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  • Pour ou contre Arendt ?

    Fodio, lecteur attentif de ce blog, m'a fait remarquer au cours d'une conversation que mon avis au sujet d'H. Arendt a varié au fil du temps ; naguère je la qualifiais de "dinde", avant de rédiger ultérieurement des commentaires de "La Crise de la Culture" nettement plus favorables. Qu'en est-il exactement ?

    J'ai découvert H. Arendt à travers la presse démocrate-chrétienne, spécialisée dans le faux et l'usage de faux, les citations tronquées ; j'ai eu tout d'abord une idée d'Arendt assez éloignée de la réalité, soulignant les aspects les plus insignifiants. Le premier mobile de la démocratie-chrétienne est le pacte Atlantique, c'est-à-dire un pacte militaire néo-nazi, qui ne doit surtout pas apparaître comme tel ; tous les autres mobiles sont annexes.

    H. Arendt est une essayiste réactionnaire inspirée par Nietzsche ; elle est plus franche et plus lisible que son amant nazi Heidegger qui s'efforça de faire oublier son appartenance au parti d'Adolf Hitler par diverses habiletés rhétoriques.

    La critique du totalitarisme au XXe siècle se fonde souvent sur Nietzsche pour la raison qu'il n'y a pas d'adversaire plus radical de la culture moderne que ce moraliste allemand (francophile). Les critiques marxistes du totalitarisme sont plus rares, dans la mesure où l'intelligentsia stalinienne (Sartre, Beauvoir, Althusser, etc.) s'est arrangée pour ne donner de la critique marxiste qu'une version tronquée, épargnant l'intellectualisme moderne.

    H. Arendt voit dans le phénomène de la culture de masse, dont elle tente de cerner les tenant et aboutissant, un phénomène totalitaire. La culture de masse est la marque du totalitarisme, quelle que soit la coloration politique mise en avant par le régime en place. Or la culture de masse est bel et bien caractéristique de la culture occidentale "judéo-chrétienne".

    La mise en cause du "judéo-christianisme" en tant que ferment de la culture de mort moderne est beaucoup moins nette de la part de H. Arendt qu'elle n'est de Nietzsche.

    Cependant le reproche que l'on peut faire à H. Arendt, comme à Nietzsche d'ailleurs, est d'éluder la responsabilité des élites politiques et culturelles. Avant toute chose, le cinéma, proposition principale de la culture de masse totalitaire, est un instrument de propagande militaire et policière entre les mains des élites politiques. S'il y a "masse", c'est donc d'abord en vertu des élites et des modalités de la politique moderne. On voit bien comme la "masse", son caractère quantitatif, est doublement adapté aux méthodes administratives de l'Etat moderne comme au capitalisme.

    Au niveau journalistique, le problème de la culture de masse totalitaire est abordé actuellement à travers le reproche du "nivellement par le bas" lancée à l'institution scolaire ; s'il n'y a pas de remède politique à ce nivellement, c'est bien pour la raison du profit de la culture de masse en termes d'aliénation et de gouvernement des masses.

    H. Arendt, à l'instar de Nietzsche, est donc capable de discerner le plan catastrophique du progressisme hégélien, institué religion d'Etat par les élites bourgeoises occidentales (dotées de puissants moyens de censure afin d'empêcher la critique de l'idée de progrès moderne de toucher les consciences) ; mais cette critique réactionnaire est dépourvue de moyens politiques pour empêcher les catastrophes d'advenir. Elle fait penser à Cassandre dans la mythologie, capable de prévoir le pire, mais non d'en dissuader ou de l'empêcher.

    Contrairement à la mythologie, qui est une théologie, Nietzsche et Arendt sont dépourvus de conscience historique véritable. Prouver que la perspective progressiste hégélienne n'est que pure rhétorique judéo-chrétienne ne suffit pas à prouver que l'histoire n'est qu'un fantasme judéo-chrétien.

     

  • Contre H. Arendt

    H. Arendt tente de trouver un remède politique au totalitarisme. C'est la part la plus médiocre de son analyse, et en quoi elle n'est pas chrétienne. Un chrétien analysera le totalitarisme globalement comme une radicalisation de la politique. De même l'antichrist C. Maurras fait fausse route avec son slogan "Politique d'abord !" : la logique démocratique est plus politique encore que ne l'est la logique monarchique, c'est-à-dire plus hermétique à la métaphysique ; c'est au stade bourgeois ou démocratique que l'Etat acquiert la qualité de divinité supérieure.

