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La mort qu'on voit danser

Sans la bibliothèque de mon hôte, je ne sais pas si j’aurais pu tenir aussi longtemps éloigné de Paris. Il faut dire que je soupçonne la moindre boulangère de province de lire Pascal, Cioran ou une niaiserie de ce genre pour se justifier de vendre un pain aussi dégueulasse à ses clients.

Et dans le moindre plaisancier qui escalade prudemment un promontoire rocheux pour mieux humer les embruns, je vois un petit-fils de Chateaubriand que je me réfrène de pousser au gouffre.

 

Je parviens à convaincre mon hôte de se débarrasser des ouvrages de Jean Guitton, ce Proust catholique, qui traînent dans ses rayons, avant que ses enfants ne soient en âge de s’en saisir et de se laisser séduire par les attermoiements de ce suppôt.

 Me souviens que j’ai été moi-même ‘guittonien’, autour de dix-huit ans et pendant une semaine, avant de voir que le lac n’était qu’un miroir, le 'style' une jonglerie que le chimpanzé Guitton sait parfaitement contrefaire. La seule originalité de poètes comme Proust ou Guitton, c'est que ce sont des pasticheurs sérieux.

 

Avant de livrer cette poésie aux flammes de la cheminée, je feuillette encore quelques pages, pour mieux éteindre toute nostalgie. Je ne suis pas surpris d’apprendre l’amitié de Guitton avec Althusser, étant donné les efforts déployé par ce dernier, hystérique femelle, pour convertir le communisme en jansénisme, c'est-à-dire les militants révolutionnaires en fonctionnaires de l'Education nationale.

Commentaires

  • Pascal et Cioran ont écrit des "niaiseries", les boulangers de province font du pain "dégueulasse"... Heureusement qu'il y a encore des gens comme vous pour défendre l'intelligence et la qualité.

  • Il y a aussi pas mal d'escrocs à Paris parmi les boulangers qui vendent la merde au prix de l'or, mais dans l'ensemble les Parisiens sont plutôt gâtés. Je ne pense pas être le seul type honnête et intelligent, je dis qu'on trouve aujourd'hui plus de types intelligents parmi les boulangers et les bouchers que parmi les hommes politiques et les doctes ignorants qui pullulent à la télé.

    Pour que vous compreniez bien : si Finkielkraut ou Jean d'Ormesson, c'était de la baguette, ils me fileraient la gerbe. Quand Edern-Hallier envoyer les merdes de BHL ou Sollers direct à la poubelle, c'était du mépris vous croyez ? Pas du tout, c'était du service public, une chose assez peu vraisemblable à la télé.
    Les gens simples le comprennent très bien. Ce sont les mecs tordus qui se sentent plus ou moins des affinités avec ce genre de charlatans, qui crient au scandale : "Des mots ! des mots ! On a osé jeter des mots à la poubelle ! Ô, sainte Eucharistie laïque..."

    Pourquoi ne serait-ce que Céline, par exemple, surplombe tous ces connards de très haut ? La recette est simple : parce qu'il est cent fois plus honnête que ces serpents à sonnettes. Comme il dit, au moins lui, un an, un jour, ou une heure, il aura été vivant. Mon tripier aussi.

  • Ah oui, à propos de Cioran et Pascal ; laissons Cioran si vous voulez bien aux étudiants en première année qui s'imaginent que BHL ou Edgar Morin sont des grands philosophes ; je voulais dire à propos de Pascal, que c'est plus précisément un suppôt de Satan ; essayer de résoudre la quadrature du quart de cercle au XVIIe siècle ! relève quasiment de la sorcellerie. Le nombre fractal 3,14 et des brouettes indique assez la nature algébrique du cercle. 'Carrer le cercle', on sait depuis l'antiquité grecque et on l'a redécouvert au moyen-âge, que c'est une ineptie, comme de vouloir faire coïncider le mot chat avec le mot chien.

    Guitton lui-même, très 'pascalien', conseiller de papes qui n'avaient pas pour deux sous de cervelle, multiplie les propos hérétiques dans ses bouquins, se prosterne devant des savants auxquels il n'entend que dalle : et ça c'est comme faire du pain avec de la poudre de gravillons.

    Du temps de Bellarmin, on n'aurait jamais laissé des énergumènes comme Pascal ou Guitton sévir, on les aurait rossés jusqu'à leur faire perdre le goût du style. Je soupçonne Guitton en particulier d'avoir tiré toute sa théologie sado-masochiste de sa propre inaptitude à jouir.

    Vous vouliez que je fasse l'éloge d'un type honnête, Blind horse, eh bien je vous fais l'éloge de Bellarmin. Si l'Eglise catholique n'avait compté que des Barbarins et des Ratzinger, elle n'aurait jamais été ce qu'elle est, même pas le tas de ruines qui subsiste dans lequel des gazetiers s'échinent à voir un 'renouveau' ou une 'renaissance'. Amen.

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