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L'essence de la démocratie-chrétienne (I)

La pensée démocrate-chrétienne participe du paganisme actuel. Pas besoin d’être grand clerc pour voir que tout l’effort de la démocratie-chrétienne a consisté à élaguer le catholicisme pour le faire entrer dans le moule du libéralisme.

Comparons la France aux Etats-Unis : dix pour cent de croyants d’un côté, quatre-vingt dix-neuf de l’autre. Mais opposer radicalement ces deux nations n’aurait pas de sens. Français et Yankis, majoritairement, ont désormais des croyances, des principes communs.
Le niveau de la pratique religieuse aux Etats-Unis dissimule un relativisme au moins aussi fort qu’en Europe, une absence d'esprit scientifique de plus en plus flagrante.
François Mitterrand a pu dire en privé : “L’Amérique, voilà l’ennemi !”, mais Mitterrand était un Français de souche, élevé dans le catholicisme, puis proche des idées de Maurras, gagné enfin par des idées socialo-marxistes, son cas reste exceptionnel (un "itinéraire" proche de celui de Drieu La Rochelle).

*

La pensée démocrate-chrétienne a emprunté la voie du relativisme pour trahir le catholicisme. C’est très net dans le cas de politiciens comme François Bayrou, Jean-Pierre Raffarin, Xavier Darcos, Pierre Méhaignerie, Pascal Clément, etc. : au catholicisme, méthode concrète, a été substitué un double langage sur le modèle du byzantinisme kantien.
Tel le fameux épisode de l’Evangile où les Pharisiens tendent un piège à Jésus, lui demandant s’il faut ou non payer l’impôt à César ? « Rendez à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César ».
Les démocrates-chrétiens se sont appliqués dans leur catéchèse à trahir le sens de l’Evangile. Ils lui ont fait dire l’inverse. En deux temps ; d’abord en bâtissant une idéologie peu catholique (et peu marxiste) selon laquelle il serait possible de scinder le plan politique et le plan religieux.
Ensuite ils ont prétendu que Jésus, par ces mots, ordonne de payer l'impôt et d’obéir à César. En définitive, la doctrine des démocrates-chrétiens, c’est que César prime sur Dieu, le pharisaïsme sur l’Evangile. Et ils se conforment à cette doctrine.
Alors que Jésus indique au contraire dans ses paroles la supériorité du royaume de son Père.
Si Benoît XVI entend sincèrement restaurer la raison et l’esprit scientifique, il doit avant tout s’attaquer au double langage démocratique.
Invoquer les racines gréco-romaines de l’Occident est largement insuffisant. C’est une abstraction de plus. Même les penseurs décadents Nitche ou Heidegger se réclament des Grecs et des Romains !
Benoît XVI ne doit pas craindre de trancher, de séparer le bon grain de l’ivraie, la pensée profondément occidentale et moderne de Hegel, Baudelaire, Marx, Péguy, Bloy, Claudel, d’un côté, et la pensée barbare de Kant, Nitche, Heidegger, Freud, de l’autre. Sinon autant pisser dans un violon.

Commentaires

  • Le libéralisme et le relativisme, ce n'est pas exactement la même chose, pourtant. Loin de là, même. Enfin, on ne peut pas vous en vouloir, l'Eglise catholique a longtemps elle-même fait la confusion. Elle semble en revenir : avez-vous noté la récente béatification d'Antonio Rosmini, suivant sa réhabilitation par Benoît XVI ?

    Il ne s'agit pas du tout de scinder religieux et politique, d'ailleurs, mais de les distinguer comme on l'a toujours fait : Dieu prime sur César, évidemment et dans tous les domaines. La question est : comment Dieu prime-t-il sur César ? Il me semble qu'il y a une réponse libérale et catholique à cette question.

    [En vous faisant remarquer - vous semblez avoir une définition assez large du libéralisme - qu'il y a en fait très peu de libéraux aujourd'hui, puisque depuis la fin du XIXe siècle, la plupart des anciens libéraux (ceux dont parlent Marx et le Syllabus, que vous semblez affectionner tout particulièrement) et leurs successeurs trahissent le libéralisme en disant, en substance : la démocratie étant advenue, l'Etat est Dieu.]

