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  • De Nietzsche à Léopardi

    En lisant le "Zibaldone" de Léopardi, on s'aperçoit des larges emprunts de Nietzsche au poète italien. L'idée que le christianisme est responsable de la mort de dieu est ainsi développée par Léopardi et reprise par Nietzsche.

    A la différence de Nietzsche, Léopardi ne bâtit pas une doctrine. C'est sans doute l'idée "d'éternel retour", pierre angulaire de la doctrine satanique, qui est la moins léopardienne.

    Léopardi ne se refuse pas à aborder la question de la métaphysique, que Nietzsche définit comme une pure illusion chrétienne ou juive.

    Disons-le autrement : Nietzsche est un auteur polémique, ce qui n'est pas le cas de Léopardi.

  • Preuve de Dieu

    Le temps passé à faire la preuve de Dieu est du temps perdu sur le chemin qui mène à Dieu.

    De même les grands savants n'ont pas attendu la preuve que l'univers existe pour observer les étoiles.

  • Pentecôte (2)

    La Pentecôte est une fête religieuse originale, puisqu'elle abolit la religion et la transforme en science. Elle abolit la religion au sens ancien de "ciment social" pour la transformer en relation entre l'homme et dieu.

    Et Jésus n'a eu de cesse, tout au long de sa vie publique, de souligner le désengagement des affaires humaines, entachées du péché, que la fidélité à sa parole exige.

    La religion sociale exige un dieu distant -tenu à distance à travers les rituels d'un groupe d'initiés, faisant office de clergé. La religion sociale fait passer la religion, c'est-à-dire le besoin humain, avant dieu.

    La religion "scientifique", au contraire, fait passer l'amour (qui ne répond à aucun besoin humain), avant la religion.

    "Comme le jour de la Pentecôte était arrivé, les apôtres étaient tous ensemble au même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils étaient assis. Et ils virent paraître des langues séparées, comme de feu, et il s'en posa sur chacun d'eux. Et tous furent remplis d'Esprit-Saint, et ils se mirent à parler en d'autres langues, selon ce que l'Esprit leur donnait de proférer (...)".

    Les actes des apôtres racontent comment cette manifestation de la force de l'Esprit entraîna de nombreux Juifs à se repentir et se convertir, c'est-à-dire à reconnaître en Jésus-Christ le Messie annoncé par les prophètes :

    "Un rameau sortira du tronc de Jessé,

    et des ses racines croîtra un rejeton.

    Sur lui reposera l'Esprit de Yahweh,

    esprit de sagesse et d'intelligence,

    esprit de conseil et de force,

    esprit de connaissance et de crainte de Yahweh; (...)"

    Le prophète Isaïe (chap. XI) énumère ici les six dons de l'Esprit dont le Messie sera pourvu.

    On trouve auparavant dans Isaïe une diatribe contre la religion qui n'est pas celle qu'il a ordonné, mais une religion sociale hypocrite : "Ne continuez pas de m'apporter de vaines oblations ; l'encens m'est en abomination."

  • Pentecôte

    Certains athées pensent détenir un argument contre la religion et dieu quand ils énoncent que : "La religion est l'invention des hommes."

    En effet la religion est un besoin social, donc primaire, de l'homme. Voltaire se fit ainsi l'avocat de la religion contre certains athées qui voulaient la détruire entièrement - en raison de la menace que l'irréligion représente pour la société.

    L'avenir a partiellement donné tort à Voltaire, puisque des élites laïques ont conçu des religions laïques autour de notions abstraites comme l'Etat (URSS, France, Chine, etc.) afin de compenser "la mort de dieu".

    Dans cette perspective sociale, dieu n'est qu'un détail, un "concept". Définissant dieu comme un "point", Blaise Pascal le définit de façon typique comme une invention humaine.

    La "providence" est aussi un concept qui doit faire suspecter un "dispositif religieux".

    Mais, comme dit Karl Marx, "Prouver qu'une religion est mensongère ne suffit pas à prouver que dieu n'existe pas."

    Or la Pentecôte est un événement qui, pour les chrétiens, indique que le christianisme ne répond à aucune nécessité sociale et n'est par conséquent pas une invention humaine, contrairement à de nombreuses religions.

