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guaino

  • Vive l'astrologie !

    Le culte de la politique est typiquement oriental. C'est donc justement que Drieu La Rochelle traite Maurras de "métèque". Si on lit le "Journal" de Drieu, on verra qu'il a été séduit lui-même par l'orientalisme nazi avant de pencher en définitive pour une sorte de spiritualité façon derviche tourneur. Pas à une incohérence près, par conséquent. Mais ce qui rachète Drieu, c'est qu'il se place au centre des turpitudes qu'il dénonce et s'auto-flagelle allègrement. Comme Céline ou le Britannique Waugh. Et même Voltaire auparavant, dans ce qui a le mieux résisté au temps de son oeuvre : "Candide".

    C'est même ce qui évite à ces écrivains de sombrer dans la littérature bourgeoise comme il s'en produit désormais chaque année par dizaines de tonnes, toute cette merde surgie d'entre les pavés du Quartier latin comme d'un puits de pétrole sans fond : les Beigbeder, Moix, d'Ormesson et Cie, qu'il faudra bientôt songer à rendre obligatoire dans le cursus scolaire si on ne veut pas que même les jeunes dindes fraîchement émoulues de Janson de Sailly la repoussent avec dégoût comme un potage trop peu salé. Et dire qu'on songe seulement à rééditer maintenant, à côté de ça, les oeuvres complètes de Drieu (sur papier Bible de la Pléiade pour les culs bourgeois sensibles) !?

    Par exemple Waugh s'est entiché du mariage chrétien après avoir été fait cocu ; c'est même ce qui l'a poussé à changer de religion ; il n'en écrit pas moins le dialogue le plus démystifiant du répertoire romantique moderne (démystifiant cette putasserie qu'est l'amour courtois, bien entendu) (In: "Vile Bodies", à ne pas mettre entre les mains puériles de Yankees élevés dans le cinéma sans s'assurer qu'ils n'y comprendront que dalle.)

    Le romantisme, que le doux crétin Paul Valéry se refuse à définir, se résume donc bien à un mouvement orientaliste. Quitte à faire ensuite quelques exceptions et nuances. Le libéralisme n'est bien sûr absolument pas incompatible avec le romantisme, bien au contraire, pas plus que le nazisme ne se passa d'une politique économique keynésienne efficace jusqu'à la guerre.

    Si la République avait voulu se préoccuper honnêtement d'éduquer et d'instruire les jeunes immigrés d'origine musulmane, elle n'aurait à mon avis eu aucun mal à en faire des citoyens français exemplaires à sa botte. Chaque fois que je vois Tariq Ramadan à la télé, je suis bien obligé de constater qu'il est beaucoup plus "Français d'abord" que moi. Il parle français et connaît l'histoire de France comme Sarkozy ou Guaino n'osent pas rêver que les petits Français de souche la connaissent. Alors quoi ? Les immigrés d'origine musulmane ne doivent pas seulement tirer la conclusion que la République française a été malhonnête avec eux, ils doivent aussi comprendre que la République est une idiote, puisqu'elle avait les moyens de faire d'eux de bons petits soldats, et qu'elle n'a préféré le bavardage médiatique. D'ailleurs pour ce qui est de la "culture française", autant laisser ce machin de côté tout de suite, vu que c'est une idée allemande, à peu près ce qu'il faut de vernis pour animer une conversation à la table de Mme Bovary.

    La question des racines ou de l'enracinement n'a jamais passionné que les déracinés, qui peuvent fouailler, creuser tant qu'ils peuvent, ne rencontreront jamais que la merde froide, un grand trou noir. Tous les généalogistes ont du mal à cacher que, dans le fond, ils s'ennuient énormément.


  • Pitié pour Sarkozy !

    Après avoir exclu les Africains de l'histoire sur des critères qu'il aurait d'abord dû s'appliquer, voilà-t-il pas que Sarkozy veut bouter le moyen âge hors de la science et proclame noir sur blanc qu'assimiler la pédérastie à l'homosexualité est tout à fait moyen-âgeux (sic).

