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Repentance

Une repentance, au sens ancien, c'est-à-dire un mea culpa : dans ma hâte à vouloir exécuter Jean d'Ormesson, tantôt, je l'ai accusé à tort d'avoir fait une publicité abusive, dans Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie, à une jeune écrivaine indienne, Abha Dawesar, publiée par Héloïse (sic) d'Ormesson, sa fille. J'ai confondu la donzelle avec l'une de ses concurrentes, Jhumpa Lahiri. Elles n'ont pourtant pas toutes les deux exactement le même genre de physique (Jhumpa est un peu plus racée.)
J'avoue aussi ma méconnaissance de la littérature indienne dans son ensemble, tant que j'y suis, et que Kipling reste pour moi LE grand écrivain indien indépassé (Sur ce point V.S. Naipaul ou S. Rushdie, au moins, ne risquent pas de me contredire.)

Jean d'Ormesson est donc seulement coupable d'avoir apporté sa caution académique à une anthologie qui n'est pas assez large pour faire place à un seul livre de Psichari, Von Salomon, Loti, ou encore Villiers de l'Isle-Adam, mais en revanche assez laxiste pour accorder un chapitre à des œuvrettes signées Amélie Nothomb, Julian Barnes, Thomas Pynchon ou Patrick Modiano.

Oh, et puis pour être tout à fait franc, il y a pire que ce bouquin puisqu'il est en réalité presque entièrement rédigé par des profs britanniques et que les Français, de toute façon, ne lisent presque pas. Avec les Espagnols, nous sommes les plus mauvais élèves de la classe européenne dans ce domaine.

*

M'étant rendu dans un grand centre commercial entièrement consacré au sport afin d'y acquérir un nouveau "moule-bite", comme on dit dans le langage des piscines, j'en ressors bredouille. Lorsque j'avais acheté le précédent dans la même boutique, on y trouvait en rayon environ trois-quarts d'articles de sport pour un quart d'articles de mode ; la proportion s'est inversée dans l'intervalle ! Les ethnologues qui s'attachent à définir l'identité française auront noté ces faits, je suppose, à la fois la médiocrité des Français dans le domaine de la lecture et dans celui du sport, médiocrité qui s'incarne si bien dans le journal L'Équipe.
À quoi sommes-nous donc bons, alors ? Dans le domaine des performances sexuelles, on peut penser que les statistiques ne sont pas fiables et que la nouvelle hypocrisie sociale qui consiste à faire état de performances sexuelles hors du commun, si possible en utilisant un vocabulaire anglais pompé sur internet, cache en fait plutôt une certaine misère sexuelle, ainsi que l'a assez bien démontré Michel Houellebecq.

Que reste-t-il à part un premier prix de cuisine à se disputer avec nos voisins italiens ?

Commentaires

  • "J'avoue aussi ma méconnaissance de la littérature indienne dans son ensemble, tant que j'y suis, et que Kipling reste pour moi LE grand écrivain indien indépassé " : j'avoue que je n'y connais rien mais je sais qui est le meilleur ? C'est écrit pour nous faire mourir de rire ou ce trait est-il involontaire ?

    Je suis dubitative devant votre anecdote : n'y avait-il pas un seul slip de bain dans ce magasin, ou pas un seul qui vous plût ?

    (Loti encore et toujours, mais est-ce par goût commun du sport justement que vous vous entêtez à le porter aux nues ?)

  • Le speedo noir ou bleu marine est très efficace et très trouvable.
    Notez, je dis ça et je nage avec un maillot de danse classique. Comme quoi ...

  • Non, pas le moindre slip, Nadine ! Juste des culottes hawaïennes pour faire de la planche, le genre de matériel strictement prohibé. Je n'exagère pas sur la nullité des Français en sport : lorsque vous repérez une bonne nageuse dans une piscine, vous pouvez être à peu près sûre qu'elle est allemande et pas française. Laure Manaudou et ses quinze bornes par jour dans l'eau ? La mère de Laure est hollandaise.

    (Les grands esprits se rencontrent, Jeanette, puisque j'ai fini par acheter un Speedo noir avec un peu de blanc et de kaki sur le côté. J'espère que votre maillot n'est pas rose parce qu'une nageuse slavo-belge en monokini rose dans une piscine bleue, c'est un peu choquant pour un Français de souche tel que moi.)

