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Total négationnisme

Il est assez facile de comprendre pourquoi le slogan de la "fin de l'histoire" ne peut que sortir de la bouche d'imbéciles néo-nazis ou capitalistes. Il ne s'agit pas seulement en l'occurrence de nier ou remettre tel ou tel point de l'histoire en question comme le voyage sur la lune, les "chambres à gaz" ou la réalité de l'attentat contre le Pentagone, mais d'un négationnisme total de l'histoire, ramenée à l'enregistrement chronologique des faits.

La "fin de l'histoire" : dans cette religion primaire, manière pour les bobos de "croiser les doigts" en attendant le sceau du destin, l'existentialisme joue un rôle décisif. Il constitue l'une des plus stupides philosophies de l'histoire de l'humanité, une sorte d'épicurisme plus près de la palinodie que de la poésie. L.-F. Céline devine en un clin d'oeil le tempérament colonial et bactérien de Sartre.

Je rappelle pour ceux qui ont subi le lavage de cerveau de l'Education nationale vouée à former des caissières exemplaires ou des informaticiens nitchéens comme Houellebecq, des pornographes kirkegaardiens, que l'existentialisme s'achève par la réponse de Sartre : "Pt'être ben que oui, pt'être ben que non." à la question : "Dieu existe-t-il ?", pour conclure les "Mots".

Sartre est une sorte de philologue qui voit Dieu comme une phrase ; les mots ont, de fait, la propriété d'être vrais... ou faux. Le dieu de Sartre est facécieux, comme celui de Pascal.

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Mais revenons à l'histoire et à des systèmes moins décomposés que la merdre existentialiste, qui colle si bien à la pédérastie capitaliste.

La philosophie nationale-socialiste INVENTE la théorie du progrès de la politique sur la mer de l'histoire, sur une base mathématique (architecturale). Cette invention a pour but -ou au moins pour effet- de dissimuler le principe statique de la politique ou du capitalisme derrière un simulacre d'histoire. Donner l'impression du progrès sur le mode ondulatoire ou trigonométrique, telle est l'oeuvre du docteur angélique Hegel. La svastika, en tant que somme des signes mathématiques essentiels, est plus directement évocatrice encore de ce branlement que l'abeille impériale et la cellule hexagonale.

Ainsi le lien entre la politique et la science est postulé au XIXe siècle, parodie de la manière dont le moyen-âge affirmait le lien entre politique et théologie (nul besoin d'avoir lu Lénine ou Marx pour comprendre le caractère satanique d'un tel rapport : les théologiens du début de la Renaissance comme Dante ou de la fin comme Bacon ont vu ce satanisme dans l'islam ottoman, et il n'est pas difficile de comprendre que le "Saint Empire romain germanique" une doctrine semblable, que Leibnitz nomme théodicée).

A quoi sert que Hegel se décarcasse si c'est pour que les crétins existentialistes, Kierkegaard en tête, ramènent la svastika au néant, c'est-à-dire au point central d'où elle part ! Autrement dit l'existentialisme revient à dire que le cinéma ne bouge pas mais qu'il est une succession de photographies immobiles. Tu parles d'un scoop ! L'inspiration médiévale de la philosophie bourgeoise du XIXe, que le nazisme recouvre d'orgueil polytechnicien, redevient apparente dans le branlement existentialiste de Heidegger ou sa secrétaire Arendt (que la bourgeoisie atlantiste a fini par blanchir). Hegel est donc la matrice de "la fin de l'histoire", mais la subtilité de Hegel, jongleur hors pair, l'aurait empêché de voir "la fin de l'histoire" autrement que comme la banqueroute de sa thèse. L'existentialisme ne fait que traduire une déception du nazisme, en panne d'essence. Le néo-nazi ne se distingue de son père que par son déficit intellectuel.

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La version "populaire" de ce satanisme canonique hégélien est sans nul doute le transformisme darwinien, dont la fortune est liée au national-socialisme comme au capitalisme. L'idéologie évolutionniste de Darwin passe par la même géodésie que la doctrine nationale-socialiste. La traduction de l'homme en fonction (bipédisme) par Darwin est une vue de l'homme à travers le prisme politique (On la retrouve même dans le mythe politique d'Oedipe-tyran et de la divination de ce héros de l'énigme posée par le Sphinx, qui définit déjà la politique comme un système anti-historique ; l'engouement de la culture juive ou germanique pour Oedipe, jusqu'à occulter le tempérament pédophile et incestueux de ce héros, assassin et tyran qui plus est, tend à accréditer la sagesse apocalyptique de François Bacon pour qui la mythologie grecque s'inspire assez largement de l'Ancien Testament ; d'ailleurs pour un chrétien français (cf. Léon Bloy), judaïsme comme germanisme incarnent le refus du progrès et de l'histoire - l'archaïsme.)

Plus significative encore que l'idéologie de la fin de l'histoire de crétins journalistes au "Figaro" ou à "Marianne", formés à l'école du confort intellectuel et entraînés à recouvrir l'odeur de pourriture du Danemark, journalistes qui ne sont après tout que des factotums, l'idée de "mutation historique" assenée récemment par un historien diplômé, Michel Winock, sur un plateau de télé (désormais le lieu du prêche laïc).

Cette idée sort directement de l'arsenal idéologique national-socialiste. Ce type de rhétorique vaut à Hegel d'être qualifié d'"ésotérique" par Marx. L'explication du changement ou du virage historique par la "mutation" est un procédé grossier de non-explication. Alors que la critique historique se donne pour objectif de comprendre pourquoi la pensée matérialiste ultra-moderne d'Aristote précède de peu la décadence grecque, par exemple, le sorcier* laïc répond : "Parce que : c'est une mutation", se foutant ainsi de la gueule du peuple avec une effronterie infinie.

Et si l'on veut l'explication de la mutation au plan biologique, pour essayer par analogie de piger quelque chose à ce discours, les évolutionnistes sont là pour répondre : "Parce que, c'est le hasard (=destin)", ajoutant la non-explication à la non-explication.

La théorie transformiste prend même l'aspect de la glose scolastique jadis, et l'amoncellement de non-preuves, l'emploi d'un vocabulaire juridique étranger à l'observation et à la science naturelle de la part du néo-darwinien yanki Stephen Gould évoque le mot ironique de Marx à propos des traités médiévaux de Duns Scot, dont le volume seul suffit à faire autorité. La théorie transformiste de fait, question de kilogrammes, pèse très lourd.

*Sorcier : le mot s'impose s'agissant de la science laïque antihistorique, vu son emprunt à la secte pythagoricienne de tout le matériel géométrique efficace pour réintroduire l'idée de fatalité - l'élément eau. Il va de soi qu'il faut être chrétien comme Marx pour faire au capitalisme un procès en sorcellerie.


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