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Les Fâcheux

Ne voilà-t-il pas que le Tartuffe Xavier Darcos veut qu'on enseigne la morale aux enfants dès la maternelle... Comme si les fables de La Fontaine ne suffisaient pas. On croit rêver. On croule sous la morale virtuelle : à tous les coins de rue des panneaux pour vous interdire de baiser pour de bon, ou de fumer, de boire du vin... et pourtant jamais la morale réelle n'a été aussi absente. Comment lorsque des énarques et des polytechniciens qui fourguent des armes et des supermarchés à qui veut bien éponger nos stocks, en l'absence d'autres considérations morales, comment dans ce paysage-là Darcos peut-il espérer que le petit voyou dealer de cigarettes ou autres pétards suspects respecte, lui, la morale, et envisage les conséquences de ses actes à long terme ?

Les voyous devraient respecter la morale en premier et montrer l'exemple aux gens honnêtes ? Est-ce que Xavier Darcos ne se fout pas un peu de la gueule du peuple avec sa morale laïque de derrière les fagots ?

*

Ce n'est pas la révolution permanente, ce régime, mais plutôt la comédie de Molière permanente. Pas seulement Darcos en Tartuffe, mais aussi Sarkozy en Scapin, qui commence à se demander ce qu'il est venu faire dans cette galère au lieu de se faire embaucher chez LVMH ou Bolloré ; Fillon en misanthrope, pas mécontent qu'on lui fiche la paix ; ou en Sganarelle, obligé d'approuver toutes les foucades de son Dom Juan de patron, mais qui n'en prie pas moins la sainte Vierge pour que tout ce cirque-là s'arrête ; Carla Bruni en vraie-fausse pucelle consentante, en Agnès affranchie ; pour les femmes savantes, Christine Lagarde, Roselyne Bachelot et Rama Yade offrent des exemples variés d'arrogance et de prétention femelles qui se veulent mâles ; ne dites pas que j'exagère : Bernard Kouchner n'est-il pas le bourgeois-gentilhomme parfait, qui parle les droits de l'homme ou le droit international comme une seconde langue naturelle ? Le Malade imaginaire c'est la France, qui ne souffre pas de "pas assez" mais de "trop plein".

Je cherche un rôle pour Xavier Bertrand, vu que le Tartuffe est déjà pris... Et Sganarelle aussi... Après tout rien n'impose que l'Avare ne soit pas gras et un peu franc-maçon.

 (Jacques Attali est trop "bouffon triste" pour ne pas le réserver à la Comédia del Arte.)

Les "Amants magnifiques", bien qu'un peu décatis, mais le maquillage n'est pas une nouveauté au théâtre : Cécilia et son nouveau Jules.

On peut juste constater que la droite au gouvernement peine à recruter des Trissotins et Vadius crédibles ; Guaino est un peu "limite". La gauche est beaucoup plus douée pour ça. Finkielkraut avait sa place au gouvernement, pour succéder à Luc Ferry.

*

 Molière vous tient en haleine quatre ou cinq actes ; après, tomber de rideau. Mais quatre longues années, comment diable ? L'opposition a de quoi être inquiète pour la suite. Le spectacle qu'elle produira ne sera jamais aussi burlesque et la réalité du libéralisme, même repeint en gris laïc de gauche, risque d'apparaître comme plus violente encore après cette parenthèse de fou-rire encouragée par les médias, qui n'avaient pas prévu ce fou-rire de travers.

On peut toujours rêver de Ségolène Royal, flanquant aux oubliettes Daniel Bouton et Bernard Arnault, Jacques Attali et Alain Minc, toute la fine fleur du patronnat français, comme jadis Louis XIV avec Fouquet, qui ne le méritait pas autant... On peut toujours rêver.

Commentaires

  • j'ai l'esprit trop embué (il est tard), je n'ai lu qu'en diagonale (encore une victime de la méthode globale!) mais je m'en vais fumer une clope et boire un verre de médoc (oui, oui,parfois je fais des infidélités...au bourgogne!) à la mauvaise santé de tous ces hommes qui nous gouvernent! Tchin, tchin, Lapinos!

  • Mais pourquoi réclament-ils tous cette cassette qui est vide de tout ?
    J'ai l'impression que nous sommes désormais condamnés à subir de tels personnages Moliéresques pour de longs siècles. Nous eûmes des clowns cornéliens bien longtemps et nous ne sommes pas près de voir du Racine.
    Allons cultiver nos salades alors, côté jardin, pas côté cour évidemment...

  • Dois-je en déduire que vous faites votre lessive le soir, la Mère ?

  • Non, enfin, oui, mais je lit surtout les blogues le soir sinon j'ai pas le temps et je ne devrais pas..passé un certain degré de fatigue, je comprend un mot sur deux!
    Cela dit j'ai fini par lire votre billet en entier.
    Ca ne me surprend pas plus que ça que X. Darcos colle des cours de morale aux petits enfants : Vu qu'il ne veut pas leur donner des cours de lecture, d'écriture, de calcul analytiques, vu donc qu'ils ont tous un esprit analogique, qu'on ne leur apprend qu'à appliquer des régles sans en percevoir le sens et la raison, il faut bien leur flanquer dans le crâne quelques principes laïcards de base pour éviter qu'il aillent piquer le fric de la petite vieille d'à côté, violer la minette qui leur a tapé dans l'oeil , tuer le type qui les dérange.... Quand on a pas conscience de la portée de ses actes, quand on a même pas conscience de soi d'ailleurs, d'être l'acteur, comment voulez vous avoir la moindre morale? Le système d'enseignement est pas mal, il permet d'avoir des électeurs dociles mais il a ses limites. le ministère de l'intérieur l'a peut être soufflé à Dracos....

