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L'Apôtre diffamé

Paul de Tarse, "l'apôtre des Gentils", est de nos jours très souvent publiquement diffamé. J'ai déjà mentionné dans ce blogue l'exemple de "La Dernière Tentation du Christ" production filmée qui ne vise pas tant la figure de Jésus-Christ qu'elle ne s'efforce de diffamer Paul de Tarse et à opposer cet exégète fidèle à Jésus.

Il ne s'agit pas ici de multiplier les exemples de diffamation que d'en donner la raison : les épîtres de Paul constituent une menace pour le nouveau pharisaïsme démocrate-chrétien.

En effet la démocratie-chrétienne repose sur le "salut par les oeuvres" -c'est ce qui se cache derrière le vocable de "christianisme social". Or Paul conteste catégoriquement que les oeuvres puissent constituer une voie de salut ; c'est là un des points-clefs de son exégèse.

Foi, espérance et charité diffèrent des "oeuvres de la Loi" ; celle-ci n'était qu'un tuteur.

Le "christianisme social", d'après Paul, est une parodie de christianisme. Il mène à l'idée que "tout le monde ira au paradis", perspective qui demeure implicite car les idéologues démocrates-chrétiens ne peuvent l'indiquer sans faire l'aveu de leur athéisme.

Parmi les moyens de diffamation, il est parfois suggéré que Paul de Tarse serait "antisémite" ou qu'il se serait approprié la religion juive. Cette dernière assertion est ridicule puisque Paul définit justement la religion de Jésus-Christ comme une religion véritablement parfaite et universelle, distincte de la religion juive telle que les prêtres juifs l'enseignaient. Jésus accomplit la prophétie juive et désavoue le clergé juif. "La Foi nous a affranchi de la tutelle de la Loi, dont par conséquent le temps est passé."

La Loi procure seulement la connaissance du péché, ignoré des païens. Mais la Loi ne libère pas du péché contrairement à la Charité.

Par conséquent, bien mieux que de nombreux théologiens chrétiens, Paul de Tarse explique pourquoi le message évangélique n'est pas superposable à la loi de Moïse, régissant le peuple hébreu.

Vis-à-vis des Juifs, Paul de Tarse recommande à ses disciples parmi les Gentils de ne pas se montrer orgueilleux et se prendre à leur tour pour "le peuple élu", quand bien même l'incrédulité des Juifs à entraîné leur chute et leur retranchement. Paul lui-même était Juif, ennemi des disciples de Jésus, et Dieu lui a fait la grâce de s'adresser à lui. Tout Israël sera sauvé à la fin des temps, non seulement l'"olivier sauvage" auquel Paul compare les Gentils.

On doit s'attendre des faux docteurs chrétiens, qui prônent Satan sous couvert de prôner l'Evangile, qu'ils s'efforcent de réhabiliter la "chair". Cette réhabilitation est le corollaire du "christianisme social". L'un n'est pas possible sans l'autre. Or la "chair" représente pour Jésus comme pour Paul la voie contraire au Salut chrétien et à la vie éternelle, car l'homme de chair est faible, et le christianisme social est la religion des hommes soumis à la mort.

Commentaires

  • Cela me rappelle que dans mes cours de religion que j'ai passé dans une école belge il y a plusieurs années, on nous parlait par exemple d'un prêtre qui aidait des jeunes sans parents, familles, etc. bref qui faisait le boulot d'assistante sociale en gros. Un bel exemple de salut par les œuvres je trouve.

  • Bien sûr le propos de Paul contre les "oeuvres" est assorti d'une explication du sacerdoce tout aussi dérangeante pour le clergé démocrate-chrétien. DONT LE MODELE EST LE CLERGE JUIF, non pas Jésus-Christ.
    Jésus-Christ n'apparaît pas comme une assistante sociale mais comme un chef de guerre ; une guerre, qui, bien entendu, est spirituelle, en quoi elle déroge à toutes les activités humaines ordinaires (dont la guerre fait partie) ; une guerre contre le monde (désigné si ce n'est comme l'Adversaire, du moins comme étant sous sa coupe jusqu'à la fin des temps) - le monde, c'est-à-dire "la société".

    La plus satanique des religions, du point de vue chrétien, est la religion qui justifie la société.

  • Au passage, j'en viens à conclure que ce que vous appelez culture totalitaire est en fait une culture de la consommation, qui elle-même n'est finalement qu'un vaste catalogue de plaisirs en tous genres, purement individuels et je dirais même onanismes.

  • (et je me rends compte que j'ai utilisé le terme individualisme dans le mauvais sens, bon tant pis...)

  • Dans la culture totalitaire, l'individualisme est fustigé comme un péché ; c'est très net en ce qui concerne la culture totalitaire communiste ou nazie ; quant au libéralisme, il semble parfois vanter l'initiative individuelle. Mais si l'on définit l'individualisme comme l'autonomie de la volonté, on voit que celle-ci n'est pas plus développée aux Etats-Unis que dans l'ex-URSS.

    - Le phénomène de la culture de masse, qui ne cesse de s'amplifier, est synonyme de recul de l'individualisme. C'est d'autant plus net que cette culture de masse gagne même les élites politiques et intellectuelles qui dominent les masses.

    - Vous parlez d'individualisme alors qu'il vaudrait mieux parler de "relativisme" : chacun voit midi à sa porte et l'intérêt général en pâtit sévèrement.
    Pour autant, c'est tout le paradoxe, la "société" est dans la culture totalitaire une notion aussi sacrée que "dieu" a pu l'être autrefois dans certaines cultures traditionnelles.

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