  • Comment la démocratie peut-elle être à la fois une théocratie (puisque c'est ainsi que vous la qualifiez dans votre précédente note) et promouvoir le relativisme ? Ce serait ériger le doute en dogme, ce qui est pour le moins paradoxal. Les théocraties ne goûtent guère le paradoxe, en général elles ont tendance à préférer la lettre à l'esprit, obsédées qu'elles sont par une interprétation littérale de leurs textes sacrés. En vérité, démocratie et théocratie sont aux antipodes. L'une sépare le religieux et le politique et l'autre les confond allègrement. Aujourd’hui, la religion ne structure plus la société dans les pays occidentaux et ce n’est pas le néo-paganisme ambiant qui va réussir à combler le vide. Si César a pris le dessus sur Dieu, il ne peut pas se substituer à lui. Toutes les tentatives pour y parvenir sont vouées à l’échec, comme ce fut le cas avec les communistes.

  • Vous avez parfaitement raison de dire que l'Eglise a été gagnée par le libéralisme, qu'elle donne tort à Péguy, Bloy, Veuillot, Baudelaire, Barbey, Waugh - pour l'instant. Plus ou moins nettement, l'Eglise a condamné les meilleurs artistes catholiques (la question de l'art est inséparable de la question de la civilisation, ainsi que l'affirment Baudelaire et Hegel, qui annoncent depuis plus d'un siècle l'avènement de l'art philosophique contemporain navrant).
    L'Eglise a béatifié Ozanam. Elle a fait un enterrement de saint au capitaliste Michelin dans la cathédrale de Clermont-Ferrand, etc.

    Mais l'Eglise catholique contemporaine a-t-elle le sens de la modernité ? Pour moi ce sont Waugh, Claudel, Bloy, Baudelaire qui sont modernes. Benoît XVI dénonce bien l'irrationnalité contemporaine, mais de façon très vague, trop vague, n'hésite pas à apposer son imprimatur sur les théories évolutionnistes ! Qui lit les bouquins du pape ? Surtout des prêtres. Cela va-t-il modifier leurs petits sermons existentialistes hebdomadaires ? Il y a peu de chance.
    De plus en plus l'islam ou l'orthodoxie se présentent comme des liens concrets, des murs solides, et l'Eglise catholique comme une vague anthropologie, l'héritière du protestantisme.

    Je vais vous dire exactement quelle est la réponse démocrate-chrétienne et libérale face aux abus du "césarisme", aux lois criminelles sur l'avortement par exemple : le silence, quand ce n'est pas des bâtons dans les roues des catholiques qui refusent de laisser faire ça. Simone Veil elle-même, à l'origine de la loi libéralisant l'avortement, s'est dite surprise de l'absence de réaction des autorités religieuses. La frontière concrète entre les démocrates-chrétiens, stupides admirateurs du trust Michelin, et les catholiques, elle est là.

    Le byzantinisme kantien atteint son comble lorsque Mgr Vingt-Trois, récemment créé cardinal, à propos de ces centaines de milliers de vies humaines éliminées par la chimie ou broyées, déclare qu'il faudra un jour songer à décréter une repentance sur le sujet. D'où l'intérêt d'étudier Kant dans les séminaires, je suppose.

    (A propos du libéralisme vous faites comme ces militants du PS qui, lorsqu'on leur montre les fruits pourris de la démocratie répondent : "Mais ce n'est pas la démocratie, ça", et se réfugient dans leurs rêves. Parlons de la démocratie et du libéralisme sur le plan historique, s.v.p, et non pas sur le plan des contes de fées, sinon je vais vous traiter de militant sarkozyste, Cortes.)

  • Sébastien :
    - Je suis surpris qu'un démocrate-chrétien comme vous ignore Pascal ou Jean Guitton ; ceux-ci font exactement ce que vous croyez paradoxal : ils érigent le doute en dogme. Péguy et Claudel ont condamné ce jansénisme. A l'origine de l'anthropologie libérale décadente, il n'y a pas seulement Kant, Nitche, Heidegger, mais aussi Pascal et ses héritiers. Guitton était un type facécieux, mais si on prend sa théologie au sérieux, elle n'a pas grand chose de catholique.

    Ou peut-être êtes-vous maurrassien, Sébastien ? Maurras n'entend pas dans son raisonnement abstrait que son paganisme et le catholicisme ne peuvent pas cohabiter. Au plan de la pensée, pour un catholique, Maurras est un métèque à qui il manque l'essentiel (Drieu La Rochelle a saisi ça, mieux que Mitterrand.)

