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Marx pour les Nuls (2)

Depuis Jean-Jacques Rousseau, Diderot, Voltaire, la pensée libérale n'a fait que décliner, lentement mais sûrement. Pour être exact, elle a fait le chemin de la poésie à la logorrhée. Kant et Nitche sont des étapes décisives, que Schiller et Goethe compensent à peine.

On va dire : "Mais les idées de Rousseau, celles de Diderot, déjà, sont bêtes !" Certes, mais Diderot, et surtout Rousseau, en sont conscients. Ils ne sont pas aveugles et entêtés. Lorsque l'abbé Galiani démontre à Diderot que les idées économiques libérales sont simplistes, Diderot l'admet sans faire la mule. On subodore que c'est le simplisme même de ces idées qui a séduit Diderot, esprit rêveur - qui retombe aussitôt d'ailleurs dans ses rêveries.

Mais cette franchise d'un philosophe libéral à admettre son erreur, cette liberté-là est perdue depuis longtemps, il n'y a plus que de féroces crétins, qui, dès qu'ils dénichent un esprit libre, un esprit différent, d'où qu'il vienne, le traquent comme un lapin.

Bête, Jean-Jacques ? Certainement pas, il choisit ses idées en fonction de leur beauté plastique et pas de leur vérité. Il a l'intelligence de son art. Au demeurant les idéologues libéraux ont pioché chez Rousseau ce qui les arrangeait. Si ce genre d'exercice avait de l'intérêt, on pourrait faire la démonstration que Rousseau n'est pas si loin de Maurras au plan des idées. "La politique d'abord", répète Rousseau.

Le bon sens, Voltaire en avait sans doute un peu plus, mais il le gardait pour lui. On lui doit quand même Pangloss, qui préfigure le crétin capitaliste moderne, Guy Sorman par exemple, qui nous affirme, au nom du pragmatisme - tant qu'à faire -, que son système inéluctable est le meilleur des mondes possibles.

 Ils s'appelaient "philosophes" mais c'étaient des poètes, épatés par le bon sens anglais, qui leur était étranger. ll y a quelques jours à la télé, BHL était confronté à Daniel Herrero, une sorte de rugbyman poète. Le lyrisme de cet Herrero, qui n'est pourtant pas Chateaubriand, fit pâlir notre philosophe ; chose incroyable, il baissa même les yeux. Cet Herrero l'avait mis à poil. Ni conscience ni candeur.

 

Commentaires

  • Ben oui, "écartons tous les faits, car ils ne touchent point à la question", dans le discours sur l'origine de l'inégalité, etc. Pas un scoop.

    Après, réduire la philosophie libérale à Rousseau... tout ça me semble un peu hâtif.

    En revanche tout à fait d'accord sur le rapprochement Rousseau/Maurras. N'auriez-vous été frappé par la ressemblance frappante entre le début du discours sur l'origine de l'inégalité, justement, et le début des Trois idées politiques - si je me souviens bien - avec le petit poussin qui brise sa coquille, etc. ?

  • Je ne réduis pas la pensée libérale à J.-J Rousseau, je dis que c'est le représentant le plus brillant des penseurs libéraux, devant Diderot - Diderot dont la Grande Catherine raillait l'ineptie politique tout en louant ses services de conseiller artistique.
    Aujourd'hui, c'est devenu difficile de trouver un libéral qui entende quelque chose à l'art : on est au bout du libéralisme en quelque sorte.

    Devant Maurras aussi, dont l'autoritarisme n'est pas incompatible avec la pensée libérale comme pensent certains : il y a d'autres exemples de libéraux autoritaires comme Tocqueville, Hitler, Lincoln, Sarkozy.
    Le cas de J. de Maistre est un peu plus ambigü, car il n'est pas athée comme Maurras.

  • Rousseau libéral, on se marre...

    Franchement, Lapinos, on ne parle pas du libéralisme sans connaître aucun penseur libéral, c'est complètement pitoyable.

    Au fait, allez voir la discussion entre moi et Alayn dans le site d'Alayn, vous verrez un libéral détruire point par point l'anarchisme et aussi le marxisme en réaffirmant le libéralisme.

    Rousseau libéral, "Nitche" comme "phase de la déclinaison du libéralisme" (alors que Nietzsche était apolitique)...le problème avec les personnes qui croient être supérieures et détenir la clé de voûte de la vérité en nous sortant leurs vérités cachées depuis des siècles, comme Jésus-Christ, c'est que quand ils racontent des bobards, ils ont l'air ridicules.

  • L'aspect le plus nettement libéral de la pensée de Rousseau, c'est son rêve d'abolition des classes sociales, de voir l'individu récompensé en fonction de son mérite.
    Reste que Rousseau a quand même un minimum le sens de la politique, il est conscient que l'homme est un animal politique.

    Nitche, lui, est en dehors de la pensée occidentale. Il n'a même pas l'humour de Diderot.
    De Sollers à Onfray en passant par Raphaël Enthoven, ça fait quand même une belle brochette de crétins qui se réclament de Nitche, il y a des signes qui ne trompent pas.

  • Salut ! Toujours à se vanter, le Spendius ! Spendius le libéralo-libertarien ne démonte et surtout ne démontre rien ! Son petit système ultra-libérale est évidemment exécrable. Il a pas inventé l'eau chaude et il se prend des douches froides à chaque fois qu'il se pointe sur les blogs anars.

    Sa vantardise à bon marché (arf ! arf !) n'a d'égale que sa vanité !

  • Héhé, sacré Alayn.

    (Au fait, Lénine, Staline et autres, c'est pas aussi une belle brochette de crétins qui se réclament de Marx? Soyez sérieux un moment (peut-être que je finirais par l'être aussi, rappelez-vous que je suis votre miroir, mais en mieux, et inversé.)

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