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anthropologie

  • Alain Soral, idiot utile ?

    Le combat dAlain Soral et de son comparse Dieudonné contre le puissant lobby sioniste est un exemple de bravoure ; mais Don Quichotte ne manque pas de courage non plus

    Le lobby sioniste est-il un moulin-à-vent ? On peut penser en effet que ce groupe de pression na pas dautre grain à moudre que lantisionisme, quoi qu'il semble exercer une surveillance rapprochée de la classe politicienne ; mais avant de développer cet argument, je voudrais expliquer en quoi le propos dAlain Soral rejoint celui de George Orwell, et en quoi il sen éloigne.

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  • Le Christ anarchiste

    Contrairement à ce qu'affirment les philosophes catholiques menteurs, il n'y a pas d'anthropologie chrétienne autrement que sous la forme d'une trahison de l'esprit et la lettre de l'Evangile ; le raisonnement anthropologique correspond en effet à ce que l'Evangile nomme "bâtir sur du sable".

    On peut prendre l'architecture comme le raisonnement anthropologique-type. L'architecture ou la géométrie constitue l'essentiel de la pensée païenne antichrétienne, dans la mesure où une géométrie intelligente et raisonnée (ce que n'est pas la géométrie algébrique moderne) est une "philosophie naturelle", c'est-à-dire un art supérieur à ce que l'homme moderne appelle "doctrine sociale", et qui a conduit à de nombreuses catastrophes humanitaires.

    L'architecture catholique romaine trahit le plus visiblement le message évangélique. Les cathédrales gothiques, en particulier, ont toute l'apparence d'un culte rendu au diable.

    Le plus gros écueil sur laquelle le mensonge de la philosophie catholique se heurte, c'est l'apôtre Paul ; c'est pourquoi le clergé romain mène une guerre secrète contre l'apôtre Paul afin de dissoudre son enseignement extrêmement peu compatible avec les thèses des élites judéo-chrétiennes. La démocratie-chrétienne ne peut s'en prendre directement à la figure du Christ - la ruse serait alors trop visible.

     

  • Science consciente

    Qu'est-ce que la science consciente ? Réponse : la science consciente est celle qui consiste à se méfier du "parallaxe humain", c'est-à-dire d'un réflexe qui consiste pour l'homme à tout rapporter à lui-même, jusqu'à prêter parfois à l'univers entier les bornes de sa propre condition.

    De même l'homme s'est construit des dieux à sa mesure au fil du temps, dont l'Etat moderne est le plus facilement identifiable comme tel.

    "Science humaine", "sociologie", "anthropologie" sont autant d'expressions faites pour travestir le discours religieux en discours scientifique ; la plus ridicule d'entre ces expressions : "science dure", pour désigner les mathématiques modernes largement fondées sur des paradoxes inconsistants (i.e. l'infini, notion secondaire dans l'ancienne géométrie).

    D'une certaine manière, l'accès de l'homme à la vérité lui est barré par sa propre tendance à l'idolâtrie, à se mirer dans la nature. Si l'on n'y prend garde, on finira par placer le parallaxe ou le biais lui-même à la place de l'objet de la science, et la recherche scientifique finira par ressembler à un jeu de miroirs comme on en construit dans les foires afin de permettre aux enfants de jouer à se perdre.

    On reconnaît le parallaxe ou le biais humain dans un science à ce qu'elle est paradoxale, comme l'homme lui-même. Ainsi de la théorie de l'évolution (qui fait de l'homme l'animal le plus évolué, bien qu'il n'évolue pas lui-même) ; de la relativité (qui formule comme un absolu le fait qu'il n'y a rien d'absolu) ; de l'hypothèse copernicienne (qui ne peut se passer du postulat d'un univers fini, en même temps qu'elle ne peut s'accorder avec) ; du "big-bang" (qui prétend répondre à la question de l'origine de l'univers, tout en repoussant à l'infini cette question).

    La culture moderne est celle de la "science sans conscience". Le raccourci suivant permet de le comprendre : celui qui ignore la différence entre la technique et la science, tel le citoyen lambda d'un Etat moderne, ignore la déviation possible de la science vers la religion. A contrario, on peut comprendre que la technique est une science biaisée par la volonté et la nécessité humaines.

