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Chacun cherche son genre

Rien d'étonnant à ce que les partisans de la théorie du genre ne parviennent pas à accorder leurs violons entre eux pour donner une définition de la théorie du genre. J'ai mentionné récemment les efforts dans ce sens du professeur de morale ubuesque Axel Kahn. Ici je pèse mes mots : les régimes totalitaires s'appuient sur une rhétorique scientifique qui n'a de scientifique que l'étiquette apposée dessus.

Il faut viser précisément ce qu'il y a derrière la théorie du genre, à savoir l'anthropologie chrétienne, subversion majeure du message évangélique, puisqu'elle est dépeinte par les apôtres comme l'antéchrist.

La détermination moderne est en effet indissociable du discours anthropologique chrétien. Le plus grave péché contre l'Esprit de Dieu et la parole divine est commis par le clergé chrétien lui-même. D'abord le clergé catholique romain, puis le clergé protestant dès lors que la réforme de Luther a pris un tour institutionnel et perdu son sens spirituel, ce qui fut très rapide.

On peut caractériser l'anthropologue chrétien comme le père fondateur de l'athéisme moderne, qui résulte surtout d'une confiance débordante dans l'homme, inédite dans l'histoire de l'humanité, et que l'on retrouve aussi bien derrière la théorie du genre que derrière l'exhortation de Simone de Beauvoir à "devenir une femme".

Le mécanisme du discours totalitaire clérical n'est que partiellement élucidé par la critique réactionnaire de Nitche : le discours totalitaire "emprunte" au message évangélique l'idée que l'homme a la faculté d'échapper au conditionnement naturel : le christianisme propose un universalisme anti-anthropologique et contre-nature, puisqu'il traduit la mort naturelle comme l'effet de la bêtise humaine.

Une femme peut bien, selon le propos chrétien, échapper à son "destin de femme" : non seulement elle le peut, mais la vérité surnaturelle l'exige. Tout cela n'est du point de vue réactionnaire antichrétien de Nitche que fantasmagorie.

Ce que Simone de Beauvoir ignore, dont il frappant d'observer qu'elle raisonne exactement comme une nonne catholique romaine, c'est en quoi consiste "échapper à son destin de femme", c'est-à-dire "devenir l'épouse du Christ", suivant la formule apocalyptique consacrée. Chez l'athée ou l'anthropologue, la vocation sociale vient se substituer à la vocation spirituelle.

C'EST UNE TELLE PRESENTATION SOCIALE IDEALISTE DU MESSAGE EVANGELIQUE QUI FONDE LE DISCOURS TOTALITAIRE.

Le marxisme fournit une illustration récente du processus totalitaire, qui sans l'intérêt que les élites occidentales judéo-chrétiennes trouvent dans ce moyen de diviser ne serait rien. La critique radicale du droit et de l'argent fait de Marx l'un des penseurs récents les moins éloignés de la logique chrétienne ou juive ; or Marx n'est pas moderne, c'est le marxisme-léninisme et le stalinisme qui le sont. Là encore, le totalitarisme (ainsi que Lénine l'a avoué, sachant l'absence de toute "transition socialiste" dans le marxisme), vient de l'assignation d'un but social au marxisme qui est, si ce n'est spirituel, du moins critique et scientifique, mais certainement pas social, Marx sachant parfaitement que le socialisme est la négation de la critique. L'art le plus social est en effet celui qui supporte le moins la critique.

On peut dire de la théorie bestiale du genre qu'elle est une tentative de trouver une signification dans l'espèce humaine de l'évolutionnisme biologique, dont le bénéfice semble avoir été jusqu'ici parfaitement nul. C'est une caractéristique du discours totalitaire de ne jamais énoncer de philosophie naturelle cohérente, c'est-à-dire justifier le système des lois par une science rationnelle. La raison en est, là encore, chrétienne, car il est impossible au christianisme de prétendre s'appuyer sur une philosophie ou un droit naturels. Le clergé chrétien ne peut ainsi, par ruse, que noyer le poisson et contribuer ainsi à l'aliénation croissante du monde.

- La doctrine réactionnaire de Nitche fournit une explication du monde moderne comme un monde en proie à la démence chrétienne, partiellement véridique, mais échoue à expliquer pourquoi cette démence s'avère impossible à soigner.

