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polonius

  • Rêveuse bourgeoisie

    L'intellectuel est pris dans un rêve, comme une mouche dans une toile d'araignée. Le vrombissement que fait la réflexion de l'intellectuel, en produisant son mouvement paradoxal, attire tout un tas de petits moucherons faibles d'esprit à sa suite ; leur vol ressemble au cours du hasard.

    Je tiens la comparaison des intellectuels avec des mouches d'Aristote. Pourquoi Hamlet est-il sans pitié avec Polonius, cette éminence grise ? A cause des dégâts qu'un seul intellectuel peut causer, qui se chiffrent parfois en centaines de millions de moucherons morts ; parce que l'homme de science se doit d'être impitoyable avec ceux qui placent la folie au lieu du savoir, pour le compte de Lucifer.

  • Le Prophète Hamlet

    Seul un parfait étranger à la bible peut ignorer la figure christique du prophète faisant face au complot du monde.

    Le brave Tolstoï, avec toute sa philosophie d'Allemand, ne pouvait pas comprendre ce qui différencie Shakespeare de l'antique tragédie. Si Homère met en scène la bêtise humaine, Shakespeare traite, lui, de l'Antéchrist, c'est-à-dire d'une formule renouvelée de la bêtise, dont Ophélie est la victime exemplaire. Y a-t-il personnage aussi sot ou sentimental qu'Ophélie dans la tragédie antique ?

    Le coeur du complot est représenté par Polonius et Gertrude. A travers ces personnages en particulier, qu'il nous incite à vomir, Shakespeare dévoile le stratagème de l'Antéchrist. Ophélie vit dans ses rêves - autant dire qu'elle est déjà morte ; les gifles de Hamlet ne parviennent pas à réveiller cette chair vouée par son père à la consommation.

    Quant à Claudius, c'est un tyran de l'ancien régime à l'instar d'Oedipe - on voit qu'il est dépassé, en proie au doute ; sa couronne ne tient qu'à une ruse grossière, à la fornication de Gertrude et au poseur de lacets Polonius.

    Et pour Laërte, s'il n'est faible comme sa soeur, c'est un jeune homme plein de promesses, un point c'est tout.

    Hamlet : - Ô Jephté, juge d'Israël, quel trésor tu avais !

    Polonius : - Quel trésor avait-il, monseigneur ?

    H. : Eh bien

    Une jolie fille et nulle autre,

    Laquelle il aimait très fort. (Acte II, scène 2)

    Pourquoi cette comparaison avec Jephté ? Le "Livre des Juges" indique que Jephté offrit involontairement en sacrifice sa fille unique au Dieu d'Israël, en échange de la victoire. C'est une manière pour Shakespeare de souligner l'archaïsme de la religion de Polonius, et que l'amour de Polonius pour sa progéniture est "cousu de fil blanc".

    On sait à quel point Jésus-Christ s'est élevé contre l'holocauste, chassant même les marchands du temple de Jérusalem qui le pratiquaient pour le compte du clergé.

    Mais encore le "Livre des Juges" évoque les trahisons répétées d'Israël, rebelle à son dieu, et sauvé in extremis par l'intervention de juges successifs mandatés par dieu. A l'imperfection des Juges d'Israël succède le message d'amour parfait du Messie Jésus, annonciateur de la fin des temps. Comme le dit bien Henri Rossier dans cette lecture guidée du "Livre des Juges" : "Un mot, un seul mot caractérise le déclin d'Israël : la mondanité. Ce mot signifie la communauté de coeur, de principes ou de marche avec le monde."

    Or c'est exactement ce que Polonius incarne : la mondanité du juge chrétien ; ou, comme on dit aujourd'hui afin de dissimuler cette mondanité : la "doctrine sociale de l'Eglise".

     

  • Dans la Matrice

    Tout le monde connaît cette façon moderne de classer les études scolaires en "études scientifiques" d'une part et "études littéraires" d'autre part. Eh bien cette distinction est strictement moderne, c'est-à-dire qu'elle n'a aucun sens, ni scientifique, ni littéraire, ni même historique. Ce clivage traduit seulement un préjugé moderne. La réforme des études scolaires et universitaires n'aura jamais lieu, car elle requiert la reconnaissance préalable de la fonction religieuse remplie par le système scolaire et universitaire moderne, et que cette fonction dépasse largement le but scientifique officiel.

