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Vers l'Ouest rien de nouveau

Contre-lettre encyclique dédiée à Claire F., moraliste, et Myriam T., dissidente catholique.

J’achève tout juste la lecture de la lettre encyclique de Benoît XVI sur l’Espérance (Spe salvi) que j’ai jugé bon de croiser avec une lecture du Port-Royal de Sainte-Beuve. Où le fameux critique entreprend une analyse, sinon exhaustive du moins sagace, du jansénisme, de ses préliminaires jusqu’à ses chutes.

Sauf à faire preuve d’un négationnisme imbécile, on est forcé d’admettre l’influence du christianisme sur les différents courants de la pensée moderne occidentale. Même Marx, réputé athée, cite souvent le Nouveau et l’Ancien Testament ; quant aux théoriciens de l’athéisme : Diderot, Nitche, Feuerbach ou Sartre, d’une manière ou d’une autre, tous, même si Feuerbach est de loin le plus logique, empruntent le cheminement de la pensée chrétienne avant de s’en écarter.
Le jansénisme lui-même a eu de l’influence sur le christianisme. Port-Royal pouvait, me disais-je, procurer du recul.

*

Mais étant donné les obstacles aujourd’hui au dialogue et à la critique historique et théologique, l’esprit partisan qui règne partout, le petit préambule suivant s’impose :

Certains théologiens ont critiqué récemment le principe de l’érection d’un pape au rang de saint, quels que soient ses mérites avérés, afin de ne pas provoquer une confusion entre le spirituel et le temporel.
Il y a la même ambiguïté dans le fait pour un pape de publier des écrits théologiques sous son nom, y compris (surtout ?) des ouvrages de vulgarisation.
Rome conserve le dépôt de la Foi sur lequel l’Eglise est solidement bâtie jusqu’à la fin des temps. Lorsque le pape s’exprime à titre personnel sur des questions théologiques, on risque de le prendre pour infaillible, de le transformer automatiquement en Père de l’Eglise.
Aussi certains fidèles ou clercs idôlatrent-ils presque le pape ; la moindre de ses allocutions devient parole d’Evangile, l’esprit critique tourne à l'apologie.
D’autres fidèles en revanche, sous prétexte que tel ou tel pape tient des propos hérétiques, s'en vont fonder leur propre église orthodoxe.
La coutume multiséculaire du dialogue au sein de l’Eglise, gouvernée par la certitude que “la Vérité rend libre”, semble éteinte… au moment même où l’œcuménisme, le dialogue avec les autres religions chrétiennes est à la mode !?

*

Voilà, toutes ces précautions prises, je ne peux m’empêcher de penser qu’on vit une époque, si ce n’est désespérante, du moins foncièrement oiseuse.
Mais Joseph Ratzinger, en tant que théologien, invite lui-même à la critique.
Cela posé, autant le dire franchement, dès les premiers paragraphes mon espoir de voir le pape forger des critères nouveaux pour une nouvelle croisade a été encore déçu. Comment ne pas distinguer dans Spe salvi les accents d’une réforme janséniste ?
D’où Sainte-Beuve. Celui-ci se place assez bizarrement, sans doute pour des raisons de convenance personnelle, du côté des jansénistes, tout en gardant l’œil clair et la mesure.
À propos du jansénisme, Sainte-Beuve recommande de ne pas y voir une doctrine parfaitement cohérente, mais plutôt quelques leitmotivs. Idem pour saint Augustin, le docteur préféré de Jansénius, lu et relu dix fois, qui inspire le plan janséniste.
Le plus simple selon Sainte-Beuve est de voir le jansénisme “grosso modo” comme une tentative de réforme sur les mêmes bases que la réforme de Calvin, hors la rupture avec Rome. L’enquête de Sainte-Beuve porte donc seulement sur le plan spirituel et non historique.

*

Quels sont les principaux leitmotivs jansénistes repris dans l’encyclique de Benoît XVI ?

1- La morale, notamment sexuelle, est un leitmotiv de Saint-Cyran et Jansénius comme de Calvin. Jansénius approuve le synode calviniste de Dortrecht (1678) et sa condamnation du pélagianisme. Pélage, contrairement à saint Augustin et à Calvin, ne place pas le péché originel au centre de la religion chrétienne, il ne fait pas de la purge le principe de la vie chrétienne.
De manière caractéristique, Jansénius considère que le péché vient de la concupiscence, de la “libido”, qu’il trie en trois variétés (dont la “libido” du savoir).
À plusieurs reprises, si la traduction française est exacte, Benoît XVI évoque la "saleté" et le besoin de purification, proches de l’idée d’hygiène morale très présente chez Calvin, de l’ascétisme puritain des jansénistes. Il consacre même un paragraphe au purgatoire et au “feu purificateur”, ce qu’une encyclique sur l’Espérance n’impliquait pas forcément.
Le pape affirme d’ailleurs son Espérance dans la justice divine avant tout (n°44-47).