  • Ah, oui, je reconnais que ma blague sur Kipling est un peu trop fine. Je peux quand même essayer de vous l'expliquer, Nadine : voilà, en France où on lit très peu, ce qui ne nous empêche pas d'avoir des avis tranchés en littérature, Kipling, comme Loti d'ailleurs, est tenu pour un écrivain de seconde zone qu'il convient de mépriser.

    Prendre Kipling pour un grand écrivain, en France, c'est donc se déconsidérer complètement ; mais en Grande-Bretagne où on lit beaucoup plus et où le snobisme est cantonné à la tenue vestimentaire, à la marque des cigares, au vin, à des choses plus matérielles, on ne peut concevoir une anthologie de la littérature romanesque sans Kipling. Vous me suivez ? Et je ne vous parle même pas du petit couplet anticolonial contre Kipling et du concert de louanges médiatiques obligatoire en faveur de Rushdie ou de Naipaul malgré la médiocrité de leurs proses et l'ennui profond qu'elles exhalent - pour un Occidental, du moins (Je ne peux pas parler à la place des Indiens.)

  • Qu'est-ce qu'un grand écrivain ?

  • Euh, c'est comme un grand sportif : quelqu'un qui a une ambition élevée, les moyens de cette ambition, et qui s'entraîne un minimum…

    Vous savez que je tiens l'ontologie pour un hobby de cuistre démocrate ou de moine claustrophile, Mlle, alors ne me proposez pas de jouer à ce jeu-là avec vous. Je préfère colin-maillard.

  • Puisque vous êtes chez vous... je plie d'assez bonne grâce et romps là toute conversation sur ce sujet, conversation qui eût pu être passionnante, mais bon (je viens d'effacer une remarque désobligeante!). Loti avait une ambition élevée ? je l'ignorais ; mais grâce à vous, cher Lapin, j'en apprends tous les jours.



    Moine claustrophile... Aimez-vous La Rochefoucauld et La Bruyère?

  • Et dois-je comprendre que vous me proposez une partie de colin-maillard? ;-)

  • Un premier prix de cuisine...c'est déjà pas mal! Puis nous savons (encore) produire du bon vin pour l'accompagner!

  • Je vous suis à peu près - toutefois nous ne fréquentons pas les mêmes snobs, je ne connais personne qui méprise Kipling - en fait je crois que je ne connais personne, ça doit être ça. Il me semble toutefois qu'il convient aujourd'hui d'esquisser une légère moue devant Naipaul, un peu trop à droite pour les media français j'ai l'impression.

    Et à côté de Kipling justement, Loti est un peu un nain. En fait depuis que j'ai lu le pastiche de Reboux et Müller où il tombe amoureux de la petite guenon, je n'arrive plus à le prendre au sérieux ni à trouver chez lui rien de bien précieux. Mais là c'est moi qui m'acharne, aimez Loti et portez-vous bien cher petit animal.

    (Vous avez vu ? Sarkozy lit-il votre blog ou la question du déterminisme est-elle furieusement à la mode ?)

  • Colin-maillard est un de ces jeux aujourd'hui démodés qui rendaient la compagnie des femmes supportable. Hélas, Mlle, nous sommes condamnés désormais à papoter - sur un pied d'égalité : je vous en prie, n'hésitez pas en conséquence à vous montrer désobligeante avec moi.

    (Et l'ambition de faire respirer les parfums de l'Orient, de s'embellir en se travestissant en sultane, d'être un officier français, d'entrer à l'Académie française, d'éviter de philosopher ? C'est quand même autre chose que de rester enfermé dans sa chambre et tenter de retracer ses souvenirs d'enfance, par ex., Mlle.)

  • Je vois que vous faites toujours semblant de croire que les médias français ne soutiennent pas Sarkozy, Nadine, et qu'ils se soucient plus de débats d'idées que de faire de bonnes recettes publicitaires. Moi je crois qu'ils ne sont pas attachés à leur étiquette de gauche au point de démissionner de leurs tribunes officielles si Sarkozy l'emporte. Je tiens même Colombani, Elkabbach ou PPDA pour d'exemplaires "maquereaux d'opinions" sans foi ni loi. Les grands principes humanistes ne font pas les journalistes honnêtes, pas plus que les costumes rayés ne font les "gentlemen".