    L'assimilation de la technique à la science est d'abord le fait de l'université et des universitaires. La technocratie ne peut pas se remettre en cause elle-même. Les ouvrages de Hannah Arendt sont sans doute significatifs du maximum d'esprit critique dont un représentant de la technocratie peut faire preuve. George Orwell dépasse ce niveau maximum en une phrase, lorsqu'il indique que les intellectuels sont les personnes qui ont le plus de goût pour le totalitarisme. De fait, le cinéma, qui est l'art le plus totalitaire, est entièrement justifié comme un art selon un raisonnement intellectuel. La dimension rhétorique du totalitarisme convient aussi parfaitement aux intellectuels et explique que nombre de poètes modernes se soient compromis avec les pires régimes. 

    Bien que tardive, la philosophie des Lumières elle-même ne correspond pas à ce clivage. Cela n'a pas de sens de dire les ouvrages de Voltaire plutôt "littéraires" ou plutôt "scientifiques".

    Le rapprochement par Francis Bacon Verulam de la science juridique et de la géométrie algébrique est beaucoup plus perspicace et utile du triple point de vue de l'histoire, de la science et de la politique. Soit dit en passant, il ne peut y avoir d'histoire de la science véritable, domaine où l'université moderne et la technocratie pèchent de la manière la plus flagrante, sans examen approfondi du propos de Francis Bacon. Grâce à Bacon, on sait ainsi que l'astronomie qui repose sur des modèles algébriques est nécessairement une astronomie subjective. L'univers est en proie à des métamorphoses successives à partir de son origine première, nous dit l'université. A moins que ce ne soit l'astronomie moderne qui soit une rhétorique en constante évolution ; non l'objet des études scientifiques, mais l'instrument de prédilection utilisé pour ces études.

    A propos de la pièce "Hamlet", écrite par Bacon et signée "Shakespeare" : les lecteurs les moins observateurs observent son arrière-plan astronomique pour plusieurs raisons. Non seulement Hamlet parle aux étoiles, mais le spectre son père est lui-même une sorte d'ange ou "d'Epiphane", c'est-à-dire une divinité se manifestant aux hommes. C'est un phénomène astral, puisqu'il se confond avec un étoile brillante. En outre le château d'Elseneur (Elsinborg) au Danemark fut la résidence d'un des astronomes les plus célèbres de l'Occident, Tycho Brahé, tenant de la théorie géocentrique, et auteur de calculs de positions d'étoiles non moins précis que ceux de Copernic, promoteur plus ou moins volontaire de la thèse héliocentrique. Polonius est de surcroît le pseudonyme transparent de ce dernier.

    S'il n'est pas le premier à témoigner dans ce sens, nul n'est mieux conscient que Francis Bacon de l'enjeu de la science pour l'homme. En ce sens, Bacon pourrait passer pour moderne, puisque l'antienne du progrès et de la science est une antienne que l'on entend tous les jours ou presque. Mais Bacon n'est pas moderne dans la mesure où sa science offre peu de points de correspondance avec la science actuelle, et peut-être plus encore parce que Bacon indique que l'homme est assez largement réfractaire à la science, et beaucoup plus porté à l'invention technique, domaine où il n'y a pas de progrès véritable. Bacon montre en quelque sorte que l'idée de progrès, si elle n'est pas liée à la métaphysique ou aux choses surnaturelles, n'a aucun sens.

    Bacon est conscient de l'enjeu majeur de la science, et des implications particulières de l'astronomie copernicienne dans le domaine moral ou politique (cf. "Novum Organum"). Il y a tout lieu de croire que Shakespeare exprime à travers "Hamlet" une hostilité radicale à la science copernicienne, et la vision commune du monde et de l'univers qui en découle -ou en découlera, pour être plus exact, car Copernic n'a pas manifesté une grande maîtrise de sa science et son déroulement ultérieur. On peut dire que la science de Copernic est un préalable au développement ultérieur de l'anthropologie, c'est-à-dire d'un courant scientifique qui a tendance à rapporter les différentes sciences à l'homme. Le seul profit qu'il y a à mettre en équation l'univers ou à en proposer des modèles mathématiques est, comme la cartographie de la terre, un profit pour l'homme, qui d'ailleurs de ce fait peut se sentir maître de l'univers et se bercer de cette illusion. On voit bien tout ce qui peut heurter un esprit scientifique dans cette tournure d'esprit moderne. Ce n'est pas parce que la métaphysique n'est pour l'humanité d'aucun profit, que l'on ne peut en déduire aucune loi morale ou politique, que la métaphysique n'est pas scientifique.