  • Darcos, pardon : Méthode globale!

  • - Méthode globale-méthode syllabique : même combat d'idéologues libéraux fanatiques, la Mère. Refus de voir les vrais problèmes pour justifier un système d'apprentissage de masse.
    Les instituteurs sont souvent d'une débilité profonde, mais ce n'est rien à côté des parents d'élèves.

  • Mais je ne vous parle pas de méthode globale ou syllabique . Je vous parle de mode de raisonnement et d'apprentissage de masse justement! pourquoi ne comprennez vous toujours que ce que vous voulez comprendre?

  • @ mother goose : Vous savez pour se faire comprendre de notre Lapinos, il faut parler en étiquettes à caractère très gras voire avec des pancartes gargantuesques. C'est curieux pour un lapin mais il est très sourd et très myope. (Manque de carotène ?) C'est vrai que c'est le dernier, mais bon... (Non pas sur la tête, Lapinos, pas sur la tête !) A+

  • Peut être qu'il n'a pas de "pensée langagière"...
    Vous entendez une petite voix dans votre tête quand vous écrivez , Lapinos?
    Ou peut être, justement, qu'il procède par analogie...
    Et si je suis assez d'accord avec vous sur la débilité de beaucoup de parents d'élèves, je trouve votre apréciation des instituteurs assez gratuite et injuste.

  • La méthode syllabique, c'est-à-dire analytique, ne se prête pas moins que la méthode globale (synthétique) à l'enseignement capitaliste de masse, qui présente notamment l'avantage de "libérer" la femme (car les capitalistes sont du côté de la liberté et de la femme) pour qu'elle puisse se rendre sur son lieu de travail.
    L'industrie capitaliste cherche sans cesse une main-d'œuvre à moindre coût, immigrée, ou délocalisée - les femmes sont 20 % moins chères ; on a beau être féministe, on n'a pas perdu la faculter de calculer pour autant.
    Imaginez que du jour au lendemain on renvoie les mères dans leurs foyers et qu'on embauche des hommes au chômage à la place, payés 20 % plus cher : non seulement ça serait un ignoble politique machiste, mais en plus ça serait la faillite : "Adieu féminisme, droits de l'homme et taux de profit…"

    Les mathématiques, particulièrement "analytiques", se prêtent très bien à l'enseignement de masse totalitaire. Je pense que vous comprenez pourquoi.
    Le latin n'est pas si mal non plus, très analytique lui aussi. Les matheux sont souvent doués en latin. Le seul problème du latin, aux yeux des démocrates qui l'ont supprimé en 1968, c'est que le latin mène à des versions ou des thèmes de Cicéron, de Tacite, etc., qui, eux, sont un peu trop "synthétiques"…

    Vous me suivez toujours ou vous avez déjà de la buée dans les yeux ?
    Pourquoi pas une méthode globale ? Mais dans un schéma d'enseignement de masse, ça ne peut donner que de mauvais résultats.
    Pourquoi pas une méthode syllabique ? Elle est sans doute mieux adaptée à un enseignement de masse ; mais le vrai problème, c'est l'enseignement de masse, ses causes.

    Le système capitaliste a besoin de gens ni trop peu "enseignés" ni trop. Bien sûr les capitalistes pour qui un sou est un sou aimeraient bien faire des économies mais Darcos, qui est quand même moins con qu'un patron du CAC 40 (mais sous les ordres de ce genre d'humanistes), Darcos a parfaitement compris que dans cette perspective l'Education nationale française ne marche pas trop mal (mieux que le système yanki) et que ça ne sert à que dalle de secouer le prunier. Donc il jette "de la poudre aux yeux". Un peu de lest pour les crétins sarkozystes, un peu de lest pour les crétins laïcards.
    Je crains de vous avoir un peu essorée, là, la Mère, non ?

  • Allez expliquer la géométrie symplectique (oui oui, ni analytique, ni synthétique, symplectique!) aux masses, et après on reparlera :D

  • @ Spendius : on parle de préférence de "groupe symplectique" (Sp(2n,E) merci Wiki!) mais je suis d'accords avec vous, cela reste du pâle linéaire à une seule dimension, même pas continentale, fractal, quantique ou cubique que nos maîtres trop carrés actuels et follement médiatiques mépriseront comme leur première chaussette. Ceci étant Spendius, tâchez à l'avenir d'être moins matheux, moins actuels, moins savant, moins intelligent, moins futuriste, moins prospectif, bref essayez d'être moins philosophe somme toute. Vous savez que ça énerve beaucoup de nos jours et ici surtout (Non Lapinos, pas sur la tête, pas sur la tête !) A+

  • Comme j'ai peur de paraître "kantien" avec mon histoire d'analyse et de synthèse, que Kant distingue de façon hypersophistiquée et inepte, je précise : aucune des deux méthodes opposant les idéologues qui sévissent dans et hors de l'Education nationale n'a de fondement scientifique sérieux. Les deux méthodes se fondent sur une connaissance des mécanismes de l'entendement dont on ne sait presque rien (assez pour savoir que Kant déblatère en vain, cependant).