2- En outre Benoît XVI se réclame à moitié de deux théologiens mineurs, Horckheimer et Adorno (n°42). Je ne cache pas qu’avant d’être choqué par l’esprit général de cette encyclique, j’ai été surpris par de telles références dont on peut se demander ce qu’elles viennent faire au milieu de “pointures” telles que saint Augustin, saint Paul, voire Francis Bacon, Luther, Marx ou Kant, auxquelles Benoît XVI fait aussi appel…
Proches du judaïsme, Adorno et Horckheimer sont en effet attachés à l’interdiction vétéro-testamentaire (sic) de façonner des images de Dieu. L’iconoclasme de Calvin, qui a entraîné la destruction de nombreux retables, est encore plus fameux.
Bien sûr Benoît XVI assigne des limites à la doctrine iconoclastes et à l’influence du judaïsme sur le christianisme ; mais comment pourrait-il en être autrement ? Calvin lui-même n’est pas un pur iconoclaste et ses zélateurs ont largement débordé le cadre souhaité par leur chef.

(Il faut à à cet endroit signaler une réalité qui distingue l’Eglise catholique d'aujourd’hui de celle d'hier : elle a presque cessé de produire de grandes images religieuses. Dès le XIXe siècle, ce mouvement était amorcé puisque les meilleurs peintres, Delacroix, Ingres, nonobstant les commandes d’art sacré qu’ils honorèrent, se tenaient eux-mêmes hors de l’Eglise et se voulaient plutôt “libre-penseurs”. Sur ce point l’Eglise aujourd’hui n’est donc pas différente du monde extérieur.)

3- La doctrine "iconoclaste" permet de faire la transition avec un troisième aspect, le plus important, auquel Benoît XVI accorde beaucoup de place, c’est la négation du progrès et de la science. Encore un leitmotiv janséniste, illustré par le scepticisme assez hautain de Pascal, notamment. « Les inventions des hommes vont en avançant de siècle en siècle : la bonté et la malice du monde en général reste la même. » ; le point de vue de Benoît XVI sur la marche du monde (n°24,25) est ici assez bien condensé par Pascal.
(Baudelaire est beaucoup moins sceptique qui dit, lui : « Il n’y a de progrès que moral. »)

Comme il règne à propos des notions de science et de progrès la plus totale confusion désormais, à la suite des saucissonnages de Kant notamment, précisons un peu ; le pape lui-même donne des détails sur sa façon de voir les choses. La science à laquelle il dénie tout pouvoir relativement à l’Espérance, c’est celle de Francis Bacon et de Karl Marx, nommément visés, la Renaissance et le communisme.
De fait le classicisme de Bacon et celui de Marx sont très proches et Benoît XVI n’a pas tort de les rapprocher. Les humanistes de la Renaissance tendent, comme Marx, vers le réalisme et l’objectivité ; et l’image, la métaphore, est au centre de leur méthode dite “phénoménologique”. Pour Marx comme pour les humanistes de la Renaissance, la politique et l’art sont indissociablement liés, comme deux montants d’une même échelle qui mène à la Vérité pour Marx, à Dieu pour Bacon ou Léonard. Marx hérite cette conception de Hegel, lui-même héritier d’Aristote.
Cette négation des effets de la science dite “humaniste” entraîne Benoît XVI à assimiler presque complètement l’Espérance à la Foi. Dans une encyclique sur l’Espérance, la Providence et l’Esprit-Saint ne sont pas directement évoqués !

4- Un éclair de Sainte-Beuve, c’est de comprendre que le jansénisme, pas plus que le calvinisme, ne postule l'idée de prédestination, mais que celle-ci se déduit des idées jansénistes.
L’hypothèse de la "grâce" découle du puritanisme, de l’iconoclasme, de la négation du progrès. Sorti du contexte politique et artistique, l'homme est réduit à son comportement moral ; dans ce schéma la grâce, don gratuit de Dieu, s’impose. Et comme la grâce est manifestement le don le moins bien partagé du monde, l’idée de la prédestination de tel ou tel parachève le raisonnement.
Autrement dit : le jansénisme est le rapport que l’homme entretient avec sa propre “essence”. La grâce est ce qui le relie à Dieu, faute de quoi il étouffe.

L’exemple de l’esclave soudanaise cité par Benoît XVI en exergue de son encyclique est typique. Opprimée par ses propriétaires successifs, Joséphine Bakhita est sauvée par une conversion quasi-miraculeuse en Italie. La politique n’a pas de place dans ce genre de récit où Dieu s’entremet directement : “Deus ex machina” (n°3,4).

*

Sainte-Beuve n’a pas tort d’insister sur le manque de cohérence du jansénisme. Car comment concilier la prédestination, la “plus-value” (sic) des grâces, avec le prosélytisme fanatique de saint Paul ?
En effet, si les jansénistes élèvent saint Augustin au rang de l’apôtre Paul, ils n’évacuent quand même pas saint Paul complètement de leur doctrine.
Les jansénistes réussissent le tour de force de ne citer que les versets “existentialistes” de saint Paul, ce qui étant donné son caractère de militant n’est pas facile. Comme quoi les Jésuites n’ont pas l’apanage de la langue de bois.
Benoît XVI cite notamment Ep. 2, 12, où saint Paul parle de l’“homme intérieur”, en liant cette expression de l’apôtre Paul à l’exercice spirituel et à la grâce. En l’occurrence l’homme intérieur dont parle saint Paul dans sa lettre aux Ephésiens est l’homme fortifié par la révélation et confirmé par l’Esprit saint. La force de l’homme dont parle saint Paul lui vient de l’extérieur et non d’exercices spirituels ou de l’ascèse.

*

Il convient enfin d’élever le débat au-dessus d’une simple querelle entre le point de vue janséniste et le point de vue classique, d’en rechercher la logique supérieure.

