Compter sur les résultats d’un match de foot pour rééquilibrer la balance commerciale d’un pays, voilà qui résume bien l’esprit du capitalisme ; c’est cocasse lorsqu’on sait que la plupart des matchs sont truqués.
Les Français, qui veulent “moraliser” le capitalisme, lutter contre le dopage, refusent d’admettre que le capitalisme repose sur la tricherie. La “concurrence loyale” est un fantasme de crétin.
Les “économistes” français Claude Bébéar et Philippe Manière doivent bien faire rire à leurs dépends dans les salles de marché yankies. Ces deux lascars partent du constat que “Wall Street” blanchit des milliards d’argent sale chaque année et qu’il faut par conséquent redresser ce système mafieux pour éviter sa chute.
Dans le même ordre d’idée géniale, on pourrait aussi réformer la roulette au casino, afin que chacun ait une chance raisonnable de remporter le “jack pot”.
Il y a pourtant une fable de La Fontaine qui prévient aussi contre le libéralisme, c’est Pérette et le pot-au-lait. Voilà ce que les adhérents de l’UMP feraient mieux de lire plutôt que les niaiseries de Nitche ou de Heidegger.
On peut voir aussi le libéralisme comme une sorte de pari pascalien sur l’avenir. Le blasphème qui consiste à parier sur l’existence de Dieu, l’idéologie libérale le remplace par un autre, contre la réalité cette fois.
On aurait tort de croire qu’il n’y a aucun rapport. Au plan psychologique, c’est la même démarche. L’idéologie libérale, comme celle de Pascal (auquel les capitalistes français ont justement rendu hommage en imprimant sa face de renégat sur leurs billets de banque), repose sur l’algèbre et la géométrie euclidienne, c’est-à-dire sur des extrapolations.
L’illogique pascalienne, l’illogique libérale, ce raisonnement de croupier, est né dans la peur.
Jérôme Kerviel est bien un bouc émissaire. On initie hic et nunc dans certaines universités françaises de jeunes veaux aux “mathématiques financières”. A côté des “mathématiques financières”, l’astrologie est une véritable science ! Au moins elle inclut un phénomène concret : le mouvement des astres, tandis que les mathématiques financières sont purs jeux de l’esprit excluant l'histoire et la géographie.
Cette angoisse que Pascal entend diminuer, au bout du compte ce scélérat ignorant des plus élémentaires recommandations évangéliques, cette angoisse il ne fait que l’accroître vu que l’algèbre et la géométrie sont des systèmes parfaitement incohérents. Le garde-fou se dérobe et le néant s’ouvre sous les pieds du barbare janséniste, libéral, gaulliste, laïc ou démocrate-chrétien.
Commentaires
Vous êtes très juste dans la première partie, seulement amusant dans la seconde. Il est aussi incongru de dire que Pascal est libéral que d'affirmer que le pape est fasciste.
Lançons un petit jeu, lapin. Il y a une faute d'orthographe dans la première partie de votre note. La timbale au premier qui l'aura trouvée.
Dire que les jansénistes sont des "libéraux" avant l'heure n'a rien d'incongru. Puisque vous me parlez du pape, j'ai relevé dans sa dernière encyclique une comparaison qui, si elle a été correctement traduite, me paraît significative : Benoît XVI compare la grâce à une... plus-value.
Que les nazis aient été des "libéraux", ça ne fait pas de doute non plus. Sans cela la banque et l'industrie démocrate-chrétienne allemandes n'auraient jamais contribué à porter Hitler au pouvoir.
Je reconnais que les nazis sont des capitalistes d'un genre un peu spécial puisqu'ils ont cru qu'on pouvait faire le capitalisme et le socialisme en même temps. Une idée qui s'est perpétuée chez les gaullistes et les sociaux-démocrates mais que seul Hitler, à l'échelle d'un grand pays, est parvenu à accomplir pendant quelques années.
Le lien entre jansénisme et "miracle" peut être fait également ; sous la Régence, où le parti janséniste a sorti brièvement la tête hors de l'eau, les affaires de miracles se sont multipliées dans toute le pays au point que le cardinal de Fleury, par la suite, a dû dépêcher partout des médecins pour démystifier toute cette superstition.
L'économie libérale elle aussi relève du miracle et de l'autosuggestion. Elle n'est fondée sur rien de plus solide que des extrapolations. Des extrapolations d'autant moins scientifiques que l'application de calculs de probabilité à l'échelle macro-économique, cette méthode a connu par le passé des échecs retentissants.
Même si Adam Smith vaut mieux que sa légende, il y a dans sa théorie de la "main invisible" un côté "Deus ex machina".
La propagande capitaliste d'un Guy Sorman, par exemple, ne va pas au-delà de l'argument selon lequel le capitalisme finit toujours par se "rééquilibrer", nonobstant les guerres capitalistes ou impérialistes qui ne cessent d'ensanglanter la planète depuis le XIXe siècle.