    Non seulement le peuple juif, dépositaire de la loi divine, ne l'a pas inventée, mais le peuple juif et ses prêtres n'ont pas été capables de comprendre le motif spirituel de la Loi de Moïse, explique l'apôtre Paul dans ses épîtres. Tout au long de sa vie publique, Jésus-Christ fut en butte non seulement à la stupidité sournoise des prêtres juifs, mais aussi à l'incompréhension des apôtres qu'il avait choisis, que l'on voit raisonner comme si le message évangélique avait une vocation sociale et qu'il était enfermé dans les limites de la mort, suivant le schéma des religions inventées par l'homme.

     

  • Culture de Mort

    Tâchons de donner un peu de consistance à la notion de "culture de mort", car cette expression est souvent employée à tort et à travers dans un but polémique.

    La "culture de mort" dans la Bible, l'ancien testament comme le nouveau, est une notion liée au péché, ainsi qu'à l'antichristianisme et son avènement (nombre de la bête 666) ; et encore à la "femme-piège" (Eve, ou encore la grande prostituée décrite dans l'apocalypse de Jean). La misogynie antique (juive, grecque ou chrétienne) a souvent pour cible la "culture de mort".

    Tout soldat ou guerrier est bien sûr nécessairement mû par une "culture de mort", c'est-à-dire sous l'emprise d'un mysticisme macabre. C'est souvent le cas aussi des prostituées, compte tenu du risque important de mourir que la prostitution fait courir.

    Dans ces cas-là, on peut parler de "religion de la bonne mort".

    Notons ici que les soldats "affranchis" de la culture de mort, et en quelque sorte "athées", tels les mercenaires, qui ne combattent pas pour des principes, l'argent ou le pur plaisir de tuer représentent un substitut.

    Notons encore que l'exaltation du "travail humain", typiquement moderne dans la mesure où aucun philosophe antique n'a exalté la condition humaine ou l'esclavage comme les "modernes", l'exaltation du travail est un des volets de la culture de mort.

    Voilà pour des aspects saillants et facilement repérables de la "culture de mort", qui ne concernent directement qu'une petite partie de la population.

    - La mort est un principe de précaution contre la vie : par ce biais on peut comprendre pourquoi l'Etat moderne, hyper-policé, qualifié par certain de "totalitaire", repose sur la culture de mort. Rien d'étonnant à ce qu'une partie de la population dont l'existence est protégée par un Etat de type totalitaire soit proche du suicide ou développe une culture proche du suicide, comme on peut l'observer ici ou là.

    Comme la fourmilière, qui recèle la philosophie naturelle du régime totalitaire, est organisée en différentes castes, remplissant différentes fonctions, la fourmilière humaine est conçue de sorte qu'une large majorité des sujets obéit à la culture de mort (privée du savoir-vivre), tandis qu'un petit nombre seulement peut se permettre de vivre, affranchi de la norme.

    Précisons encore que la culture de mort étatique moderne n'est pas seulement observable dans l'aspect "hyper-sécuritaire" des politiques libérales, mais aussi dans les risques inconsidérés des politiques libérales, tout aussi macabres. Autrement dit l'incitation (puritaine) à ne pas vivre, et l'incitation (libertine) à jouer sa vie sur un coup de dé, c'est-à-dire à la gaspiller, sont deux méthodes complémentaires, qui se justifient et se facilitent l'une l'autre.

    Dieu est mort... mais il a été remplacé dans le cadre de l'Etat de droit totalitaire par la Mort, qui n'est pas moins susceptible de fournir d'appui à la religion et au fanatisme, pour ne pas dire que c'est l'inverse qui est vrai. Le fanatisme religieux obéit à la Mort, quel que soit le déguisement de celle-ci.

  • Saint Marx

    La vie et l'oeuvre de Karl Marx illustrent que la Vérité se dérobe aux riches, tandis qu'elle s'offre aux pauvres.

    Comme il y a des chrétiens qui se disent chrétiens, mais ne sont en réalité que des pharisiens, il y a des athées qui se disent athées et dont la vie est entièrement tournée vers le Ciel et les choses spirituelles (c'est-à-dire antisociales).

    Le riche s'entoure d'illusions pour éluder le spectre de la mort. Les nations riches, dans le même but, se dotent de gadgets technologiques.