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onfray

  • L'Athée

    Où l'athée se montre très semblable au catholique romain, c'est par l'ignorance crasse du b.a.-ba de sa propre doctrine. Je pense en particulier à Michel Onfray, qui tient sur le matérialisme les propos les plus délirants. Matérialiste, Nitche ? Il n'y a pratiquement aucun Boche qui le soit. Bien sûr le fétichisme et la religion de l'art (la musique) sont fondamentalement animistes.

    Je n'en veux pas à cet énergumène pour son ignorance, mais il est typiquement, à l'inverse de L.-F. Céline, le type du républicain qui se fait un devoir de bourrer le mou au peuple.

    Si les valeurs républicaines sont aussi débiles, c'est historiquement parce qu'elles ne font que proroger les valeurs éthiques chrétiennes.

    Je conseille aux athées la lecture de L. Feuerbach (Nitche n'est pas athée, mais nostalgique du droit divin d'ancien régime) ; cet autre Allemand (c'est un fait historique que l'arriération philosophique allemande et l'athéisme sont liés) élucide beaucoup mieux la psychologie athée moderne, et comment pour que l'homme devienne son propre dieu (processus aussi incestueux qu'oedipien), l'étape préalable de l'invention d'une religion à sa mesure était indispensable, où le clergé latin a joué un rôle subversif décisif, nul n'étant mieux placé que lui pour ôter son caractère surnaturel au message évangélique. Il y a deux sortes de tocards ultimes en France aujourd'hui : les laïcs athées qui s'opposent à la théorie des "racines chrétiennes", alors même qu'ils en sont le prolongement ; et les démocrates-chrétiens insanes qui revendiquent ces "racines chrétiennes" impossibles selon les écritures saintes. Et cette chienlit-là est déversée sur le peuple et les gosses par des fonctionnaires qui ne méritent pas un centime. 

  • Triptyque politique (I)

    « En Amérique, nous n’avons pas de tradition conservatrice aristocratique, ni de tradition marxiste ou socialiste. Nous sommes un pays fondamentalement libéral. Le spectre politique est plus limité qu’en Europe. »
    Samuel Huntington (“Manière de voir”, oct.-nov. 2007)

    En d’autres termes, l’élite nord-américaine n’a pas une conscience politique très développée, voire pas de conscience politique du tout, tout juste a-t-elle conscience, comme Huntington, de sa médiocrité.
    En effet, il se trouve que le marxisme d’une part, et le "conservatisme aristocratique" d’autre part, promu par des écrivains tels que Waugh, Barbey d’Aurevilly, Baudelaire, principalement, sont les deux pointes de la pensée occidentale. C’est parce qu’ils sont privés du marxisme et de la pensée réactionnaire aristocratique que les Yankis confondent l’invention du Viagra, de l’internet ou de l’I-pod, avec le progrès, la modernité.

    Un des points communs entre le marxisme et le “conservatisme aristocratique”, pour reprendre le terme d’Huntington, c’est la méthode historico-critique. Cette méthode a été abandonnée peu à peu en France depuis la révolution de 1789 sous les régimes bourgeois libéraux qui se sont succédés après que les fanatiques révolutionnaires ont perdu le pouvoir.
    Aujourd’hui la conscience politique, en France, malgré le recul historique dont nous bénéficions, est faible, étranglée par les démocrates-chrétiens, les socialistes, les libéraux de gauche et de droite, tous bâtards de la même idéologie funeste.

    Difficile de trouver en France de véritables réactionnaires, ou même des marxistes cohérents. Les penseurs marxistes français, Althusser, Balibar, etc., mélangent l’ordre des priorités chez Marx ; ainsi l’athéisme de Feuerbach n’est qu’un point de départ pour Marx et pas un point d’arrivée ! Eteindre le mysticisme, hégélien, de la pensée marxiste, est un contresens : ça revient à transformer le marxisme en système, en philosophie. Sans compter les sociologues ineptes comme Baudrillard ou Debord, qui ont pompé sur Marx quelques idées originales mais les ont maquillées avec des gadgets sociologiques roccoco.

    On a presque en France des penseurs marxistes “kantiens” ou "freudiens" : un comble ! La seule qui grimpe sur les épaules de Marx pour voir encore plus loin, c’est Simone Weil, et elle est presque entièrement marginalisée, diffamée dans “Les Temps modernes” de Lanzman par un yanki obtus.
    De Michel Onfray en passant par Luc Ferry jusqu’à Alain de Benoist, les idéologies les plus ringardes prolifèrent en France, qui fut naguère le pays des Lumières.

    Dans le domaine artistique, le terme de scandale n’est pas exagéré. La France qui, jusqu’au XIXe siècle, emportée par son élan, offrait un cadre politique à la production artistique la plus élevée, elle ne songe plus aujourd’hui qu’à singer le mercantilisme yanki. Quand j’entends parler d’art contemporain, je sors ma cravache.