    Cette affaire de méthodes d'apprentissage est typique de la manière dont les bourgeois dissimulent les vrais problèmes de civilisations derrière des querelles idéologiques de gauche ou de droite… sans fin puisque leur but est précisément de gagner du temps, c'est-à-dire d'en perdre. Xavier Darcos est un liquidateur opposé à d'autres liquidateurs.

  • Non, géométrie symplectique - je suis sur que le bon vieux wiki a un truc sur ça. Tapez Souriau.

    Pour le reste, j'essaierai de suivre votre conseil. Je me suis mis à vos chroniques.

  • Oui, mais justement, je ne vous parlais pas des "deux méthode". Enfin, bon, passons.
    Je ne comprend pas très bien où vous voulez en venir. Il faudrait suprimer l'enseignement de masse? (si cela concerne les 80% de reçus au bac, ok) Mais sinon, vous pensez vraiment qu'apprendre à lire, à écrire, à compter, à réfléchir aux enfants (garçons et filles confondus) est une mauvaise chose?J'ai du mal à vous suivre là.
    Comment fera votre épouse pour cuisiner si elle ne sait pas lire ses recettes hein?! Et plus sérieusement, tout cela est ridicule!
    C'est pas mal d'avoir une opinion, mais le but c'est quand même d'avoir des solutions alors la vôtre, c'est quoi?
    Vous savez une femme qui pense, ça peut être dangereux, mais une femme ignarde c'est pire! J'en ai vu pas mal dans mon coin reculé, si ce n'est pas votre cas, croyez moi sur parole. Et puis c'est vous (enfin, pas vous, "pour de vrai", puisque vous n'êtes pas père de famille) qui faites faires les devoirs des enfants le soir? qui les reprenez au cours de la journée? qui les éduquez, au quotidien? pffffff! Pas de blague! les femmes au point de croix, c'est de la foutaise, encore un truc de vieux roico nostalgique! Pour savoir coudre, cuisiner, tenir une maison, faire son devoir d'état, il vaut mieux savoir lire...et avoir quelques notions de base.
    La vérité c'est que je pense que vous prenez vos grands airs pour parler d'un sujet que vous ne maitrisez pas (OK, vous n'avez pas d'enfants ça n'aide pas!).Mais non, je ne suis pas éssorée du tout sur ce thème là et il me faudra plus qu'un Lapinos pour ça.
    Méthode globale ou syllabique, on s'en fout, c'est pas le problème...excusez moi du rapprochement mais c'est un peu comme les types qui limitent VII au Pbe messe en latin, messe vernac...c'est pas le problème.
    Le problème c'est le fond, pas la forme.
    Bon, j'arrête de saouler tout le monde et je vous souhaite bonne nuit.
    Et, tant que j'y suis, remettre les femmes à la popotte et à l'éducation des enfants, ça c'est une mesure "qu'elle est bonne!"

  • Ah oui, juste, pour attayer ce que dit Spendius, je pense qu'en tapant "Darboux" on peut aussi avoir quelques renseignements concernant la geométrie symplectique.

  • - C'est exactement ça, la réforme de la liturgie est le même genre de combat idéologique. Vatican II croit faire évoluer les choses en réformant la liturgie et Mgr Lefebvre en maintenant le latin : c'est la même mentalité. Or on ne sauve pas l'art en l'enfermant dans des musées, pas plus que lorsqu'on confond comme Vatican II la science et l'art avec des gadgets technologiques ou philosophiques.

    Le problème c'est de détacher la forme du fond, la morale de la politique.

    - Sur l'enseignement vous postulez que l'Education nationale apprend à réfléchir aux enfants ; ça reste à prouver. Pour moi elle leur apprend plus à dépenser qu'à penser.
    Votre exemple sur la cuisine prouve bien que vous tenez un discours de propagande étant donné qu'on n'a jamais été aussi inapte à cuisiner que dans les nouvelles générations de femmes (savoir accommoder les restes, c'est en ça que consiste le génie culinaire) dans le même temps qu'il n'y a jamais eu autant de femmes alphabètes.
    Par ailleurs j'ai quelques exemples autour de moi qui prouvent qu'on peut vivre tout en étant incapable de faire une calcul simple. Les mathématiques ne servent pas dans la vie de tous les jours si on n'est pas expert-comptable. D'ailleurs l'enseignement des mathématiques n'est plus conçu comme un enseignement pratique depuis belle lurette mais comme un enseignement philosophique, quasi-mystique.
    La lecture ? Croyez-vous qu'il soit nécessaire de savoir lire pour lire "L'Equipe" ou pour regarder la télé, ce qui constitue la distraction principale d'une forte proportion de citoyens issus de l'éducation de masse ?

    J'évoquerais volontiers avec vous la question des "solutions" si vous n'étiez pas autant imbibée de propagande libérale sur les bienfaits de l'éducation de masse, qui remplit effectivement son objectif d'asservissement d'une majorité aux gadgets divers et variés qui font la fierté de la civilisation capitaliste. Pour Darcos à quoi bon former des ouvriers puisqu'il y a des esclaves en Chine, à quoi bon former des hellénistes puisque leur statut est inférieur à celui d'un crétin d'avocat en costard de Président de la République, à quoi bon former des paysans puisque les machines les remplacent avantageusement, à quoi bon former des savants puisque les laboratoires recrutent des ingénieurs ?
    Dans le plan de division du travail à l'échelle mondiale qui sous-tend le meilleur des mondes possibles et que le ministre de l'Education nationale n'a pas la naïveté de vouloir changer, la mission de l'Education nationale est de former des bureaucrates.