    Les temps dits "modernes" coïncident avec une faillite de l'esprit critique ou scientifique. [Qui lit cette ligne avec une moue sceptique pourra vérifier la censure, le sabotage ou l'amputation dont font l'objet divers philosophes ou essayistes dont la conclusion n'est pas toujours aussi radicale, mais qui posent des jalons dans ce sens ; dans un ordre de radicalité décroissante, citons K. Marx (la science décline à mesure que l'idéologie libérale progresse), F. Nietzsche (la culture moderne est irrationnelle), G. Orwell (le totalitarisme est un intellectualisme), S. Weil (les physiciens modernes disent n'importe quoi), H. Arendt (la culture de masse est un signe d'irresponsabilité des élites), G. Bernanos (la mécanique s'est substituée à la pensée)].

    La thèse opposée à celle du déclin de la pensée scientifique dans l'Occident dit "moderne" peut être énoncée de la façon suivante : l'anthropologie marque un progrès de la science. Autrement dit, la défense de la culture moderne ne peut se passer de cet argument anthropologique.

    A cet égard, le christianisme ou la culture chrétienne jouent un rôle décisif, trop souvent ignoré en France. La science moderne prend racine dans le XVIIe et une poignée de savants chrétiens fort éloignés de distinguer suivant une classification récente (on ne peut plus spécieuse) le domaine de la science de celui de la religion ; ces savants sont enseignés aujourd'hui comme les pères de la science moderne, et les élèves contraints de se prosterner devant leur "génie", tenus dans l'ignorance que la science ne doit pas grand-chose au génie. Dans ce domaine, la légende dorée est monnaie courante, s'agissant de Galilée, Newton, Descartes, etc.

    La doctrine de Nietzsche ou la critique de Marx nous orientent vers "l'origine chrétienne" de cette déviation anthropologique. Nietzsche est on ne peut plus clair : la culture moderne a le grave défaut, en comparaison de la culture antique, d'être entièrement arbitraire, et cet arbitraire vient du christianisme. Quant à Marx, il a lu Feuerbach et n'ignore pas que l'athéisme moderne est très largement le produit de ce que Chateaubriand a qualifié de "génie du christianisme" ; autrement dit, on peut concevoir les sciences sociales de manière positive comme un aboutissement du christianisme (en aucun cas Marx n'est un "sociologue"), ou de façon négative comme la maladie d'Alzheimer de la philosophie occidentale.

    La question qui se pose est : comment la culture chrétienne a-t-elle pu entraîner un tel désaxement de la science ? (accusation à laquelle l'évêque de Rome fournit d'ailleurs dans une récente encyclique une réponse nulle, c'est-à-dire purement rhétorique). La réponse de Nietzsche est : en substituant le néant à la nature. La réponse de Nietzsche n'est qu'à moitié vraie ; il est exact que les évangiles "abolissent" la servitude de l'homme vis-à-vis de la nature, sur laquelle les religions païennes de la nature étaient fondées, et leur philosophie naturelle. C'est ce qui explique que Nietzsche veuille restaurer la physique contre la métaphysique, synonyme à ses yeux de mysticisme truqué.

    Cependant, en aucun cas le christianisme n'abolit la servitude des sociétés. Il n'y a pas de doctrine sociale chrétienne possible d'après les évangiles, dépourvus d'ambiguïté sur ce point. Bien qu'elle a souvent été présentée traîtreusement comme une concession faite au peuple, la doctrine sociale chrétienne résulte de la nécessité pour les élites occidentales chrétiennes de justifier leur position ; ne le pouvant d'après les évangiles, les princes chrétiens ont élaboré une culture arbitraire et fragile, en perpétuelle mutation. Ainsi Nietzsche amalgame deux choses opposées dans sa polémique antisémite et antichrétienne : la doctrine sociale chrétienne, d'une part, et les apôtres et les évangiles d'autre part. De surcroît il est inexact de prétendre la culture grecque antique "dionysiaque" et opposée à la métaphysique.