    - Les dogmes et le catéchisme démocratiques français sont édictés par les autorités politiques françaises directement. Les autorités politiques et religieuses se confondent, plus encore que dans le catholicisme et même l'islam. Mais ce débat juridique formel est très secondaire. Cette notion de théocratie est propice à la propagande libérale mais elle est impropre à décrire la complexité de la réalité historique.
    Concrètement on voit bien que Redeker ou BHL ont une fureur que peu d'imams ont. Personnellement il m'est permis en tant que catholique de discuter avec un musulman. Avec un de ces démocrates fanatiques, ça m'est impossible, car ils ne me laisseraient pas parler.
    Le néo-paganisme comble DE FAIT le vide laissé par le catholicisme. C'est moins évident aux Etats-Unis, nation de marchands qui s'entendent par principe pour reléguer la religion à l'arrière-plan et n'hésitent pas à baptiser des fonds de pension "Notre-Dame de la Bonne Fortune" - le genre de complot cynique parfaitement intolérable -, mais en réalité, sous les étiquettes, il y a à peu près la même adhésion à la nouvelle morale bourgeoise libérale, "par-delà le bien et le mal".

    - Je vous dédie, à vous, à Gloups et à Polydamas, mon billet de lundi prochain.

  • Ah non, pitié, tout, mais pas militant sarkozyste. ;-)

    Je comprends tout à fait votre dernière remarque, mais on ne peut pas faire dire aux gens le contraire de ce qu'ils disent. La thèse principale du libéralisme est : "le but de la politique est la liberté individuelle". Ceux qui disent et font le contraire sont des démocrates, des socialistes, ce qu'on voudra, mais pas des libéraux. C'est tout. Il est évidemment possible de faire un lien entre les principes socialistes et l'application qui en a été faite, de même pour la démocratie. On voit très clairement quelles sont les conséquences désastreuses du "démocratisme" : la majorité décide ; ou du socialisme : le but de la politique est de répartir équitablement les biens. Donnez-moi donc les conséquences désastreuses de la thèse "le but de la politique est la liberté individuelle".

    Il me semble au contraire que de toutes les thèses soutenues depuis l'avènement de la modernité politique (disons Machiavel, à la louche), la plus catholique est celle-là... La légalisation de l'avortement, la dilution homéopathique de la vérité dans le discours ecclésiastique - toutes choses à combattre - et pour avoir participé à de nombreuses manifestations hostiles à la légalisation de l'avortement, je sais que les évêques pourraient se mouiller un peu plus... Mais cela n'a rien à voir avec le libéralisme, et tout à voir avec la volonté de l'Etat de définir la vérité et le renoncement d'une partie de l'Eglise à le faire. Voir à tout prix voir une filiation entre les catholiques libéraux du XIXe et les catholiques timides du XXIe me semble tout à fait abusif. Autant vaudrait dire que les jeunes de l'Action française d'aujourd'hui sont maurrassiens.

  • "Cette notion de théocratie est propice à la propagande libérale mais elle est impropre à décrire la complexité de la réalité historique"

    Je suis heureux de vous l'entendre dire.

    J'ajoute que je ne suis pas maurrassien. A tout prendre, je préfère passer pour un démocrate-chrétien. En fait, tout le monde est plus ou moins démocrate-chrétien de nos jours. Y compris vous, bien sûr. Je suis persuadé que vous faites usage de votre droit de vote, même si vous préféreriez vous faire arracher les dents plutôt que de l'avouer.

  • Monsieur Lapin, vos réflexions sur le paganisme ambiant de la démocratie chrétienne sont intéressantes, et je partage en partie votre analyse puisque je vois dans la démocratie d'opinion la religion du siècle.
    Ce que j'ai du mal à comprendre c'est que vous présentiez comme « un catholique marxiste » alors que ce bon Karl disait à l'envie « La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans cœur, comme elle est l'esprit des conditions sociales d'où l'esprit est exclu. Elle est l'opium du peuple. »
    L'athéisme militant de Marx est un fait. Et les faits sont têtus disait un autre marxiste. Je crois que vous devriez faire un choix, ou être marxiste, ou être catholique.

