Après avoir convoqué le fantôme de l’identité française au cours de sa campagne afin de subjuguer tout ce que le pays peut compter comme nationalistes ringards, comme nostalgiques de la IIIe République, et ce n’est pas ça qui manque, des gaullistes à Chevènement en passant par Finkielkraut, Henri Guaino, Paul-Marie Coûteaux, Maurice Dantec, etc., Sarkozy s’est mis en tête de gouverner la France comme un hypermarché.
Il fait penser à cet embobineur du BHV qui ne lâche pas le micro une minute pour débiter à la clientèle des encouragements à se jeter sur tel ou tel nouveau gadget indispensable, le porte-jarretelle à contention discrète ou le révolutionnaire couteau électrique à couper le beurre, le dernier prix Goncourt.
Le clientélisme officieux de la République est devenu la politique officielle de la France, le new deal de Sarkozy. La IIIe République est à son comble.
Paraît que du beauf au bobo de droite, le président fait un tabac dans les chaumières. On veut bien le croire. Le nouveau téléphone portable-rasoir électrique aussi, jusqu’à ce qu’on s’aperçoive de l’arnaque. Pour certains, ça peut prendre un certain temps.
Le premier “fan” de Sarkozy, celui que je tiens pour le plus authentique, c’est sûrement Loïc Le Meur, blogueur insipide qui surfe sur la vogue avec désinvolture. Le plastique, c’est fantastique ! Petit Pangloss "high tech".
On en revient à l’expression grossière d’“identité française”. Le phénomène qui s’en rapproche le plus, c’est sans doute le scepticisme auquel se heurte plus ou moins la “politique” de Sarkozy - plus ou moins vu que l’esprit bourgeois, les chimères de la philosophie républicaine, polluent l’atmosphère depuis belle lurette maintenant. Il serait injuste de voir en Sarkozy un pur produit d’importation.