« En Amérique, nous n’avons pas de tradition conservatrice aristocratique, ni de tradition marxiste ou socialiste. Nous sommes un pays fondamentalement libéral. Le spectre politique est plus limité qu’en Europe. »
Samuel Huntington (“Manière de voir”, oct.-nov. 2007)
En d’autres termes, l’élite nord-américaine n’a pas une conscience politique très développée, voire pas de conscience politique du tout, tout juste a-t-elle conscience, comme Huntington, de sa médiocrité.
En effet, il se trouve que le marxisme d’une part, et le "conservatisme aristocratique" d’autre part, promu par des écrivains tels que Waugh, Barbey d’Aurevilly, Baudelaire, principalement, sont les deux pointes de la pensée occidentale. C’est parce qu’ils sont privés du marxisme et de la pensée réactionnaire aristocratique que les Yankis confondent l’invention du Viagra, de l’internet ou de l’I-pod, avec le progrès, la modernité.
Un des points communs entre le marxisme et le “conservatisme aristocratique”, pour reprendre le terme d’Huntington, c’est la méthode historico-critique. Cette méthode a été abandonnée peu à peu en France depuis la révolution de 1789 sous les régimes bourgeois libéraux qui se sont succédés après que les fanatiques révolutionnaires ont perdu le pouvoir.
Aujourd’hui la conscience politique, en France, malgré le recul historique dont nous bénéficions, est faible, étranglée par les démocrates-chrétiens, les socialistes, les libéraux de gauche et de droite, tous bâtards de la même idéologie funeste.
Difficile de trouver en France de véritables réactionnaires, ou même des marxistes cohérents. Les penseurs marxistes français, Althusser, Balibar, etc., mélangent l’ordre des priorités chez Marx ; ainsi l’athéisme de Feuerbach n’est qu’un point de départ pour Marx et pas un point d’arrivée ! Eteindre le mysticisme, hégélien, de la pensée marxiste, est un contresens : ça revient à transformer le marxisme en système, en philosophie. Sans compter les sociologues ineptes comme Baudrillard ou Debord, qui ont pompé sur Marx quelques idées originales mais les ont maquillées avec des gadgets sociologiques roccoco.
On a presque en France des penseurs marxistes “kantiens” ou "freudiens" : un comble ! La seule qui grimpe sur les épaules de Marx pour voir encore plus loin, c’est Simone Weil, et elle est presque entièrement marginalisée, diffamée dans “Les Temps modernes” de Lanzman par un yanki obtus.
De Michel Onfray en passant par Luc Ferry jusqu’à Alain de Benoist, les idéologies les plus ringardes prolifèrent en France, qui fut naguère le pays des Lumières.
Dans le domaine artistique, le terme de scandale n’est pas exagéré. La France qui, jusqu’au XIXe siècle, emportée par son élan, offrait un cadre politique à la production artistique la plus élevée, elle ne songe plus aujourd’hui qu’à singer le mercantilisme yanki. Quand j’entends parler d’art contemporain, je sors ma cravache.
Commentaires
étendre ou éteindre?
Il est évident que Marx doit beaucoup à Hegel, même s'il s'en éloigne dialectiquement. Il y a de Hegel à Marx la distance qu'il y a de Baudelaire à Bloy.
Sans Hegel, Marx n'aurait pas pu synthétiser les économistes classiques comme il l'a fait. S'il domine les penseurs "libéraux", c'est grâce à Hegel.
En ce qui me concerne j'ai longtemps été trompé par les socialistes et les démocrates-chrétiens, les maurrassiens leurs cousins : je pensais que l'idéologie française, presque aussi détestable que l'idéologie yankie, était un produit du marxisme, en grande partie, via l'Education nationale. J'ai découvert qu'il n'en est rien ; on distingue nettement l'influence de Feuerbach, mais pas du tout celle de Marx, sauf sur quelques historiens essentiels mais isolés.
Quant au PC, il a entretenu l'illusion qu'il y a encore en France un prolétariat, mais politiquement il n'a eu aucun scrupule à s'allier avec des libéraux, comme Chirac par exemple.
je croyais qu'il ny avait aucun rapport entre Hegel et Marx..mais je me trompais
oui, bon, j'suis d'accord, dans l'ensemble mais (ne vous en déplaide), il y a quand même de bon moments dans l'art "conptemporain"...le fauvisme, par exemple (je prends le bâton pour me faire bâtre)
déplaise...
vous voyez, j'assume à fond mon orthographe déplorable!
De quel fauve voulez-vous parler ? Je vois bien quelques matous et une horde de renards, mais aucun fauve.