- Les évangiles et les apôtres chrétiens, anarchistes ou antisociaux, dans la mesure où ils ne sont pas déterminés par la mort et le péché, mais par la fin du monde, fournissent une explication du monde moderne comme étant en proie à la démence chrétienne, tout en expliquant pourquoi cette folie est invincible moralement et socialement, et pourquoi Satan tombera dans le piège qu'il a tendu à la vérité, qui consiste à faire du clergé judéo-chrétien le principal actionnaire du mensonge public.

Commentaires

  • La réforme de Luther était dépourvu de tout sens spirituel, et ses élucubrations ne seraient restées qu'une fantaisie individuelle (comme il y en eut beaucoup d'autres) sans conséquence si elles n'avaient pas servi d'outil politique à certains princes allemands.

    Quant au bolchévisme et à la dictature du prolétariat, ce n'est rien d'autre que le pouvoir de la quatrième et dernière caste, celle des Shudras (les intouchables, serf, serviteurs, petit peuple), qui de ce fait est pire encore que la dictature des bourgeois (le libéralisme économique, dictature de la troisième caste), qui est pourtant est déjà allé très loin dans son œuvre satanique.

  • Martin Luther a au moins conscience d'une chose décisive, c'est que la spiritualité est essentiellement opposée au paganisme. Or les éléments du culte païen dans la religion catholique romaine sont très nombreux. Ils sont plus nombreux encore que Martin Luther ne le dit : l'invention du purgatoire, élément central de la culture capitaliste bourgeoise occidentale, est loin d'être le seul élément subversif, "emprunté" aux cultes démoniaques anciens.
    - Mais Luther reste marqué par un tas de préjugés romains. Il est resté beaucoup plus catholique romain qu'on ne le dit ou qu'on le croit. Il est certainement beaucoup plus catholique romain que la plupart des catholiques romains d'aujourd'hui.
    - Peut-être est-ce d'avoir été trop "latin" qui a empêché Luther de tomber dans le piège des princes allemands ? Après tout, l'Eglise romaine est d'abord le produit d'une récupération politique.
    - Y a-t-il pire que la dictature des bourgeois (vitupérés par Luther) ? Croyez-vous que l'on puisse faire pire que les gigantesques charniers des guerres civiles européennes sur fond de conquête coloniale ? Je ne sais pas : le peuple est sans doute plus brutal et plus sauvage, mais on ne peut enlever au génocide moderne l'élément technocratique décisif, et celui-ci est bel et bien typiquement bourgeois. La barbarie de l'ingénieur, dissimulée derrière la prétention scientifique, je dirais que le soudard ou l'homme du peuple n'est pas assez rusé ou veule pour ça.

  • Si le christianisme a beaucoup emprunté au paganisme, ce serait dommage à mon avis de résumer cet « emprunt » aux cultes et aux mythes, qui n'en sont que l'aspect le plus extérieur. Si ce phénomène extérieur a bien eu lieu, il est fort probable également qu'on puisse lui trouver une correspondance dans l'ordre spirituel, et qu'il y a probablement eu passation entre les initiés païens, notamment les druides, et les premiers tenants de la tradition chrétienne. Mais ce type de passation échappe totalement, bien entendu, aux méthodes d'investigation des historiens modernes, qui ne sont de toutes façons pas qualifiés pour comprendre ces phénomènes.

    Au cours de l'effondrement de L'Empire roman, un vide religieux s'est installé, car la religion romaine en était arrivé à un tel degré de dégénérescence que son clergé ne pouvait plus assurer l'autorité spirituelle. Le christianisme s'est imposé, même si les historiens, encore une fois, n'y voient que des raisons politiques, la véritable raison est sans doute à rechercher dans le domaine des principes, dont les faits historiques ne sont que la résultante.

    Malheureusement, pour étendre une doctrine éminemment spirituelle telle qu'énoncée dans les Évangiles, c'est à dire l'enseigner à une foule de gens dont l'immense majorité n'est pas en mesure de comprendre pleinement, il a fallu user d'une astuce. Le clergé catholique a donc déclaré une fois pour toutes que le mystère du Christ était insondable : partant de là, celui qui ne peut le comprendre se doit au moins de le croire, car la croyance est suffisante à assurer son salut. Mais il ne faudrait pas pour autant déclarer que le mystère est insondable pour tout le monde, et il faut espérer qu'au sein de l'Église, y compris encore aujourd'hui, certaines personnes gardent la pleine conscience d'être les tenants de cette doctrine.