    Autrement dit : la doctrine sociale chrétienne est l'axe de la modernité, et cela n'est pas sans conséquence sur le plan de la culture scientifique, c'est-à-dire des idées scientifiques communément et superficiellement partagées par le plus grand nombre. On ne sera pas surpris que certains savants évolutionnistes invoquent la démocratie, bien que celle-ci soit de l'ordre de la foi du point de vue scientifique, à l'appui de la thèse évolutionniste. Ou encore que d'autres aient cherché à consolider les thèses raciales nazies à l'aide de l'évolutionnisme ; ou encore à consolider le dogme économique libéral à l'aide du darwinisme. Ils font ce qu'ils s'interdisent de faire : mélanger la foi -sous couvert d'éthique ou d'anthropologie- et la recherche scientifique. D'ailleurs la foi, au sens le plus banal du terme, mettons bouddhiste, est assimilable à une "recherche", bien plus qu'à une révélation.

    Qu'est-ce qu'un "trou noir" en astronomie, si ce n'est la projection du destin chaotique de l'homme moderne sur le cosmos, déployé comme un écran ? On objectera les photographies de "trous noirs", qui viennent appuyer la démonstration sophistiquée (mieux vaut dire "les dizaines de démonstrations parallèles et contradictoires", formant une nébuleuse). Mais l'appareil photographique est-il parfait au seul prétexte que l'homme l'a fabriqué ? N'y a-t-il pas de nombreux biais possibles dans la photo ? Et qu'est-ce que la photo a d'expérimental ? L'expérience scientifique ne consiste-t-elle pas justement à explorer au-delà de la surface des choses ? Le fait que les mathématiques modernes et le cinéma ou la photographie se confirment mutuellement ne signifie pas qu'ils sont des méthodes scientifiques.

  • Humain, trop humain

    Un catholique romain m'a dit un jour : "Le protestantisme est la religion du divorce." ; c'est sans doute en partie vrai, puisque l'Eglise romaine se montre plus tolérante avec cet acte civil depuis que l'influence de l'idéologie protestante sur la doctrine romaine se fait sentir.

    Cela dit, si le catholicisme romain est la religion du mariage, cette religion ne présente pas plus d'intérêt que la religion protestante.

    D'ailleurs Luther empêche autant le divorce qu'il le permet, en énonçant que le mariage chrétien est dépourvu de fondement évangélique.

  • Humain, trop humain

    Rien de plus humain que le néant, l'infini, les nombres irrationnels, la perspective, et donc l'architecture et la géométrie algébrique moderne. Descartes a ainsi contribué à faire accepter l'anthropologie comme une science, alors qu'elle est un discours religieux avant tout. Au nom du cartésianisme, on devrait prendre pour rationnelles les hypothèses de mathématiciens modernes à deux doigts de la folie, quand ils ne sombrent pas carrément dedans. Au nom du cartésianisme, on devrait prendre les ingénieurs modernes pour de savants rationalistes, quand bien même ils ne sont pas responsables de leurs actes ni de leurs recherches.

    Cet anthropocentrisme n'est pas sans lien avec le diagnostic de folie posé par certains moralistes à propos de la société américaine. En faisant de la notion d'égalité la pierre angulaire de l'idéal démocratique, Tocqueville isole d'ailleurs l'influence du raisonnement algébrique dans la foi dans la démocratie. Le droit et les mathématiques modernes ont en commun une détermination irrationnelle. Cette tendance confirme la remarque du savant matérialiste chrétien F. Bacon de la convergence entre le raisonnement mathématique et le raisonnement juridique, qui conduit de dernier, au nom du progrès scientifique, à n'accorder à la géométrie algébrique que le rang de science secondaire. L'histoire moderne des sciences s'applique d'ailleurs à occulter la véritable signification du réveil scientifique prôné par Bacon contre la science scolastique médiévale, notamment la foi chrétienne de Bacon. Celle-ci est pourtant essentielle pour comprendre la relégation par Bacon de la science juridique et des mathématiques. Le christianisme ne peut fonder en effet aucune alternative à la philosophie naturelle païenne - et par conséquent aucune règle sociale. La monarchie chrétienne de droit divin, de même que la démocratie, sont parfaitement antichrétiennes. En revanche le judaïsme et le christianisme fondent une science métaphysique par-delà la philosophie naturelle des païens. Autrement dit : les lois de la biologie ne s'appliquent pas à l'ensemble de l'univers. La philosophie naturelle n'est pas une science fondamentale du point de vue chrétien, donc les mathématiques et la science juridique ne sont pas des sciences fondamentales non plus. Lorsque l'évêque de Rome Ratzinger proclame que les mathématiques sont une sorte de langage divin, il ne parle pas comme un prêtre chrétien mais comme un prêtre égyptien.

