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mussolini

  • De Nitche à Mussolini

    Epargnons à Nitche la comparaison avec la mystique hitlérienne, puisque celui-ci se voulait "latin", non pas Français, puisque le Français a tendance à considérer que l'horizon du latin ne dépasse pas l'ourlet de la jupe de sa mère. Si l'on exclut de la littérature italienne tout ce qui n'a pas une connotation pédérastique, il ne reste plus grand-chose.

    De même le Français se défendra toujours d'avoir du style, surtout si la flatterie vient d'une femme, celle-ci n'étant qu'un compliment indirect touchant son organe viril. Les intellectuels déploient des efforts de rhétorique pour parvenir au même résultat que l'homme naturel. Je dissuade les artistes en herbe, quand ils sont robustes, de vouloir faire moderne et d'adopter le style le plus démonstratif.

    Bien sûr le motif le plus net pour le Français de se défier du Latin, c'est qu'il a été mené à la boucherie et au vain sacrifice par un Italien. Napoléon, mais pas seulement. L'immonde Corse ajoute d'ailleurs à Hitler une dimension sadique au crime politique. Les Allemands ont une manière beaucoup plus féminine, beaucoup plus organisée, de tuer : il leur faut un plan et des justifications éthiques, un peu comme pour l'avortement de masse. L'Allemand est effectivement plus moderne. Le déclin de la figure de l'homme politique s'est opéré de l'Italien, dont le droit de faire couler le sang du peuple repose pratiquement sur le bon plaisir aristocratique, vers l'Allemand, qui s'appuie sur de bonnes intentions, où on retrouve la marque de la moraline judéo-chrétienne. Ce mouvement marque un recul de la responsabilité politique. Il est bon que les guerriers décorent leurs maisons des crânes de leurs victimes. On peut facilement s'accorder avec Nitche sur le fait que le nihilisme moderne abaisse l'homme au niveau de l'insecte, en lui ôtant le plus complètement l'aptitude à choisir.

    Ce que le Français apprécie dans l'art de Shakespeare, c'est qu'il est le plus dépourvu de style. Il est voué ainsi à demeurer une énigme aux yeux des psychologues. La preuve de l'aspiration théologique réelle de Shakespeare est dans son oeuvre de désacralisation de l'art occidental. Si la nécessité persiste pour les élites intellectuelles de liquider Shakespeare d'une manière ou d'une autre, en collant sur son front les étiquettes les plus improbables, c'est pour la raison que Shakespeare met un terme définitif à la foi dans la civilisation occidentale. Shakespeare fonde l'art moderne contre lui. La quête de la beauté platonicienne n'est plus permise à l'artiste après Shakespeare. Comprenez : ce moyen naturel de faire obstacle à l'histoire n'est plus permis.

    C'est tout l'enjeu historique que Nitche n'a pas saisi. Il s'est retrouvé, comme le fachisme, pris entre deux feux contraires. Le nihilisme occidental décadent, d'une part, dont la faiblesse morale est compensée par des moyens de propagande extraordinaires, et de l'autre le progrès de l'histoire selon l'esprit de dieu, la force quasiment invisible qui anime Shakespeare, mais n'en contraint pas moins la culture occidentale à cette posture macabre, à se déterminer en creux et non plus selon la culture de vie, que le christianisme ne vise pas à détruire, contrairement au dire de Nitche, mais à laquelle il ôte toute prétention spirituelle, ainsi que scientifique.

    Nitche a un point commun avec la modernité qu'il déteste, et ce point est exactement le même que celui qui permet de rattacher la réaction fachiste aux régimes qu'elle prétendait vouloir renverser. Ce point consiste à poser pour vraie la prétention de l'Eglise romaine à témoigner du message évangélique. Nitche ignore (sans doute délibérément) ce que Shakespeare ne cesse de mettre en avant : à savoir que l'anthropologie médiévale n'a aucun appui évangélique.

  • Divided Kingdom of Satan

     

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    There is probably just one Point where a French guy can make peace with one US guy (I am not talking about French Suckers who are dreaming about US-Dollars of course but about those who know the true History of the bombing of Normandy by the US-Air Force; or the intolerable weakness of US-Girls that makes the coupling between a French guy and an US-girl impossible -except if this French guy is Gay.)

    Point of peace is the common hate of Great-Britain. Good point in Christianity when it is not ruled by almost female is that the hate of every nation is encouraged! Gospels should be prohibited as much as Marxism in the US Nation if common US-people would be able to read.

