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La putain bourgeoise

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On s'est longtemps figuré le capitalisme d'après les caricatures de Forain ou d'Hermann-Paul, comme un gros industriel qui fume le cigare en se frottant le ventre dans l'antichambre d'une grisette. Hélas, cette caricature est périmée ! Ainsi, dans le cas de BHL et de sa moitié, par exemple - je choisis exprès un exemple de capitaliste-philosophe -, dans ce cas on est bien obligé de constater les effets des régimes minceur, les efforts du capitalisme pour soigner sa télégénie. Même, pour éviter le cliché de la bourgeoise replète, Arielle Dombasle n'hésite pas à se déguiser en pute. En pute virtuelle, ça va de soi. Arielle nous fait le coup de la Goulue ; et BHL est son Lautrec, toutes proportions gardées.

On mesure mieux le rôle précurseur de BHL maintenant que les petits sophistes de son espèce, toujours prêts à plaider la cause du système, se sont multipliés au point qu'il faut élargir les plateaux de télé pour leur faire de la place à tous et qu'ils se bouffent le verbiage philosophique sur le dos. Sans conteste, BHL, forcément un peu usé après toutes ces années de bons et loyaux services, BHL les dominait tous de la tête et des épaulettes !

De tous les avatars de BHL, Guy Sorman est sans doute celui qui m'évoque le plus Pangloss, avec son faciès de saumon d'élevage surgelé et son petit sourire content. Il a trouvé la formule philosophique magique ; à qui ose critiquer le capitalisme américain, invariablement il réplique, et c'est comme une explosion de raison raisonnante : « Certes, mais qu'est-ce que vous proposez d'autre que le capitalisme ? »
L'oligarchie capitaliste nous a poussés au bord d'un déficit profond ; économique, bien sûr, en orientant délibérément l'économie vers la production de gadgets et de services superflus de mauvaise qualité ; moral ensuite, en morcellant l'intérêt européen, notamment, en une multitude de petites revendications de consommateurs mesquins ; politique ensuite, en substituant au colonialisme brutal un néo-colonialisme beaucoup plus vicieux, dont il est difficile de distinguer les responsables, dissimulés derrière des raisons sociales abstraites, quand ce n'est pas derrière un discours humanitaire cynique ; au bord d'un déficit artistique enfin : où sont passés les poètes ? où sont passés les peintres ? Il ne reste plus que des philosophes binaires ou existentialistes… Alors, à question idiote réponse idiote : « À quoi bon vouloir changer un système qui a si bien réussi à Guy Sorman ? »

D'ailleurs Guy Sorman revient d'un séjour d'un an en Chine. Il y a constaté la sévérité du régime communiste, malgré la conversion des dirigeants chinois au libéralisme économique. « Certes, mais que proposer d'autre que la Chine ? », voilà la conclusion de Guy Sorman.

Les Yankis ont mis le poète Ezra Pound en cage, comme un singe. Tout un symbole… Puisque Sorman réclame des contre-propositions, je suggère qu'on flanque Guy Sorman et ses congénères, non pas dans des cages, il n'est pas question de s'abaisser au niveau des principes qu'ils défendent, mais dans un grand couvent vide, aux murs épais, afin que leurs points de vue philosophiques n'en sortent plus et que l'horizon soit ainsi un peu dégagé.

Commentaires

  • Je ne comprends pas bien votre anti-capitalisme. Que défendez-vous comme système économique? Il faut quand même bien que les gens bouffent.

  • Les Yankis ne bouffent pas, Gloups, ils s'empiffrent ; de bouffe dégraissée (diet food), pour pas crever trop vite. Et de produits dopants dès qu'ils sont à la retraite. On parle beaucoup de la "science yankie", certains se prosternent même devant. En réalité dans le domaine de la médecine, la science n'a fait aucune découverte majeure depuis les anti-ulcéreux, il y a une quarantaine d'années.
    La science médicale américaine produit et vend pour des milliards de dollars des molécules dopantes destinées à combler la demande des yankis en poudre de perlinpinpin.
    Le viagra, par exemple, qui est sans doute le comble du charlatanisme, a généré des milliards de dollars de profits aux États-Unis.

    On peut penser comme Guy Sorman que ce système politique oligarchique, une oligarchie financée par de grands groupes industriels, de service, des banques, gouvernés eux-mêmes par un principe de rendement à court terme, est le moins mauvais des systèmes politiques et, surtout, que c'est un système durable. Je ne partage pas ce point de vue "philosophique".

  • Votre côté marxiste, en fait, se réduit à un comportement appris auprès de Georges Marchais : chaque fois qu'on vous pose une question, vous répondez comme si on vous en avait posé une autre. Bon, en même temps, Elkabach est toujours vivant et Chirac est encore président de la République, alors vous avez bien le droit de ronronner comme un stalinien du Congrès d'Epinay.

  • Je confesse avoir été assez enthousiasmé par la lecture que j'avais faite d'un livre de Sorman. Il s'agissait bien entendu de "La Révolution conservatrice américaine". Avec le recul, je crois que ce qui me séduisait surtout dans cet ouvrage, qui est encore aujourd'hui (24 ans après sa parution donc) son maître-ouvrage, c'est qu'il donnait la parole à des gens de l'extrême-droite américaine qui n'étaient pas nécessairement blancs.