    (Si je me permets de parler de la question des méthodes d'apprentissage de la lecture, c'est parce que j'ai appris à quelques enfants à lire à défaut de veiller quotidiennement comme vous sur une ribambelle de gosses.)

  • 1- Monseigneur lefevre ne s'est pas battu pour la messe en latin mais pour le catéchisme. Et si on l'avait poussé dans ses retranchement, il aurait fallu aborder le Problème de l'autorité mais bon.... passons
    2-Je n'ai jamais postulé que l'éducation nationale apprenait aux enfants à réfléchir, je pense exactement le contraire.
    Moi je vous parle de début de solutions :
    -Si l'éducation nationale apprenait aux petits enfants à analyser un chouillat....
    -Si l'ED arrêtait de faire croire au quidam que tout le monde peut aller en fac....
    -Si l'état se souciait de la formation et du quotidien de ses citoyens....
    Bref, si on arrêtait de prendre les gens pour des cons (à raison peut être mais enfin, c'est quand même l'état qui en a fait des cons!) peut être qu'on pourrait enfin voir un début de solution se profiler. Mais c'est pas demain la veille! Et comme disait un grand saint (que vous n'aimez pas), si le gouvernement, est mauvais il faut songer à le remplacer par un meilleur....Mais pour cela il faut encore être en mesure d'assurer un gouvernement... On est pas sorti de l'auberge.
    Pour revenir à vos problèmes d'éducation, moi j'emploi une méthode assez simple :
    Primo : leur apprendre à lire avant l'entrée au CP. Et lecture à voix haute obligatoire à la maison juqu'en CM2
    Deuxio : Poser des questions analytiques sur les textes lus (ex : "maman a fermé les volets à 19h00, elle m'a lu une histoire et m'a bordé." : à quel moment de la journée se passe l'action? et pas, quelle heure est-il? ou qu'a fait maman?)
    Tertio : appliquer les maths , cad toujours rapporter au réel. Tu vas à la boulangerie, tu achètes 1 euro de bonbons, tu as une pièce de deux euros, combien te rends la boulangère? ou Maman achète 1m de tissus, elle n'a besoin que de 80 cm pour sa jupe, combien lui reste t-il pour faire autre chose? et pas si on enlève 20 cm à un segment d'1m, combien mesure le segment?
    Pour la grammaire c'est le même style de problème. On apprend aux enfants que l'important c'est le noyau (sujet+verbe) et le reste...on s'en fout ; Faux, n'importe quoi, c'est le reste qui importe, c'est cela qui donne son sens à la phrase, sans cela tout a le même sens. C'est d'ailleurs pour ça que les enfants n'aiment pas lire : tout a toujours le même sens, soit aucun intérêt.
    Pour ce qui est de me taxer d'être imbibée de propagande libérale, mon pauvre ami, nous le sommes tous et je pourrai aussi vous taxer, par là même d'être plus communiste que marxiste.
    Alors? les solutions?

  • Mother Goose : Quand je vous disais que le Lapinos ne réagissait qu'aux pancartes...
    Ceci étant, dans votre commentaire, vous avez eu le pouvoir et la grâce de lâcher le mot qui fâche toujours tout le monde maintenant : "autorité"
    C'est pourtant un mot superbe, civilisateur et bien oublié surtout par nos philosophes, nos intellos, nos économistes, nos savants, nos profs et nos politiques hein !
    Car tous de ceux-là ne sont que des fiottes matérialistes qui ne pensent plus qu'à "pouvoir"
    Je vous soutiens à cent pour cent sur la grammaire : C'est évidemment dans le reste qu'est la richesse !
    Par contre pour les maths vous avez une pratique à un euro (ou à cent balle) de fille (ou autre mère de famille) : Les maths sont abstraction pure ; elle n'ont pas besoin d'analogie ni de crobar ; elles vont bien au-delà du symbole et elles se rapprochent en cela de la théologie (Non Lapinos, pas sur la tête ; dans les couilles si vous voulez, mais pas sur la tête !) A+

  • Erratum : "à cent balles" avec un "s" serpentant comme dans dollar ($)

  • @Martin-Lothar : Pour les maths, c'est un truc d'expérience...Tous mes enfants ne sont pas matheux mais il faut bien apprendre les tables et à tracer une figure géométrique! Même si on peut trouver une certaine poésie aux maths purs, ça n'en reste pas moins une science plus ou moins appliquée et dans notre société, rapporter au réel ça aide beaucoup. Peut être d'ailleurs que cela leur permettra de goûter un jour la poésie des logarithmes...on ne sait jamais!

  • PS : Un "$" serpentant et bien mal barré, c'est sûr !

  • Mother Goose : Non ! L'expérience des maths c'est la physique, les sondages ou la comptabilité analytique : Que du concret quoi !
    Je pense qu'on ne parle pas de la même chose !

  • C'est sans doute maladroit : Mais les maths comme la théologie ne doivent laisser aucune place à l'imagination, l'affect, l'expérience, la sensibilité, le goût, les couleurs ou la poésie (et dieu seul sait si je l'aime celle-là !) C'est ça l'autorité et l'abstraction !

  • Le mépris pour les mathématiques est souvent le fait de ceux qui n'y ont consacré que quelques années de secondaires. Souvent sans briller.
    Il leur en reste des idées simplistes du style "ca ne sert à rien" ou bien "faut pas dépasser le stade suffisant pour coudre une robe à smoke" ou bien "c'est une activité de gauchiste".
    Pour les avoir étudié davantage que la littérature, j'en connais les limites mais aussi l'immense satisfaction qu'on peut en retirer. Et Martin-Lothar a raison : les maths, c'est le rêgne autoritaire de l'abstraction comme la littérature est celui du charnelle.

