Si j’étais de droite, je crois que ça m’agacerait au plus haut point d’être “représenté” par Eric Zemmour du Figaro à la télé. Dans une certaine mesure, la gauche (Ruquier) a “inventé” Zemmour pour rendre la droite encore plus ridicule.
Le problème de cette tactique, qui n’a pas marché avec Sarkozy, dont le ridicule saute pourtant aux yeux, c’est qu'elle est inopérante dans une large mesure vis-à-vis des personnes âgées, dont les sens sont émoussés.
Certes, Zemmour est moins antipathique que Finkielkraut, parvenu qui fait semblant de cracher dans la soupe, parce que Zemmour, lui, est courageux ; il a des opinions idiotes, comme Finkielkraut, mais il les défend bec et ongles, un peu comme Le Pen en moins couillu.
Mais Nolleau a beau jeu d’apparaître ensuite comme un type subtil à côté de Zemmour (Ce qui n’était pas le cas de Polac, nitchéen dont la vertu principale n’était pas la subtilité.)
Sur le féminisme, par exemple, le dada de Zemmour. Contrairement à ce que Zemmour croit, le féminisme n’est pas un phénomène de société, mais un symptôme de société ; les femmes elles-mêmes ne sont donc pas les actrices principales, le moteur du féminisme - pas plus que les hommes, et même sans doute un peu moins. On peut penser qu'elles en seront les premières victimes, en revanche.
Même Tocqueville avait fini par comprendre ça ! On n’enseigne pas Tocqueville dans les universités d’été de l’UMP ou quoi ?
Cette évolution politique, dont le “féminisme” n’est qu’un produit, appelons-la par son nom : c’est l’anarchie. Une autre conséquence de l’anarchie, c’est justement que Zemmour ait pu accéder au statut de penseur, même “de droite”, et puisse se prendre au sérieux avec des bouquins qui ne le sont pas. De même Muray, Tillinac, Finkielkraut, Pascal Bruckner, toute cette “lumpenphilosophie” de gare.
Si j’étais de gauche, je crois que ça m’agacerait au plus haut point d’être représenté par Guy Carlier. D’abord parce que c’est un comique sinistre : même Bigard a plus d’autodérision et moins d’arrogance invincible. Ensuite parce que c’est l’ex-comptable du père de BHL, exploitant colonialiste dont le fils s’est reconverti dans le néo-colonialisme à l’américaine et le cinéma d’auteur
Ce qui nous donne une différence entre la gauche et la droite ; la droite dit n’importe quoi mais elle ne le fait pas exprès ; la gauche, elle, est plus consciente de son hypocrisie et de sa démagogie.
Étant donné qu'en politique la plus grande faute c'est la bêtise, on pourrait en conclure qu'il vaut mieux, quand même, malgré tout, être "de gauche" ; ça serait vrai si, désormais, la gauche et la droite n'étaient pas à peu près inextricablement mêlées, enlacées dans la chute. Spirituellement, on ne tombera pas de bien haut.
Commentaires
En quoi Ruquier est-il de gauche?
Ruquier ne cache pas sa sympathie pour Ségolène Royal, de même que Cauet se verrait bien dans le prochain gouvernement de Sarkozy, et dame, après tout il le mérite autant que Xavier Bertrand, je dirais même qu'il est plus symapthique et moins vulgaire que le ministre de la Santé.
Il faut dire que Cauët incarne bien la France vulgaire, beauf et fière d'elle même que représente Sarkozy. Je le soupçone de partager avec son maître à penser la passion des gourmettes.
La gourmette pour le bobeauf de droite, l'i-pod pour celui de gauche.
Auquel cas celui de droite cumule.
Pour rester poli, c'est en effet ce qu'on peut dire de Sarkozy, qu'il "cumule".
En quoi c'est vilain d'être ex-comptable de BHL?
Ce qui est pratique dans la comptabilité, c'est que quelles que soient les pertes, les millions de morts et d'esclaves, le passif est toujours égal à l'actif, le bilan équilibré.
Fiction de l'équilibre aussi dans la loi simpliste de l'offre et de la demande. Plus un système est inique et déséquilibré, plus il se présente comme juste et équilibré. Tous les escrocs savent ça, Spendius, et parmi les escrocs il y a beaucoup d'experts comptables.
Dans le fait d'incriminer le colonialisme de son ancien patron pour mieux justifier le néo-colonialisme du fils de son ancien patron, comme fait Guy Carlier, alors que les deux sont liés, je vois là une escroquerie intellectuelle caractérisée. Outre qu'un comique pas drôle, il faut être sacrément gonflé pour nous fourguer ça.