    Pour le reste je vous comprends car les pastiches me font souvent le même effet, notamment le pastiche de Morand m'a dégoûté pour longtemps du style encombré de métaphores saugrenues de cet écrivain.

  • On signalera quand même que Kipling est dans la bibiliothèque de La Pléiade - 4 ou 5 tomes - (je sais ce n'est pas une preuve suffisante mais disons que c'est la preuve de sa reconnaissance) et que Kim est considéré comme un des plus grands romans de la littérature anglaise (ce qu'il est d'ailleurs).
    Kipling souffre avant tout (avant même son "colonialisme") d'être considéré comme un auteur pour enfant.
    Pariant que Lapinos n'a pas lu plus de 10 lignes de Naipaul on ouvrira pas de débat à propos de cet auteur !
    Idem pour "C'est quand même autre chose que de rester enfermé dans sa chambre et tenter de retracer ses souvenirs d'enfance" qui est la preuve que l'animal n'a pas dépassé (soyons généreux) le premier volume de La Recherche !

  • C'est ta semaine de bonté Tlön ?

  • Si on veut. L'animal est agaçant mais on lui pardonne beaucoup !

  • D'un individu qui a lu les 999 pages des "Bienveillantes" à la louche, sans se douter de l'opération commerciale derrière, méfions-nous lorsqu'il donne son avis sur la saveur de tel ou tel mets plus raffiné. Sans compter les kilomètres de pellicule filmographique engloutis par le bonhomme. Bref, Tlön, c'est un peu sous l'apparence du Lagarde & Michard le "Grandgousier" de la critique littéraire.
    Comme quoi je suis capable de me montrer généreux moi aussi…

  • 1)Pouvez m'expliquer le lien logique entre le fait de lire un livre dans sa totalité (je ne parle même pas d'un jugement critique) et le doute ou pas sur l'opération commerciale qui se cacherait derrière ( c'est à priori l'une des fonctions d'un éditeur). D'autant que je n'ai pas acheté ce livre. A ce compte on ne lirait (ou l'on n'aurait jamais lu) un roman de Balzac, par ex, qui s'y connaissait en matière comerciale. A moins que vous ne pensiez que les livres ne sont pas fait pour être vendus ?
    On ne va pas revenir sur Les Bienveillantes
    2) Comme à l'accoutumée vous répondez à coté, on commence à avoir l'habitude mais j'interviens juste pour rectifier vos inexactitudes pour ne pas dire vos lapineries.

  • En train de lire - sur vos conseils - "Scoop" de Waugh et ne le trouvant guère à mon goût, je me méfie désormais, comme de la myxomatose, de vos recommandations littéraires...

    Mais bon, pour Kipling, Von Salomon et Rushdie, je partage vos goûts et vos dégoûts...

    Y-a-t-il Dutourd dans cette anthologie ? Je le tiens, quoiqu'académicien, pour un des meilleurs écrivains français contemporains ? "Le séminaire de Bordeaux" vous comblerait, cher Lapinos.

    Par ailleurs, inspiré par Pidiblue et sombrant dans la facilité :
    Pour découvrir la littérature indienne, essayez le Kamasutra, il y a plein d'images... :o) !

  • Si vous étiez un tantinet sérieux, Tlön, on pourrait causer sérieusement ; mais ce n'est pas le cas ; j'affirme que Kipling n'a pas bonne presse chez nous et vous rétorquez qu'il est publié dans la "pléïade", je ne vois pas le rapport, ou bien que c'est un écrivain pour enfants : est-ce que ça empêche M. Twain, C. Perrault, J. Swift ou M. Tournier d'avoir la cote (en France) ?

    Sur Balzac et Littell, je crois que votre comparaison fera sourire quiconque a quelques notions historiques sur l'édition en France et de quelle façon on publiait un bouquin au XIXe par rapport à la manière dont on s'y prend aujourd'hui où la critique est entièrement à la solde des maisons d'édition, au point que l'Académie française a été amenée à primer un bouquin qui n'est même pas écrit en bon français. J'ai lu des critiques dithyrambiques de Littell, sur plusieurs pages, dans des magazines dont les principaux rédacteurs n'avaient manifestement pas lu une seule ligne ! Le marketing n'existait pas au XIXe dans les mêmes proportions.