  • Lapinos aime la vie dans sa vision poétique, d'où sa vision étriquée des mathématiques.

    Les mathématiques, comme dit le grand maître Alain Connes, sont froides, distantes, elles ont même un côté baroque, répugnant pour un homme de la Renaissance comme le lapin, qui est plutôt du côté de Diogène et de Saint Paul (je le tiens, je le garde, ce parallèle).

    Mais elles donnent plus de satisfaction que tout pour qui sait "les voir", qui a ce côté baroque, hanté par l'Absolu, ce côté même bloyen. Même chose pour la physique - qui de toute façon n'est qu'une excroissance des mathématiques, car quand la physique perd sa rigueur mathématique, elle perd tout, de même que pour toute science ; qu'est-ce que la théorie des cordes sinon une fantasmagorie en chaîne? "Une physique sans expérience et une mathématique sans rigueur" disait Souriau en parlant de la physique théorique moderne, cordiste. Souriau d'ailleurs, travaillant en géométrie symplectique, reste de ceux qui pensent que la réalité est écrite en langage mathématique - ceux là sont les derniers scientifiques, tous les autres ne sont que des statisticiens et des ingénieurs.

    "Souriau, de son propre aveu (comme paraît-il tous les mathématiciens) trouve ses idées en dormant. Il pense (comme beaucoup d'autres, qui n'osent pas le dire tout haut) que notre physique planétaire est enlisée jusqu'au moyeu depuis un demi-siècle, la dernière contribution notable étant, selon lui, celle du prix Nobel Richard Feynman, concernant l'électrodynamique quantique"

    Rares sont donc les derniers bons scientifiques.

    [Pour qui voudrait entendre l'un d'entre eux, à savoir Connes, il y a ça: http://www.arte.tv/fr/connaissance-decouverte/science/1350636.html]

    Voilà, ma petite pub est faite, je retourne à lire vos bizarres chroniques, Martin-Lothar.

  • Remarquez, Petit, Souriau et autres sont dans cette nébuleuse de scientifiques qui remettent en cause les conformismes scientifiques ambiants, qui vont de la théorie des cordes jusqu'à l'évolutionnisme. Connes, pas autant, il est plus stratégique, il cherche pas à tout ébranler, mais il le fait quand même, d'une manière discrète.

  • Jean-Pierre Petit utilise même une expression lapinienne pour ces pseudo-scientifiques conformistes, des "Panglosses".

  • Spendius : Putain, il est gâté-là notre cher bien-aimé Lapinos : "autorité, pouvoir, maths, géométrie, renaissance, Saint-Paul, Pierre, pontife, Diogène, théorie des cordes, évolution, sciences, quanta, fractal, baroque" et j'en passe et des meilleurs !
    Pour monsieur gougueule et pour notre engrais spirituel à tous, je rajoute Saint-Jean (deux en un, promotion exceptionnelle en cette Pentecôte !) Moyen-âge, Platon, Alexandrie, roman, gothique...
    Pangloss, oui bien sûr ! Cultivons ce jardin birman ! (mais restons candides tout de même hein ! car c'est bien ça le secret de l'univers.)

  • Je ne fais que reprendre ces fétiches à lui. Je m'adapte, en somme - j'ai toujours été lamarckien.

  • Les mathématiques et la géométrie, c'est bon pour les jansénistes étriqués comme Pascal, qui, sur le plan des sciences expérimentales, est dépassé. C'est l'angoisse devant les grands espaces postulés infinis qui porte Pascal à l'amour de la géométrie, ce garde-fous (pour les Grecs la géométrie est une promesse, mais en dehors de ce crétin de Nitche qui veut revenir au temps de Thalès ?)

    A quoi sert d'apprendre à tracer des figures géométriques, la Mère, je vous le demande ? Croyez-vous que Michel-Ange ait appris à tracer des figures géométriques ? Non, pourtant c'est un architecte extraordinaire.

    Je ne dis pas que le pinceau (les mathématiques) ne sert à rien, mais que préférer le pinceau à l'oeuvre finale (la physique expérimentale, c'est complètement idiot.

    Si vous sortiez un peu de vos spéculations de votre idéologie de mère de famille nombreuse, la mère, vous verriez que l'analyse est partout dans l'éducation nationale, à commencer par le latin qui a joué un rôle important, mais aussi l'analyse de textes en littérature, les mathématiques qui sont particulièrement analytiques puisque détachés du contexte des sciences expérimentales ; j'ai constaté par moi-même qu'au stade des probabilités simples, toutes ces cervelles formatées à l'analyse, à la dissection (la grammaire est une dissection), à l'apprentissage de conventions formelles, sont complètement larguées : les probabilités (c'est un comble que Spendius appréciera) sont beaucoup trop réelles. Les élèves sont choqués par la collision de la poésie mathématique avec la "réalité" des probabilités.

    L'autorité n'a rien à voir là-dedans, ce n'est pas une matière au programme. Vous mélangez tout, c'est la caractéristique d'un esprit libéral (Finkielkraut).
    Ce qui fait défaut c'est la synthèse : plus d'enseignement du dessin ou presque ; quant à l'enseignement de l'histoire, il en est resté au stade des images d'Epinal moquées par Péguy.

