...et Finkielkraut contre Soral.
C'est une belle affiche pour un pugilat télévisé, n'est-ce pas ? Qu'on ne dise pas que les responsables de programmation n'aiment pas ça, les débats animés. Or rien que le communiqué de presse de Nabe pour la parution de son bouquin a battu des records d'audience.
Bien sûr ça poserait quelques problèmes protocolaires, A. Finkielkraut refuserait sans doute de se ranger du même côté de Nabe, à cause de l'odeur. Mais bon, on trouverait bien une solution protocolaire. Finkielkraut porterait une tenue de décontamination, ou Nabe ferait comme les papes sa contrition.
C'est un peu vache de coller Finkielkraut dans le camp des "justes" : il est tellement nul ; Finkielkraut aime la rhétorique comme un perroquet éprouve le besoin de parler, ça ne veut pas dire qu'il y arrive.
Mettons plutôt BHL ; mais BHL est trop malin pour se compromettre dans un pugilat avec le bas-clergé.
Les politiciens ont de quoi être jaloux : leurs joutes verbales et leurs compétitions électorales n'intéressent plus que les journalistes, payés pour s'y intéresser. Le vaudeville avec des actrices ou des chanteuses est leur dernier atout pour faire de l'audimat.
Mais ce débat n'aura pas lieu. Pas à la télé, qui est un sanctuaire. Il y a dans la nef des recoins obscurs où tel ou tel paria peut se faufiler grâce à un chanoine complaisant (F. Taddéi), et lapper ainsi quelques gouttes de la lumière glorieuse des saints...
Mais pas question de débattre de l'existence de dieu au beau milieu de la nef, en plein sur le maître-autel. Le diable doit symboliquement rester à l'extérieur. Je dis "symboliquement", car il n'est aucune institution qui peut résister à Satan.
Plus encore que par Soral & Dieudonné, c'est par les faux espoirs qu'elle entretient qu'une élite se fait désarçonner, c'est-à-dire par une puissance implacable et incontrôlable.