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Le piège Mélenchon

L'oligarchie et son clergé médiatique sont en train de tendre aux Français avec Mélenchon le même piège que celui qu'ils leur ont tendu avec Le Pen de 1986 à 2006. L'élection de N. Sarkozy fut le signal que le piège ne fonctionnait plus ; et, sans le krach de 2008, qui a semé momentanément le doute sur la capacité intellectuelle des banquiers d'affaires à diriger la France, Sarkozy aurait sans doute été réélu.

Le dispositif clérical est d'ailleurs le même : le péché mortel d'antisémitisme, naguère le crime de Le Pen, désormais celui de Mélenchon et ses partisans. Le diable a changé de visage, mais le clergé est resté le même.

Les éructations de Mélenchon contre le fascisme sont aussi ridicules que les efforts de Le Pen et Bardella pour prouver qu'ils sont de bons Juifs, adeptes de la méthode forte avec les Arabes.

Les idiots utiles de la France insoumise, au demeurant jeunes et sympathiques et que je croise souvent dans mon quartier, prêchant la bonne parole altermondialiste à la manière du pape François, sont à peu près les mêmes que les idiots utiles lepénistes de 1986 à 2006, prêchant la consanguinité. Le rôle assigné à Mélenchon est celui d'une machine à faire gagner l'élection à un type comme Emmanuel Macron, capable d'enrober la technocratie dans des mots doux aux oreilles de la France vieillie. Dans le genre loukoum-que-les-vieilles-dames-adorent, il se pose un peu là ! Il ne semble jamais aussi sincère que lorsqu'il cause euthanasie.

Le FN, dernier parti prolétarien (au XXe siècle, les prolétaires ont soigneusement été abrutis par la télévision), a été la première victime de la désindustrialisation accélérée depuis l'an 2000 ; cela explique sans doute qu'il plafonne. Il reste un parti de "petits blancs pauvres et complexés", tout en aspirant aux ors de la monarchie républicaine, réservés en principe aux avocats ou aux toubibs de droite.

Le mouvement des Gilets jaunes reflète en partie une déception de l'électorat du FN, persuadé qu'il était un parti "antisystème". Le FN a déçu ; les syndicats ont déçu ; l'extrême-gauche (qui n'a rien d'extrémiste) a déçu. Le mouvement des Gilets jaunes est le mouvement des Français qui en ont assez d'être cocufiés, non pas seulement par le roi de France, mais par tous ses courtisans formant autour de lui un cordon sanitaire très large. Il va de soi que le roi d'une république oligarchique n'a que des pouvoirs très restreints. La crise économique de 2020 a rendu E. Macron plus utile que ses prédécesseurs, en particulier pour rassurer les vieillards inquiets qui forment une partie consistante du corps électoral. N. Sarkozy avait recueilli un nombre considérable de suffrages de personnes âgées inquiètes à propos de leurs retraites.

Ceux qui reprochent aux Gilets jaunes leur manque d'efficacité politique n'ont probablement pas idée de l'ampleur de l'Etat profond français. Il faut au moins aux Gilets jaune la ruse d'Ulysse pour vaincre cet Etat profond, que les petits Français sont entraînés à vénérer dès leur plus jeune âge.

Les Gilets jaunes ont montré une chose, qui dépasse peut-être la révolution MAGA de Donald Trump : la capacité de résistance passive des Français aux projets de l'oligarchie. Ils ont fait reculer cette oligarchie jusqu'à Bruxelles. La révolution MAGA, dans un pays où l'Etat profond est beaucoup moins puissant (remonte seulement à F.D. Roosevelt) n'est, pour l'instant, qu'une révolution virtuelle, sur le papier. On ne peut pas reprocher aux Gilets jaunes de n'avoir pas fait ce que D. Trump n'a pas encore fait dans un pays où le processus électoral n'est pas entièrement truqué.

Le démagogue Le Pen a entraîné dans le piège son électorat prolétarien, en voie de disparition. Mélenchon, croyant les sauver ou les protéger, risque d'entraîner les Français musulmans dans le piège électoral tendu par la racaille oligarchique. La cause palestinienne n'est pas plus une cause française que la cause sioniste. A un candidat juif, comme Zemmour, on est en droit de poser la question : - Français ou sioniste ? Idem pour Mélenchon : - Français ou Palestinien ? Les palinodies de Mélenchon sur la Palestine font penser aux palinodies de Le Pen dans un autre genre : elles font douter de la volonté politique de Mélenchon. Les intérêts des Français musulmans ne sont pas en Palestine, mais en France. Ils ont subi comme une large majorité de Français les conséquences de l'échec du projet oligarchique d'Union européen - projet de paix que l'oligarchie essaie de transformer en projet de guerre, suivant un réflexe capitaliste conditionné.

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