    "Hamlet" est donc une sorte de "Da Vinci Code", à ce détail près que le "Da Vinci Code" entretient un certain nombre de légendes qui courent à propos des rapports de l'Eglise catholique romaine et de la science moderne. L'influence de l'Eglise romaine sur la science moderne est, notamment en France, largement sous-évaluée.

    Un universitaire contemporain se demande pourquoi Francis Bacon a tant fait l'éloge de la mythologie et des mythes anciens (en tant que réceptacles durables de la science), mais n'a pas lui-même écrit de fables ou de mythes. On ne peut manquer d'observer que Shakespeare est le seul tragédien de l'ère moderne, et que ses tragédies n'ont pas le caractère "dionysiaque" que Nitche prête abusivement à la tragédie antique. Les tragédies de Shakespeare sont "historiques" - et par conséquent métaphysiques puisque l'histoire n'est pas une science anthropologique mais issues des prophéties juives de l'antiquité.

     

     

  • Machiavel

    Le machiavélisme du régime démocratique consiste à faire croire qu'il n'est pas machiavélique.

    Derrière chaque démocrate-chrétien, il n'y a pas beaucoup à creuser pour découvrir un culte rendu au Prince de ce monde ; il n'y a pas à creuser beaucoup plus loin que pour déceler la même détermination dans le "Grand Siècle", et c'est d'ailleurs pourquoi Molière n'a pas pris une ride.

    Molière partage avec Shakespeare cette particularité chrétienne : on ne peut ni les prendre pour des auteurs conservateurs, ni pour des auteurs "progressistes" ; cette particularité fait qu'ils échappent au "cahier des charges" de l'art. Ils ne sont pas des artistes selon les seules définitions, anthropologiques, qui existent de l'art.

    La difficulté que rencontre la scolastique moderne avec Shakespeare tient largement à ce qu'elle est incapable de le situer dans une époque ou dans un mouvement - moi-même je ne qualifie Shakespeare de "renaissant" que pour souligner que l'étiquette "baroque" ou "pré-romantique" est celle qui lui va le moins. L'artifice moderne est baroque. La modernité n'est qu'un stuc, et Shakespeare est un entrepreneur de démolition. Ce sont les mêmes universitaires qui qualifient Shakespeare de "baroque" qui disent la plupart de ses pièces "énigmatiques", sans doute pour signifier que l'étiquette baroque s'accorde avec l'indéfinissable. Si vous lisez Shakespeare correctement, et non avec une oreille de musicien, vous comprendrez que l'accusation lancée par Shakespeare à l'université et aux universitaires de l'Occident d'être les instruments afin d'étouffer l'Esprit, cette accusation-là appelait une vengeance de la part des clercs, que l'on pourrait dire "vengeance de Polonius".

    Certains ont pu dire Shakespeare dans la ligne de Machiavel. Bien que Francis Bacon a sans doute lu Machiavel, il est plus juste de dire qu'il en tire parti, car l'on voit bien que le cadet des soucis de Shakespeare est d'aider les princes chrétiens à se maintenir en selle. Shakespeare montre bien plutôt les princes chrétiens victimes d'une culture médiévale truquée, un peu comme des joueurs d'échecs qui n'auraient pas conscience de la signification satanique du jeu d'échecs. Le machiavélisme démocratique consiste d'ailleurs à jouer avec les pions et sacrifier ceux-ci pour protéger les pièces majeures. Que Shakespeare soit anticlérical, à l'instar de Machiavel, ne signifie pas qu'il soit athée. Elle signifie que Shakespeare a conscience de la coïncidence du cléricalisme et du pharisaïsme.