La permanence même de la dialectique, “scientifiques” d’un côté, “sceptiques” de l’autre, consacre à mon sens la rationalité de Hegel.
Apparemment l’encyclique du pape a été plutôt bien reçue dans l’ensemble par le clergé occidental et par ses ouailles (sauf peut-être à Rome même).
Rien de plus logique de la part du mouvement charismatique, inspiré ouvertement par la réforme protestante, et nostalgique lui aussi de l’Eglise primitive.
Les milieux traditionnalistes, proches de feu Mgr Lefebvre, à qui le pape a fait quelques concessions liturgiques récemment sont, eux, plutôt des nostalgiques du Moyen-âge et de saint Thomas d’Aquin ; le décalage vers l’antiquité romaine ne les bouscule pas beaucoup.

Plus largement, la philosophie “existentialiste” occupe le terrain en Occident où chacun peut, à la carte, choisir comme son parfum d'existentialisme ; certains clercs n’hésitent plus à se réclamer de la morale de Nitche (!) ou de celle de Heidegger (!!) ; c’est à la fois parfaitement incongru et parfaitement logique.
Ici c’est Aristote, Machiavel ou Joseph de Maistre qui fournissent l’explication. Lorsqu’on refuse de s’élever au niveau de la politique, on tombe au niveau de la morale, où Benoît XVI se situe, sa conception de la grâce ayant en outre une connotation “capitalistique” (n°35).
Mais la morale sans la politique n’a pas de sens.
La morale janséniste de Benoît XVI, sa théologie, n’est pas libre. Elle est presque entièrement dictée par le contexte politique qui enferme toutes les religions, en dehors de la religion de l’homme pour l’homme, dans le cadre exigü de la sphère morale, pour mieux les étouffer.
Les Etats-Unis incarnent bien cette théocratie d’un genre nouveau où l’homme place sa foi dans la solvabilité de son prochain beaucoup plus que dans sa sainteté.

Au lieu de justifier la nécessité de briser le cercle où la religion dynamique de l’Occident, où le progrès et l’espérance ont été enfermés, comme à force de bêtise, Benoît XVI justifie au contraire de ne pas briser ce cercle !
Au n°42 de sa lettre, le pape écrit : « L’athéisme des XIXe siècle et XXe siècles est, selon ses racines et sa finalité, un moralisme (…) »
C’est ce genre d’idéalisme qui me paraît le plus hérétique, le plus nuisible. L’athéisme, en tant que religion, on ne peut nier que l’athéisme soit une forme de religion païenne, implique une morale. Mais selon ses racines l’athéisme est une anthropologie… chrétienne. C’est-à-dire une théologie !
Chesterton est beaucoup plus près du diagnostic juste que Benoît XVI. Et c’est hélas la théologie de Benoît XVI qui est un moralisme selon ses racines et sa finalité, non pas l’athéisme !

Si le paganisme, au-dessus duquel la raison grecque s’élève en tentant de délimiter l’espace et le temps, si le paganisme antique est un panthéisme, où la Nature a force divine, les penseurs néopaïens, Nitche ou Heidegger, en décrétant la fin de l’histoire et du progrès, ont créé un paganisme nouveau où l’Homme a force divine, une fiction totale (la Nature des païens, elle, est bien réelle), hors du temps et de l’espace, niés absurdement par des sophistes aveugles et sourds : un “gogothéisme”.
On ne peut que se désoler de voir Benoît XVI flirter avec ce genre de philosophies qui déshonorent la pensée occidentale et justifient d’une certaine façon le mépris des musulmans et des orthodoxes pour les démocrates-chrétiens, désormais prosternés devant leurs gadgets.

Renoncer à la Renaissance catholique en échange d’une sorte de nostalgie de l’Eglise primitive incarnée par saint Augustin paraît peu propre à tirer l’Eglise de l’état semi-comateux dans laquelle elle se trouve.
Dans la droite ligne de théologiens français qui, de Baudelaire à Claudel en passant par Bloy et Péguy, ont fustigé le byzantinisme allemand, je définis Benoît XVI ainsi : “Un cardinal qui indique l’Orient.”

Commentaires

  • Putain...

    La preuve que votre mini-essai est un vaste néant, c'est que personne ne sent le besoin de le relire. On lit, on oublie: C'est des conneries.

    Baudelaire, au moins, faisait des essais très intéressants: "De l'essence du rire", c'est le genre de textes qu'on oublie pas rapidement.

