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Du culte laïc

Dans la mesure où elle est étroitement liée à ce qu'il est convenu d'appeler "existentialisme", la laïcité mérite le même épithète "d'onanisme" attribué par Marx à la philosophie boche moderne. "Onanisme", parce que Marx n'ignore pas que tout ce remugle de philosophie remonte au moyen-âge et à un branlement de moines mélancoliques.

Un article publié dans "Le Monde" fustigeait récemment "l'intégrisme laïc", en raison de l'intolérance de ses adeptes ; le principe de responsabilité incite au contraire à inculper le haut clergé laïc, et non les petits frères prêcheurs de la laïcité les plus radicaux. Le haut clergé laïc est beaucoup plus près de savoir l'ineptie du culte mystique laïc, son absence de fondement historique (la philosophie des Lumières n'est pas une philosophie "laïque"), en même temps qu'il en tire un profit beaucoup plus grand que le bas clergé "intégriste".

La laïcité cache-t-elle, comme certains le prétendent, un culte maçonnique ? Deux faits indiquent le contraire : - de très nombreux démocrates-chrétiens se revendiquent "laïcs" (contre l'interdiction messianique de servir deux maîtres à la fois) ; la laïcité ne va donc pas nécessairement de pair avec un antichristianisme ostentatoire ; par ailleurs la franc-maçonnerie est très loin d'être incompatible avec un régime théocratique, ainsi que l'illustre l'exemple sinistre de Napoléon Ier ; la franc-maçonnerie est même une philosophie essentiellement théocratique. La France laïque n'est pas plus "maçonnique" que ne le sont les Etats-Unis théocratiques et démocrates-chrétiens. Ajoutons que la franc-maçonnerie n'est pour rien dans l'avènement de l'anthropologie, dont le culte laïc est un produit dérivé. La franc-maçonnerie n'est pas un facteur de "modernité", c'est l'Eglise catholique qui l'est.

Autrement dit, il y a une feuille de papier à cigarette entre la "démocratie-chrétienne", qui est une sorte de "franc-maçonnerie chrétienne", et le régime de la laïcité française, prétendument neutre sur le plan religieux. On comprend que les mahométans ne soient pas dupes d'une telle casuistique.

Pour que le régime laïc soit un régime "tolérant", sous-entendu "neutre", il faudrait que l'anthropologie moderne soit neutre. Or elle ne l'est pas ; pas plus que la science-fiction moderne n'est une science "neutre".

D'un point de vue historique, le régime laïc peut se traduire comme un régime théocratique qui refuse de se reconnaître tel. Un culte mystique qui refuse qu'on le dise tel, mais dont les manifestations, le monopole et l'organisation religieuses ne trompent personne.

La culture anthropologique moderne, des points de vue critiques de K. Marx ou F. Nietzsche, est décrite comme un phénomène religieux - pire, comme un fanatisme religieux. C'est plus difficile à reconnaître dans le marxisme, à cause de l'emploi malheureux du terme "démocratie" (car ambigu) - mais sans ambiguïté aucune le marxisme prône la destruction de l'Etat comme le réceptacle de l'idolâtrie.

Au sommet de la pyramide du clergé laïc, on rencontrera nécessairement Tartuffe, celui qui sait que les élites ne peuvent se passer du secours de la religion pour soumettre le peuple à leurs caprices, mais que, comme le peuple français ne veut plus entendre parler de l'ancien clergé catholique qui l'a roulé dans la farine, une autre religion présentant le même caractère coercitif que l'ancienne, mais non le même nom, s'avère utile.

Du point de vue chrétien, la "démocratie-chrétienne" est le pire ennemi, car l'instrument de subversion de l'amour chrétien le plus efficace.

 

 

 

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