    Le propos de Machiavel, lui, est comme une "patate chaude" dans la culture occidentale, ainsi que la doctrine de Nitche ultérieurement. Machiavel et Nitche ont le don de dévoiler au nom de la raison et pour le compte des élites dirigeantes, démocratiques ou chrétiennes, afin de soigner leur folie, ce que celles-ci doivent garder secret, à savoir que la politique ne sera jamais un jeu de dames, où toutes les pièces ont la même force, mais qu'elle restera toujours un jeu d'échecs, où la transparence n'est pas de mise et les pièces sont inégales. Ce jeu, Shakespeare souligne qu'il n'est qu'un jeu de dupes et l'Occident une tournure catastrophique, non de l'histoire mais de la partie d'échecs. Plus vous prendrez au sérieux la règle du jeu, plus vous serez dupe dit Shakespeare.

     

     

  • Au fil de l'Epée

    La prison dont les barreaux sont les plus solides est celle des paradoxes humains. C'est pourquoi les chrétiens ont un dieu qu'ils nomment "logique".

    L'anthropologie est l'ennemie jurée des chrétiens, à commencer par les anthropologues qui portent le masque chrétien, dont il faut piétiner les ouvrages, entièrement du domaine de l'idolâtrie. Le triomphe de l'anthropologie est celui de la bêtise humaine. Derrière chaque homme, se croyant justifié d'émettre un jugement moral sur autrui, se cache un anthropologue imbécile.

    "Ce qui sort de la bouche de l'homme -le langage humain- souille l'homme", dit le Messie à ses apôtres pour les dissuader de se fier aux diverses sortes de rhéteurs qui entendent régenter l'esprit humain.

    L'homme n'a qu'un potentiel très limité. Limité à l'érotisme ou la force vitale. Sans l'inspiration divine, sa compréhension du cosmos est quasiment nulle et se réduit à des spéculations algébriques. Ces dernières reviennent à réduire l'univers à un organisme vivant, et à lui affecter le mouvement instable et paradoxal propre à la vie.

    L'antichrist Nitche avec son "éternel retour", ne fait que reconnaître le caractère satanique de la science anthropologique occidentale, où la spéculation joue un rôle essentiel. "Voir les choses dans un miroir", selon le procédé qui définit l'entendement de l'homme d'élite, est un moyen pour celle-ci de se conforter contre la sagesse divine. L'élite ne se légitime JAMAIS selon dieu, mais toujours CONTRE lui. Quitte, s'il le faut, à le remplacer par une idole, selon le procédé des suppôts de Satan, à l'intérieur de l'Eglise chrétienne (Pascal, Joseph de Maistre).

    C'est ce qui explique que Hamlet passe Polonius-Copernic au fil de l'épée, et non pour une sordide histoire de cul telle que celles qui hantent le roman ou le drame bourgeois.

  • Anthropologie

    Derrière chaque anthropologue se cache un antichrist plus ou moins sournois. On peut dire aussi que l'anthropologie est un masque qui permet à des ignares de faire croire qu'ils sont savants. L'anthropologue n'a pas le sens de l'histoire, il a seulement celui de ses intérêts.

    C'est en tant qu'anthropologue que Polonius-Copernic est exécuté par Hamlet. Ce sont toujours des anthropologues qui jugent et condamnent Shakespeare.

    Qu'est-ce que l'anthropologie ? C'est une façon d'expliquer l'homme autrement que par la mythologie de Moïse.


  • Arcturus

    L'histoire de l'humanité s'achève à l'Occident, aussi Hamlet s'adresse-t-il à l'Esprit, son père, en direction d'une région bien précise de la voûte étoilée, comprenant Cassiopée, le Bouvier, les Pléiades, non loin des grande et petite Ourses et de la queue du dragon. La mythologie chrétienne selon Shakespeare est reliée au ciel, comme celle des anciens.

    - Chacun sait que la naissance du Messie coïncide avec l'apparition d'une étoile, qui guida des savants arcturus,hamlet,bouvier,shakespeare,job,saint paul,polonius,copernic,mazzarothétrangers au peuple hébreu jusqu'à Bethléem, en Judée. L'avènement du Christ de la fin des temps est lié lui aussi à un astre. Celui-ci est, dans la prophétie chrétienne, le cavalier monté sur un cheval blanc, revêtu d'un manteau teint de sang, qui dans certains contes chrétiens populaires, vient sauver l'Eglise des saints et martyrs fidèles et justes des griffes d'une mauvaise reine. Cette représentation de l'Esprit  divin et de sa parole comme un cavalier armé d'une épée ("Je suis venu apporter le glaive.", dit Jésus), n'a pas un sens moral ; la justice et la morale des hommes est, quant à elle, figurée par un cavalier noir néfaste. Les calamités de l'humanité, dit l'apocalypse, l'humanité s'y expose en s'éloignant de la vérité.