    La conception de l'histoire de Sarkozy & Guano consiste à peu près à croire que c'est le dernier crétin qui a parlé qui a raison, idée qui n'est pas "historique" mais "médiatique". On peut penser -voire souhaiter-, que "qui pèche par le médiat, périra par le médiat", comme tout gobe-mouche.

    D'ailleurs pour faire confiance à un type comme Franz-Olivier Giesbert, il faut quand même sacrément manquer de physionomie ! Quant aux démocrates-chrétiens boutinistes qui ont soutenu Sarkozy, ils ont été les premiers à le trahir, comme bonne girouette sent le vent venir ; et si certains d'eux s'accrochent encore à Fillon, ce doit être à cause de son air de croque-mort.

    *

    Rappelons que d'une certaine façon le XXe siècle opère à travers sa philosophie existentialiste un retour au moyen-âge, remet une définition strictement politique de la vie humaine ("existence") en selle. Mais le XXe siècle "tardif" va plus loin que le moyen âge dans l'éloge de la folie, en inventant le "ghetto homosexuel" (celui de San Francisco doit être un des premiers), espèce d'abomination néo-nazie, utopie dont les ressorts sont d'abord Démagogie et Mercantilisme, frères jumeaux de la louve capitaliste. Que telle ou telle personne accepte ou pas d'être répertoriée sous l'angle de son penchant sexuel n'enlève rien au caractère totalitaire de cette typologie. Le regroupement par religion, juive, musulmane, lefèbvriste..., si on peut le trouver médiéval et sectaire, n'atteint pas le point d'absurdité ou de hasard du ghetto "gay" ou du ghetto racial. Sans compter les rayons de la Fnac "spécialisés" dans la littérature cucul-bobon rose, qui là encore donnent une idée de la modernité au ras de la tétine. La Fnac avec sa littérature "certifiée non conforme" affiche presque sa conception totalitaire du livre-fétiche, au demeurant, comme si les lecteurs étaient devenus de parfaits connards et qu'on pouvait se foutre ouvertement de leur gueule en leur fourguant des romans d'Alexandre Jardin ou de Jean d'Ormesson comme de la littérature.

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    Le président ignore la différence entre le mot d'origine grecque "pédophile", et l'insulte de cours de récréation : "Sale pédé !", que le code pénal est débile à réprimer, tant et si bien qu'on peut même se demander si ceux qui ont eu l'idée d'un tel gadget ne sont pas des bobos TOTALEMENT hypocrites, qui inscrivent leurs enfants à l'école à Neuilly tout en voulant régir les cours d'écoles qu'ils fuient. Il m'est arrivé plusieurs fois de me faire traiter de "sale pédé" par des putes sur tel boulevard après avoir décliné leurs services, et je dois dire que je préfère ça à "fils de pute" ou "chien de ta race", sachant que les bobos connaissent, eux, toutes les manières d'insulter quelqu'un sans déborder les lignes blanches qu'ils tracent.

    La "pédérastie" n'est pas une catégorie juridico-sexuelle mais un penchant culturel au sens large. Tenir à quarante ans passés sa gonzesse par la main à Disneyland, comme si c'était sa maman traduit une certaine forme de pédérastie, même s'il s'agissait sans doute plutôt de la part de Nicolas et Carla de fournir un cliché conforme au sentimentalisme pédérastique dominant dans la société capitaliste, notamment dans les milieux nostalgiques qui ont élu Sarkozy.

    Les théories qui, au XXe siècle, ont tenté d'expliquer la pédérastie par la génétique, non seulement ont une accointance certaine avec la philosophie nationale-socialiste, mais sont en outre toutes plus grotesques les unes que les autres. Leur seul intérêt est de permettre de comprendre : 1/ Le rapport entre génétique et statistique ; 2/ Le rapport entre pédérastie et national-socialisme/capitalisme.

    1. L'observation de la nature est secondaire dans le transformisme darwinien, sous l'influence primordiale d'une idée statistique et morale (les valeurs germaniques de "mère patrie", de retour à la "terre-mère", tout l'attirail nitchéen qu'on retrouve jusque dans l'idéologie du "parti vert" écolo, espèce d'irlando-fachisme inepte).