  • - L'individu, seul, n'est rien, Cortès, c'est le b.a.-ba d'Aristote, de Marx, de la politique.
    Les libéraux, libertaires, libertins, l'ignorent dans leurs slogans, cyniquement ou par bêtise. Même Rousseau n'est pas si naïf.

    - Voter ou pas, ce n'est pas le critère, Sébastien, ce qui compte, c'est la foi avec laquelle on dépose son bulletin dans l'urne. Le démocrate-chrétien, lui, le vrai (il y a des degrés), il va voter RELIGIEUSEMENT. Je cite Raffarin, grand ministre réformateur : « N'oubliez pas de voter, Madame, soyez une bonne chrétienne ! » ; ou le cardinal Barbarin : « C'est un devoir d'aller voter. »
    La renaissance ou la révolution, soyez-en sûr, ne passe pas par les urnes.

    - Eric, d'abord ce n'est pas vous qui voyez dans la démocratie une nouvelle religion, ni moi, c'est surtout Marx. Et croyez-vous que Marx s'intéresse beaucoup à la religion chrétienne ? Feuerbach, oui, mais pour Marx, l'Eglise, politiquement, n'est plus une force politique agissante.

    L'athéisme de Feuerbach est le point de départ de la réflexion historique de Marx. Mais Marx, lui, a une dimension métapolitique. Autrement dit, la pensée de Marx est tellement "occidentale" qu'elle ne peut pas laisser un catholique indifférent.

  • Nitche?
    Ne serait-ce pas plutôt Nietzsche?
    Rendons à l'orthographe des noms propres...

  • Une certaine tradition me porte à franciser les noms propres, surtout lorsqu'ils sont un peu outrés.

  • Encore une fois, vous êtes dans l'erreur: On ne sépare jamais dans une Culture le "bon grin de l'ivraie". Elle est "une et indivisible" (héhé). On assume tout.

    (En plus, cela signiferait que l'Occident commence à naître aux temps de Hegel. Hors, il faut bien dire ce qui est: Hegel était un philosophe d'État, payé pour dire ce que l'État voulait qu'on dise. Il suffit de lire Schopenhauer - qui a essayé de faire des cours aux mêmes heures que Hegel, au temps ou il n'était pas connu - pour le savoir.

    Et je tiens à vous re-rappeler que Hegel s'est directement inspiré de Kant, mon cher Lapinos...)

    Encore une fois, vous avez une ignorance de l'histoire du libéralisme qui est frappante. Jamais le libéralisme a dit que l'individu est sacré, il a seulement remarqué qu'il prime axiomatiquement dans la fondation d'une société. Là ou le marxisme entre en opposition au libéralisme, c'est ou il nie l'individu au profit d'un transindividualisme délirant, alors que le libéralisme ne nie jamais l'intérêt des collectivités, etc. Rappelez-vous que les penseurs libéraux, les vrais, on toujours donner de la valeur aux collectivités. Lisez Gustave de Molinari, par exemple.

    Il faut arrêter de nous sortir le mot "libéral" à tout bout de champs pour diaboliser quelque chose. Le libéralisme est une "idéologie" qui remonte des tréfonds de l'humanité: Dès qu'il y a eu un homme pour penser, cette pensée est toujours plus ou moins libérale. Le libéralisme - à savoir, l'idéologie cohérente de la liberté et de la recherche du bonheur - englobe tout. On retrouve ses traces chez Aristote ou chez Marx, partout. Selon moi, la caractéristique de la modernité, c'est justement de nier l'humain, de "trier le bon grain de l'ivraie" justement, et c'est en niant l'humain qu'il nie le libéralisme.

    Le débat sur les civilisations pourrait être interessant, mais je pense qu'il est lancé d'une mauvaise manière dans ce billet. On ne trie jamais le bon grain de l'ivraie, c'est une erreur de débutant qui est devenu trop courante. Jamais.


    Pas le temps de vous livrer une pensée plus ordonnée - démerdez-vous avec ça.

    Spendius.

  • Bien sûr que Marx défend la liberté contre l'oppression libérale et capitaliste. "La Vérité rend libre" écrit saint Jean.

    Je parle des libéraux au sens historique, de ceux qui ont fait de la liberté un slogan, Spendius. Au plan idéologique, le libéralisme n'a pas de cohérence. L'individu prime sur la société ? C'est vrai que les libéraux disent ça, mais cet "axiome" est justement complètement faux ! Vous n'êtes pas né "individu", vous êtes né dans les mains de la société.
    Et l'évolutionnisme, autre axiome libéral ? En réalité une simple hypothèse scientifique en régression.