  • S. Weil ou H. Arendt ?

    J'ai une prévention particulière contre les femmes juives ou chrétiennes "identitaires", c'est-à-dire qui propagent une doctrine païenne sous couvert de la foi juive ou chrétienne.

    Elles constituent un danger d'autant plus grand pour l'esprit que, comme chacun peut l'observer, les femmes bénéficient sur le terrain social d'une position dominante (99% d'hommes peuplent les prisons, tandis que 200.000 crimes ou délits d'avortement demeurent impunis, les miséreux sans-logis sont surtout des hommes, la modernité est un féminisme, etc. ; bien sûr, les hommes qui bénéficient de meilleurs revenus sont principalement mus par la volonté de plaire ainsi aux femmes).

    - Un Américain, mais non aliéné mental/patriote comme les Américains de souche sont ordinairement me disait récemment : - Lapinos, comment peux-tu être misogyne ? Ne vois-tu pas que les femmes sont beaucoup plus fortes que les hommes ? Et moi de répliquer : - C'est précisément à cause de cette force néfaste que je suis misogyne. Les Juifs et les chrétiens sont misogynes contre la puissance matricielle du monde. Les Américains sont efféminés ou mondains parce qu'ils sont soumis à la puissance matricielle du monde. Le totalitarisme est un féminisme, car le totalitarisme est un prolongement du monde au-delà de ses limites raisonnables, à l'exemple d'un vieillard qui s'accroche à la vie sans aucune raison de s'y accrocher, alors même qu'il ne tire plus la moindre joie de sa vie."

    La philosophie nazie de Heidegger, amant et maître de Hannah Arendt est confuse et contradictoire, comme l'est nécessairement le néo-paganisme. En effet, la doctrine païenne de l'identité et de l'enracinement se heurte à la réalité politique de l'enracinement de l'homme moderne dans l'argent et non plus dans la terre et un territoire donné, ce qui fait de l'homme moderne en citoyen du monde, en raison de la circulation de l'argent à cette échelle, qu'il le veuille ou non. Que Heidegger, Arendt, ou même Hitler ne le veuillent pas n'y change rien, puisqu'ils sont incapables d'imposer à l'échelle politique ou morale une nouvelle donne ; et c'est exactement sur ce terrain-là aussi que le marxisme-léninisme a échoué. Autrement dit, les régimes nazi et fachiste sont des régimes bourgeois libéraux ordinaires - leur mystique païenne est superficielle. Elle est confuse comme la mystique d'un néo-païen qui tenterait de concilier le paganisme avec le cinéma, alors que ce dernier est un art enraciné dans l'argent. Si Nietzsche est beaucoup plus français et beaucoup plus clair, c'est parce qu'il pousse le raisonnement néo-païen jusqu'au bout, jusqu'à l'autodafé de tout ce qui représente à ses yeux la modernité, comme on tranche des membres gangrenés. On discerne chez Heidegger le bourgeois, à sa manière de tergiverser.

    Cependant Hannah Arendt a tenté de comprendre le totalitarisme, rejoignant ainsi Simone Weil, auteur d'une même tentative "Des Causes de l'oppression", qu'elle a dit à juste titre son meilleur ouvrage. On ne peut manquer de voir derrière ces efforts une façon d'interroger la féminité, puisque le totalitarisme se présente comme un régime d'oppression occidental et féminin - que l'on peut ainsi opposer au modèle égyptien de la tyrannie antique, orientale et virile.

    Hannah Arendt pose de bonnes bases pour un essai de compréhension du monde moderne, mettant ainsi en cause la culture de masse et l'extraordinaire instrument d'aliénation qu'elle représente, dissimulé derrière l'argument culturel et l'office public sinistre du ministère de la Culture ; de même H. Arendt pointe du doigt l'envahissement par le mobile politique de toutes les autres déterminations humaines, d'une manière plus radicale que ce fut le cas dans l'antiquité. Alexandre a beau être un tyran, il n'envisage pas d'exercer sa tyrannie dans le domaine de la poésie, de la science physique ou métaphysique. Alexandre envisage les limites de la tyrannie, bien plus que l'homme moderne n'envisage les limites de l'Etat moderne, notamment en termes de liberté.