    2. La pédérastie est quelque sorte le terme de l'existentialisme (définition politique de la vie humaine). Sous le poids écrasant de la politique, l'individu redevient un petit enfant, doté d'une sexualité particulièrement immature ; d'une frénésie sexuelle peut-on dire, puisque la frénésie sexuelle est le propre du petit enfant, ce que le puritanisme allemand "augustinien" savait mieux que son dérivé freudien actuel. L'hostilité du capitalisme vis-à-vis de "ce qui peut émanciper de la politique", à savoir la science, est encore plus forte que celle du nazisme.

    - Plus grave dans la mesure où il est censé être le premier magistrat du pays, le président ignore la différence entre la pédophilie qui ne s'accompagne pas de violence ni de plainte (celle de Frédéric Mitterrand ou de Gabriel Matzneff écrivains, ou encore des récits détaillés de crimes sexuels perpétrés sur des enfants exploités par "France Télévision") et la pédophilie condamnée pénalement. Le moyen âge sait mieux que Sarkozy que le droit n'est pas la vie, et que l'opposition du genre "hétérosexuel-homosexuel" est, comme l'inceste, une notion totalement relative, c'est-à-dire entièrement culturelle. Bien sûr Sarkozy est à mille lieues du christianisme ou ce n'est qu'un "chrétien de campagne électorale" comme la Boutin, mais on peut quand même rappeler que si tel n'était pas le cas, si la pédérastie/homosexualité était "génétique", alors cela signifierait que l'homme n'est qu'un automate, jouet du hasard et du destin.

    (Même le fameux argument de la "morale naturelle" de saint Thomas d'Aquin, prolongé actuellement par la morale républicaine et hypocrite des "droits de l'homme" n'est de la part de Thomas d'Aquin guère plus qu'une entourloupe pour éviter que la nomenklatura ecclésiastique de son temps ne qualifie d'hérétiques ses emprunts à la philosophie matérialiste païenne d'Aristote.)

  • Eternel retard

    Dans le brouhaha médiatique, une partie du discours de Dakar rédigé par H. Guaino pour Sarkozy m'a échappé : la partie théoriquement valable dans laquelle Guaino à travers Sarkozy oppose l'histoire au mythe de l'éternel retour. Rien que pour ça, je me sens obligé de rendre un hommage discret à Sarkozy & Guaino, tant ce type de discours critique est rare de la part d'un chef religieux (si Sarkozy est plus "naturel", Guaino a tout à fait la dégaine d'un "monsignore" en tenue pourpre ou écarlate).

    Combien de curés démocrates-chrétiens ou nationalistes n'ai-je pas moi-même maudits à voix basse ou à voix haute à cause de leur apologie de la morale païenne et pédérastique de Nitche ? Cette apologie insane de F. Nitche permet néanmoins de comprendre indirectement pourquoi toute Eglise ou secte a tendance à se garder de la science historique comme d'une peste, jusqu'à finir par tomber comme ce fut le cas avec cette grenouille de bénitier idolâtre de Jean Guitton, dans la chronologie - pour ne pas dire la chronolâtrie.

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    La théologie marxiste de la Libération est de fait porteuse à la fois de la mort du clergé et des compromis théologiques avec les architectures païennes diverses, dont la métempsycose, qui ressurgit dans la "Phénoménologie de l'esprit" de Hegel. La conception esthétique de Hegel est typiquement une conception anti-historique qu'on peut qualifier de "statique". Au mépris de l'observation historique que différentes formes d'art coexistent - et se combattent les unes les autres -, dans la conception nationale-socialiste de Hegel différents "états" artistiques se succèdent. Hegel se garde bien d'expliquer autrement que par l'emploi d'une phraséologie germanique "claire-obscure", qui parfois n'a rien à envier à la philosophie médiévale remâchée de Kant, COMMENT s'opèrent les mutations d'un état de l'art à un autre, de l'architecture à la peinture par exemple. Hegel dissimule mal que son schéma de progression est un schéma algébrique. Toute l'algèbre étant enfermée dans une cercle, le philosophe évite d'ailleurs de conclure pour ne pas laisser voir le retour au "statu quo ante".

