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Napoléolâtrie

L'espèce de petit pasteur laïc Eric Zemmour, employé du trafiquant d'armes Dassault et idolâtre de Napoléon, qui se mêle de donner des leçons de morale à Dieudonné parce que celui-ci refuse de gober l'histoire officielle de la seconde guerre mondiale : on peut dire qu'il y en a qui n'ont pas peur du ridicule...

Zemmour est le genre de gugusse qui se plaint de la décadence de la République et de l'enseignement tout en entretenant lui-même la fiction selon laquelle le régime de Napoléon et celui d'Hitler ne seraient pas de la même nature.

Mi-révolutionnaire, mi-réactionnaire, Hitler l'est tout autant que Napoléon. Toutes les monarchies européennes à commencer par l'Angleterre ont connu leur révolution chacune à tour de rôle. L'Allemagne, en retard, a connu la sienne dans l'entre-deux guerres. De la même façon que Bonaparte a rendu le pouvoir à la bourgeoisie en France, Hitler (en respectant davantage la légalité), a dissout la République de Weimar pour le compte des industriels et des banques.

Dieudonné n'est pas un provocateur, il est juste interdit de dire autre chose que des banalités à la télé.

Commentaires

  • Zemmour est surtout l'alibi des bourgeois de gauche (j'en ai ma claque de lire et entendre "bobo" qui n'est autre qu'une terminologie mercatique recyclée), sentant le vent tourner : "tu vois coco, c'qui est à la mode, c'est d'être réac".
    Le problème des Zemmour, Finkielkraut, Muray, Kahn, Taguieff, Dantec, Marseille et autres révoltés de France Loisirs, c'est qu'ils ont toujours un train de retard. Il suffit de revoir quelques sketchs des Inconnus pour sentir à quel point il ne font que reprendre ce qui leur évitera d'être, dans un premier temps, lynchés (sauf Muray mort dans la gloire comme tout bon escroc). Si un jour la mystique scientiste sociale-démocrate est démasquée, par contre, ils ne feront pas de vieux os.

    Je me suis toujours demandé : comment pouvaient se couronner rebelles des types en tête de gondole de la Fnac et potes comme cochon avec FOG, Elisabeth Levy, Beigbeder... ; comment d'autres types les croyaient sur facture.

  • - Oui, j'avoue que même Nabe, quand je le vois à la télé, je me dis : 'Merde, autant d'efforts pour finir au micro de Taddéi, c'est quand même dommage ! Il pouvait pas attendre deux ou trois ans de plus que le régime s'écroule, plutôt que d'aller rouler du cul et faire sa putain comme un vulgaire cinéaste ? C'est son côté poète, gonzesse : peut pas résister aux ultraviolets, faut qu'il se fasse bronzer. Peut-être bien qu'il y a une salope aussi par-derrière qui lui dit : vas-y Marc-Edouard, fais-le pour moi, pour le gosse. Un artiste ne doit jamais se marier. Faire des gosses autant qu'il veut, mais pas de mariage.'

    - Quant à Zemmour, c'est une vraie femelle, comme tous les puritains néo-nazis misogynes, il conspue hystériquement ce qu'il déteste le plus en lui : la gonzesse prostituée au marchand d'armes Dassault.

    - Mais celui qui est le plus à plaindre, à mon sens, c'est Dantec ; devoir causer apocalypse et théologie avec le boeuf roux Guillaume Durand, il y a longtemps que ça m'aurait filé le cancer par conjonction d'ulcères.

  • Ah ! le vieux rêve des gens honnêtes : pouvoir tuer quelqu'un en état de légitime défense.

    Alphonse A.

  • Un truc que je hais : les citations dont la paternité plausible serait Brassens ou Philippe Bouvard

  • Bouvard me paraît un peu 'juste' pour celle-là. J'aurais dit Alphonse Allais, plutôt.

  • C'est qui ce Brassens ?

  • Et dire que je passais vous remercier pour votre épatante démonstration d'hier sur la virilité... Zeymour, les guêpes, la hantise du home-jacking, tout ça. Brillant comme de l'eau de ruche, j'y ai même repensé durant la nuit, quand l'insomnie avait sur moi-je le dessus et que déjà il fallait trouver quelque prétexte pour à nouveau lever carcasse x heures plus tard.

    Alors svp 11 11 n'y voyez aucune volonté d'ici même vous lécher le bout de la chance, Lapinos, c'est juste que j'en ai pour ainsi dire ma claque d'être à tout moment censuré par la petite frappe clitoridienne répondant au doux Jésus pseudo d'XP.