    Pour revenir à Benoît XVI, revenir à la raison grecque, c'est très bien, mais ça ne mange pas de pain vu que tout le monde, même les capitalistes, prétend être du côté de la raison.
    L'index, Benoît XVI doit ressortir l'index, d'une part pour désigner les philosophies décadentes qui doivent être flanquées aux poubelles de l'histoire : Kant, Nitche, Heidegger, l'existentialisme chrétien, Freud, toutes les marottes de la bourgeoisie libérale - d'autre part pour désigner les grands penseurs modernes : Baudelaire, Hegel, Bloy, Marx, Péguy, Claudel. Au diable les repentances, l'Eglise doit cesser de se compromettre avec la bourgeoisie libérale.

  • Je dis axiomatiquement. Il est vrai que dans la réalité, l'individu est nourrit par la société, mais dans l'acte, ce n'est pas la société qui agit, c'est l'individu.

    L'évolutionnisme n'est plus une hypothèse scientifique, ça fait un temps qu'on a été plus loin que Darwin.

    Voilà justement ce qu'il me dérange: Il faudrait que vous expliquiez pourquoi vous n'aimez pas Kant, "Nitche", Heidegger. Il faudrait que vous alliez plus loin...

  • Et au fait, va falloir éliminer la pub en haut de votre blog, parce que pour un marxiste!

  • Non, la force de la société est supérieure à celle de l'individu. C'est parfaitement clair depuis Aristote, que Hegel, Marx, Bloy, Péguy, complètent par leur vision de l'Histoire : une vision spirituelle, car c'est l'idéalisme qui mène au matérialisme et non le "matérialisme" historique de Marx.

    Avec Rousseau, encore, on peut discuter. Les libéraux sont des Philistins, des brutes ou des hypocrites. On ne discute pas avec un libéral. Vous croyez que les Yankis ont d'autres arguments que le dollar et le cinéma ?

    J'ai préféré partir de Feuerbach parce que Nitche est incohérent, Kant est absolument nul (comme son disciple Luc Ferry) et Heidegger ubuesque, grotesque.
    L'athéisme de Feuerbach, C'EST la philosophie contemporaine, on est au carrefour de tous les libéralismes, le national-socialisme, la démocratie-chrétienne, le libéralisme de gauche et ses satellites corporatistes.
    En outre Feuerbach m'intéresse pour la séduction qu'il a exercée brièvement sur Engels et Marx.
    En outre Gombrowicz, assez imprudent pour s'enfoncer dans le merdier kantien et existentialiste, a déjà démontré, imparfaitement mais quand même, l'inanité de Kant, de Nitche et d'Heidegger-Sartre : vous pouvez vous y reporter.
    (Drieu est un cran au-dessus.)

    Puisque vous êtes épris de liberté, Spendius, je vous recommande la lecture des "Causes de l'oppression" de Simone Weil. Bien qu'elle soit inférieure à Marx sur le plan de l'analyse historique, et malheureusement influencée par Alain, sa synthèse et son combat ont quelque chose de lumineux.

  • Lapinos n'a jamais lu une seule ligne des penseurs qu'il critique. Il ne fait que répéter à sa sauce ce que d'autres ont dit. Voilà pourquoi, Spendius, Lapinos n'explique jamais rien clairement. Au mieux il renvoit à des ouvrages.

    Moi-même je ne sais pas pourquoi je reviens faire un tour sur ce blog... Lapinos est un type vraiment très bizarre et très rare d'intello-nimportenawak.

  • Oui, pourquoi est-ce que vous revenez ? Je me pose la question aussi. Des blogues où règne un bon vieux consensus mou entre libéraux, ça n'est pourtant pas ça qui manque.

  • Nietzsche incohérent? Mmh, développez. En même temps, remarquez que ses écrits ne se structurent pas autour d'une pensée mais que c'est un ensemble de textes épars.

    Mais, comment définissez-vous la société, Lapinos? Car si l'individu est "baigné" dans la société, la société elle est générée par les individus. Sur le plan politique, je pense que ma valeur et ma vérité sur la manière dont je veux vivre n'est pas à se fondre dans l'avis de la majorité (et par conséquent, la majorité elle-même ne devrait pas exister), d'où j'en tire la force de l'individu.