  • Tu permets Lapin?! Votre légitime désir de vous faire aimer, Spendius, ne doit pas vous faire oublier, comme le fait naturellement remarquer Nadine, qu'il y a de l'"humain" derrière les octets; autant qu'il y en eut jadis dans les plumes d'oie quand on les trempait dans les ciels noirs et enchantés du Moyen Age. Ou encore sous les burins et autre stylets de nos anciens parents. Le style, qu'on l'écrive ou le parle, c'est quand même un peu l'homme. Comme une trace que ce dernier laisse en parlant, en partant, en s'échappant de lui-même et donc du réel de son corps. Le style de Lapin est limpide et gracieux, je dirais aristocratique. Les esprits supérieurs, touchés par la grâce, nous donnent à lire, et à entendre donc, ils nous accompagnent dans le silence de nos solitudes, quand le bruit et la fureur de nos vanités ont cessés de nous harceler, de nous courber, de nous forcer à ramper, à nous terrer comme des lapins. Ils nous invitent à redresser l'échine et nous mettre à la tache. Travaille travaille, on ne croit plus aux futures merveilles, mais le besoin qui vous hurle aux oreilles... faites taire ce besoin, laissez parler votre désir, votre manque, votre absence au monde...vous désirez qu'on vous insulte? et bien il y a des plateaux de télé pour ça!(le ridicule s'y porte bien, il n'y existe pas, il y insiste ), pourquoi ne pas écrire un bouquin et allez vous mirrer dans l'oeil du trou noir!
    De grâce, soignez votre mise et souffrez, comme moi, comme nous, que le discours aux astèques de maitre Lapin vaux bien tout l'or de la bouche du Saint Jean. Dieu nous a fait libre de transformer cet or, cette eau en vin si vous voulez. Mais nous ne sommes pas libérés de la fin, ni donc de la cause. Il y a pourtant une façon de se libérer d'un but, d'une fin, c'est de l'atteindre sans le savoir. Ainsi vous m'avez ouvert une voie sans le savoir, celle de la conne essence du rire.
    Je tenais à vous remercier.

    Et puisque vous y allez de vos poèmes je profite de l'occasion pour ravir les oreilles de notre hôte avec une pièce qui m'est tombé sur la tête ce matin toute droite venue du Grand Siècle.

    Un lièvre en son gîte songeait
    (Car que faire en un gîte, à moins que l'on ne songe?);
    Dans un profond ennui ce lièvre se plongeait :
    Cet animal est triste, et la crainte le ronge.
    «Les gens de naturel peureux
    Sont, disait-il, bien malheureux;
    Ils ne sauraient manger morceau qui leur profite,
    Jamais un plaisir pur, toujours assauts divers.
    Voilà comme je vis : cette crainte maudite
    M'empêche de dormir, sinon les yeux ouverts.
    Corrigez-vous, dira quelque sage cervelle.
    Et la peur se corrige-t-elle ?
    Je crois même qu'en bonne foi
    Les hommes ont peur comme moi»
    Ainsi raisonnait notre lièvre,
    Et cependant faisait le guet.
    Il était douteux, inquiet :
    Un souffle, une ombre, un rien, tout lui donnait la fièvre.
    Le mélancolique animal,
    En rêvant à cette matière,
    Entend un léger bruit : ce lui fut un signal
    Pour s'enfuir devers sa tanière .
    Il s'en alla passer sur le bord d'un étang.
    Grenouilles aussitôt de sauter dans les ondes,
    Grenouilles de rentrer en leurs grottes profondes.
    «Oh ! dit-il, j'en fais faire autant
    Qu'on m'en fait faire ! Ma présence
    Effraie aussi les gens, je mets l'alarme au camp !
    Et d'où me vient cette vaillance ?
    Comment ! des animaux qui tremblent devant moi !
    Je suis donc un foudre de guerre ?
    Il n'est, je le vois bien, si poltron sur la terre
    Qui ne puisse trouver un plus poltron que soi.»

    Scuze mon lapin, en bon blaireau, j'ai sorti de ma réserve. La nature des tournures de Nadine, tu crois?

  • Ah, j'attendais votre "analyse" !

    Entre vos présupposés : "votre espoir d'un nouvelle croisade" qui montrent votre ignorance totale de l'essence de la Foi, votre méconnaissance des réalités théologiques et notamment de l'infaillibilité de l'Eglise et du Pape en particulier (car une encyclique fait partie du magistère ordinaire universel !) ; vos sollicitations de la pensée du Pape : "Benoît XVI se réclame à moitié (sic !) de deux théologiens mineurs" (alors que les citer dans une démonstration n'en fait pas un disciple) et votre totale méprise sur la réception dans les milieux "proche de feu Mgr Lefebvre" alors qu'il suffit de lire "La Porte latine" pour découvrir comment ce texte est critiqué par eux... Bref, vous nous livrez un florilège de niaiseries et d'à peu près montrant que vous n'avez rien compris...

    Vous ne devriez pas lire plusieurs textes à la fois, ça nuit à votre compréhension !
    Vous faites totalement erreur sur votre critique du progrès vu par le Pape qui montre au contraire, quand on le lit, que le progrès sans progrès moral ne vaut rien mais le dit plus intelligemment que Beaudelaire...
    Enfin, oui, la foi et l'espérance chrétienne c'est tout un et vous devriez lire Saint Paul pour le comprendre !

    Et vous mélanger la politique à tout ceci sans comprendre que ce qui compte, ce n'est pas le combat de l'Eglise dans le monde, c'est le combat de tout un chacun contre soi-même ! En ce sens, ce texte de Benoît XVI nous aide, il nous fait comprendre que ce qui compte, ce n'est pas de revenir en arrière, chez les grecs, le moyen-Âge ou autre, ce n'est pas de courir frénétiquement après le progrès... c'est de s'élever, de tendre vers le haut, de rentrer dans une autre dimension : passer de l'horizontal au vertical...

    Enfin, si vous n'éprouvez pas le besoin de vous purifier, c'est que vous ne prenez pas le temps de vous relire ;-)

  • Dis-moi Lapin, l'infaillibilité du pape ne joue pas ex cathedra, c'est bien ça? c'est bien le sens de ta remarque? et cette infaillibilité, symboliquement, c'est bien pour que nous puissions, nous, être faillible?