    - Tocqueville à propos de la démocratie et de son sens égalitaire ne semble pas s'apercevoir du paradoxe suivant : la volonté et le principe d'égalité qui gouvernent la conscience du citoyen moderne n'ont rien de populaires : l'égalité est un principe religieux forgé par une élite de prêtres ou de philosophes, comme son abstraction et son irrationalité attestent. 

    Quand le crétin Karl Popper prétend que la science n'est pas faite pour dévoiler la vérité mais que la quête de vérité prime, c'est-à-dire les questions et les hypothèses sur les réponses, il inféode le but au moyen de la science. Il avoue ainsi indirectement le tour anthropologique de la recherche scientifique moderne, et donc religieux.

  • Humain, trop humain

    Il NE FAUT PAS que l'espoir en l'homme soit déçu, sans quoi l'économie s'effondrerait, à l'échelle mondiale. D'où la nécessité de renouveler les doctrines sociales mystiques à mesure que ces mirages se dissipent.

    Les doctrines sociales chrétiennes sont les plus mystiques - le mariage chrétien, par exemple, est beaucoup plus mystique que le mariage païen. Il est vrai que les sociétés modernes se laissent guider par des rêveries en apparence chrétiennes. Sous le rêve communiste, on retrouve la même détermination en grattant un peu.

    On ne peut contredire Nietzsche sur le point que la société moderne vise un but "trop humain" (l'avenir), et que c'est ce qui la rend aussi absurde, la culture ayant de ce fait perdu son ancrage dans la nature. La culture moderne oppose à la nature, afin de s'en libérer, la pure rhétorique du "projet humain", dont la concurrence économique trahit la trivialité.

    En réalité, les évangiles et le salut chrétien ne font miroiter aucune perspective d'ordre anthropologique afin de s'émanciper de la nature, et tout ce qui relève de la "culture judéo-chrétienne" est mystification - la mystification dans le cadre de laquelle l'Antéchrist s'épanouit.

     

  • Anthropologie catholique

    "ON IRA TOUS AU PARADIS !"

    Ce cantique athée résume bien l'esprit de la doctrine catholique, qui revêt avec la canonisation en série des papes une dimension ubuesque. De fait, ici, ce que la propagande cherche à compenser en encourageant le culte de l'institution à travers ses représentants, c'est la ruine juridique de l'Eglise romaine. Le culte de la personnalité est le propre des institutions fragiles, encore neuves ou déliquescentes.

    Un Occidental qui n'a pas conscience du rôle matriciel étrange joué par l'Eglise romaine, de source illégitime de la norme, n'est qu'un aveugle.

    D'une part le culte insane de la personnalité et d'une biographie truquée de Jean-Paul II, dont pratiquement aucun "fan" ne saurait dire ce qu'il a apporté au message évangélique - d'autre part quelques railleurs, inconscients que les cérémonies de translation des cendres de tel ou tel poète républicain au Panthéon sont le strict décalque de la doctrine anthropologique catholique.

     

  • Benoît XVI antéchrist

    C'est l'affirmation réitérée du caractère "anthropologique" du message évangélique par l'ex-évêque de Rome qui permet d'affirmer que sa doctrine est antichrétienne.

    Comme l'anthropologie est un terme assez vague, baignant dans le flou scientifique moderne et ses divisions grotesques en sciences molles et dures, disons plus simplement qu'il est impossible de déduire des évangiles des solutions éthiques ou politiques afin d'améliorer la condition humaine, irrémédiablement marquée par le péché.

