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goethe

  • Contre Hadopi

    "Au fond, nous sommes tous des êtres collectifs... Tous nous devons recevoir et apprendre autant de ceux qui étaient avant nous que de nos contemporains... C'est vrai, j'ai fait et réalisé dans ma longue vie diverses choses dont je pourrais peut-être me vanter. Mais si nous voulons être loyaux, qu'avais-je donc vraiment en propre, sinon la capacité et l'inclination d'entendre, de distinguer et de choisir, d'animer avec quelque esprit et de rendre avec quelque adresse ce que j'avais vu et entendu ? Je ne suis nullement redevable de mes oeuvres à ma propre sagesse seule, mais à des milliers de choses et de personnes en dehors de moi qui m'en offrirent les matériaux."

    Goethe (17 février 1832)

    La protection des artistes par l'Etat est une vieille lune à laquelle les poètes sont parfois tentés de croire (Eluard et Aragon n'ont-ils pas composé des odes à Staline, Céline et Drieu La Rochelle au régime nazi ?) ; on constate cependant que la Villa Médicis, mise un temps à la disposition des artistes par l'Etat, n'a pas tardé à devenir une datcha de fonctionnaires à la solde du pouvoir, excitant la convoitise des plus serviles d'entre eux : PPDA, G.-M. Benhamou et F. Mitterrand, pour prendre l'exemple le plus récent.

    On peut même poser que plus l'Etat est centralisé, et le nôtre l'est plus encore que celui de Louis XIV, plus il est conventionnel et hostile à l'art qui détruit l'idéologie de la "loi naturelle". L'Etat omnipotent maudit l'artiste ; il exige des valets et des putes sacrées.

  • Printemps des antipoètes

    Très rares sont les poètes qui comme Goethe savent définir les frontières de leur art. "J'honore le rythme comme la rime par lesquels seulement la poésie devient poésie, mais ce qui produit vraiment un effet profond, pénétrant, le véritable élément formateur et fructueux, c'est ce qui reste du poète lorsqu'il est traduit en prose."

    Le mérite de Goethe est d'autant plus grand que l'art boche s'élève rarement au-dessus du niveau de la ceinture. J'y vois l'influence de Shakespeare, qu'on ne traduit comme un auteur lyrique ou baroque que pour mieux le trahir. La poésie, c'est Caliban ou Ophélie.