    J'aimerais aussi que tu m'éclaires sur les deux autres libido de Jansenius. Le terme "libibo" ayant été créé par Freud, je comprends bien tes guillemets, mais s'il s'agit bien de désir sexuel, d'une énergie psychique liée aux pulsions sexuelles, de concupiscence selon la terminologie de l'époque, et non pas comme l'a interprété ce balourd de Jung (protestant notoire) toute forme d'énérgie psychique quelque soit son objet, je suis curieux de savoir... la passion de l'ignorance me gagne.

  • D'autre part, si, comme il le dit en épilogue de son "spe salvi" seul l'infini peut suffire à l'homme, alors je trouve que ça s'adresse à la femme dont saint Jacques dit qu'elle n'ex-siste pas, qu'elle est l'autre nom de Dieu. (a-t-il ou nom fait entendre une virgule après "autre"? personnellement je l'ai entendue et je lui pardonne le blasphème, mais je te lui aurais fait tâter de la verge ou du knout, tu peux me croire!)

  • - Vous avez raison de parler de néant, Spendius, et je ne vous demande certes pas de me relire, mais les fictions dans lesquelles vous vous complaisez contribuent largement à ce néant caverneux.

    ("Prudence est mère de toutes les vertus", Fodio, je ne suis pas lapin pour rien.)

  • - En démocrate-chrétien qui se respecte, Antoine, vous assimilez la religion catholique à une simple "morale", alors que ce qui élève précisément le catholicisme au-dessus des autres religions c'est son dynamisme scientifique.
    Ce n'est pas net chez saint Augustin (pour des raisons historiques), mais saint Paul distingue clairement la Foi et l'Espérance, qu'il place au-dessous de la Charité. "L'homme intérieur" dont il parle est un homme "fortifié" par le savoir et la dynamique de l'Esprit saint, et PAS DU TOUT UN BONZE TIBÉTAIN.
    En attaquant l'esprit de la Renaissance, Benoît XVI devait s'attendre à des réactions en Italie ; l'Italie qui ne s'est d'ailleurs jamais vraiment acclimatée au régime démocrate-chrétien qui convient si bien à l'Allemagne et aux Etats-Unis (sous l'influence de J. de Maistre, Bloy et Baudelaire sont d'ailleurs en partie "italiens").
    (En outre vous n'avez pas compris ma remarque sur l'infaillibilité, qui n'est pas une remarque d'ordre juridique : au diable le droit et saint Thomas d'Aquin !
    Quant à la "Porte Latine", c'est l'émanation d'une chapelle qui cherche à dissimuler un différend d'ordre juridique derrière des arguments théologiques.)

  • - Freud n'a pas inventé le désir ("libido" en latin), bien sûr, Fodio, il l'a juste caricaturé, comme tous les puritains font, et Calvin comme Jansénius, quoi qu'on pense de leur morale, ont un meilleur niveau en latin que Freud.

    - Je suis un peu gêné pour vous répondre sur la théologie, Fodio, car vous êtes vous-même comme Antoine assez janséniste, plus encore que votre petite amie (virtuelle) Nadine.
    La restauration bourgeoise en France a pour résultat la revanche du jansénisme ; pour simplifier, la France qui était encore largement "espagnole" jusqu'au début du XVIIIe siècle, devient "allemande" ensuite peu à peu.
    Napoléon III, comme Marx l'a bien vu et comme les catholiques français devront l'admettre après l'avoir brièvement soutenu (je parle des catholiques authentiques et non des traîtres libéraux), Napoléon III n'est pas un empereur (latin), mais un kaiser comme Bismarck.
    Ici l'intelligence et la science qui étaient dans le camp catholique ont basculé dans le camp communiste. L'officier catholique Charette, crétin magnifique (ancêtre des crétins magnifiques de Saint-Nicolas du Chardonnet), croit se battre pour le pape alors qu'il se bat pour le… kaiser !

  • "libido sentiendi, libido sciendi [ou "libido oculorum" !], libido excellendi" in : "De Statu Naturæ lapsæ", chap. VIII