    La thèse de ce pontife romain (qui n'est pas la sienne propre, mais celle d'une institution chrétienne reposant sur une rhétorique anthropologique), s'oppose à la défense faite par le Messie à ses fidèles apôtres de fonder le royaume de Dieu dans ce monde.

    Autrement dit quand la loi de Moïse s'adressait encore à un peuple, l'arrachant au principe identitaire, juridique ou racial qui est la détermination commune des peuples, le message évangélique s'adresse, lui, à l'individu seul. "Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.", disent les Evangiles ; or ceux qui ont faim et soif de la justice sociale ne sont pas bienheureux, ils sont imbéciles, induits en erreur par un discours destinés à plonger les peuples dans un état de léthargie spirituelle.

    L'idée de justice sociale a la couleur et l'odeur du christianisme, mais elle en réalité non seulement étrangère à l'esprit et la lettre des Evangiles, mais en outre l'instrument principal de sa subversion. Il n'y a pas de remède social à un mal dont l'origine est sociale, et les évangiles n'en proposent pas.

    La rhétorique anthropologique de Benoît XVI et des élites occidentales démocrates-chrétiennes s'accompagne d'un négationnisme de l'histoire. Plusieurs faits historiques sont occultés. D'abord le fait que l'athéisme moderne s'inscrit dans le prolongement du discours anthropologique chrétien. Derrière le masque laïc porté par les autorités culturelles et morales, on distingue assez nettement la convergence d'intérêts ; Benoît XVI a reçu naguère le quitus d'intellectuels laïcs athées en raison de la conformité de son propos, non pas au message évangélique, mais bien à la rhétorique anthropologique qui forme le cadre général de l'éthique occidentale moderne. On constate que les élites politiques font preuve du plus grand opportunisme, s'agissant de reconnaître à l'Eglise romaine son primat idéologique, ou au contraire de le nier.

    L'athée moderne n'est pas l'héritier de la foi chrétienne, puisque celle-ci est intransmissible par la voie anthropologique, mais l'athée moderne hérite bel et bien de la rhétorique anthropologique chrétienne et de la thèse liturgique du saint sacrifice de la messe (eucharistie), autour de laquelle l'anthropologie chrétienne s'articule depuis le moyen-âge. L'athée moderne est l'héritier de ce que les évangiles prohibent, à savoir l'énoncé d'une doctrine sociale chrétienne, et que l'anthropologie chrétienne permet.

     

    L'individualisme chrétien affranchit l'homme de la tutelle de dieu, comme une mère lâche son enfant pour lui permettre d'apprendre à marcher seul. Un tel individualisme est conforme à l'esprit évangélique. Mais le discours anthropologique élitiste, en introduisant une perspective sociale irrationnelle, ramène cet individualisme à un relativisme athée inconséquent, et qui s'avère un instrument d'aliénation extraordinaire des peuples à la volonté et aux désirs plus fermes des élites.

    Car l'autre fait historique nié par la doctrine de Benoît XVI, parfaitement soluble dans les "temps modernes", c'est le caractère totalitaire du discours anthropologique chrétien. Il est sous-jacent dans toutes les doctrines modernes catastrophiques, non seulement libérales, mais aussi communistes ou nazie. Ce qui est présenté comme un progrès social humaniste, s'avère en réalité une convulsion de l'humanité.

    La prochaine canonisation du pape Jean-Paul II, nouveau scandale de la propagande catholique romaine, sera l'occasion de confronter de nouveau le discours anthropologique chrétien à la vraie foi, car cette canonisation "pour le besoin de la cause", trahit largement ce que le discours anthropologique cherche à dissimuler, à savoir la substitution d'un culte providentiel au message évangélique. Le procédé de la canonisation des papes présente une analogie avec le sacre du moderne suppôt de Satan Napoléon par lui-même, et elle est de surcroît aussi absurde que le culte de la personnalité pour un tenants de valeurs démocratiques. Cette propagande inconsidérée trahit que la démocratie-chrétienne a plus à voir avec un culte oedipien qu'avec des évangiles dont l'apôtre Paul affirme avec force dans l'épître aux Galates qu'ils fondent une spiritualité anti-oedipienne, c'est-à-dire antisociale.

