspiration, par laquelle Marx affirme avoir deviné les projets des mystérieuses puissances réglant le cours de l'histoire. Comme Hegel, Marx était un prophète, communiquant au peuple la révélation qu'une voix intérieure lui avait confiée."
Objectif, on se marre...
"Tocqueville s'émerveille avec naïveté de l'égalitarisme en Amérique, d'où le culte que lui vouent pas mal de libéraux de droite, car cette prétendue égalité dissimule la profonde injustice, inhumanité, à des degrés divers, des politiques bourgeoises menées depuis le XIXe siècle. Même Tocqueville a fini par se rendre compte de sa naïveté."
"Une égalité qui dissimule une injutice, et une inhumanité, a des degrés divers": Vous êtes comique, vous.
Ce qui est marrant, c'est votre soi-disant "libéralisme historique", dans lequel vous foutez en vérité tout et n'importe quoi: Tocqueville, et après, vous nous dites, Malthus est un libéral, et pire, vous nous dites: Ozanam est un libéral. Ozanam, personne ne le connait (d'ailleurs quand vous parlez de lui, vous êtes obligé de donner la date de naissance et de mort du personnage), et vous nous dites, c'est du libéralisme historique, en ayant le culot (vous êtes bien marxiste en ce point), d'ajouter "c'est votre libéralisme qui n'existe pas". Alors qu'en réalité, des auteurs comme Tocqueville et Ozanam (que je ne connaissais pas, alors que je crois connaître extrêmement bien les auteurs libéraux...) n'ont rien a voir avec le libéralisme, mais que le libéralisme, c'est des auteurs comme Molinari, Bastiat, et après, au 20ième siècle, la lignée des économistes de l'École Autrichienne. C'est votre libéralisme qui n'existe pas, et comme pour la "crise des subprimes", vous faites des ponts et des liens qui sont complètement mensongers, à l'image de votre maître.
Mais même, des fois vous allez plus loin dans le ridicule que lui...
Non, parce que les "forces vives de l'économite tertiaire capitaliste" (ou vous y foutez des métiers non pas indispensable au capitalisme, mais à la vie de tout les jours. Pourquoi pas y foutre boulanger pendant que vous y êtes), franchement, même Marx il aurait pas osé...les forces vives, lol...
Dernier paradoxe: Vous dites des mathématiques que "c'est la science des imbéciles", et vous adorez Henri Poincaré...un grand mathématicien.
Décidément, des fois, vous le faites exprès.
Enfin, vous le faites tout le temps exprès, ce que je me demande, c'est comment on peut être aussi absurde et continuer néanmoins à massacrer l'intelligence par le grotesque ,d'une manière presque quotidienne, sur son blog - tout en restant sérieux!