  • Désir de savoir, de percevoir ou d'exceller, désir de maîtrise, de s'élever, de dominer (dans tous les sens du terme), désir de tenir, de saisir, d'empoigner le bâton de parole; "Dieu parle il faut qu'on lui réponde"... tout ceci est fort intéressant mais ce qui finit par choir dans les oreilles c'est le déchet qui résulte immanquablement de toute parole de par la structure même de la langue (arbitraire du signe, signifiant/signifié, etc.). Lacan a trouvé Saussurre à son pied, et à l'usage est-ce son pied qui s'est fait à lui ou la linguistique moderne qui s'est dé(re)formée? Lacan est certes illisible quand on est animé du désir de le comprendre, de le saisir etc., mais ma "politique" consiste à garder un orifice ouvert, ne serait-ce qu'une oreille histoire de pouvoir entendre si dans le bain il n'y aurait pas les vagissements d'un être (un "parlêtre" comme il dit) en devenir avant d'en jeter l'eau. L'avantage d'un coucou détraqué c'est qu'il donne une heure aproximative. Alors bien sûr, si c'est pour faire péter une bombe atomique, c'est génant mais si c'est pour aller dîner ou baiser, on est pas aux pièces.
    Je pourrais reprendre à mon compte certaine paroles de Nadine, bien des tiennes aussi, et une fois passées à la moulinette en ressortir un brouet à ma sauce, plus ou moins lié, plus ou moins goûteux, mais n'est-ce pas ce que fait tout un chacun? j'admire ta rigueur et surtout ta constance dans l'effort, la charité au-dessus de tout ça me convient (sans l'autre à qui parlerait-on? sauf à se faire chartreux). Je crois à la supériorité de la pensée catholique, au génie du christianisme, je te suis dans maintes de tes élucubrations, je te crois pécheur d'hommes (et non pas de vagin comme le dit un peu grossièrement nadine). Les femmes ont une imagination bien trop débordantes et dès qu'on leur parle d'infini elles se montent les ovaires en mayonnaises. C'est plaisant à regarder, un peu moins à entendre, ne serait-ce que le côté répétitif du bruit de l'intrument qui brasse le tout en la "branloire pérenne" de Montaigne, mais quand on érige des cathédrales, il faut bien lever la tête et rien que pour ce désir d'échapper à leur bavardages qui nous pousse vers le haut je les sanctifie à ma manière. Je vais pas tenir tribune ici, je manquerais à la (relativement) haute idée de moi-même (en tant que créature divine). Si je peux créer une lacune, un lapsus, un desideratum, une libido disons amicalis, je serais ravi, mon lapin, de t'inviter à mon mariage en juin dans la mère des villes russes. (Novgorod étant le père, Moscou le coeur et Saint Petersbourg la tête). La famille du côté de ma promise est peu nombreuse et surprenante. Un militaire, une poète, une médecin et c'est tout! Si tu voulais bien faire le prêtre, le diacre? tu m'offrirais une chance de m'en tirer dans les arcanes catholico-orthodoxes où je me perds. Je peux difficilement compter sur le soutien de communistes "sévères" comme le dit dans un sourire diabolique et désarmant ma chère Olga. Je m'apprête à demander sa main et je crains quand même un peu que le colonel ne me coupe la mienne (un petit doigt je veux bien, après tout c'est son unique fille, mais d'une main j'ai peur de pas pouvoir passer à la vitesse supérieure pour assurer la descendance) de mon côté, c'est démocrate chrétien and co, donc insignifiant, sauf une tante mathématicienne et bonne catholique.
    Entre la poire et le fromage ou au petit matin sur les bords du Dniepr, on pourrait jouer à poser les fondements d'un rapprochement catholico-communiste, qu'on pourrait appeler cocatholique? et ensuite je te chanterai du Baudelaire (le Vin de l'assassin par exemple, j'en ai fait une version qui plait beaucoup) et tu me refileras des recettes de cuisine de ta grand-mère, vu que j'ai pas envie d'avaler du Borch jusqu'au trépas.
    Bon, la témérité étant mon moindre défaut, je vais suivre ton exemple et passer en mode prudent, donc privé, vu que la balle dans le pied en se faisant rafale de kalachnikov peut bien m'atteindre en plein coeur et en pleine gueule à la fois et pas au figuré, j'te prie d'le croire.

    J'ajoute pour Nadine que tromper ma femme avant le mariage m'est inconcevable, après, ce pourrait être nécessaire si elle s'oubliait au point de ne plus désirer simuler avec assez de conviction. N'est-ce pas de Proust (que je n'ai jamais pu lire) ce qu'une péronelle m'a rapporté, que les femme jouirait par l'oreille? Olga aussi le répète mais dans sa bouche le souffle divin du feu sacré à le goût d'un vin de bohème amer et vainqueur, un ciel liquide qui parsème d'étoile mon coeur. Dans la vôtre (si vous en avez une) il a des relents de crapule invulnérable, de machine de fer, de virtualité vertueuse et insoupçonnable (femme de césar vous êtes et resterez, je me range du côté de Lapin saint Paul)

  • Un missionnaire comme moi n'a rien à faire en Russie, je le crains. Les Russes se sont appropriés, merci Lénine, l'esprit critique de l'Occident, c'est-à-dire le contraire de votre bortch spirituel qui est devenu le ragoût commun, et les orthodoxes ont le fanatisme que nos curés démocrates-chrétiens, plus préoccupé de placer des actions au ciel, ont perdu depuis longtemps.
    Vous faites bien à mon sens de ressusciter l'alliance franco-russe. Vous remarquerez que BHL est passé de la haine de l'Occident à la haine de la Russie. C'est un signe qui ne trompe pas.

  • Enfin Fodio tout redevient normal, je ne recomprends plus rien à vos propos (mais c'est très jouli, très pouétique). Que la famille que vous fondez soit couverte de bénédictions, joyeuse, solide, nombreuse (plus on est de fous, hein).
    N'empêche que vous avez l'air assez cyclothymique comme garçon, avec la tempéramentale, ça devrait dépoter effectivement. Mon père a une théorie sur le tempérament russe qui est intéressante, un jour où vous serez de bonne humeur je vous la raconterai.
    La virtualité pour vous dire je ne sais pas du tout ce que c'est ; ça n'existe pas du tout je crois.
    Je ne sais si dans ma bouche "le souffle divin du feu sacré" "a des relents de crapule invulnérable, de machine de fer, de virtualité vertueuse et insoupçonnable", mais comme j'aime fumer boire et manger des trucs étranges il m'arrive d'avoir mauvaise haleine je crains, oui. Enfin merci ça faisait longtemps qu'on ne m'avait pas écrit de pouème ; si vous me permettez d'appeler ça comme ça. Qu'est-ce que vous fumez avant de pratiquer l'écriture automatique ? Le surréalisme, la psychanalyse, vous êtes un garçon très rétro.