    Ce schéma rationaliste de mutations successives vers un progrès plus grand, on le retrouve bien sûr dans le transformisme darwinien, prédestiné lui aussi à susciter l'admiration de penseurs nazis. Le délire darwinien est perceptible dans la littérature fanatique d'un gugusse comme Pascal Picq, pas très loin du cinéma de série Z yanki quand il s'agit d'expliquer à ses ouailles ce que l'homme super-évolué sera.

    Il me semble qu'il faut dire immédiatement pourquoi les régimes nationalistes capitalistes se sont emparés de Hegel (blanchissant Heidegger et Arendt promptement), après le régime nazi, qui constitue bien une forme d'accomplissement du modèle juridique hégélien. La raison de l'emprunt à Darwin, Hegel et même Freud est précisément que ces doctrines, sous l'aspect de sciences véritables, dissimulent des idéologies parfaitement réversibles et malléables (suivant la définition matérialiste d'Aristote de l'idéologie dans sa "Physique") : Hegel, Darwin, Heidegger, Jünger, Nitche, Sartre, etc., sont antihistoriques, ne contiennent même aucune dialectique véritable. La destruction de la dialectique permet de faire place nette à l'idéologie.

    De la même façon que l'Eglise tend à éradiquer l'apocalypse (c'est-à-dire l'histoire), l'Etat totalitaire tend à éradiquer toute forme d'art et de science.

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    Il me semble à ce stade avoir expliqué suffisamment pourquoi la théorie valable de Guaino & Sarkozy heurte de plein fouet la réalité historique de régimes nationalistes et capitalistes eux-mêmes "hors de l'histoire", et qui non seulement en sont sortis, mais ont tout fait pour maintenir les pays en voie de développement la tête sous l'eau.

    Seul le représentant d'un régime totalitaire - et il n'est même pas certain qu'un dirigeant nazi aurait osé le faire face à une population allemande qui se souvenait peut-être encore alors des vitupérations de Luther contre les usuriers - seul le représentant d'un régime totalitaire peut poser l'équation suivante : progrès historique = accumulation de richesses. Dans ce sens le progrès est "Highway to Hell".

    N'importe quel Africain peut décider d'entrer dans l'histoire s'il le souhaite ; il n'a qu'à lire "Hamlet" et voir le sort que Shakespeare réserve à Claudius et son conseiller Polonius, ainsi qu'à toutes les petites femelles confites en dévotion/obsédées par le sexe et le mariage (Ophélie).


  • La cote des "valeurs actuelles"

    Après avoir convoqué le fantôme de l’identité française au cours de sa campagne afin de subjuguer tout ce que le pays peut compter comme nationalistes ringards, comme nostalgiques de la IIIe République, et ce n’est pas ça qui manque, des gaullistes à Chevènement en passant par Finkielkraut, Henri Guaino, Paul-Marie Coûteaux, Maurice Dantec, etc., Sarkozy s’est mis en tête de gouverner la France comme un hypermarché.

    Il fait penser à cet embobineur du BHV qui ne lâche pas le micro une minute pour débiter à la clientèle des encouragements à se jeter sur tel ou tel nouveau gadget indispensable, le porte-jarretelle à contention discrète ou le révolutionnaire couteau électrique à couper le beurre, le dernier prix Goncourt.
    Le clientélisme officieux de la République est devenu la politique officielle de la France, le new deal de Sarkozy. La IIIe République est à son comble.

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    Paraît que du beauf au bobo de droite, le président fait un tabac dans les chaumières. On veut bien le croire. Le nouveau téléphone portable-rasoir électrique aussi, jusqu’à ce qu’on s’aperçoive de l’arnaque. Pour certains, ça peut prendre un certain temps.
    Le premier “fan” de Sarkozy, celui que je tiens pour le plus authentique, c’est sûrement Loïc Le Meur, blogueur insipide qui surfe sur la vogue avec désinvolture. Le plastique, c’est fantastique ! Petit Pangloss "high tech".

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    On en revient à l’expression grossière d’“identité française”. Le phénomène qui s’en rapproche le plus, c’est sans doute le scepticisme auquel se heurte plus ou moins la “politique” de Sarkozy - plus ou moins vu que l’esprit bourgeois, les chimères de la philosophie républicaine, polluent l’atmosphère depuis belle lurette maintenant. Il serait injuste de voir en Sarkozy un pur produit d’importation.