Paraît que Jérôme Kerviel vient du "back office", c'est-à-dire de l'autorité de régulation. Comique, non ? Mais vous allez encore dire que c'est mon esprit facécieux et peu mathématique qui me fait prendre cette anecdote pour un fait significatif.
Le méchant c'est Dieudonné et le gentil Guy Carlier, tout le monde sait ça.
La loi de l'offre et la demande n'est pas un principe guidant notre modernité décadente...c'est une loi. Et par conséquent, elle vaut en tout temps.
C'est pourtant simple: Comme le prix d'un article ne peut-être défini d'une manière objective (la valeure est subjective, dixit École Autrichienne, à l'opposé des visions simplistes de Marx), elle peut néanmoins être définie comme le point d'équilibre entre l'offre et la demande, à savoir quand le type qui reçoit l'argent est satisfait et quand celui qui paie l'article l'est aussi. C'est une loi sous-jacente à toutes les activités libres, vous la verrez s'appliquer autant dans les marchés du moyen-âge que dans les marchés honnêtes actuels, malheureusement moins: Car actuellement, toute l'activité libre est régie par l'activité coercitive et étatique, la loi de l'offre et la demande est rompue.
Mais ce qu'on apprend avec Mises, Bastiat et autres, c'est qu'un système qui se base sur l'oppression constante de l'activité coercitive sur l'activité libre finit fatalement par tomber. Vous même vous avez compris cela, ainsi que Marx. Vous n'imaginez pas à quel point Marx est proche des libéraux honnêtes (ou des libéraux "rêveurs", selon vous).
Vous confondez les conventions mathématiques et comptables qui sont des simplifications extrêmes (comme toute la philosophie libérale, d'ailleurs), avec la réalité, Spendius.
Marx, ce grand humaniste, met au contraire en lumière la complexité de la monnaie et des échanges, et le déséquilibre du système capitaliste. Vous confondez l'économie avec une partie de "black-jack" et l'existence avec un bouquin de Harry Potter. Vous êtes ce qu'il est convenu aujourd'hui d'appeler un "moderne".
Vous pouvez m'insulter de fils de pute si vous voulez, mais pas de moderne.
J'essaie de vous expliquer quelque chose de très simple et pas mathématique pour un sou (L'École Autrichienne s'est opposée à la méthode mathématique qui domine): Quand je vends un truc, vous proposez un prix, que je refuse, et vous proposez un autre, etc...et graduellement, on arrive à quelque chose de commun, un consensus. C'est ça, la loi de l'offre et la demande, elle dépasse par ailleurs le simple cadre de l'économie (les vrais libéraux, plus que des économistes, étaient des brillants analystes de la société) pour développer une véritable vision cohérente des relations entre individus. Les libéraux nous disent, au contraire de ce que vous faites croire, que l'individu ne peut fonctionner tout seul, que son excellence n'existe que par apport à sa coopération avec l'autre.
Il y a un communisme qui se tisse inconsciemment dans les développements libéraux. L'unique défaut du libéralisme moderne a été de ne pas se rendre compte de cela assez tôt, alors que la scolastique l'avait fait.
Il n'y a des déséquilibres dans le marché que quand il y a des autorités coercitifs qui régissent celui-ci. C'est un constat scientifique, sufisemment établi pour que j'y revienne. Mettez vous au parfum.
J'aime pas le black-jack.
Ce qui vous gêne dans le "black jack", c'est peut-être qu'il existe une martingale et qu'un calcul des probabilités soit possible, contrairement à la roulette ? Vous qui êtes un pur libéral.
Sérieusement, vous croyez que l'Arabie saoudite vient subitement de découvrir les vertus du "Rafale" de Serge Dassault, propriétaire du "Figaro" et de la propagande pro-américaine de Sarkozy ? Ou bien que malgré le décalage de cet avion avec les besoins, son coût excessif, l'Arabie saoudite a décidé de faire le jeu de la politique anti-iranienne des Etats-Unis en promettant de commander quelques Rafales ?
D'ailleurs je ne sais pas pour vous, mais moi je ne négocie pas le prix de ma baguette de pain avec mon boulanger, même lorsqu'elle n'est pas assez cuite.
Je ne doute pas que ça soit au programme de votre "Utopia", Spendius, mais en attendant la réalité s'impose sur votre paradis artificiel. Prendre l'exception pour la règle, voilà le fondement du discours libéral, sur le plan économique comme sur le plan moral ou politique. Au moins Diderot avait le mérite de reconnaître son erreur lorsqu'on la lui faisait remarquer, alors que les libéraux d'aujourd'hui, en dehors du pape, ils sont très éloigné de l'autocritique.