  • Anthropologie

    L'absurdité de la condition humaine justifie tous les actes contre nature. Le suicide, doctrine aristocratique, est tabou pour une seule raison : si les ouvriers se suicident, qui servira les bourgeois ?

    - Où lisez-vous, bourgeois, que le Christ a levé le petit doigt pour empêcher ce curé de Judas de se suicider ? Seule la société menace l'homme au-delà de la mort, et ces menaces sont du même calibre que les promesses des politiciens : elles n'engagent que les bonnes femmes, invariablement occupées depuis l'aube de l'humanité à répéter la même erreur qu'Eve.

    Le travail de l'anthropologue moderne, dans le régime totalitaire où nous sommes, consiste à faire passer l'absurdité pour la logique, jusqu'à proscrire l'humour. Aussi à la fin des temps, les partisans de la morale et de Satan, sont-ils aussi écoeurés par la société qu'un chrétien peut l'être.

  • L'Anthropologie chrétienne

    L'anthropologie chrétienne est l'argument derrière lequel le paganisme des soi-disant "élites chrétiennes" s'avance masqué, c'est-à-dire la formule la plus efficace de l'antichristianisme. Cette rhétorique anthropologique subversive évoque la prophétie des apôtres concernant l'avènement de l'Antéchrist, c'est-à-dire une puissance apparemment sympathisante du Christ Jésus, et non pas hostile.

    Les Evangiles sont la parole de dieu, du point de vue chrétien, et par conséquent intangibles : nul ne peut y ajouter ou y retrancher, à moins de commettre le péché de fornication, c'est-à-dire non pas une faute du point de vue anthropologique, mais un péché contre l'esprit de dieu. L'inaltérabilité de la parole divine est indiquée par la mention qu'elle durera plus longtemps que la terre elle-même, c'est-à-dire que l'humanité.

    La difficulté de l'homme à comprendre la parole divine tient d'abord à la nature pécheresse de l'homme. L'anthropologie chrétienne semble hésiter entre la source divine de la vérité et la raison humaine commune. Or, comme on ne peut se satisfaire d'une demi-science, qui ménagerait une place au mensonge, on ne peut se satisfaire d'un demi-christianisme, trempé dans l'eau tiède du désir et des ambitions humains. Tandis que le Messie nous dit que le christianisme est à prendre ou à laisser, d'une certaine manière l'anthropologue chrétien nous dit le contraire.

    Où l'on discerne encore que l'anthropologie chrétienne est satanique, c'est sur le plan social ou mondain, puisque le Messie, poursuivant le but du salut de l'homme, méprise absolument le plan social ou mondain, tandis que le but sournois de l'anthropologie chrétienne est de le revaloriser.

    Le clergé chrétien, romain en particulier, prétend donc avoir inventé une méthode complémentaire de l'enseignement de la parole divine. Or cette méthode n'est ni plus efficace, ni complémentaire : elle contredit et occulte l'amour et l'esprit de vérité chrétiens, exactement pour la même raison qui incita le clergé juif à trahir l'esprit de la loi de la Moïse en se l'appropriant. Or cette opération de blanchiment du monde à l'aide de l'anthropologie chrétienne est à l'arrière-plan de tous les génocides de l'Occident moderne : elle a servi à battre le rappel des foules ivres de bonheur et de sang. Arrachez le masque de l'anthropologue athée ou moderne, et vous découvrirez au-dessous celui de l'anthropologie chrétienne, acharnée à traduire le message évangélique en propositions sociales impossibles.

    L'anthropologie chrétienne est également indissociable de l'élitisme ou de l'esprit de caste, car bien entendu les élites sont actionnaires du monde, bien plus que ne le sont les personnes du peuple, asservies aux chimères et aux utopies sociales. Si cela semble assez évident en ce qui concerne l'ancien régime et sa consolidation à l'aide de lois chrétiennes, ça n'est pas moins vrai en ce qui concerne la démocratie, régime plus sournois mis en place par les élites bourgeoises afin de tenir les peuples en haleine.