    De la bouche de ce cavalier, dont personne ne connaît le nom, si ce n'est lui-même, sort une épée pointue pour frapper les nations - les confondre, comme Hamlet confondit tous les protagonistes du royaume de Danemark.

    Avant que Polonius-Copernic ne brouille le ciel avec ses calculs de trajectoires, l'apparition d'une nouvelle étoile était un événement considérable dans la communauté des savants chrétiens. Telle la survenue de l'étoile "supernova", dite de Tycho Brahé, dans la constellation de Cassiopée, que l'astronome danois observa du château où Shakespeare a installé son propre conte, puisque les astres sont comme des dieux ou des messagers.

    La bible est émaillée de référence à l'astrologie - les prophètes en particulier. "Est-ce toi, demande dieu à Job, qui fais lever les constellations (mazzaroth) en leur temps, qui conduit Arcturus et ses fils ? Connais-tu les lois du ciel ?"

    "Il y a une gloire pour le soleil, et une autre pour la lune, et encore une autre pour les étoiles ; chaque étoile diffère en gloire d'une autre.", précise saint Paul.

    A celui qui gardera les oeuvres de dieu intactes, et vaincra, le cavalier blanc, agissant au nom de dieu, donnera "l'étoile du matin". "Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux sept Eglises". La précision est ailleurs d'une ressemblance de l'étoile avec l'astre solaire, vénéré par les anciens Egyptiens. D'autres éléments convergent encore vers Arcturus, "chasseur à l'affût de l'ours", l'étoile la plus brillante du ciel boréal (encore appelée Alpha Boötis) ; on la trouve dans le prolongement du timon de la grande ourse (queue de la grande casserole).arcturus,hamlet,bouvier,shakespeare,job,saint paul,polonius,copernic,mazzaroth

    Et ces événements se produiront, la tribulation des chrétiens fidèles prendra fin, quand l'espoir du salut aura été perdu, et que la plupart des hommes auront été séduits par les nations, puisant dans l'énergie solaire toute leur puissance et leurs miracles trompeurs.

     

     

     

     

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  • Illuminati et subversion du christianisme

    L'essayiste français Jacques Ellul ne parle pas de complot illuminati, mais de "subversion du christianisme" par les Eglises officiellement chrétiennes.

    Un lecteur attentif de Shakespeare constatera que le problème de cette subversion est déjà central dans la mythologie chrétienne de Shakespeare, à la fin du XVIe siècle. Les personnages de traîtres à l'esprit et à la lettre du christianisme abondent en effet dans le théâtre de Shakespeare : Copernic (alias Polonius), Gertrude, Thomas More, Wolsey, et bien sûr tous les rois "de droit divin" (dont même l'Eglise romaine officielle ne nie pas le satanisme désormais, bien qu'il serait plus utile de dénoncer dans la démocratie le même processus théocratique païen, et un stratagème idéologique plus pernicieux que le nazisme).

    Cette subversion est un phénomène décisif, au point qu'il est pratiquement impossible de comprendre l'histoire de l'Occident moderne sans l'intégrer. La contre-culture du complot illuminati peut donc permettre aux jeunes générations de recouvrir la conscience historique à qui elle a été délibérement ôtée pour le besoin de justification de l'éthique ou de la morale républicaine (voire remplacée par le culte identitaire nazi, instrument du fanatisme et du populisme).

    Complément de cette note sur mon nouveau blog parallèle : http://shakingspirit.overblog.com/complot-illuminati-2

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    The French essayist Jacques Ellul is not talking about the 'illuminati conspiracy', but about the "subversion of Christianity" by Christian official churches - Roman catholic first of all, then others.

