"Qui n'aime pas la musique, n'aime pas la vie !" (dicton caribéen)
Qu'est-ce qu'aimer la vie, si ce n'est le principe de base de la religion ? La raison débusque facilement ce qu'il y a d'absurde à déclarer "aimer la vie".
L'absurdité n'est guère éloignée de la bestialité, car si les animaux ne peuvent déclarer aimer la vie, sauf quelques volatiles exercés à imiter la parole, les animaux se conforment aux injonctions subliminales de la vie - l'opposition naturelle des sexes, par exemple, n'est guère contestée par les bêtes sauvages.
On pourrait presque dire que la part de religion dans l'homme est sa part animale ; il n'y a rien d'étonnant à ce que certains éleveurs de bêtes à cornes leur fassent écouter de la "musique classique" pour qu'elles fassent une meilleure viande. Cet usage trivial vaut bien l'usage mystique superstitieux.
Remplaçons "musique" par "culture", presque synonyme, et l'on aura une idée de la place démesurée que la religion occupe aujourd'hui.
L'obsession contemporaine de la "culture" ou de la "musique" indique aussi qu'il y a deux sortes d'universalisme radicalement opposées : une conception religieuse, d'une part, et une conception scientifique de l'autre ; cette dernière conception, à l'époque moderne ou totalitaire, est combattue au travers des sciences dites "humaines" ou "sociales", disciplines fluctuantes et non sciences véritables (le darwinisme est issu des sciences sociales, traduisant la contamination de la science physique par les sciences humaines). L'argument, avancé parfois, d'une science en perpétuelle évolution, aussi bien sur le plan des certitudes acquises sur le plan scientifique (qui, paradoxalement, ne seraient donc jamais définitivement acquises) que de la recherche scientifique, cet argument paradoxal n'a rien de scientifique mais porte la marque des raisonnements approximatifs en usage dans le domaine des sciences dites "sociales".
Commentaires
Malraux qui tenait la musique pour moins que zéro prophétisait la religiosité du siècle à venir. Saurais pas dire s'il faisait une différence entre la religion et le christianisme authentique, distinction d'autant plus difficile à faire que le clergé n'a eu de cesse de les confondre se torchant volontiers avec les Écritures. Jésus est non seulement anarchiste, il est aussi anticlérical mais pas fanatique ni poseur de bombe ou pacifiste et on ne le voit jamais jouer de la flûte.
Cela posé, il ne faut pas oublier que le théâtre peut être un outil charitable Shakespeare, Molière) la chanson, à son petit niveau, peut mettre en scène des vérités ( Robert Marley ou Georges Brassens, exit Robert Zimmerman trop intello) et oui, comme il y a peu d'élus et que la voie est étroite...
Malraux est avant tout un démagogue, dont le but est de séduire - il appartient à la culture orale, même s'il a malheureusement été imprimé.
Beaucoup plus pertinent que Malraux, Nietzsche a perçu dans la musique moderne une inflexion macabre, qu'il combat au nom de la culture de vie païenne.
Te rassure jamais rien lu de Malraux, suis pas De Gaule non plus."Paris traumatisé, etc." c'est de lui? plutôt musical comme morceau...l'hypocrite!
oui on met de la musique lors des crémations, moins pour les naissances mais doit bien y a voir des tarées pour accoucher en musique.
Cela dit la culture de vie païenne comprend bien de la musique et elle serait moins macabre selon Zaratoustra?