    Concernant la réforme protestante, malheureusement, même si au départ il semblait nécessaire de recentrer l'Église sur son véritable rôle (et d'ailleurs c'était là l'ambition de Luther, qui n'aurait sans doute jamais imaginé, même dans ses cauchemars les plus sordides, que ses thèses allaient servir à l'éclatement de l'Église), se séparer de l'Église pour former une nouvelle religion, c'était aussi séparer de l'Esprit même de la tradition.

  • - Je ne mets pas sur le même plan culte et mythes. Ces derniers, juifs, grecs, chrétiens, etc., se situe le plus souvent au niveau spirituel, et non des pratiques sociales quotidiennes.

    - Votre suggestion d'une convergence spirituelle entre le christianisme et le paganisme est à peu près la thèse de Carl Jung. Elle s'appuie chez lui sur la convergence des thèses des savants alchimistes catholiques du moyen-âge et des thèses des savants psychanalystes modernes. L'argument est fragile : la spiritualité chrétienne est essentiellement insoluble dans la culture. Elle se refuse à tout alliage. Les péchés chrétiens sont des péchés contre l'esprit, non contre la morale ou l'ordre publics.

    - L'idée d'une "astuce catholique", c'est-à-dire d'une propagande nécessaire afin de répandre la parole divine plus efficacement ne tient pas debout au regard de la spiritualité chrétienne. On ne peut exclure Satan et l'antéchrist de la vision de l'histoire chrétienne, c'est-à-dire une puissance antagoniste, et dont les évangiles prophétisent la domination sur le monde.
    Votre raisonnement serait valable s'il s'agissait de répandre une culture. La plupart des religions ont de la valeur auprès des hommes en proportion de l'efficacité de la méthode qu'elles proposent : le christianisme, lui, ne propose aucune méthode. Ce qui désarme surtout le chrétien dans les temps modernes, je veux parler du chrétien disposé au combat, c'est d'être tenu dans l'ignorance de l'Adversaire, c'est-à-dire très largement du sens de l'histoire chrétienne. C'est sans doute déjà ce qui désarme les douze au temps du Christ. Pierre lève l'épée contre un soldat romain pour défendre le Messie, croyant bien faire, et le Messie lui indique que ce combat trop humain n'a pas de sens chrétien.

    - Les thèses de Luther ont servi de prétexte, mais il ne s'est pas rendu coupable d'inventer une théorie politique chrétienne fallacieuse.

  • Bonjour,

    Concernant la transmission des principes du paganisme vers le christianisme, je pensais avant tout à une transmission d'ordre spirituel au sens strict, c'est à dire de l'ordre de l'intellectualité pure, touchant aux principes, qui sont non formels, au-delà, ou plutôt en-deça, de la Lettre. Il y aurait eu transformation au sens littéral, c'est à dire passage d'une forme à une autre, mais le fond, qui est nécessairement un et unique, et ne peut être contenu dans la Lettre, est resté intact.

    Ainsi, si on prend le mythe du Graal, on a un changement de forme entre le mythe présenté par les Celtes et le mythe présenté par les Chrétiens. Pourtant, derrière de nombreux changements de forme, le fond reste exactement identique. Cela ne peut donc aucunement être l'œuvre d'une simple transformation/déformation plus ou moins arbitraire par le bouche à oreille (comme le pensent les historiens), mais au contraire d'une transformation par le haut, par des personnes qui possédaient la connaissance intellectuelle de ces principes. Dans le cas contraire, sans cette connaissance principielle, le mythe perd tout son sens, un peu comme les contes recueillis par les frères Grimm perdent tout leur esprit quand ils sont transformés/déformés par Walt Disney. Le cas du mythe est le plus visible, mais on pourrait en dire autant pour tous les autres aspects de la tradition, du culte des saints à l'architecture des églises, en passant par la liturgie.