    - La médiocre encyclopédie Wikipédia traite dans un article de la notion confuse d'anthropologie chrétienne ; en préambule, l'article indique que l'anthropologie chrétienne doit surtout à trois noms (sic) : Aristote, Thomas d'Aquin et Jean-Paul II. Suivant le propos de cet article, destiné à justifier grossièrement la "cause sociale chrétienne", Aristote serait un précurseur du concile Vatican II. Il s'agit ici de l'interprétation d'Aristote par Thomas d'Aquin, représentatif de l'effort du clergé du moyen âge pour rendre la société civile compatible avec les exigences évangéliques - effort sournois et impossible, puisque la spiritualité chrétienne s'efforce de souligner l'assise sociale dans le mensonge, le péché et l'absence de spiritualité. Thomas d'Aquin fait en outre dire à Aristote le contraire de ce qu'affirme le savant naturaliste grec, à savoir qu'il est improbable physiquement que l'âme persiste au-delà de la mort, et que certainement l'âme n'est autre qu'un principe physique, et non divin ou métaphysique. Or la croyance dans la persistance de l'âme n'est pas plus requise du point de vue chrétien qu'elle est requise du point de vue d'Aristote : cette croyance répond à un besoin anthropologique ou social, éthique.

    - L'ancien évêque de Rome Jean-Paul II, quant à lui, ignore délibérément que les symboles chrétiens - les paraboles et l'apocalypse chrétiennes s'appuient largement sur des expressions symboliques - ces symboles et métaphores ont une signification opposée à celle des symboles et métaphores païens, qui ont, eux, bel et bien une valeur anthropologique, tandis que les symboles et les métaphores chrétiens ne peuvent produire d'effet sur le terrain anthropologique ou social, c'est-à-dire des choses temporelles. Les évangiles, notamment, démystifient l'érotisme, qui au contraire sur le plan anthropologique est systématiquement une denrée mystique.

    Même le vitriol déversé par Nitche au nom de Satan sur les évangiles et l'anthropologie chrétienne moderne qu'il accuse d'avoir inversé les valeurs bien plus réelles de l'anthropologie païenne, ce vitriol est moins néfaste, car il met à jour certaines parties authentiques du christianisme, notamment l'inaptitude de celui-ci à servir un quelconque art ou à justifier une quelconque société.

  • Impossible n'est pas chrétien

    Pour l'anthropologue, le mal est un fait banal. C'est la raison pour laquelle le christianisme vomit l'anthropologie et les anthropologues. Inconsciemment ou peu consciemment, Voltaire défend contre Pangloss-Leibnitz le point de vue chrétien. Ce qui n'est pas chrétien chez Voltaire, et revient à l'anthropologie, c'est de croire que l'on peut lutter contre le mal sur le plan social.

    A cette science-fiction rousseauiste ou voltairienne d'un monde meilleur pour remédier à la tyrannie égyptienne (oedipienne) de droit divin, les idéologies socialistes modernes ont, depuis, ajouté un cynisme extraordinaire, dont on ne peut accuser Rousseau, ni même Voltaire. La démocratie-chrétienne bat des records de cynisme, puisqu'elle défend et justifie ce qu'il est impossible de défendre du point de vue chrétien : la démocratie, c'est-à-dire, en réalité, le totalitarisme, un nouvel ordre oedipien.

    Les Etats-Unis dévoilent peu à peu leur satanisme profond derrière l'apparence démocrate-chrétienne et des parjures odieux cautionnés par Rome.

    La trahison des anthropologues chrétiens vient du fait qu'ils soumettent la parole de dieu à l'ordre civil, ce qui est le pire crime que l'on peut commettre contre l'Esprit.

    Toute tentative d'inventer une éthique chrétienne, suivant la rhétorique nébuleuse des philosophes boches, ou de justifier une politique par des arguments chrétiens, implique nécessairement la négation du péché originel. L'éthique juive consiste exactement dans la même trahison de la loi de Moïse, pire encore que les blasphèmes de Freud ou Einstein contre dieu.

