La prison dont les barreaux sont les plus solides est celle des paradoxes humains. C'est pourquoi les chrétiens ont un dieu qu'ils nomment "logique".
L'anthropologie est l'ennemie jurée des chrétiens, à commencer par les anthropologues qui portent le masque chrétien, dont il faut piétiner les ouvrages, entièrement du domaine de l'idolâtrie. Le triomphe de l'anthropologie est celui de la bêtise humaine. Derrière chaque homme, se croyant justifié d'émettre un jugement moral sur autrui, se cache un anthropologue imbécile.
"Ce qui sort de la bouche de l'homme -le langage humain- souille l'homme", dit le Messie à ses apôtres pour les dissuader de se fier aux diverses sortes de rhéteurs qui entendent régenter l'esprit humain.
L'homme n'a qu'un potentiel très limité. Limité à l'érotisme ou la force vitale. Sans l'inspiration divine, sa compréhension du cosmos est quasiment nulle et se réduit à des spéculations algébriques. Ces dernières reviennent à réduire l'univers à un organisme vivant, et à lui affecter le mouvement instable et paradoxal propre à la vie.
L'antichrist Nitche avec son "éternel retour", ne fait que reconnaître le caractère satanique de la science anthropologique occidentale, où la spéculation joue un rôle essentiel. "Voir les choses dans un miroir", selon le procédé qui définit l'entendement de l'homme d'élite, est un moyen pour celle-ci de se conforter contre la sagesse divine. L'élite ne se légitime JAMAIS selon dieu, mais toujours CONTRE lui. Quitte, s'il le faut, à le remplacer par une idole, selon le procédé des suppôts de Satan, à l'intérieur de l'Eglise chrétienne (Pascal, Joseph de Maistre).
C'est ce qui explique que Hamlet passe Polonius-Copernic au fil de l'épée, et non pour une sordide histoire de cul telle que celles qui hantent le roman ou le drame bourgeois.