L’été dernier, il avait fait très chaud et cela m’avait beaucoup gêné dans mon travail. Au bout de quelques minutes, je ruisselais de sueur et mes membres devenaient de plomb. Aussi ai-je prié cette année pour avoir le temps le plus froid possible.
Depuis trois semaines, je résiste à l’invitation d’un pote à venir me reposer auprès de lui dans la montagne. Ce matin, je cède à la tentation et je pars prendre un train Gare de Lyon avec un mince bagage.
Il faut dire que mon pote s’est montré particulièrement persuasif ces derniers jours : « On ne saurait concevoir lieu de villégiature moins démocratique, en dehors de quelques troupeaux de moutons qui paissent çà et là, rien ne rappelle la bêtise de nos contemporains, (…) l’endroit est quasi-désertique et la Nature a conservé la plupart de ses droits, les sources sont pures. » ;
ou encore : « Fin août, les bobos sont déjà las de l’Ile de Ré, du Lubéron, de la Corse, de la Baule ou de la Côte basque, et ils rentrent tous à Paris ; c’est la fin de l’exode : il est préférable pour ton équilibre mental que tu n’assistes pas à ce reflux écœurant, qui ne manquera pas de se prolonger par une débauche de “shopping” indécent, cris hystériques des femelles bobos faisant leurs courses en compagnie de leurs “partenaires” efféminés. »
Enfin, et c’est ce qui m’a décidé : « Non loin de mon home est une institution jésuite en pleine décadence, les derniers membres de cette société spéciale ont un pied dans la tombe. Nul doute que Xavier de Jassu doit se retourner dans la sienne en voyant ce petit tas de vieux démocrates-chrétiens échanger des sophismes à l’ombre des conifères en fleur, dans l’air parfumé. (…) Mais, car il y a un mais, ces vieux barbons marmottants, vêtus de grisaille, tous les ans bradent leur bibliothèque, ayant perdu toute notion de la valeur des livres prophétiques, plus enclins à lire La Vie, Pèlerin magazine, Le Monde des religions ou Famille chrétienne, toute cette presse avec laquelle je ne me torcherais même pas le cul (…). Dans cette braderie, on peut tomber sur des pépites, des éditions originales non coupées de Péguy ou de Claudel pour un ou deux euros ! Imagine, si tu tombes sur le brûlot antisémite et paradoxal de Bloy, Lapinos - Salus ex judaeis est -, NON COUPÉ !… Quelle tête feras-tu ? »
Enfer et damnation ! Mon sang ne fait qu’un tour et je me rue vers cet Eldorado. Vingt-cinq minutes porte à porte entre mon terrier et ma place dans le Tégévé !
En espérant que l’air des montagnes me fera le même effet qu’à mon pote, car je me suis senti un peu émoussé, dernièrement.
Commentaires
Sinon vous auriez pu vous contenter de la piscine, comme d'habitude.
Un pamphlet antisémite non coupé. Galopin. Vous n'avez pas honte?
Les motards dont il est question sont en realite des femmes en rut qui cherchent a debusquer ton repaire pour obtenir une saillie annuelle d'un male juteux venu d'ailleurs, quand les environs ne leur offrent que des males avines portant une barbe pleine de sardine et epuisant toute leur semence devant clara morgane sur internet.