    Le péché originel est effacé par les anthropologues ou les sociologues chrétiens au niveau de la famille, dont ils restaurent le sens sacré, purement païen et romain. Une fois la famille blanchie, comme toutes les institutions découlent de ce modèle -le président de la République française est le "pape" mystique des Français, ce sont toutes les institutions politiques qui sont blanchies par conséquent, quand le Messie ne cesse d'inciter à s'en détacher en raison de leur vice de forme macabre, c'est-à-dire du péché.

    Si le christianisme authentique de Shakespeare est aussi frappant, dans le sens de l'Esprit, c'est parce qu'il dénonce cette subversion du christianisme, qui consiste pour les institutions catholiques romaines à effacer le péché originel et à fermer ainsi la porte à l'apocalypse, qui prend pour symbole de l'Eglise une femme, qui contrairement à toutes les autres, qu'elles soient de chair ou des personnalités morales, n'est pas liée à la terre par le péché, mais liée au ciel par le rejet de l'ordre humain anthropologique ou artistique.

    Autrement dit, le salut chrétien est improbable ou impossible, mais il est le plus sûr, car les promesses des anthropologues ne s'accomplissent qu'après la mort, et elles ne sont rien d'autre que la mort. Toute l'astuce des anthropologues pour séduire le monde consiste à idéaliser la mort et lui prêter le caractère métaphysique qu'elle n'a pas. La morale pure est le baiser des imbéciles sur la bouche de la mort.

  • Au fil de l'Epée

    La prison dont les barreaux sont les plus solides est celle des paradoxes humains. C'est pourquoi les chrétiens ont un dieu qu'ils nomment "logique".

    L'anthropologie est l'ennemie jurée des chrétiens, à commencer par les anthropologues qui portent le masque chrétien, dont il faut piétiner les ouvrages, entièrement du domaine de l'idolâtrie. Le triomphe de l'anthropologie est celui de la bêtise humaine. Derrière chaque homme, se croyant justifié d'émettre un jugement moral sur autrui, se cache un anthropologue imbécile.

    "Ce qui sort de la bouche de l'homme -le langage humain- souille l'homme", dit le Messie à ses apôtres pour les dissuader de se fier aux diverses sortes de rhéteurs qui entendent régenter l'esprit humain.

    L'homme n'a qu'un potentiel très limité. Limité à l'érotisme ou la force vitale. Sans l'inspiration divine, sa compréhension du cosmos est quasiment nulle et se réduit à des spéculations algébriques. Ces dernières reviennent à réduire l'univers à un organisme vivant, et à lui affecter le mouvement instable et paradoxal propre à la vie.

    L'antichrist Nitche avec son "éternel retour", ne fait que reconnaître le caractère satanique de la science anthropologique occidentale, où la spéculation joue un rôle essentiel. "Voir les choses dans un miroir", selon le procédé qui définit l'entendement de l'homme d'élite, est un moyen pour celle-ci de se conforter contre la sagesse divine. L'élite ne se légitime JAMAIS selon dieu, mais toujours CONTRE lui. Quitte, s'il le faut, à le remplacer par une idole, selon le procédé des suppôts de Satan, à l'intérieur de l'Eglise chrétienne (Pascal, Joseph de Maistre).

    C'est ce qui explique que Hamlet passe Polonius-Copernic au fil de l'épée, et non pour une sordide histoire de cul telle que celles qui hantent le roman ou le drame bourgeois.

  • Anthropologie

    Derrière chaque anthropologue se cache un antichrist plus ou moins sournois. On peut dire aussi que l'anthropologie est un masque qui permet à des ignares de faire croire qu'ils sont savants. L'anthropologue n'a pas le sens de l'histoire, il a seulement celui de ses intérêts.

    C'est en tant qu'anthropologue que Polonius-Copernic est exécuté par Hamlet. Ce sont toujours des anthropologues qui jugent et condamnent Shakespeare.

    Qu'est-ce que l'anthropologie ? C'est une façon d'expliquer l'homme autrement que par la mythologie de Moïse.