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Des Athées

On remarque chez certains athées, plus faibles que d'autres, l'importance des sentiments et du hasard. Certains n'hésitent pas à parler d'amour, à l'écrire avec un grand A, et font du couple une priorité. Ils trahissent ainsi une forme de tempérament et de dévotion religieux similaires à ceux que l'on retrouve dans des cultures traditionnelles plus anciennes. L'athéisme n'est pas forcément synonyme d'un recul de la religion, ni du dragon que les athées désignent sous le terme de "fanatisme religieux". Cet athéisme se forme exactement comme les plus médiocres religions, par "capillarité sociale".

Ces athées "mous" se laissent diriger par des esprits plus fermes, moins sentimentaux (comme le sont souvent les responsables politiques de premier plan), exactement comme s'ils étaient des dévots conduits par des prêtres. La conscience humaine n'a accompli aucun progrès collectif grâce à la psychanalyse, syntaxe commune des athées (dès lors que j'entends un prêtre chrétien parler avec respect d'un psychiatre, à cause de sa "science", je sais que ce prêtre est un imposteur, car la psychiatrie moderne est avant tout une non-science ou une tentative de science, articulée autour de vestiges mythologiques et médicaux multimillénaires).

Le rapport des élites occidentales athées avec leurs ouailles n'est pas un rapport unilatéral de domination. Ces élites ont fort à faire, notamment sur le plan économique, pour maîtriser le sentimentalisme des masses et l'orienter dans le sens de leur intérêt ; cette imbécillité religieuse leur est propice, en même temps qu'elle leur nuit.

Dans ce rapport des élites modernes avec leurs troupeaux, on reconnaît la marque de la philosophie médiévale chrétienne. C'est elle qui introduit ce type de rapport de domination plus subtil que la force physique, mais également plus religieux. Tocqueville a raison d'établir un lien entre la culture chrétienne et la démocratie moderne, à propos de laquelle il paria imprudemment qu'elle n'évoluerait pas vers le totalitarisme et la barbarie (erreur qu'il n'aurait pas commise s'il avait été un authentique chrétien).

Commentaires

  • Sur la psychiatrie, je vous recommande un reportage étatsunien qui dénonce non seulement ses drogues mais aussi la pseudo-science en tant qu' imposture sans fondement. Andréa Lubisch a probablement été rendu fou par les psychiatres qui l'ont gavé de neuroleptiques et psychotropes. La psyschanalyse au moins se fonde sur le seul discours qui parfois réalise un miracle en tentant de guérir l'âme par le spirituel. Quand à l'athéisme il est aussi difficile de le condamner que de prouver l'existence ou non du divin, ce qui est indéniable c'est la croyance au divin.

    https://youtu.be/CVM6e5Whd2U

    Bien à vous.

  • La "spiritualité" que vous évoquez à propos de la psychanalyse est la même que celle que l'on peut déduire de l'art. Un juif ou un chrétien sera capable d'admettre le bénéfice de l'art, voire de la psychanalyse, en termes de vertu (au sens authentique du mot), ou de renforcement de la volonté, mais absolument pas le caractère "spirituel" de l'art ou de la psychanalyse.
    - Je vous conseille pour ma part, si vous ne l'avez déjà fait, de lire l'enquête de Carl Jung sur les origines de la psychanalyse. Elle le conduit à déceler dans les thèses alchimiques des clercs du moyen-âge le préambule du discours psychanalytique. Jung est à la fois surpris et gêné par cette découverte. On peut facilement deviner pourquoi.
    - Jung finit par conclure à une sorte de convergence de la spiritualité catholique et de l'esprit de la psychanalyse. Mais cette conclusion n'a rien de scientifique : Jung méconnaît (volontairement ou pas, peu importe), que la philosophie médiévale catholique n'est pas chrétienne ; elle n'a que les apparences du christianisme - en réalité elle est platonicienne. C'est très largement ce que l'oeuvre de Shakespeare met à jour : l'imposture de la culture judéo-chrétienne occidentale. Le propos de Shakespeare peut parfois sembler proche de Nietzsche, mais son mobile est radicalement opposé au satanisme.

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