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Molière et l'antéchrist

Molière a brossé un portrait prémonitoire de l'antéchrist : Don Juan. Tout Nitche est dans le personnage de Don Juan. Nitche aurait rêvé de mener la vie de Don Juan ; ne le pouvant pas, à cause des bâtons que sa mère et sa soeur lui mettaient dans les jambes, il a couché les pensées de Don Juan sur le papier.

Une nonne ne renoncera au voile et à s'enfermer dans le château de l'âme pour faire plaisir à son papa pour rien au monde... sauf l'amour de Don Juan. Ah, si Don Juan pariait sur dieu, plutôt que de faire son La Rochefoucauld ! Mais Don Juan sait que les paris ne sont ouverts qu'à la table de Satan ; c'est lui qui distribue les atouts.

Molière a brossé aussi un portrait prémonitoire du démocrate-chrétien : Sganarelle. Bientôt la démocratie-chrétienne réclamera des gages à Satan, si elle n'a pas déjà commencé.

Commentaires

  • Cher Monsieur Jaçu, pourquoi écrivez-vous toujours "Nitche" et jamais "La Rochefouco" ?

  • C'est mon bon plaisir de triturer l'orthographe, surtout celle des noms propres, dont l'hygiène est la plus douteuse.

  • Non. L'antéchrist, c'est Sganarelle. Don Juan rejette Rome, son fatras ésotérique et sa doctrine sociale. C'est respectable. La critique l'a caricaturé en ergoteur impie, ce qui est faux et, à tout prendre, je préfère tous les impies et tous les soudards à un catholique romain. Don Juan est plus proche de Saint-Evremond que des philosophes. Il ne théorise pas comme un crétin. Sa conduite est saine, il n'emmerde personne avec des idées générales : il n'est pas un prédicateur du progrès. Avec un peu de temps, il aurait compris. C'est sûr. D'ailleurs personne ne sait qui est vraiment le Commandeur (celui de Molière). Théophanie ? Logophore ? Deus ex machina ? Machina ex Deo ? Molière le savait mais ne pouvait pas le dire.

  • Tu répètes ici Nitche. Il voit dans les aristocrates français impies des XVIe et XVIIe siècle des exemples valables de "surhommes", même si certains de ses exemples sont contestables, en particulier celui de Montaigne, espèce de Don Quichotte de lui-même.

    Mais Molière n'est pas de ceux-là. Son théâtre condamne tous les types de déterminations sociales, des plus viles à celles qui se présentent apparemment comme les plus altières et détachées des contingences sociales. La chance de Molière et la nôtre fut que Louis XIV haïssait viscéralement ces grands pairs du royaume : c'est d'ailleurs Louis XIV, bien plus que Molière dont ce n'est pas le dessein, qui a réduit l'aristocratie française à tout jamais à une bande de dégénérés. Sans Louis XIV, preneur de tout ce qui pouvait faire mordre la poussière à ces aristocrates, Molière aurait probablement été exécuté comme Raspoutine fut.

    Quant à la statue du commandeur, elle ressemble beaucoup au spectre d'Hamlet, bien que les éléments soient beaucoup moins nombreux chez Molière que chez Shakespeare, indiquant une "théophanie".
    La mort de Nitche, antéchrist assumé, rappelle la fin de Don Juan. Ce qui est remarquable, ce n'est pas la folie de Nitche mais son équilibre mental. Rien à voir avec l'artiste moderne, qui se découpe en morceaux et les jette à la foule pour qu'elle s'en repaisse, pour le compte de quelque Shylock plus malin. Et, d'un seul coup, Nitche perd pied. Même sa maladie est étrange, puisqu'il passe brusquement d'une grande vitalité à un état maladif.

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