    Hate of Great-Britain, ruled by Shylock, that betrayed Shakespeare. Always the same (the sole?) example of Ezra Pound who came to England, thinking that Englishmen would be interested in... Art! Man, Englishmen are only interested in motherfucking. Between smart Evelyn Waugh and Ezra Pound, both praising Mussolini as an honest capitalist (an example for Barack Obama, even if it is difficult to imagine Pound or Mussolini in Harvard), I am choosing Pound. There is no excuse when you are from the Country of Bacon and Shakespeare.

  • Une belle histoire de l'Oncle F.

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    La comparaison avec l’Augustin de Jerphagnon est tentante. Même format, même volume, même volonté de survoler son personnage et de l’éclairer sous un jour nouveau chez François Brigneau avec Mussolini.
    La comparaison s’arrête là, car la tentative de Jerphagnon d’offrir un panorama de la pensée grecque en quelques pages afin de resituer saint Augustin dans son contexte s’enlise à demi dans l’académisme. On bâille très tôt. Brigneau marche d’un pas plus alerte dans les pas du Duce. Peut-être parce que Brigneau ne traîne pas une grosse valise pleine de livres avec lui ? Peut-être parce que le sujet était plus facile ? Pas si sûr. Pas si facile de mettre de l’ordre dans le chaos de l’histoire récente pour dégager une trame.
    Sûrement parce que Brigneau est très bon conteur. D’ailleurs ça s’appelle exactement Si Mussolini était conté. Comme s’il racontait pour ses petits-enfants. Une belle histoire de l’Oncle François (Auto-éditions FB).

    J’ouvre une parenthèse : je devrais sans doute présenter Brigneau, vu que c’est un journaliste-écrivain maudit qu’on ne risque pas d’entendre sur “France-Culture” pérorer sur tel ou tel hors-sujet tiré au hasard. Mais n’y a-t-il pas désormais une pudeur, une réserve à avoir vis-à-vis du tout-venant, sur le sujet des écrivains maudits ? Ils ne sont plus très nombreux, alors on aime autant ne pas les partager avec le premier démocrate-chrétien venu.

    « Je voudrais, mes petits poussins, attirer votre attention sur ceci. Depuis cinquante ans, et plus, les “munichois” sont couverts d’opprobre. “Munichois” signifie abject et lâche. Quand, à 13h30, Daladier atterrit au Bourget, une foule énorme a envahi l’aéroport qui n’est encore qu’un aérodrome. Jusqu’à la rue Saint-Dominique où se trouve le ministère de la Défense, des centaines de milliers de Parisiens, toutes classes sociales confondues, l’acclament. Albert Lebrun, le président de la République, adresse ses félicitations à Daladier. Les messages de compliments affluent. Dans le Populaire, le quotidien de la SFIO, Léon Blum parle de “lâche soulagement”. Se soulager, c’est parfois lâcher. « Depuis la négociation on peut jouir du soleil d’automne », ajoute-t-il, toujours poète. La commission administrative de la CGT déclare que « l’accord de Munich a évité le pire ». Afin de remercier Chamberlain, France-Soir (rédacteur en chef Pierre Lazareff) ouvre une souscription pour lui offrir une résidence secondaire en France. Les dons arrivent en masse. Le président de l’assemblée de la SDN félicite Daladier et le Premier ministre anglais. Ils ont sauvé la paix ! A Paris le 5 octobre 1938 la chambre du Front Populaire approuve par 536 voix contre 75 les accords de Munich. Les députés communistes, qui l’année suivante approuveront le pacte germano-soviétique, ont voté contre. Vive Mussolini ! »

    Je m'attendais à un éloge plus franc de Mussolini dans l'ensemble, mais Brigneau a la prudence de prendre un peu de hauteur et de fustiger plutôt l’impuissance de la France ou le bellicisme d’Hitler et des Anglais.

    Bref, le bouquin léger de Brigneau est parfait si on ne veut pas bronzer idiot à la plage en lisant du Beigbeder ou du Harry Potter (ou du Littell, pour ceux qui n’ont pas encore fini)… avec cette réserve : si on fréquente une plage démocratique, Palavas-les-Flots ou Canet-en-Roussillon, plutôt qu’une petite crique aristocratique isolée, on risque d'indisposer son voisin ou sa voisine de serviette en slip de bain, voire le CRS en faction.