Le péché que le raisonnement politique ou social exonère, c'est le péché d'envie ou de jalousie, c'est-à-dire le péché de Satan. On le voit à travers l'exemple de la circonstance atténuante du crime dit "passionnel" en droit laïc, non seulement absurde mais scandaleuse sur le plan chrétien. A travers le droit ubuesque dit de la "propriété intellectuelle" également.
L'envie de Marthe, soeur de Lazare, lui vaut une remontrance de la part de Jésus. Marthe incarne une conception archaïque de la religion ; elle préfigure aussi ce monstre spirituel qu'est le judéo-christianisme.
C'est parce qu'il est "antisocial" que le communisme de Marx est saint ; et la notion de "doctrine sociale" inventée par les chrétiens libéraux est, elle, en revanche, diabolique, au-delà même de l'entourloupe patronnale qu'elle représente.
Commentaires
Note intéressante, comme souvent. Merci.
Il semble que Marx a ressuscité, involontairement d'abord, une théologie "millénariste" renaissante à la fin du moyen âge, mise sous le boisseau au XVIIe siècle, âge de la musique et de l'algèbre, indissociables. Du moins ceux qui refusent absolument qu'on puisse "christianiser" Marx ne peuvent nier que son matérialisme est en partie un matérialisme chrétien (aristotélicien également).
Le plus surprenant, et que François Bacon a finement observé, c'est que cet antagonisme théologique existe dès l'Antiquité grecque, si ce n'est égyptienne, et que les combats et rivalités entre les dieux du Panthéon grec, par exemple, illustrent un affrontement similaire.
Par conséquent la religion laïque actuelle (profondément "animiste") emprunte beaucoup de ses principes/slogans au christianisme de la Renaissance, d'une façon hélas beaucoup moins intelligente que Marx en général, tout en étant à peu près fermée à la réalité historique de cette période. François Bacon est un exemple frappant, que la science laïque tente de s'approprier, alors que la science laïque est la négation de presque toutes les idées scientifiques de Bacon. Reléguer la technologie au rang inférieur qui est le sien étant bien sûr le dernier des réflexes de la science capitaliste, dont les idoles, Darwin ou Einstein, sont de grossiers sophistes destinés à parer la technologie d'une intelligence dont elle est entièrement dépourvue.
Le fait que Bacon a imaginé il y a quatre siècles (dans la "Nouvelle Atlantide") presque tous les gadgets technologiques actuels, n'est pas la preuve que Bacon voue un culte à l'inventivité technologique, mais au contraire qu'il n'y a aucun génie particulier à prolonger l'âme humaine dans des gadgets tels que le téléphone, la télévision, etc., et à transformer ainsi l'homme en insecte. Orphée n'est d'ailleurs qu'un insecte qui continue de s'agiter après qu'on l'a coupé de sa moitié.