    S'il y a une solution, elle n'est pas dans les "discours de la méthode" kantiens.
    Si votre question est : comment accélerer le processus de délitement de l'enseignement de masse laïc ? Ma réponse est : cette armée de crétins se débrouille très bien toute seule pour ça. Darcos l'a bien compris, d'ailleurs : la survie de l'Education de masse est liée à la survie du modèle capitaliste : les grandes réformes ne servent à rien, il n'y a qu'à prier dans cette optique pour que le capitalisme dure mille ans.

  • Les mathématiques ne sont pas un pinceau, mais une finalité en soi.

  • Enfin, plus précisément: Les mathématiques, comme la physique, n'ont pour but que de fabriquer des concepts et des modèles. Dans ce sens, les mathématiques comme la physique sont au même niveau.

    On peut considérer que les mathématiques sont inférieures à la physique, mais cette considération est tronquée dans sa grande partie, tout du moins, parce qu'elle insinue plusieurs choses erronées et amène à des métaphores idiotes comme votre coup du pinceau et autres bavardages, comme celui-ci "les mathématiques qui sont particulièrement analytiques puisque détachés du contexte des sciences expérimentales "

    Vous confondez Poincaré avec Russel, et les mathématiques réelles, de Souriau et Connes par exemple, avec celles de l'Éducation nationale (putain, pourquoi il faut une majuscule?)

  • @ Martin-Lothar : Effectivement, après lecture de vos commentaires et après m'être replongée dans mes vieux bouquins j'ai peu être été reformatée par les Sciences éco (Maths appliquées...) après mon Deug A. Ou peut être que c'est féminin, je ne sais pas.
    Cela dit, j'ai quand même une question : l'abstraction n'est pas innée, il me semble; du moins pas pour tout le monde. Alors comment fait on pour enseigner les bases aux enfants qui ne comprennent pas encore quand c'est trop abstrait?

    @Lapinos : Vous êtes pénible. Comme d'hab' vous ne lisez pas ce que je tape. Si c'est parce que l'avis d'une mère de famille nombreuse (je hais ce terme) ne vous intéresse pas, dites le, ça m'évitera de taper pour rien.
    L'autorité? J'en ai juste parlé pour Monseigneur, vous savez, la vacance formelle, le pbe de l'autorité, Cassiciacum quoi!
    Tracer des figures géométriques, à quoi ça sert? à rien! sauf que c'est marrant.... puis parfois quand on est maçon, plombier, architecte, ébéniste, couturier, charpentier, chirurgien... ça peut aider.
    En fait, depuis le départ vous nous parlez de ce que vous voulez voir enseigner aux enfants...c'est vous qui raisonnez exactement comme le système. Le Bien commun (encore une connerie de libéral, je suppose) ... enfin, vous êtes marxiste, je suis fasciste paraît-il alors c'est un language de sourd.
    Lisez donc Elizabeth Nuyts (L'école des illusionistes), si vous avez quelques heures devant vous, vous me direz ce que cela vous inspire....

  • Mother Goose : Je ne sais pas si vous êtes ingénue, mais je pense que vous êtes loin d'être une idiote car vous venez de poser (enfin) la question cruciale qui pointait dans tout ce débat ! Je cite : " Alors comment fait on pour enseigner les bases aux enfants qui ne comprennent pas encore quand c'est trop abstrait? "
    La réponse facile est bien sûr : "On n'a qu'à leur enseigner l'abstraction"
    Oui, mais... (etc...)
    Et on en revient alors au point de départ.
    Le petit chinois "de base" n'a aucun problème avec l'abstraction, lui. C'est vrai qu'à sa naissance, il a moins de dettes sur le dos que son jeune homologue français (ou occidental) Et beaucoup moins à bouffer aussi. Ça aide beaucoup pour réfléchir, c'est vrai...
    Dire que le Lapinos est pénible, c'est vraiment poli. Mais bon, c'est le petit dernier, n'oublions pas...
    Spendius : Tout ce qui est absolu doit être désormais une finalité. C'est vrai pour les maths comme pour beaucoup d'autres disciplines. La surpopulation terrestre se nourrira de tout, sauf d'éternité. Nos seuls outils à présent sont donc la bombe ou les maths. Le cannibale se rie de l'enfant roi (Montaigne)
    A+

  • Erratum : "cannibale se rit..." Bien que Montaigne dut l'écrire comme je l'ai fait. Il n'aura pas écrit "se riz" quand même...

  • @Martin-Lothar : Je pense que nous nous comprenons. C'est exactement, ce que j'essaye (vainement) d'expliquer à Lapinos... Le problème est double :
    1- Un problème de "formatage"
    2 - Un problème d'enseignement
    Je me suis aussi rendu compte que lorsqu'on met les enfants en "condition" (plus de DVD, plus de jouets, plus rien, rien que des batons, des cailloux, des pâtes ou du riz au repas...) tout fonctionne mieux dans leur petites têtes! (non, n'appelez pas la DASS!!!)

  • - Tracer des figures géométriques vous fait peut-être marrer, la Mère, mais ce "savoir" est parfaitement inutile à un artisan ou à un architecte contrairement à ce que vous affirmez. Jean Nouvel est un géomètre-expert selon vos voeux, Michel-Ange est un architecte. Encore faut-il que vous compreniez que les constructions assistées par ordinateur de Jean Nouvel ne résistent que dans la mesure où elles ne sont pas géométriques, dans la mesure où ceux qui mettent en oeuvre les plans et le programme de Nouvel sur le terrain l'adaptent à ce terrain.
    Nouvel séduit les esprits saoudiens ou yankis plutôt que les esprits "fachistes" (Vous oubliez que Mussolini, contrairement à Hitler, déteste les ploutocrates, les banquiers démocrates-chrétiens.)

