Qu'il y ait des vaches charolaises qui acceptent qu'on les trimballe au Salon de l'Agriculture, c'est encore quelque chose que je peux comprendre ; ou même des putes virtuelles au Salon de la Pute virtuelle. Mais que peut faire un écrivain dans un Salon du Livre ??? Qu'est-ce que c'est encore que ce gadget boche ?
C'est pour moi une énigme qui ressurgit chaque année quand je vois les affiches publicitaires pour ce salon-là dans le métro. Sans doute parce que je vois la littérature comme un truc très très individuel et qui demande de la concentration, à mille lieues du foot ou du cinoche.
J'imagine que ce salon du Livre est surtout fréquenté par des lectrices qui espèrent coucher avec leur(s) écrivain(s) préféré(s) ? J'essaie de trouver une explication humaine. Quand j'étais gosse, mon paternel m'a emmené à un salon de la bande-dessinée ; c'était un peu dégueulasse (il y avait pas mal d'adultes), mais c'est compréhensible qu'un gamin veuille qu'on lui fasse un petit dessin, rien que pour lui.
Il n'y aurait pour moi qu'une seule bonne raison de me rendre au "Salon du Livre", c'est de pouvoir y casser la gueule de Yann Moix, ou celle de Karl Zéro, qui sont les deux Français connus que je déteste le plus. C'est-à-dire que si on me lançait le défi suivant : "Tu es chrétien et dois donc pardonner aux deux personnes que tu détestes le plus, qui sont elles ?", je citerais Karl Zéro et Yann Moix, deux véritables suppôts de Satan.
Il arrive que la laideur physique soit compensée par la beauté morale, et vice-versa, mais là c'est un comble ! Ou plutôt deux. Mais le risque du corps-à-corps et de l'échange copieux de bourre-pifs est de se réconcilier immédiatement après, de faire tomber la tension (c'est même ce qui fait que les gonzesses préfèrent les poisons lents aux bourre-pif, dans leur grande majorité). Et dans mon combat contre des salauds comme Moix ou Zéro, pas question de fléchir, je serai inflexible.
Commentaires
Vous savez Lapinos, le salon du livre n'est qu'une entreprise commerciale. Certains rares auteurs aiment bien passer un peu de temps avec leurs lecteurs, mais la plupart font simplement de la promo à contre-coeur. Mais, pour un écrivain, il faut bien vivre et faire le tour de France des salons du livre permet qu'une frange les lecteurs (au moins les profs de français) vous reconnaissent... Il suffit de voir la plupart d'entre eux pour constater qu'ils ne sont pas là pour le plaisir.
Mais, de nos jours, "ça fait partie du job".
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- Les éditeurs ont très tôt été des maquereaux. Déjà Diderot s'est fait filouter par les siens ; l'entreprise qu'il voulait scientifique, ils l'ont transformée en entreprise lucrative.
- Le patron du journal "Le Crapouillot", Jean Galtier-Boissière, signale qu'à la "Libération" des tas d'écrivains ont eu des ennuis pour "intelligence avec l'ennemi", tandis que les maquereaux éditeurs, beaucoup plus rusés, et là Galtier-Boissière cite le cas de G. Gallimard, ont joué simultanément la carte de la résistance et celle de la collaboration.
- Pas mal d'emmerdements de Louis-Ferdinand Céline lui viennent de ses éditeurs, qui continuent d'ailleurs de s'enrichir sur son dos tout en laissant leur "écrivain-vedette" se faire traîner quasiment en permanence dans la boue.
- "Il faut bien vivre" : une pute à ce compte peut tenir le même raisonnement, et je vous trouve bien laxiste pour un musulman. D'autant que, encore une fois, les putes sont rarement fielleuses comme sont les écrivains.
Tenez, prenez François Weyergans, le dernier entré à l'Académie française : il doit tout ou presque à son père, médiocre propagandiste d'une morale chrétienne bourgeoise dévoyée ; eh bien il n'a rien trouvé de mieux, comme thème, que de tourner en ridicule ce paternel certes bénin, mais à qui il doit tout.
Et Houellebecq avec sa mère ? Après l'avoir insultée un peu partout, ce frustré s'étonne qu'elle se défende ? Et vu que la littérature ne dépasse plus guère le stade de ces règlements de comptes familiaux qui n'intéressent guère que d'autres frustrés, on pourrait aussi bien se passer d'éditeurs à ce stade pédérastique, terme de toutes les religions morales.