Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Printemps des antipoètes

Très rares sont les poètes qui comme Goethe savent définir les frontières de leur art. "J'honore le rythme comme la rime par lesquels seulement la poésie devient poésie, mais ce qui produit vraiment un effet profond, pénétrant, le véritable élément formateur et fructueux, c'est ce qui reste du poète lorsqu'il est traduit en prose."

Le mérite de Goethe est d'autant plus grand que l'art boche s'élève rarement au-dessus du niveau de la ceinture. J'y vois l'influence de Shakespeare, qu'on ne traduit comme un auteur lyrique ou baroque que pour mieux le trahir. La poésie, c'est Caliban ou Ophélie.

Commentaires

  • Vive le rosbif art !
    J'ai jeté un œil sur la controverse apparemment inexpiable Bacon/S, pensé à racine/Molière, à une collision secrète, devenue impénétrable, sauf pour l'esprit, la foi! on dirait les traces des doigts de Dieu, son empreinte digitale? tous ces tours et détours que nous font faire nos doutes, parfaitement parallèles aux autres, quand la foi est une fumée blanche qui s'élève, unique et amoureuse, car elle croît.
    Alors, tout ça traduit en prose, ça donne; faut que je surveille ce qui pousse dans mon jardin...
    Nonobstant, j'aime bien t'entendre dire Goethe, l'art boche! je sais pas où t'as trouvé ça mais chapeau! ça valait d'être tiré du puits; profond, pénétrant, formateur, et fructueux, viril quoi! tu me donnes envie de relire son Werther, ou de lire enfin ses souvenirs.

    (Aujourd'hui ma femme était en pantalon, me suis senti encore plus pédé. J'aurais fui sans sa saloperie de Chanel et son décolleté à damner un saint, quel tartufe je fais! vite Lapin, serre ma haire avec ma discipline!)

  • De fait la peinture de Molière du diable sous le double aspect de Don Juan et son acolyte Sganarelle fait penser à Shakespeare, qui ne ménage ni les princes ni les dévot(e)s. Mais Shakespeare possède une dimension apocalyptique/historique que Molière n'a pas ; je ne crois pas qu'il soit exagéré de dire que Shakespeare est le seul auteur de théâtre possédant véritablement la dimension tragique à l'instar des Grecs.

    La version originale d'"Hamlet" permet de voir que le genre neutre permet à Shakespeare d'identifier le spectre d'Hamlet à l'étoile apparue simultanément dans une constellation qu'on peut reconnaître à certains indices comme étant celle de Cassiopée. Au centre de la pièce, il y a bien ce que les chrétiens appellent une "épiphanie".
    L'apparition d'une "étoile nouvelle" dans la constellation de Cassiopée en 1572 a de fait eu des conséquences très importantes à la fin de la Renaissance dans le monde des savants et théologiens. Quelques lustres plus tard on ne pourra plus, par exemple, être raisonnablement "aristotélicien" ou "baconien". Aristote avait servi de référence scientifique pendant quatre ou cinq siècles. Einstein n'a qu'un siècle et les foules admettent son sophisme inepte comme un article de foi laïque, sans rien y piger : pourtant s'il était permis de le renverser ou seulement de le critiquer dans les médias, quel scandale ça serait. Même si les débats scientifiques étaient beaucoup plus libres et ouverts à la Renaissance, la chute d'Aristote est un fait scientifique considérable.

    L'Université dissimule, volontairement ou uniformément le fait que François Bacon est presque complètement isolé ; et en ce qui concerne Shakespeare c'est la même chose : son théâtre n'a pas d'équivalent théologique ou politique.

Les commentaires sont fermés.