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Fin de l'Histoire ?

C'est parce qu'il n'y a pas de morale ou d'éthique dans le christianisme que les chrétiens sont aussi attachés à l'histoire.

Comment le chrétien comprend-il la civilisation ? Il la comprend comme l'ennemie de l'histoire, les pharisiens traquant le peuple hébreu dans le désert, puis les juifs et les Romains crucifiant Jésus sur la croix ; plus tard, Rome substituant sournoisement à l'Esprit la grâce et la providence, qui font étinceler les épées des soldats dans les batailles, leur donnent confiance, facilitent leur sacrifice sanglant... ce n'est qu'une fois réunis à la terre que ces braves, s'aperçoivent que leurs mères les ont fait cocus, comme Achille. Achille n'est pas brave, il est lâche, car la gloire est une forme d'imbécillité.

La civilisation, comme une mer rouge, emporte des millions d'hommes. Et quand les chrétiens ou les juifs charnels prétendent "faire la civilisation", la terre dégorge parce qu'elle ne peut pas tout boire d'un seul coup.

Dieu soustrait le peuple des Hébreux par Moïse au monde. Jésus-Christ parfait la mission en soustrayant l'individu à l'Eglise. N'ai-je pas raison ? Le goût de l'histoire ne vient-il pas toujours du dégoût de la morale et de l'éthique, de l'idée fixe du devoir ?

(J'ai lu ton article sur A.J. Toynbee, Fodio ; quelles que soient ses intentions, bonnes ou mauvaises, il n'est pas aussi fort et pur que Shakespeare, qui ne trempe jamais, ne serait-ce qu'un doigt, dans le complot macabre de la civilisation : pour lui, pour nous, pour dieu.) 

Commentaires

  • C'est vrai que le goût de l'histoire vient à l'homme sur le tard, mais trop souvent chez le bourgeois ça se limite à la généalogie familiale. Cela dit mon vieux l'a contracté après un accident au service militaire qui l'a cloué sur un lit pendant des mois et surtout après avoir entendu le sinistre sifflement des Stukas pendant sa petite enfance (il est né en 37). Comme disait Céline la mort est la seule vraie inspiratrice.

    En effet ce Toynbee produit une somme dont il est difficile de savoir, comme tu le notes, où il veut en venir, ça ressemble plutôt à un travail de maniaque.

  • - Le goût de la généalogie traduit à tous les coups le caractère efféminé. De commencer par une longue généalogie ses "Mémoires" indique le tempérament pédérastique de Chateaubriand. D'ailleurs son christianisme est pédérastique, c'est-à-dire que cela pourrait être n'importe quelle religion : ce qui compte dans le christianisme selon Chateaubriand, c'est qu'il justifie et conforte François-René ; c'est sa seule fonction.

    Le refus de la pensée généalogique ou génétique, dont l'Allemagne est imprégnée comme une vieille pinède, revient au refus, pour un homme, de se penser comme un produit ou un objet, et d'accepter, suivant le mode de pensée existentialiste, de subir le destin.

    Toynbee cherche à faire la même chose que Marx, à se débarrasser de l'illusion de la civilisation pour comprendre le sens de l'histoire. C'est le minimum pour un historien. Le problème des temps modernes, c'est de se débarrasser du sens de l'histoire introduit par le judaïsme, puis accompli par le christianisme ; bien sûr parce que la notion du sens de l'histoire dévalue complètement la civilisation et l'ordre social. Ce que Toynbee n'a pas compris, qu'il a compris moins bien que Marx, c'est que c'est l'Eglise romaine qui s'est chargée d'étouffer le sens de l'histoire la première dans l'Occident moderne. De même que Nitche, à l'opposé de Toynbee, n'a pas vraiment pigé que dès lors que tu introduis le sens de l'histoire et de la vérité dans la civilisation, la mer rouge se refermera inexorablement sur elle ; on peut toujours rêver de la civilisation à travers la modernité ou le passage de l'ère des poissons à celle du verseau, mais même les rêves les plus puissants ont une fin.

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