    Et peu importe les grosses têtes de mon cul, gloire à l'inventeur de l'aquarelle à l'eau de mer (sensible aux attractions lunaires et sujette aux marées)...

  • Mais j'ai bien pris votre citation. Alphonse Allais dépasse à mes yeux de très haut tous les philosophes de plateaux télé auxquels nous sommes habitués.
    Il ne faut pas oublier qu'Alphonse Allais a inventé l'art conceptuel, conçu comme une plaisanterie, ce qui fait toute la différence.

    Bloy ne s'est pas toujours trompé dans ses amitiés. Allais n'était pas un traître comme Huysmans.

    Pas besoin d'avoir de grosses lunettes pour voir que Zemmour a tout d'une tapette, au sens véritable du terme, probablement trop douillet comme Proust pour se faire enculer.
    Contrairement à vous je ne crois pas possible d'être journaliste au 'Figaro' et chrétien en même temps. C'est mecs-là piétinent le christianisme avec plus d'efficacité que n'importe quel athée incendiaire d'églises.

  • Oui, et à propos de plaisanterie, admirer le "fameux" monochrome Carré blanc sur fond blanc de Kazimir Malevitch... qui sait qu'une trentaine d'années plus tôt, en 1883 donc (!), notre génial Alphonse accouchait d'un Première communion de jeunes filles chlorotiques par un temps de neige ?

    Et non, enfin je veux dire pas capté votre "Contrairement à vous..." probablement une erreur sur la créature ^^

  • Il y a même un gugusse qui a rédigé un bouquin sur le patouilleur Y. Klein (Gallimard) pour expliquer que, bien que Klein ait eu la même idée très longtemps après Allais, il n'en est pas moins le propriétaire de l'idée, ayant élevé la blague d'Allais au rang d'arnaque lucrative. Le gugusse ne s'exprime pas aussi franchement, bien sûr, mais parle plutôt le langage d'un galeriste de Saint-Germain des Prés qui vendrait les photos du trou du cul de son père pour faire de l'argent.

    Ah oui, pour prouver que Klein est plus 'conceptuel' qu'Allais, le galeriste argue que chez Klein, il n'y a pas de cadre. Pas de cadre = art conceptuel. Cadre = art décoratif. Ah les mecs, ils doutent de rien. Allais est un futuriste comme Jarry qui avait anticipé l'invasion de Paris par des connards comme Klein et les escouades de boutiquiers qui vont avec, les Catherine Millet, Michaud, Jean Clair. Disons qu'ils sont déjà dans Molière, mais Allais a précisé leur style.

  • Merci pour l'info, j'en suis fou, ça change j'imagine du contenu de la presse people genre P-M, Gloser & Cie.

    Je viens de mettre la main sur un article qui disons mine de rien nous éloigne encore un peu plus de votre Journal de guerre. A vous de voir, ne fut-ce que pour rendre aux compressions de César ce qui appartient à Paul Bilhaud.

    Le livre le plus drôle de l’année est une réédition : c’est dans les années 1880 qu’Alphonse Allais réalise, au terme d’un labeur "opiniâtre, d’insondables déboires et de luttes acharnées", une série de toiles géniales et hilarantes qu’il rassemblera par la suite dans cet Album primo-avrilesque qu’agrémentent deux préfaces et, en guise de conclusion musicale, la bouleversante partition d’une marche funèbre composée par ses soins pour " les funérailles d’un grand homme sourd ". Tout cela a l’air absurde : ça l’est en effet complètement, et c’est justement ce qui en fait la valeur. Pour goûter toute la saveur de ce petit chef-d'oeuvre d’humour en couleurs, il faut se reporter à la brève postface explicative de Marc Partouche ou, encore mieux, à son excellente Ligne oubliée parue voici quelques mois chez le même éditeur, un brillant essai dans laquelle il retrace l’histoire de ces groupes artistiques dits "secondaires" qui, dans les souterrains de l’histoire de l’art officielle, sapent depuis le XIXe siècle les fondements de l’ordre social avec une irrévérence et un humour souvent irrésistibles. De Henry Mürger aux Zutistes, des Fumistes aux Incohérents, des Hydropathes à Charles Cros, d’Alphonse Allais à Jean-Pierre Brisset, d’Emile Goudeau à Erik Satie, des Hirsutes aux Surréalistes, l’arbre généalogique de ces groupes d’avant-garde et autres artistes lunaires plus ou moins notoires est touffu, imprévisible et truffé de surprises ou d’occasions d’éclater de rire ; l’admirable Allais y tient une bonne place, qui participa de près ou de loin à une grande partie de ce que la Troisième République enfanta de cercles loufoques et de manifestations artistiques invraisemblables.