    Mais tout cela ne m'a pas empêché de le trouver très déçevant lorsque j'ai entamé la lecture du "Bonheur français" ou quelque chose s'approchant.

    Le comparer à BHL me semble cela dit relever de l'exagération : Sorman exerça tout de même un ascendant non négligeable sur l'évolution intellectuelle de Louis Pauwels, par exemple, se substituant au brave Alain de Benoist comme nouveau maître à penser du fondateur du Fig-Mag... tandis que BHL n'est pas autre chose que le maître à penser de son épouse (laquelle était fort laide avant son opération salvatrice : voir les quelques scènes de "Tess" où elle apparaît) ou de François Giroud à la rigueur.

  • Si Marchais dit que le soleil brille et que c'est vrai, je ne vais pas dire le contraire. Et c'est vrai qu'Elkabbach et Duhamel sont représentatifs de toute cette racaille journalistique qu'il faudrait nettoyer au kärcher, spécialistes des questions idiotes.
    Duhamel ne croit pas au déclin ; je veux mon neveu, la dernière fois que je l'ai croisé, rue de Rennes, il avait encore grossi. S'il y a bien un truc qui n'est pas menacé de déclin dans ce pays, c'est bien le cul de Duhamel !

  • Mon brave Lapinos quelle poudre de perlimpinpin tu me proposes à la place de mon Truvada et Sustiva quotidien ?

  • Vous croyez peut-être que les Africains qui ont le sida prennent Truvada et Sustiva tous les jours ?

    Le sida est un bon exemple d'échec de la science médicale américaine, malgré l'argent investi dans la recherche d'un vaccin, de l'échec de cette science à trouver un remède au sida, qui est loin de représenter un fléau dans la mesure où c'est une maladie peu contagieuse. Le cancer tue beaucoup plus en France que le sida.

    Mais la question du marché est intéressante. Si un vaccin contre le sida est découvert, qui l'offrira aux Africains qui ne peuvent pas se le payer ?

    Excusez-moi d'élargir la question à d'autres pathologies, Driout, mais la revue "Prescrire", la seule en France qui soit indépendance du financement capitaliste, lors de sa dernière évaluation des cent nouvelles molécules mises sur le marché en France a conclu que seules trois d'entre elles représentaient, non pas une révolution (comme l'aspirine, par ex.), mais une amélioration par rapport aux molécules déjà sur le marché.
    Votre confiance dans la science a quelque chose de touchant, Driout. Peut-être parce que votre vie en dépend ? Vous me faites penser à ces vieilles femmes qui vont allumer un cierge rue du Bac.

  • Oui je comprends tout tu en es resté à l'aspirine ...

  • Oui, si vous n'aviez pas une perception un peu… disons partiale, de la science médicale, vous sauriez qu'en cardiologie l'aspirine c'est encore la panacée.
    Il y a des cardiologues qui vous parleraient amoureusement de l'aspirine pendant des heures, Driout.

    D'ailleurs, au fait de votre fanatisme sur ces questions depuis que j'ai lu votre journal (tome 8), je ne serais pas étonné, le jour où vous aurez des problèmes de cœur, que vous vous décidiez à faire brûler des cierges à la déesse aspirine…

  • Tous les soirs je prends une aspirine et je fais une oraison vespérale à Saint-Lapinos priez pour nous !

  • "je suggère qu'on flanque Guy Sorman et ses congénères, non pas dans des cages, il n'est pas question de s'abaisser au niveau des principes qu'ils défendent, mais dans un grand couvent vide, aux murs épais, afin que leurs points de vue philosophiques n'en sortent plus et que l'horizon soit ainsi un peu dégagé."

    On pourrait aussi construire pour eux des baraquements, même correctement aménagés (mais sans moyens de communication), sur les quelques îlots que la France possède dans l'Atlantique Sud.

    BHL aux Kerguelen, Sorman sur l'île Crozet et Glucksman à Saint- Paul, ils ne feraient plus beaucoup de bruit là-bas, à part prêcher les mérites de la société ouverte aux manchots et aux éléphants de mer :-)))

  • Dommage aussi que Spandau ait été démoli ;-)

  • Warum Spandau ? C'est une allusion aux philosophes nitchéens comme Sollers, la peste emporte cette vieille arsouille increvable ! ou Raphaël Enthoven ? Le pauvre Enthoven, il n'a pas de chance avec les gonzesses. D'abord il y a Justine Lévy, qui a révélé pour se venger qu'il lui avait demandé d'avorter pour pouvoir passer peinard l'agrégation de philo, et l'autre jour je l'ai vu se faire moucher par une journaliste de vingt-neuf ans, Natacha Polony, une journaliste… de "Marianne" (c'est dire le niveau).

    Pourquoi ne pas les mélanger tous dans le même cloître, les kantiens (Luc Ferry), les nitchéens (Sollers, Onfray), les picassiens (Jean Clair), les marxistes-capitalistes (Attali, Stiegler), les existentialistes (Finkielkraut, Comte-Sponville), les lévinassiens (Steiner, BHL), etc., histoire qu'ils s'annulent les uns les autres ?

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