    Mais, au fait, peut-on être sérieux et cinéphile en même temps ? Plus ça va et plus je suis convaincu du contraire…

  • Lapin, seriez-vous le nouveau Messie ? Hors de votre jugement point de salut...
    Remarquez, le marxisme est un messanisme laïque et temporel, une religion de l'homme pour l'homme, non?

  • Si vous n'appréciez pas "Scoop" lors d'une première lecture, M. Passant, il vous faut le relire pour en apprécier mieux toute l'ironie ; pas forcément tout de suite, vous pouvez attendre quelques années… À moins que vous ne soyez imperméable à l'humour noir anglais ?

    En admettant que Dutourd fasse partie des deux ou trois meilleurs littérateurs contemporains, vous avouerez que la concurrence est moins rude que du temps d'E. Waugh, n'est-ce pas ?

  • Le nouveau Messie ? Pas exactement Mlle, je m'inscris plutôt, toute modestie bue, dans la communion des saints critiques honnêtes et indépendants, de Sainte-Beuve à Nimier en passant par Robert Poulet, Baudelaire, Bloy, L. Daudet, J. Chardonne, Kleber-Haedens, etc.

    Comme vous savez les saints ne sont pas parfaits, mais ils prêchent, même dans le désert, contre le relativisme absolu qui tend à faire passer les vessies pour des lanternes pour le plus grand profit des marchands de soupe littéraire. Amen.

  • Je vois, je vois.

    Saint Lapinos, priez pour moi !

  • Je vois, je vois.

    Saint Lapinos, priez pour moi !

  • @Lapinos
    Point n° 1 : Je crains que ce ne soit l'humour anglais tout court...

    Point n° 2 : Sûr : "A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire". Cependant... perdez quelques heures sur le Séminaire de Bordeaux et on en reparle...

  • 1) Vous dites que Kipling n'a pas bonne presse chez nous, je vous rétorque qu'il est au catalogue "d'une institution littéraire" en terme de reconnaissance académique ce qui, me semble-t-il, bémolise vos propos. Encore une fois vous confondez tout.
    2) Ayant admis que Kipling est écrivain reconnu (sur ce coup vous semblez avoir une démocratique de la littérature), on peut s'étonner qu'il ne soit pas suffisament lu c'est un autre problème. L'explication que je donne est qu'il est considéré (ce qui ne veut pas dire qu'il est) comme un écrivain pour enfant (pour Le livre de la jungle et son adaptation par Disney) qui oblitère le reste de son oeuvre (je ne sous estime pas non plus "l'aspect colonial", mais je le crois pas essentiel). Je pense à ces contes fantastiques (encore que la nouvelle Le fantome du Ricshaw (?) figure dans la quasi totalité des anthologies consacrées à ce genre), à Kim, ou à un roman (que j'aime beaucoup) comme "La lumière qui s'éteint" (ne pas négliger non plus les problèmes des traductions qui ont pour la plupart vieillies).
    3) Les trois écrivains que vous citez (je mets à part Tournier qui n'a rien à faire là) bénéficient également d'une reconnaissance "académique" mais souffrent également d'être considérés (ce qu'ils ne sont pas) comme des écrivains pour la jeunesse. L'ex de Perrault est sur ce point flagrant. Qui lit Perrault, je veux dire dans le texte ?
    4) Que dire, si ce n'est de vous conseiller de lire Les Illusions perdues.

  • Sur Waugh (que j'aime beaucoup) je crois que la difficulté réside dans l'apparence "classique" de ses romans alliée à une certaine "modernité" dans la construction et le style (rupture de ton, absence de psychologie etc.., je pense à Ces corps vils par ex )
    Contrairement à ce que l'on peut croire Waugh est un écrivain assez difficile.

  • Lapinos voudrait que Kipling soit cité dans "Voici" mais c'est le privilège de Beigbeder ! On ne peut pas être au four et au moulin à la fois ...