    - Ce que j'essaie de vous expliquer sur l'Education de masse, c'est que son caractère totalitaire est présent dès le départ. Que ça ne sert à rien d'opposer l'Education nationale des années cinquante, plus austère et plus autoritaire, à l'Education nationale d'aujourd'hui, envahie par les raisonnements mercantiles, où les mathématiques jouent un rôle d'amoindrissement des consciences, de dépolitisation.
    L'évolution de l'éducation laïque de masse n'est pas due à de mauvaises méthodes, au laxisme des éducateurs et des parents principalement, mais à l'évolution économique dont l'éducation de masse suit le schéma. Un exemple concret ? L'industrie française dans les années cinquante avait encore des besoins de main-d'oeuvre importants. Ce n'est plus le cas aujourd'hui en raison d'une mécanisation accrue et de délocalisations qui permettent des plus-values plus importantes. Ce fait explique que des cohortes d'étudiants en majorité oisives ont envahi les campus de France et de Navarre, paralysant largement l'enseignement universitaire. Les facultés jouent un rôle d'apaisement social (malgré les grèves fréquentes) : à quoi occuper ces centaines de milliers d'étudiants qui viendraient grossir les chiffres du chômage si ce n'est à faire semblant de faire des études.

    - Le débat idéologique sur la méthode, de gauche ou de droite, "marxiste" ou "fachiste" comme disent les uns et les autres pour se discréditer mutuellement, est complètement hypocrite. Il cache le consensus libéral pour sacrifier l'enfance, l'imagination, la science et l'art au veau d'or capitaliste.

  • La localisation des orbites des planètes dans le système solaire est du à la géométrie et aux mathématiques, et vous vous nous dites que des simples édifices ne tiennent que dans la mesure ou ils ne sont pas géométriques...

    Vos pensées marchent durant quelques temps, mais quand le niveau s'élève, l'édifice s'écroule.

  • Vous voulez dire "s'écroule"... comme la relativité lorsqu'on change de repère ?

    Sinon j'imagine que pour vous la lunette astronomique est un détail de l'histoire de l'astrophysique ?

    Vous me faites penser au Diderot (c'est mieux que Nitche) de la "Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient" où celui-ci explique avec l'impertinence qui le caractérise comment la géométrie remplace fort bien la vue et comment nos sens, bien loin de nous aider, nous trompent.
    Ah, si les sinistres démocrates-crétins qui sévissent dans les laboratoires et au CNRS pouvaient avoir l'humour de Diderot, au moins... mais ce n'est pas le cas.

    L'opposition entre la Renaissance et le kantisme est aussi une opposition entre le sensualisme et le puritanisme.

    Diderot "oublie" juste une chose dans sa passion iconoclaste, c'est que ceux qui ont inventé la géométrie n'étaient pas aveugles de naissance, eux. Ils étaient "sortis de la caverne" des spéculations.
    Diderot est beaucoup plus fin et drôle que Nitche, mais il n'est pas beaucoup plus sérieux scientifiquement.

  • -Non, la relativité est INVARIANTE du "repère" (on dit "référentiel") - c'est pour ça que c'est une théorie révolutionnaire. Les théories de Newton ne tenaient pas si on les confrontaient à la réalité - même la théorie de Le Sage était plus forte que celle de Newton.

    -Pourquoi vous me demandez ça? Ce n'est pas car je soutiens la géométrie, les mathématiques et la physique que je suis contre l'expérimentation. A contrario de vous, je considère que tout va ensemble - vous vous ne croyez qu'à l'expérimentation.

    -Vous jouez le même jeu que tout les philosophes, à savoir, à chaque fois qu'on lance du concret, ils disent "C'est grâce à nous". Alors, on sait bien que les concepts tels que le temps, l'espace, etc, sont posés par le philosophes, mais ça va pas plus loin. C'est pas à cause de ça que la philosophie peut se permettre de dominer la science réelle, car la Science a poussé sur le terreau philosophique, mais la philosophie, elle, est arriérée et ne "pousse" jamais. Ca fait des milliers d'années qu'on lit des philosophes nous faire chier avec leurs mêmes questions à la con et parasitant des activités plus honnêtes.
    Vous agissez comme eux - d'une manière plus subtile certes, mais quand même. Vous nous sortez les phrases éternelles "les mathématiques et la physique ne sont pas absolues", la sempiternelle "vous êtes un positiviste", etc...

    On sait bien que les mathématiques ont des accrocs, des approximations, idem pour la physique, mais il n'empêche que les résultats sont là - et que depuis les milliers d'années de recherches scientifiques, même parasitées par des philosophes, la science est sortie par les mathématiques et la physique du bac à sable "Pourquoi y a-t'il quelque chose plutôt que rien?"

  • @ Spendius : Quand vous en aurez marre, faites moi signe hein !
    C'est le dernier des lapins et il faut le dresser comme il faut.
    J'aime bien votre "Pourquoi y a-t'il quelque chose plutôt que rien?"
    Oui, pourquoi ? Bonne question...

