Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

sebastien lapaque

  • L'honneur bafoué de Georges Bernanos

    La meilleure façon de bafouer l'honneur de Georges Bernanos ? Il suffisait de le transformer en hypocrite penseur démocrate-chrétien gaulliste sur le modèle de François Mauriac.

    Le soixantième anniversaire de la mort de l'écrivain catholique est prétexte dans Le Figaro, Famille chrétienne ou Valeurs actuelles, à de petites notules niaises et consensuelles ne ménageant pas les "Bernanos éternel" par-ci, "Bernanos prophète des temps modernes" par-là, et patati et patata. Pour le fond les abonnés de ces gazettes sont aimablement renvoyés aux volumes de la Pléiade ou aux propres délayages de ces embaumeurs de première classe.

    Tant qu'à faire j'aime encore mieux, poursuivant le même but, l'exégèse délirante que Les Temps modernes ont donnée du célèbre "Hitler a déshonoré l'antisémitisme" de Bernanos. Interprétation des Temps modernes (sic), comme tout droit sorti d'un conte d'Alphonse Allais, de Villiers de l'Isle-Adam ou du Meilleur des mondes d'Huxley qui vise à faire de Bernanos un écrivain philosémite comme tout le monde : quia absurda est.

    La déception de Bernanos fut en vérité à la mesure de sa naïveté, lorsqu'il revint d'exil pour servir de caution à un régime gaulliste à peine sorti des règlements de compte sordides et des procès politiques qui n'en finissent pas. Il ne suffit pas que les ex-soixantuitards à bout de souffle chantent tout compte fait les louanges de De Gaulle, il faudrait de surcroît que des écrivains comme Brasillach, Céline, Drieu ou Aragon, du séjour des morts, joignent leurs voix à ce concert de faux-culs ! Néron n'en demandait pas tant.

    Aussi naïf fut-il, Bernanos ne mit pas longtemps à découvrir les véritables mobiles de la clique gaulliste. Même lucidité chez Simone Weil dont les critiques sont à peu près impubliables aujourd'hui tant elles écornent le mythe gaullien.

    "Il y a eu des collaborateurs mais la collaboration était un mensonge. Il y a eu des résistants mais la résistance était un autre mensonge. Il y a eu la victoire, qu'on a tout de même pas osé appeler Victoire, par un reste de pudeur, mais Libération.

    Et cette libération était aussi un mensonge, et le plus grand de tous...!" G. Bernanos

    *

    La franchise, le ton radical de Bernanos est son plus grand mérite, car pour ce qui est de l'anticipation, La France contre les robots, n'importe quel authentique lecteur ne peut manquer d'y voir une adaptation française de la critique marxiste du capitalisme. Sans qu'il fut nécessaire à Bernanos pour écrire son pamphlet d'avoir lu Marx. E. Waugh ne l'avait pas lu non plus ; il n'est pas certain qu'Ezra Pound s'y soit intéressé de très près. On sait que ce fut le cas de Céline, mais assez tardivement. Pourtant le lien de cœur entre ces écrivains est évident.

     Qu'un baveux du Figaro comme Sébastien Lapaque, employé par conséquent d'un fabriquant d'armes de destruction massives qu'on est occupé en ce moment à fourbir, que ce genre de pion puisse se prévaloir de La France contre les Robots, voilà qui illustre bien le principe démocrate-chrétien à la perfection. Lorsqu'on a une bille à servir de cible à un pamphlet comme Sébastien Lapaque, on ferait mieux de planquer ses bajoues dans une compagnie d'assurance, derrière le guichet d'une banque, où elles peuvent jouer leur rôle rassurant, plutôt que de s'en servir pour pipeauter de cantilènes gaullistes les vieillards paranoïaques qui lisent Le Figaro entre deux madeleines trempées dans la tisane.

  • Table rase du "Figaro"

    Pas étonnant que Le Figaro, ce torche-cul pour vieillards séniles, fasse de la publicité à Yann Moix. Ce morpion-là serait prêt à sucer les bites les plus brenneuses si on lui promettait en échange un peu de gloire, de pognon et de beauté.
    Il a fallu du temps à l’acteur de cinéma Benoît Poolevorde de Namur pour le démasquer, mais au bout du compte il s’est rendu à l’évidence. Tu peux le dire, Poolevorde : « Yann Moix déshonore les laids ».
    (D’ailleurs quand on est un type sincère et honnête, on ne fait pas du cinéma, c’est un repaire de parasites, un vrai cloaque, on fait plutôt de la bande-dessinée.)

    Pas étonnant non plus que Sébastien Lapaque, insignifiant baveux démocrate-chrétien qui fait office de bouche-trou au “Figaro-littéraire” se soit dévoué pour faire l’éloge de la dernière compil. de Moix.
    Les démocrates-chrétiens se mettent rarement à la tête des entreprises crapuleuses, mais ils y jouent volontiers le rôle d’éminences grises (Xavier Darcos) ou de soutier (Lapaque).

    Insignifiant Lapaque, donc, mais significative en revanche sa référence à Léon Bloy pour tailler à Moix, pur produit du système, une cote de rebelle, et faire de Bloy au passage un servile philosémite en abusant du gâtisme avancé des lecteurs du Figaro, leur méconnaissance de l'histoire la plus récente.
    S’il y a bien un organe de presse qui mérite les invectives de Bloy aujourd’hui, c’est Le Figaro, propriété d’un millionnaire marchand d’armes qui soutient une politique libérale analogue à celle de Guizot en plus bête, mais surtout, c'est là que Bloy intervient, avec le soutien de démocrates-chrétiens serviles dont le maigre talent n’a pas trouvé d’autre emploi que de cirer les pompes des riches et d'insulter les pauvres.

    Il y a une logique aussi dans l’abjection.