  • Ce que vous dites sur Kipling fait penser à ce que certains journalistes de mauvaise foi répondent lorsqu'on dénonce la censure qui s'exerce aujourd'hui à l'égard de Céline, dans les gros médias, dans l'Éducation nationale, qui déterminent l'opinion bien plus efficacement que "La Quinzaine littéraire", "Présent littéraire" ou les thèses universitaires. Ils rétorquent que Céline est publié dans la "pléiade" et qu'il se vend chaque année 50.000 ex. de ses romans. On peut se procurer les œuvres de Brasillach ou de Drieu sans beaucoup de mal également : faire comme si la censure prenait les mêmes formes au XXIe siècle qu'elle prit au XVIIIe siècle, Tlön, c'est être de mauvaise foi, philosophe ou cinéphile. Même Driout n'oserait pas soutenir une thèse aussi fantaisiste.

    (Je citais Tournier car son ouvrage le plus vendu et sans doute le meilleur - les pédophiles comme Kipling excellent dans la littérature pour enfants -, c'est sa version raccourcie à l'usage des écoliers de son "Vendredi" ; je vous la conseille d'ailleurs, Tlön, ça vous fera du bien après les orgies livresques auxquelles vous vous êtes livré récemment.)

  • Même sur Waugh je ne suis pas vraiment d’accord avec vous. Dans l’absolu Waugh n’est pas “difficile” ; il ne l’est que pour des Français qui ne lisent quasiment rien, à l’image du dernier des Présidents de la République - sauf des auteurs gascons comme Dumas. Et Waugh est tout sauf un Gascon.
    Comme Balzac ou Barbey, Waugh est un observateur, un peintre ; il est donc parfaitement normal qu’il évite de se vautrer dans la psychologie existentialiste d’un Bourget ou d’un Sartre.
    Ce qui est vrai c’est que Waugh est un auteur d’avant-garde qui a bien vieilli, comme Céline, contrairement à Morand, mais cet avant-gardisme choque beaucoup moins cinquante après qu’il n’a choqué les contemporains de W.
    À moins que vous n’ayez voulu dire que Waugh n’est pas un auteur pour les jeunes filles en fleur, Tlön, et dans ce cas nous sommes quittes.

  • Driout fait sembler d'ignorer que Beigbeder tenait justement une critique littéraire dans "Voici" à l'usage des demoiselles décérébrées (un peu moins que celles qui lisent "Elle" ou "Madame Figaro", quand même), une critique littéraire où il citait des auteurs antédiluviens comme Kipling, mais qu'il a été viré avec sa critique. Ne faites pas semblant, Driout, on sait bien que vous êtes au fait des dernières tendances tous domaines confondus.

  • Diffamation Monsieur Lapin ! J'en appelle au juge des référés de Nanterre pour faire saisir ton blog pour atteinte à mon image intellectuelle, "Voici" est mon magazine de chevet un peu comme pour toi "Les Psaumes de David" !

  • Pour avoir lu assidûment cette page de Voici pendant plusieurs années je peux vous dire que n'y figuraient presque jamais les auteurs antédiluviens, ou seulement morts, mais la plupart du temps des contemporains - sauf pendant les grandes vacances, qui correspondaient peut-être au moment de l'année où vous achetiez Voici, comme beaucoup d'autres, pour dormir dessous sur la plage.

    Je l'ai déjà dit et le répète : Waugh est très difficile à traduire et donc pénible à lire en traduction.

  • 1/ Ça me revient maintenant. Aux ravissantes idiotes qui forment l'essence de son public, je suppose, Beigbeder proposait des sortes de "cours de vacances" l'été - révision des classiques ! -, tandis que le reste de l'année il renvoyait l'ascenseur aux "modernes".

    Si vous êtes une mère de famille organisée, Nadine, vous avez peut-être conservé dans un classeur les fiches de Beigbeder et pourrez peut-être nous dire ce que B. écrivait de K. ?

    2/ Tous les stylistes sont difficiles à traduire, et Waugh n'est tout de même pas le seul styliste d'origine étrangère. Vous m'avez cité quelques erreurs, mais c'était des erreurs assez grossières de sens ; quelle traduction est complètement exempte d'erreurs ? Céline a été traduit aussi en anglais depuis longtemps, ce qui a permis à un large public britannique de l'apprécier.
    Concentré sur l'effort de traduction, un lecteur français de Waugh dans le texte qui n'aurait pas un niveau de langue parfait risquerait de rater une part de l'ironie subtile de W., meiner Meinung nach.

