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Pour un art communiste

"L'Art sans l'argent est une utopie" : suis pas étonné d'entendre ce truc dans la bouche d'un cinéaste franco-roumain-barbichu-subventionné, défendant la loi Hadopi pour le compte des cartels de l'industrie du divertissement.

En dehors des régimes totalitaires, le cinoche n'aurait même pas lieu d'être. Modèle d'art génital, il recoupe à merveille la dynamique truquée, la fausse dialectique nationale-socialiste indexée sur le temps. Même un cinéaste d'une intelligence inhabituelle pour un cinéaste -Chaplin-, ne dénonce Hitler qu'après sa chute, servant ainsi les intérêts de la tactique yankie du "sépulcre blanchi à la chaux" plus efficacement que le gouvernement US n'aurait pu le faire avec ses propres films.

Derrière les "éléments atomiques" censés fonder le néo-paganisme dans le matérialisme, se dissimule (bien mal) une statistique en branle - c'est à dire un archaïsme total. Il n'y a pas de culte plus animiste que celui rendu à Dionysos, qui suit nécessairement celui d'Apollon. Le païen d'opérette Frédéric Nitche n'est pas capable d'envisager l'art autrement que sous l'angle de son asservissement à la politique (Apollon) ou à la morale (Dionysos). Et cette raclure de Nitche prétend avoir lu Shakespeare, qui ne cesse de dire que la politique vient de l'orgie et de l'inceste, et qu'elle y retourne comme suppôt va en Enfer !

Quant à la musique, l'amplitude de sa marée a toujours été, au cours de l'histoire moderne, signe de l'asservissement du plus grand nombre à la matrice de l'Etat, aux "valeurs actuelles". La transe du pianiste peut être prise pour le symbole de l'aliénation des foules. Le musicien est celui qui consent à se laisser dominer par son âme et, partant, à la symétrie. "La France contre les robots", certes, mais avant d'être contre les robots, la France est contre les violons ; au-delà ce n'est plus qu'une Allemagne ordinaire, dont on peut s'amuser à quarrer l'identité pour tuer le temps, non pas "après l'histoire", mais une fois l'histoire évacuée par le fonctionnaire nazi.

Bien avant l'idolâtrie de Staline par Aragon, Eluard ou Sartre, le régime oppressif de Louis XIV, sous le signe satanique d'Apollon, ne connaît pas par hasard le débord musical et le retour en grâce d'une théologie sado-masochiste arriérée ; sans oublier le basculement dans le néant de Blaise Pascal, le triomphe du grammairien stupide, l'intérêt de la grenouille de bénitier Gassendi pour l'épicurisme...

Pédérastique le cinéma, pédérastique sa dévotion pour l'Etat. Ce qu'il est utopique de croire, c'est que le cinéma n'est pas essentiellement pornographique et publicitaire.

Shakespeare, Dürer, Michel-Ange, Ingres : les plus grands artistes agissent pour l'art contre l'argent.

- Mais ils sont payés, ils palpent les artistes ! dira le premier beauf binaire mandaté par le capital pour parler en son nom sur "France Télévision"... il est payé en espèces sonnantes et trébuchantes, pour mieux affirmer l'accointance de l'artiste avec Judas et qu'il est une pute comme tout le monde. Bien sûr qu'ils sont payés, bien sûr que l'artiste a l'intelligence de ruser, de composer avec les puissances qui depuis toujours - depuis Ulysse - complotent pour l'assassiner. La ruse en cas de nécessité, qui fait de la mort une loi, sans quoi l'artiste ne serait pas moins imbécile que ceux qui tentent de le manoeuvrer. Crève le poète Achille, avide de gloire, de s'être mis au service d'Agamemnon et s'être ainsi comporté en vulgaire Troyen.


Commentaires

  • "Chaplin ne dénonce Hitler qu'après sa chute" ?
    C'est drôle, je croyais que Le Dictateur datait de 1940...

  • Qu'est ce qu'on ne dirait pas comme bêtises par esprit de système ... Lapinos s'est fait piquer ses billes par un cinéphile dans sa jeunesse

  • Exact, première diffusion du "Grand Dictateur" aux Etats-Unis après la déclaration de guerre française : 1940. Peu de temps après au Royaume-Uni ; mais :
    1. il est déjà trop tard pour mobiliser l'opinion publique contre l'Allemagne nazie ;
    2. l'opinion publique anglo-saxonne, elle, est déjà à cette date entièrement convaincue de l'utilité de faire la guerre à Hitler.
    3. le cinéma alors n'a pas l'impact de la télévision aujourd'hui qui a mobilisé les foules yankies et françaises en quelques semaines seulement contre l'Irak hier, l'Iran demain si s'ouvre une "fenêtre de tir".
    Ni en France, ni en Allemagne, ni en Italie le film n'est donné avant la fin de la guerre. Et pas avant 1975 en Espagne !!


    Rien à voir par conséquent avec le pacifisme de Jaurès, de Raspoutine ou de Louis-Ferdinand Céline, dont les cris d'alarmes datent d'AVANT les guerres qu'ils ont vu arriver avec effroi, et qui pour deux d'entre eux l'ont payé de leur vie, le troisième de la haine cuite et recuite des banquiers et des industriels que Céline pointe du doigt parmi les principaux responsables comme Marx (Plus de soixante ans plus tard ces industriels qui contrôlent les médiats continuent de payer des factotums, Patrick Besson et Houellebecq les derniers en date, pour agonir Céline d'insultes post-mortem à trente deniers de l'heure.)

    Idem pour "Les Temps modernes", Chaplin dénonce la mécanique totalitaire de l'industrie (aujourd'hui déportée en Chine ou en Inde) avec un siècle de retard sur Engels et Marx, et d'une manière somme toute moins apocalyptique que Céline dans "Mort à Crédit". Lorsqu'on lit ce bouquin plus encore que lorsqu'on mate le film de Chaplin, on devine mieux comment ces grands systèmes bâtis sur la foi, la raison et la sueur et le sang des pauvres, entraîneront tous leurs ingénieurs, publicistes et avocats, en Enfer, que le purgatoire il ne vaut mieux pas trop y compter, il est "urbis et orbis".

    Je ne veux pas tant dire que Chaplin est au service de la propagande capitaliste comme le cinéma aujourd'hui, mais que son mode d'expression est particulièrement facile à détourner par les pouvoirs publics, et qu'en définitive Chaplin se retrouve enrôlé comme un vulgaire Spielberg au service de la propagande yankie, ce qu'il ne souhaitait pas forcément.
    Tout le secret de la censure totalitaire est là, déjà décrit par Orwell de façon métaphorique, dans la substitution de la cinématique au livre.

  • I love you Lapinos, I love your style of the booksystem but it dooes exist a problem about the vocabulary in your texts : much sentences are the big block and it's veritably strong.

    Damage.

    Eve I love you forever and at ever ...

  • Tiens revoilà ton double!
    eh en effet ça doit être dur, fort, strong et c'est dommageable, mais c'est quoi le big block? et le booksystem?

  • Je crois qu'il veut dire que certaines de mes phrases sont trop longues. Et il a raison.

  • Debled devrait écrire dans sa langue parce que, en anglais, il/elle est nul/le.

    Je navigue peu ces temps-ci, mais c'est toujours intéressant de vous lire quand l'occasion se présente. Ciao.

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