    De même, quand un homme ou un groupe d'hommes qui sont dépourvus de toute notion d'ordre traditionnel et spirituel s'évertuent à transformer une tradition (ou pire à en créer une comme tenta de le faire Robespierre avec son délire sur l'Être suprême), cela aboutit inévitablement sur une forme sans fond, et c'est ainsi que l'on peut voir, à mon avis, les églises protestantes, qui se résument finalement à une simple morale. Et de fil en aiguille, on aboutit sur une grossière morale telle que la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui n'est qu'un vague résidu de morale chrétienne dénuée de tout principe intellectuel, et donc vouée à dégénérer et disparaître. Alors que le péché chrétien est un péché contre la morale, et donc contre l'esprit, car dans toute tradition authentique (ce qui exclue le protestantisme), la morale dérive de l'esprit.

    Par ailleurs, le but de l'Église n'a jamais été d'aider les gens à comprendre, mais simplement de sauver leur âme, ce qui est déjà une mission de grande ampleur. La compréhension n'est possible que pour une toute petite minorité de personnes : pour la masse, la croyance est suffisante, puisque la croyance donne le salut. Pour la compréhension, les doctrines de l'Église peuvent être un point de départ, mais ne sauraient être suffisantes.

  • - Vous prenez avec le roman de la "Table ronde", comme Carl Jung avec les alchimistes du moyen-âge, un exemple tiré de la culture chrétienne. Traduisent-ils la spiritualité chrétienne, ou la trahissent-ils ? Je vous réponds : Nitche a parfaitement raison de dire (ce que pour sa part il déplore), que le christianisme ne peut fonder ni une culture, ni une morale. Le fait est que la culture est un principe élitiste - même la culture moderne démocratique, stalinienne ou étatsunienne l'est : d'une façon sournoise, planquée derrière le principe d'égalité, mais elle l'est.
    - Beaucoup de "productions culturelles" chrétiennes visent à rétablir cet élitisme, notamment médiévales. Si j'affirme et répète constamment sur ce blogue que les tragédies de Shakespeare ne sont pas des produits culturels, et que Shakespeare n'est pas un artiste au sens commun, c'est en raison de ses efforts pour détruire cette culture chrétienne médiévale. Shakespeare n'est pas le seul : on trouve chez d'autres poètes semblable effort ; mais aucun autre littérateur chrétien ne procède avec tant de force et de logique.
    - Nitche a également raison de dire que la médiocrité de la culture occidentale en général tient dans ce mauvais alliage. Une culture est satanique ou n'est pas. Nitche défaille seulement à donner une explication historique à ce mouvement qu'il assimile à une culture de mort. D'une certaine façon, vous commettez une erreur proche de la sienne en sous-estimant la morale des droits de l'homme - c'est pour l'heure, directement ou indirectement, la morale des nations et des élites les plus puissantes de la terre. Contrairement à ce que vous dites, la morale des droits de l'homme est très intellectuelle, puisqu'elle est entièrement rhétorique - ce qui est la meilleure façon de préserver l'arbitraire du droit international.

    - Pour le chrétien, la morale ne dérive pas de l'esprit, mais de la nature. La connaissance du bien et du mal, symbolisée par l'arbre de vie (le figuier) dans le mythe juif primitif, connaissance liée à la chute, n'est pas la connaissance spirituelle représentée par un autre arbre à l'opposé du jardin d'Eden. La conscience chrétienne historique ou prophétique n'est pas la conscience morale.

    - Votre critique traduit dans l'ensemble un point de vue élitiste, c'est-à-dire nécessairement celui de la culture chrétienne. Vous devriez croire vrai Shakespeare lorsqu'il indique que les élites politiques et morales sont les plus dépourvues du sens de l'histoire.

  • Je ne dirais pas que le christianisme est élitiste, puisqu'il s'adresse à tous les hommes, et que toutes les églises chrétiennes n'ont jamais cessé jusqu'à aujourd'hui d'évangéliser et prêcher aux quatre coins du monde, allant parfois jusqu'à convertir par la force.

    Là où l'Église est élitiste, c'est dans sa façon de concevoir la hiérarchie sociale : une autorité spirituelle au sommet, le pouvoir temporel au-dessous, le tiers-états au-dessous et le petit peuple en dernier. Cette hiérarchie clergé-noblesse-tiers états-serfs se retrouve dans toutes les civilisations traditionnelles, l'exemple le plus flagrant en est bien sûr le système des castes en Inde, qui est quasiment une copie conforme de la hiérarchie sociale en Europe au Moyen-âge.

    Si cette hiérarchie se retrouve dans toute civilisation traditionnelle, c'est parce qu'elle est naturelle : pas naturelle dans le sens où elle dérive de la nature, mais naturelle dans le sens où elle est conforme au Principe.