  • Il n'y a certes pas de meilleure solution que d'avoir un anglais parfait, c'est sûr. Néanmoins les dialogues des Corps vils sont à peu près intraduisibles, à cause du jargon "décadent-dans le vent" visiblement travaillé en orfèvre par l'auteur très styliste, les milliards de jeux de mots, sous-entendus etc. A la traduction on en perd vraiment beaucoup et on a un sentiment d'étrangeté d'une nature différente que celui que l'auteur veut que le lecteur anglophone aie, je pense.

    Mais je ne vais pas vous le prouver là tout de suite car mes livres sont encore dans leurs cartons.

    D'ailleurs je suis une ménagère désorganisée quoique prévoyante donc pas de petites fiches par ici. Toutefois comme Beigbeder a le sens de son intérêt, il a compilé je crois ses petites fiches de vacances dans un livre qu'on doit trouver en poche et dont je ne sais pas le titre mais ça doit être avec le mot "inventaire" dedans.

  • Qu'est-ce que vous racontez ? "Ces Corps vils" contient le dialogue à la fois le plus drôle et le plus vrai de toute la littérature moderne entre deux jeunes mariés anglais après leur nuit de noces ! Ça serait quand même dommage de s'en priver sous prétexte qu'on n'a pas eu une nurse anglaise qui vous rende "fluent" dès le berceau. Si Tlön est le Grandgousier de la critique, une autruche qui avale tout les rossignols qui lui tombent sous le bec, vous êtes, vous, Nadine, une espèce de Savonarole. Je pèse mes mots. D'autant plus que Marie Canavaggia était une femme charmante et très cultivée comme on n'en fait plus…

  • Decidemment, je crois bien que le propre des idéologues, c'est de se fabriquer à bon compte des martyrs.
    Quand comprendrez vous que j'essaie tout simplement d'être précis. Dire que Kipling ou Céline n'ont pas "bonne presse (qu'est ce que cela veut d'ailleurs dire ? qu'ils ne sont pas lus - plus personnne ne lit -, qu'ils sont introuvables, que l'institution les rejette(Céline doit être avec Proust l'écrivain le plus commmenté par l'université)) est une ânerie. Je ne dirais pas la même chose de Rebatet ou de Brasillach (pour ce dernier, il faut quand même dire que ça a singulièrement vieilli. Je pense au Sept Couleurs relu recemment dans une édition au Livre de Poche). Au fait, je signale que Brasillach et Bardéche ont écrit une excellente histoire du cinéma, comme quoi !!! Driout doit avoir ça en stock.
    Voila c'est tout

  • La meilleure formation Lapinos et moi on la puise aux bonnes sources : dans le métro, c'est du vécu, de la véritable information, mon coco !

  • Je n'ai pas lu de traduction de Marie Canavaggia, dont j'ignorais tout jusqu'il y a cinq minutes. Et je pense que ça vaut la peine d'être lu, même en français. Simplement ces difficultés le rendent difficile à aimer pour un Français, c'est tout. Vous exagérez toujours tout.

    Savonarole, qu'est-ce qu'il ne faut pas lire, je me trouve toujours trop tolérante au contraire.

  • Je ne vous dénie pas l'effort pour être précis, Tlön, je nie que vous y parveniez. L'autruche aussi croit sincèrement qu'elle est arrivée à se cacher.
    Je vous conseille la lecture de la notice des "1001 livres" sur Kipling (vous n'en ferez qu'une demi-bouchée), fort instructive sur la façon dont il convient de présenter K. aujourd'hui - tempérée par l'amour des Britanniques pour la grande littérature, dont les Français ne font pas aussi grand cas.

    Vous me permettrez par ailleurs de ne pas prendre tout ce que disent Brasillach et Bardèche pour du pain béni. Brasillach n'a probablement pas donné son meilleur dans le roman, vous avez raison (ça doit être une coïncidence) ; quant à cette histoire du cinéma, je l'ai consultée et l'ai trouvée très en-dessous de la prétention contemporaine à décerner à des produits de consommation courante le label de chef-d'œuvre. On ne peut pas soutenir sérieusement, par exemple, que B. ou B. eussent pu trouver un quelconque intérêt à David Lynch ou à Spielberg.

    (Dans ce cas tolérez mon intolérance à votre égard, Nadine.)

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