  • Justement pas: question à la con. C'est seulement quand on est bourré et à la belle étoile qu'on peut sortir ce genre d'interrogations, l'atmosphère y est alors propice. Y a actuellement que Asensio et Cormary qui nous rabâchent cette phrase sous tout les sens, avec la petite dose de Bloy pour l'un, et la dose de Chesterton pour l'autre - les deux fils spirituels de Proust.

    (Dingue, je reprends les procédés lapiniens sans m'en rendre compte...)

  • La bonne question pourrait être aussi : "Pour qui ?" Mais bon...

  • [euh, ce sont Asensio et Cormary qui sont les deux fils spirituels de Proust - ma phrase était mal construite]

  • Putain ! Le Proust a eu des gosses ! Nous sommes vraiment damnés ! Saint-Madeleine priez pour nous !!!

  • C'est tout le milieu littéraire contemporain qui est "proustien", Spendius, c'est-à-dire qui a substitué le fétichisme à la critique. Ce qui scandalise Proust chez Sainte-Beuve, c'est qu'il se permette de faire le tri chez Balzac et Baudelaire, qui, aux yeux de Proust, sont des objets indivisibles de divertissement. Critiquer Balzac comme fait Sainte-Beuve, ça revient pour Proust à lui arracher un oeil.

    Non seulement c'est idiot, mais il faut bien que vous compreniez que c'est hypocrite. Car Proust se presse d'appliquer à Sainte-Beuve le procédé critique qu'il récuse. Pire que ça, Proust s'approprie certains jugements de Sainte-Beuve sur Balzac.

    Ainsi, tel crétin du "Figaro" brandira aujourd'hui le fétiche sacré "Bernanos", tout en gommant l'antisémitisme de Bernanos qui n'est pas opportun, qui ne colle pas avec l'usage qu'on entend faire de Bernanos aujourd'hui.

    Sous couvert d'aimer la littérature ou la peinture, Proust ne fait que la réduire à ses petites proportions. Pour Sainte-Beuve il y a là un bien commun et la critique sert à l'entretenir.
    Proust c'est : les ronces de ce jardin font autant pour sa beauté que ses haies bien taillées et il n'est pas question de débroussailler : après moi, le Déluge. L'exemple-type de l'antimoderne.

  • Deux points sur le discours scientifique :

    - Marx, à la suite de Hegel, mais plus nettement encore, est un des premiers à décréter la mort de la philosophie et à souhaiter l'avènement des sciences (humaines).

    - La théorie de la relativité n'est pas révolutionnaire dans la mesure où elle invente un référentiel absolu mais dans la mesure où elle invente un référentiel plus "large" que celui de Newton. De même la pensée marxiste est révolutionnaire parce qu'elle englobe le référentiel de Hegel. "Révolutionnaire" ne veut pas dire "définitif". En revanche il y a comme un "point de non retour". Les penseurs post-modernes que vous citez parfois ne peuvent pas être post-modernes puisqu'ils ne sont même pas modernes.

  • Lapinos : Je connais très mal l'oeuvre de Proust et à ce que je lis ou entends, c'est sans doute autant un force qu'une faiblesse, mais j'aime beaucoup votre "qui a substitué le fétichisme à la critique"
    Oui pour être moderne (rayons enfin ce mot) pour ne pas être anti-moderne (beurk, j'aime pas non plus) pour être bien vivants (sinon bon vivants) soyons savants, sachants, voyants, critiques, lucides, réactionnaires de bonne foi et de bonnes moeurs et évitons surtout d'être des bigots confits et sycophantes ! Ah mais !

  • Vous me faites penser à Thomas Hobbes, Lapin. Qu'en dites vous? Vous qui aimez tellement les comparaisons...

    Pour le reste, je suis plus ou moins d'accord sur tout, néanmoins, je tiens au bon mot: La relativité ne pose pas un référentiel absolu, mais un référentiel invariant. Je ne pense donc pas qu'elle englobe la théorie newtonienne, mais elle l'a précise. Partant de là, votre comparaison ne tient plus, car Marx ne précise pas Hegel, il le renverse entièrement.

  • mais elle la précise - vous inquiétez pas, bientôt j'enterais au lycée. Ou plutôt si, inquiétez vous...

  • Non, Marx ne renverse pas Hegel complètement ! Ce n'est pas un raisonnement symétrique mais dialectique.
    La critique marxiste de l'Etat totalitaire laïc, de la mystique des Droits de l'Homme, s'appuie sur les travaux de Hegel. Hegel avant Marx a mis un point final à la philosophie et fait de la science le moteur de l'Occident. Si le communisme est scientifique, c'est aussi à Hegel qu'il le doit.

    Marx comme Péguy a vu que "Kant a les mains pures parce qu'il n'a pas de main", et perfectionné la lecture hégélienne de l'histoire, en partie infectée d'idéalisme kantien.

    Le renversement symétrique des arguments relève de la pensée bourgeoise : aryen contre métis, par exemple, sur un même fondement racial antiscientifique. Peuple métaphysique allemand (Heigegger) contre peuple métaphysique juif (Lévinas), etc. On est dans le domaine de la concurrence, de la propagande, de l'argument publicitaire, de la philosophie post-hégélienne.

  • Oui, j'ai choisi le mauvais mot: J'entendais par renversement un renversement dialectique et non pas symétrique. Marx prolonge Hegel mais ne l'annule pas, il y a continuité - c'est ce que vous disiez en parlant de la dialectique, "aller pas à pas".

  • La synthèse de la thèse raciste et de son antithèse antiraciste c'est que la bourgeoisie ne s'encombre pas de la vérité pour parvenir à ses fins.

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