    René Guénon utilise souvent le symbolisme du cercle pour décrire la chose : le centre est le Principe, et la Nature en est à la périphérie. La Nature au sens large, c'est à dire l'ensemble de la manifestation universelle, comprenant la matière grossière et la matière subtile. Une morale qui dériverait de la nature serait condamnée à éclater et se désagréger, et c'est ce qui se passe ou se passera inévitablement avec toutes les morales protestantes et bourgeoises. La morale n'a de valeur que si elle dérive du Principe, que si elle est issue, en quelque sorte, du Centre suprême.

    Or ceci n'est possible que dans une civilisation qui a conservé ce lien avec le Centre, c'est à dire une civilisation dont les hommes, ou du moins un certain nombre d'entre eux, a conservé la pleine conscience du Principe. Ces hommes constituent d'ailleurs la seule véritable élite intellectuelle digne de ce nom, et ils n'appartiennent pas forcément à la classe sacerdotale. Mais aujourd'hui, par suite d'une atrophie progressive de l'intellect, qui a amené la civilisation a un degré extrême de dégénérescence où non seulement on nie le Principe (et on le nie car on n'est plus en mesure de le connaître intuitivement), on en arrive à inventer des morales basées sur du vent, telle que cette fameuse Déclaration.

  • - Toute organisation humaine est élitiste en raison de la division du travail.
    - Il n'y a pas de principe organisateur dans le christianisme, puisque un tel principe, ou philosophie naturelle, dérive comme son nom l'indique de la nature. Des érudits comme René Guénon ou Carl Jung, s'ils remontaient à la source de leurs principe, cercle, vertu, éternel retour, comme vous voudrez, déboucheraient sur l'ordre naturel pyramidal égyptien et son zodiaque (c'est-à-dire le nombre de la bête 666).
    - La morale moderne des droits de l'homme, de la démocratie et du progrès social se présente comme une morale antinaturelle - sous cette forme elle peut plus facilement être présentée comme une éthique judéo-chrétienne - mais il n'en est rien, la morale moderne est un produit dérivé du culte solaire pythagoricien : non pas le produit de l'ignorance (l'éthique moderne démocratique vient "d'en-haut"), mais celui de la ruse.

  • Remonter à la source du principe, c'est remonter au-delà de l'Être, car l'Être est le principe suprême de la manifestation, et Carl Jung ne possédait pas les connaissances métaphysiques nécessaires pour une telle entreprise. En revanche, René Guénon s'y est essayé, non pas de lui-même, car il va de soi qu'aucun homme ne peut remonter au principe par lui-même, juste en « réfléchissant » ou méditant (comme le font les philosophes modernes, et on voit bien que cela débouche sur les fantaisies les plus extravagantes) mais d'une part en se référant aux doctrines métaphysiques exposées dans les Upanishads, le taoïsme et les écrits soufis, et d'autre part en recevant l'initiation nécessaire pour que cette connaissance se développe sans n'être qu'une simple divagation de l'esprit, car sans l'initiation, selon René Guénon, il est impossible pour le disciple de remonter à l'Esprit à partir de la Lettre.

    Dire que le Christianisme, ou une composante du christianisme (tradition, morale, culture, rites, etc...) n'est pas issu du principe, c'est nier l'authenticité du christianisme, c'est le réduire à une création humaine et lui nier son origine divine.

  • On ne peut pas nier non plus l'origine divine de Satan, à qui toutes les civilisations rendent un hommage plus ou moins discret.
    J'indique une manière simple de reconnaître un culte satanique travesti en christianisme, car c'est à la fin des temps l'usage du monde et ce qui se cache derrière la modernité : si ce culte justifie le pouvoir d'une élite, c'est un culte parent des cultes babylonien ou égyptien antiques - il en va ainsi du culte platonicien ésotérique de Dante Alighieri comme de la démocratie-chrétienne.
    - Pas plus que l'antichrist Nitche, Guénon ne fournit d'explication rationnelle ou cohérente historiquement à l'abandon du "principe" dont vous parlez par les élites modernes. Accuser Luther ou Marx ne tient pas debout, car ils n'ont rien de "moderne". Marx est, par exemple, un des critiques les plus radicaux du droit moderne.

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