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Ethique & Civilisation

Le principe de base de l'éthique est de faire de ses qualités des vertus, et des défauts d'autrui des péchés. Ainsi les hommes reprochent habituellement aux femmes leur ruse et leur séduction, et les femmes accusent les hommes d'être brutaux et balourds.

L'homme trouve ainsi dans son âme toutes les ressources pour se justifier et donner un sens à son existence.

La civilisation ou la culture ne fait que répéter le même principe à l'échelon politique ou religieux. Il y a deux sortes de moralistes : ceux qui sont payés pour édicter la règle commune ou l'adapter à la nouvelle donne économique, et les moralistes plus indépendants, qui se chargent de ramener pour eux-mêmes l'éthique à un niveau plus raisonnable, quand les tartuffes officiels font de l'absurdité ou du nihilisme une raison de vivre. Ainsi de l'éthique actuelle, où le devoir assigné à l'homme est d'être un chancre ou un cinéphile : bien qu'isolés, cette morale a ses détracteurs.

L'historien ne peut donc s'accommoder de l'idée de civilisation ou de culture, afin de discerner si l'histoire a un sens ou pas ; faute de quoi il ne fera qu'un album de clichés photographiques, adapté au contexte. En Allemagne, le catéchisme prête majoritairement à la révolution française de 1789 un sens chrétien idéaliste. Nitche, qui lui prête le sens d'une contre-culture catastrophique, a peu de disciples en Allemagne, en raison du fachisme et des lois éthiques contre lui. En France, le catéchisme prête majoritairement à cette même révolution française le sens d'une émancipation de la religion.

En tant qu'elle inclut le progrès éthique et celui de la civilisation, l'histoire selon Hegel ne vaut rien. Hegel conduit au paradoxe typiquement anthropologique d'indiquer le mouvement ou la direction, en même temps qu'il indique la fin de l'histoire, ouvrant ainsi une voie royale au mercantilisme et à la justification du totalitarisme comme un progrès. Le sens de l'histoire selon Hegel, qui n'est qu'une cinématographie de l'histoire, est le sens que les élites rêveraient qu'il ait. La culture de masse, qui fait se tordre la bouche à quelques intellectuels raffinés, est un produit de l'élitisme.

Le point de vue de l'historien dépasse celui de la politique ou de l'éthique. Il s'éloigne moins de la métaphysique. Et si l'historien ne se soucie pas du point de vue éthique, qui a atteint en Occident le niveau du relativisme ou du culte identitaire, que branlent tous ces comités d'éthiques scientifiques et leurs pseudo-experts ?



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