    Pour le reste, je suis assez daccord. Sachez que j'aime Marx, simplement je me mets à le taper dessus chaque fois que quelqu'un l'"utilise mal", non pas à taper au Marx réel donc, mais au Marx fictif, inventé par quelqu'un qui ne le connait pas réellement. Style Minc (quand même, Minc qui aime Marx...)

    J'aime bien les analyses - ce n'est qu'un exemple - de Soral par exemple.

    Pourquoi me refilez-vous de la qualité moyenne! Un bon livre pour les épris de liberté, non pas un livre "lumineux"! Quel est le livre de Marx qui vous a le plus influencé? Lisez-vous Albert Camus (ah non, ne me sortez pas qu'il est libéral bon sang!)?

  • Bien qu'ils soient "épars" eux aussi, La Rochefoucauld, Rivarol, Bossuet, Machiavel, etc., ont une certaine cohérence. La morale de Nitche est infectée de philosophie. Il se fonde sur des bases anthropologiques erronées et sombre dans le délire, au figuré comme au propre.
    Par ailleurs c'est un poète médiocre si on le compare à Henri Heine, Rousseau, Chateaubriand. Bref, pas étonnant que Nitche soit le chouchou de la tyrannie bourgeoise libérale, de Sollers, d'Onfray, crétins médiatiques absolus. Seuls les "heideggeriens" leur sont inférieurs, vu que leur pensée est incommunicable, ils ne passent pas à la télé.

    Non, la société n'est pas générée par les individus, là vous vous hissez au niveau de Maurras ou de Rousseau, c'est insuffisant. La société est le produit de l'histoire, voilà un raisonnement marxiste. Par ailleurs vous vous trompez en croyant que le plus grand nombre vous impose sa politique. Ce n'est pas le plus grand nombre qui décide, mais la classe des bobos.
    Aux Etats-Unis cela apparaît plus nettement encore, les milieux d'affaires trient les candidats sur la base d'un minimum de 150 millions de dollars pour pouvoir accéder aux primaires. Le système est oligarchique. C'est peut-être en Europe, au sens où ce bêta de Tocqueville l'entend, le Royaume-Uni qui est le régime le plus "démocratique". Mais les Anglais ont choisi d'être les vassaux des Yankis. Le traître McBeth règne.

    Simone Weil, c'est la petite lumière au bout du tunnel de la bêtise démocratique. "Les causes de l'oppression" est un petit bouquin génial qui a peu de chance de figurer au programme de l'université contemporaine obscurantiste.
    Cela n'empêche l'esprit critique et de vous signaler que Simone Weil a tendance pour critiquer Marx, c'est l'époque, les années trente qui veulent ça, à l'assimiler à Lénine ; sur le plan historique, Marx est supérieur à Simone Weil, mais Simone Weil fait ressortir l'aspect mystique de Marx, la profonde coïncidence du marxisme et du catholicisme. Ôtez la raison à la foi et vous obtenez la crédulité de Nitche. Ôtez saint-Paul au catholicisme et vous obtenez le jansénisme, le libéralisme, la démocratie-chrétienne. Depuis Napoléon le pape est prisonnier de la bourgeoisie.

    (Laissez Camus aux cochons.)

  • Ben, en vérité, de Nietzsche, je ne pense pas que vous ayez beaucoup lu. C'est à dire qu'à chaque fois que je vous en ai entendu parler, il a fallu vous corriger. Mais, poète médiocre, c'est votre avis, bien entendu paradoxal à l'avis de tous, c'est ça qui est intéressant chez vous.

    Et rappelez-vous que Onfray aime Marx aussi. De la même, citer Sollers comme admirateur de Nietzsche, bof, je pense même que Sollers n'a jamais lu Nietzsche. Par contre, Nabe aime Nietzsche...

    Nous ne sommes pas en analyse philosophique. Vous avez dit quelque part que le Prix Nobel d'économie, c'est comme le Prix Nobel de littérature, c'est subjectif. (Je n'ai pas pu vous répondre sur votre blog mais la réponse se trouve sur le blog d'Alayn, ou il se fait démonter allègrement). C'est faux. Le Prix Nobel d'économie, c'est comme le Prix Nobel de physique, et non de littérature. A savoir que l'économie est une science exacte. Hors, dans l'étude économique de la société, il est clair que l'individu est supérieur. On a même inauguré une espèce de branche de l'économie basée sur cela, l'étude de l'action humaine: La praxéologie.