    C’est lors de la première exposition des Arts Incohérents (parodie délirante du Salon officiel, organisée dans la plus totale improvisation avant de s’institutionnaliser quelque peu l’année suivante), en 1882, qu’Allais tombe sur une toile de Paul Bilhaud (1854-1933) intitulée Combats de nègres dans une cave, pendant la nuit. Elle est entièrement noire et constitue l’une des pièces les plus réussies de ce rassemblement artistique hallucinant et anarchique dans lequel on trouve toutes sortes d’œuvres satiriques (on raille les vedettes de l’actualité, on détourne les faits divers, on se moque du scandale de Panama) et humoristiques (les tableaux célèbres des artistes "sérieux" de l’époque sont méthodiquement détournés), de toutes les formes (une toile de 1,80 mètres de haut et 10 centimètres de large signée Georges Moynet et représentant un verre de terre amoureux d’une étoile) et dans tous les styles. Pour Allais, la découverte de la monochromie est une quasi révélation ("ma destinée m’apparut brusquement en lettres de flamme", raconte-t-il avec humour dans sa préface) : il reprend le procédé à son compte et réalise en 1883 sa première oeuvre "d’artiste monochroïdal" : Première communion de jeunes filles chlorotiques par un temps de neige, constituée d’une simple feuille de bristol entièrement blanche. Il récidivera par la suite avec des monochromes rouge, bleu, vert, gris ou jaune dont, pour vous laisser le plaisir de la découverte et de l’hilarité, on ne révélera pas les titres désopilants. La même année, il rend également publique sa Marche funèbre composée pour les funérailles d’un grand homme sourd, un morceau à interpréter lento rigolando (sic) sans jouer aucune note puisque, comme chacun sait, "les grandes douleurs sont muettes".

    C’est une grosse décennie après seulement qu’Allais décidera de réunir ses peintures monochromes en album : l’objet paraît en 1897 chez l’éditeur Ollendorf sous le titre Album primo-avrilesque, dans un format "à l’italienne" (24 x 16 centimètres), avec sept aplats monochromes légendés de 14,5 x 7 centimètres chacun, le tout s’achevant sur la partition (vierge) de la Marche funèbre. Le tirage en est très limité, ce qui fait des exemplaires originaux des raretés bibliophiliques aujourd’hui introuvables et hors de prix (André Breton en avait un dans sa bibliothèque). Allais ne sera pas le seul à exploiter l’invention de Paul Bilhaud : le procédé est repris en 1910 par Emile Cohl, lequel intercale des scènes totalement monochromes dans un dessin animé intitulé Le Peintre néo-impressionniste (l’une est noire et représente des "nègres fabriquant du cirage sous un tunnel"). Et, bien sûr, il fera la fortune (notamment) d’un certain Yves Klein quelques décennies plus tard, même si, comme le souligne Denys Riout dans son livre La Peinture monochrome (cité par Partouche), "les admirateurs de Klein et de Ryman préfèrent jeter un voile pudique sur les monochromes comiques de la fin du XIXe siècle", ceux d’Alphonse Allais en tête. Yves Klein connaissait-il l’Album primo-avrilesque ? Il semble que oui, ainsi qu’on le découvre dans l’essai de Marc Partouche : Ben ayant un jour fait remarquer à Klein la profonde ressemblance entre son album Yves Peintures et celui d’Allais (même format, même procédé de fabrication), Klein aurait rétorqué que la différence entre eux était qu’Allais "n’avait pas assumé". Parodie de la parodie, fumisterie sur fumisterie, génie dépassant le génie ? La question relève de l’histoire de l’art et de l’appréciation personnelle ; en attendant, la réédition de cet Album (et, dans le même mouvement, l’essai de Marc Partouche, qu’on lira comme une sorte de mode d’emploi encyclopédique et érudit dudit album), très rigoureusement réalisée (les monochromes sont reproduits par des papiers collés de différents grains et épaisseurs plutôt que par de simples aplats imprimés), s’avère rigoureusement indispensable à tout amateur de curiosités bibliophiliques et d’humour absurde.

    Bernard Quiriny

  • Il y a deux catégories d'artistes conceptuels, les abrutis et les escrocs. Je suis tenté de penser que Klein fait partie de la deuxième.

  • Grande, très grande est la tentation ^^

    En attendant, quitte à une fois de plus scinder le bazar en deux, moi j'dis y a Fumiste et fumiste...

    La belle journée.

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