    A careful reader of Shakespeare will find that this subversion is already the main subject of the Christian mythology of W. Shakespeare, at the end of the XVIth century - that there are many traitors to the spirit and the letter of the Gospels in the theater of Shakespeare: Copernicus (aka Polonius), Gertrude, Thomas More, Wolsey, and of course all the kings from "divine right" (which even the Roman Church does not deny Satanism now, though it would be more useful to condemn democracy, which is not less made with same theocratic pagan trick, and is more pernicious than nazism was).

    This betrayal must be understood, because it is major point in modern history of the Western world. What is prohibited as Jesus-Christ says -civilization aka Kingdom of God in this World- should be betrayed by clergymen and official Churches (to better cover up the truth at the source). USA are playing this game now, after Roman catholic Church before, of universal lie in the name of Ethics and Civilization. Between science, truth, and power, you must choose says Christian Revelation and Shakespeare, because they cannot go together.

  • L'Athéisme

    Un pote, peintre moderniste athée, m'avouait récemment : "Si je croyais en dieu, je ne peindrais pas de la même façon." Et, bien sûr, je l'ai félicité, car le pire est de tout mélanger, comme Kandinsky, l'apocalypse avec son contraire, l'art moral abstrait, qui vise le style.

    Ah, si Satan n'était représenté que par des types francs comme Hitler ou Nitche, la partie serait plus facile, et le monde une plaie moins douloureuse et large.

    Sans une idée globale de la nature, il n'y a pas d'artiste, mais seulement des musiciens ou de médiocres poètes dans l'air du temps. Que cette idée globale soit juste ou pas, celle de Copernic-Polonius ou bien celle de Bacon-Hamlet, pour citer l'affrontement le plus fameux de l'Occident, entre deux artistes et deux conceptions opposées de la nature, il faut qu'elle soit.

    Si les chrétiens ont autant de mépris pour la science évolutionniste, par exemple, c'est parce qu'elle est complètement baroque et composite, empruntant à des idées de la nature opposées : chimérique, elle se focalise sur la chimère.

    Derrière l'athéisme moderne, formulé comme une morale ou une raison pure, il y a bien une conception globale de la nature, nourrissant l'inconscient collectif moderne. Pourquoi mon pote doute de l'inexistence même de dieu ? Il ne le dit pas, mais je le sens : parce qu'il doute de la solidité des certitudes de son époque. Il ne craint pas d'entendre de ma part que la modernité est un truc de cul-béni pour se sentir mieux dans sa peau. C'est le tranquillisant qu'on injecte aux bons citoyens afin qu'ils consentent plus facilement au sacrifice de leur vie au profit du néant. Il en faut toujours plus : c'est la croissance. Il n'y a plus de fric : gare aux bons citoyens qu'il faut séparer brutalement des mamelles de la République, quand ils avaient tout misé dans la continuité de la fonction publique. Si ça se trouve les banquiers paient aujourd'hui les flics qui mettront Neuilly-sur-Sang et sueur du pauvre à sac demain ?

    A la fin du XVe siècle, le grand savant matérialiste chrétien François Bacon Verulam rédige une note dans laquelle il explique comment et pourquoi l'athéisme n'a jamais été, à travers les siècles, qu'une opinion marginale et guère étayée ("Essais") ; cette dissertation n'a pas pris une ride.

    De sorte qu'on peut dire que l'athéisme moderne est "en dehors de l'histoire". La morale ou la politique peuvent resservir de vieux plats, auxquels on a déjà goûté cent fois - et c'est même le rôle des prêtres de nous les resservir cent fois pour le compte des politiciens, en faisant croire à des idées nouvelles, mais, comme dit L.-F. Céline, "l'histoire ne repasse pas les plats", en tant qu'elle est apocalyptique, insensiblement la bête de la terre et les démons qui oeuvrent pour elle s'épuisent.

    L'athéisme moderne, qui n'est qu'un tour de clef supplémentaire dans la science anthropologique est indissociable de la République française, et ne dépasse pas ses limites. Il mourra avec elle. Il y a des tas de mères comme ça, comme la République française, qui n'engendrent et n'élèvent des enfants que par rapport à elle, un peu comme des prothèses. Même cette progression de la prothèse sur la thèse, de la polytechnique sur le vieux paganisme, Bacon l'avait prévue. Et la mort de Fortinbras aussi.