    Par ailleurs, vous me dites, la Société est le produit de l'Histoire. Mais l'Histoire, elle est le produit de quoi?

    Et encore, vous nous dites que nous vivons en oligarchie. C'est en effet vrai. Tout les systèmes démocratiques petit-bourgeois tendent vers cela. Mais concrètement, il faut une issue, une réponse à cela? Eh bien, "nous" proposons un système ou l'individu est roi et la société est reine, un système ou les loi des "qui a le plus de % gagne" n'existe plus, ou la politique oligarchique petite-bourgeoise est abolie. Que propose le marxiste comme vous?

    Et pour Camus: N'est-il pas anti-existentialiste?

  • Et tenez! Lisez l'article de Cormary sur Sollers, rien que pour faire chier.

  • J'ai entendu Onfray citer Marx une fois : c'était pour dire que la révolution, c'était dépassé. En outre Marx et Nitche sont difficilement conciliables, et les idées néo-nazies décadentes de Michel Onfray font plutôt penser à Nitche. Onfray est un libéral, de gauche ou d'extrême-gauche, peu importe, ce n'est pas un marxiste.

    Je ne vois pas où il y a un paradoxe à soutenir que Rousseau est un plus grand poète que Nitche, ça me paraît au contraire un point de vue assez classique.

    Quel est le but de Marx ? Sortir de l'anarchie libérale, enlever le pouvoir politique et économique à la classe bourgeoise qui n'a ni art, ni morale, ni politique, ni économie, ni d'autre principe que l'Argent. Voyez Sarkozy léchant les bottes des dirigeants chinois, au nom du pragmatisme, eh bien la politique, l'économie libérale c'est ça : des ignares faisant un pari sur l'avenir dont ils n'ont aucune idée puisqu'ils appartiennent au vieux paganisme ringard et aveugle.

  • Ce que j'admire chez vous Lapinos ; c'est la facilité avec laquelle vous abordez des auteurs, comme Nietzsche ou Heidegger, sans les avoir compris - je n'ose dire que vous ne les avez pas lu quoique cette hypothèse s'avère la plus probable et, pour tout dire, la moins insultante à l'égard de votre intelligence. Mais bon, continuez il y a du Homais chez vous, et cela rend votre prose tout à fait distrayante...

  • Ce sont les auteurs faciles que j'aborde avec facilité, comme vous dites.
    Il me faut en revanche pour apprécier à leur pleine valeur les auteurs denses plusieurs lectures. Et je lis assez lentement.

  • Justement, il est là votre problème: Votre fanatisme exarcébé. Prenez exemple sur Asensio que vous détestez tant: Capable de porter hommage à Camus et à Nietzsche en même temps qu'à Bloy. Dans le libéralisme, le vrai, pas la fausse idées que vous vous en faites, il existe un concept appelé dissension pacifique.

    "Je ne vois pas où il y a un paradoxe à soutenir que Rousseau est un plus grand poète que Nitche, ça me paraît au contraire un point de vue assez classique."

    Effectivement, ça vous paraît, mais ça ne l'est pas.

    Pourtant, la bourgeoisie est la créatrice de l'art, la morale, de la politique et de l'économie: Non pas la bourgeoisie dans son sens moderne (tout du moins proclamé par les modernes), mais dans son sens d'une bourgeoise aristocratique, réel. De plus, "arracher" le pouvoir à la bourgeoisie, ce n'est pas tout: Ils nous faut bien arriver quelque part. Donc, que veut Marx?


    Ben, en vérité, la facilité avec laquelle vous l'abordez et la facilité de l'enfant: On regarde, c'est pas ce qu'on aime, ça nous "creuse" trop (si je peux dire), alors on détourne du regard, on ne veut voir que ce qu'on a envie de voir...fanatique.

    Dissension pacifique, souvenez-vous en.

  • Votre Asensio n'est qu'un démocrate-crétin opportuniste, le genre de Trissotin qui n'aurait pu, ne serait-ce que cinquante ans en arrière, publier dix lignes sans provoquer l'hilarité générale.

  • Le problème, c'est que c'est votre affirmation qui provoque l'hilarité générale.

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