    Lapinos : je conçois que vous tâchiez d'être évident comme Dieu et Michel-Ange, mais 1- je ne suis pas très douée pour comprendre vos raccourcis évidents, peut-être pas assez cultivée 2- il vous reste encore un peu de chemin avant d'atteindre la perfection évidente de vos modèles je crains. Mais il ne faut pas vouloir "être comme Dieu", si ?

  • Vir = force, puissance. Vertu = force de la morale. Virtuel = force potentielle. Le lien entre vertu et virtuel est plus fort qu'on ne le croit. En réfléchissant bien c'est même synonyme. Virtuel En 1526 " qui a de la vertu, de la puissance". en 1477-81 philos. « relatif à une faculté de l'âme » (Le Somme abregiet de theologie, éd. Chr. Michler, p. 136: [l'âme connaît Dieu] par intelligence, c'est a dire par icelle excellence virtuele); Lapinos a raison, vous êtes intouchable, insoupçonnable donc implacable, comme la nature. Vous vous droguez sans doute un peu pour vous donner l'illusion que vous transgressez, pour jouir encore et encore de votre jeunesse qui vous échappe mais je suis sûr que vous buvez des trucs infects vitaminés le lendemain et que vous surveillez votre alimentation côté santé. Et puis ce "parlé" gnardisant, mignon mignard, jouli, pouète. Régression, transgression, agression, rien ne se fait à votre gré. En fait vous ne faites même pas tellement bien semblant de ne pas me comprendre. Le lapin y parvient magistralement.

    La théorie de votre père, je veux bien l'entendre car le père dure. En revanche épargnez-moi l'effet mère à l'avenir.

    (Je ne fais pas dans la poèsie, s'il m'arrive d'être poétique c'est bien malgré moi, mais certains mots de Baudelaire me remontent parfois juqu'au cerveau comme un renvoi.)

    " Cette crapule invulnérable
    Comme les machines de fer
    Jamais, ni l'été ni l'hiver,
    N'a connu l'amour véritable,"

    'Le Vin de l'Assassin"
    ____________

    "Comme un flot grossi par la fonte
    Des glaciers grondants,
    Quand l'eau de ta bouche remonte
    Au bord de tes dents,

    Je crois boire un vin de bohême,
    Amer et vainqueur,
    Un ciel liquide qui parsème
    D’étoiles mon coeur!"

    Le Serpent qui Danse

  • Vous me faites penser à Nicolas et Carla tous les deux. Fodio pour sa capacité à faire le tour du cadran solaire, Nadine pour ses goûts littéraires. J'imagine bien Carla lisant Proust et "Le Canard enchaîné" en alternance.

  • Je suis éblouie par les trésors d'étymologie (latine et grecque ! n'en jetez plus !) que vous déployez devant nos yeux ravis ; et cette ouverture de l'esprit, mêler Baudelaire, Apollinaire, Céline à Maxime Le Forestier, le tout émaillé de calembours de psychanalyste de sous-préfecture, dans un galimatias qui doit faire grincer à vos idoles moralistes du grand siècle les quelques dents qui leur restent. Je ne suis pas à la hauteur, je m'éclipse, je m'évanouis. On se dira des trucs quand vous écrirez en français classique. C'est suffisamment difficile de s'entendre quand on ne se connaît pas et qu'on n'a ni l'image ni le son, si en plus il faut traduire !

    Vous avez vu "la noce", le film de Lounguine ? j'espère que votre fiancée est aussi belle que l'héroïne et que vous vous aimez aussi fort. Etant une midinette j'aime bien quand la vie ressemble aux belles fictions.

    La théorie de mon père c'est que le tempérament russe, en gros, la bargerie, l'excès, Dostoïevski, etc cache très au fond une machine froide justement, un joueur d'échec impitoyable. La glace sous le feu. Ca vaut ce que ça vaut, sans doute pas grand-chose.

    Je ne suis plus jeune ; je ne transgresse pas, je pèche, je suis catholique, pas lacanienne. Je ne prends pas de drogues, j'aime le vin et le whisky, le tabac et la choucroute ou le tarama au petit déj et je mets de l'ail cru partout. Je suis une mére de famille ennuyeuse comme beaucoup d'autres qui n'a pas le goût de dire merci et encore quand on lui pince les fesses en public. S'il me vient un jour le caprice de tromper César, ce ne sera pas en public et métaphoriquement avec un adepte de la branlette intellectuelle, occidental désespéré, dépravé, aux sens amollis et énervés, qui a besoin de se triturer le cerveau pour tenir sa chair en vie. Un puritain voilà ce que vous me semblez être.
    Quant aux explications de texte à deux sous (en fait je tâchais de transcrire Canteloup quand il imite Ségolène Royal, jouli et tout ça, j'ai raté), je vous propose de nous dire ce que signifie votre propre logorrhée, je devrais peut-être dire débacle.

    Lapinos : que savez-vous des goûts littéraires de Carla ? je me souviens d'une photo d'elle dans sa chambre et sur la table de chevet il y avait un livre de Louis-René des Forêts. Dieu me garde d'ouvrir jamais pareil pensum !

    Bon c'est sympa de squatter votre blog mon lapin, mais ce n'est pas poli et puis je suis de noce demain, il faut que j'aille me choisir une tenue fashion mais pas trop.

  • Parce que Proust écrit dans un français classique, peut-être ? Au cas où vous ne l'auriez pas vu, Proust manie l'arabesque. Et votre vœu de ne pas tomber dans la philosophie est anéanti par celui qui se définissait comme un philosophe, et non un romancier, contre Sainte-Beuve, esprit critique français (bien que janséniste).

    Contre Fodio je défends Voltaire et Rousseau, bien sûr.

  • Je ne suis pas mariée avec Proust ; j'entendais classique au sens vulgaire. Du reste Proust est assez proche de Saint-Simon et Mme de Sévigné ; de temps en temps il brutalise un peu la langue, comme ces deux écrivains qu'il chérissait. Il se considérait comme un philosophe ? la belle affaire, il se trouve bien des gens pour penser qu'il était juif, alors même que ce n'était pas son avis.
    Je ne fais voeu de rien, la philosophie m'ennuie et ne m'a jamais fait grandir d'aucune façon, c'est ce que je contaste. Je ne m'interdis pas de lire les gens parce qu'ils sont ou pas regardés comme philosophes. Je me méfie des étiquettes, il n'y a qu'à voir ce que l'Education Nationale fait des côtés réactionnaires de Voltaire et catholiques de Baudelaire et Barbey (je ne parle même pas de Verlaine tellement ça m'écoeure).

  • Mais peut-être êtes vous mariée avec un personnage de Proust ? Pour lire Proust, il faut en être (un personnage de Proust).
    Moi j'adore les étiquettes, comme Saint-Simon, à condition qu'elles soient bonnes. S'il y a marqué "moderne" sur Proust, alors que c'est tout ce qu'on fait de plus pasticheur, nostalgique et renfermé, évidemment ça ne me convient pas. Freud est aussi "sec", claquemuré dans sa caverne obscure à tisser le fil de ses réminiscences.

    "J'aime et je respecte, pourtant, l'humble et tenace fidélité que certaines gens - des femmes surtout - gardent à leurs goûts, à leurs désirs, à leurs anciennes entreprises, aux fêtes disparues, j'admire leur volonté de rester les mêmes au milieu du changement, de sauver leur mémoire, d'emporter dans la mort une première poupée, une dent de lait, un premier amour.(...)" épilogue Sartre, "Les Mots" ; voilà Proust défini par Sartre, et vous aussi, n'est-ce pas ?

    D'homme à homme, je vous donne un conseil, lisez les quinze dernières pages des "Mots" à partir de cette phrase, ça vous fera gagner du temps. Mais le progrès les femmes n'en ont rien à faire, et la théologie pas plus (le communisme n'intéresse pas les femmes), sauf si le progrès s'appelle "RU 485" ou "Brandt, 500 tours/minute".

  • logorrhée, je devrais peut-être dire débacle...

    Non, Nadine, dites "diarrhée, et vous aurez une rime plutôt riche !...

    Merci en tous cas pour votre assassinat de Fodio, il ne mérite pas grand chose d'autre ! Faisons maintenant une gibelotte !

  • "Votre légitime désir de vous faire aimer"

    Merci de jouer le jeu, vous illustrez exactement ce que je disais: Quand le texte est idiot, on ne sent aucune envie de le relire. Vous, dès que j'ai lu votre première phrase, j'ai sauté plus bas.

    Et regardez ce que le lapin me dit plus bas:

    "- Vous avez raison de parler de néant, Spendius, et je ne vous demande certes pas de me relire, mais les fictions dans lesquelles vous vous complaisez contribuent largement à ce néant caverneux."

    Il est bien difficile de mettre dans votre tête l'idée que la Vérité, l'Absolu, est inatteignable. Ce n'est pas de Kant que je tire ça (je vous sentais venir, mon coquin), mais de la physique. Votre malhonnêteté vous fait croire que vous possédez la vérité et donc le pouvoir de considérer tout le reste comme fictions. L'humain a besoin de fictions pour vivre, le tout étant de savoir que ce sont des fictions. La différence entre vous et moi, c'est que moi, je suis conscient de mes fictions, vous, non. Je suis le "petit con", et vous, le Grand Prêtre avec son bâton éclairé par la lumière de "Marx, le lumineux", maudissant ces ennemis grâce à ces incantations "démocrate-chrétien", "bourgeois", "capitaliste", héritier d'une lignée comptant parmis elle ce que vous appelez vous même des "docteurs de l'Église", Claudel, Bloy, Baudelaire.

    Vous fabriquez votre idéologie et vos illusions en religion, aucune "dynamique scientifique" (d'ailleurs, vous niez la notion de hasard, pourtant très scientifique, essentielle en mécanique quantique), simplement de la morale. Vous êtes un puritain.

  • Et bien, bon courage mon lapin, pense à recoudre tes filet... je pars en visite d'état, je te laisse à ces dames.

  • Avec moi, il y a peu de chances qu'il gagne un jour - peut-être seulement quand ce blog commencera à m'ennuyer.

  • Avec moi, mon lapin, t'es pas prêt de t'ennuyer, foi d'animal!

  • Petite question: Bacon était croyant? M'étonnerait, ou alors d'une manière singulière, qui tire plus vers le marxisme que vers le christianisme.

    Parlant de marxisme, c'est dingue comme vous avez évolué! Vos billets plus anciens avaient un certain puritanisme religieux responsable de votre méfiance au début envers Marx.

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