    Pour tout défenseur chrétien de la vérité, la tournée des popotes parlementaires, allemandes, françaises, belges, etc., par l'évêque de Rome Benoît XVI est un véritable scandale. Absolument rien de chrétien ne justifie un tel activisme politique ou diplomatique, et toutes les ignominies justement imputées aux Eglises chrétiennes ont pour cause cet activisme politique et diplomatique.

    La limite de la critique du totalitarisme proposée par Hannah Arendt est d'ignorer, voire d'occulter la dimension intellectuelle ou rhétorique du mouvement totalitaire. Ainsi le débordement des considérations politiques et morales sur des considérations étrangères à la politique et à la morale n'est pas tant imputable aux politiciens. Ainsi que le souligne Arendt, la vérité ne peut pas entrer en ligne de compte politique. Par conséquent c'est aux savants, aux philosophes ou aux penseurs de ne pas se soumettre aux calculs politiques.

    Simone Weil a indiqué de façon plus concise et plus radicale, dans ce qui est son meilleur bouquin ("Causes de l'oppression"), l'évolution d'une oppression primitive naturelle vers une oppression finalement culturelle, le moyen de défense imaginé par l'homme pour se défendre contre la nature, c'est-à-dire la culture ou la religion, devenant à son tour un instrument d'oppression. Le totalitarisme ou la démocratie est donc un situation d'oppression à caractère anthropologique, de l'homme par l'homme, tandis que la tyrannie ancienne, la monarchie de droit divin égyptienne ou "oedipienne", était un principe de soumission au droit naturel.

    Simone Weil n'a pas non plus clairement indiqué le rôle actif subversif du catholicisme romain dans cette transition vers le socialisme moderne, le rôle de matrice du droit moderne totalitaire de l'Eglise romaine, mais tout en admirant le christ Jésus, et voulant l'imiter, elle a refusé de se convertir au catholicisme romain comme on refuse de boire une eau trouble que l'on devine infectée.

     

     

     

  • Pédérastie catholique (2)

    Continuons d'essayer de comprendre comment les valeurs pédérastiques se sont introduites à l'intérieur de l'Eglise catholique, après avoir signalé le lien entre :

    1. Le puritanisme et la pornographie, sur lesquelles il n'est aucun régime libéral qui ne soit fondé. De même qu'aucune pensée politique ne peut se passer d'incorporer dans le pouvoir politique celui de l'économie et de l'argent (le rêve politique de Judas Iscariote lui-même répète la trahison de Moïse par le peuple juif), de même la morale sexuelle puritaine ne peut être isolée de la prostitution qui lui a toujours servi de soupape, au moyen âge comme dans la religion yankee aujourd'hui, sorte de "socinianisme" évoquant le paganisme romain, qui ne fut pas loin d'être vaincu en Occident à la Renaissance.

    2. Lien entre pédérastie et pédagogie. Le cas du hoplite grec (spartiate), dont l'homosexualité était cultivée à des fins militaires, est bien connu. Il n'est pas interdit de penser que l'éducation civique tend vers l'homosexualité, dans le mesure où le premier "parti Gay" a été créé aux Etats-Unis où le culte primordial est celui de la nation.

    Un chrétien français voyageant aux Etats-Unis pourra être ainsi extrêmement choqué de voir l'usage des armes à feu encouragé dans des familles... chrétiennes (!). Si la propriété privée a été incorporée aux valeurs chrétiennes dans cette nation qui transpire le satanisme de tous ses pores, c'est bien évidemment pour cause de politisation extrême, non moins inquiétant que le national-socialisme allemand.

    La société yankee est extrêmement nitchéenne en effet, et il n'est pas besoin de gratter beaucoup pour déceler la pédérastie de Nitche, non seulement en raison de sa dévotion pour Dionysos, dieu du transport religieux hystérique (Qu'est-ce qui peut expliquer l'engouement pour un aussi médiocre penseur -on peut citer au moins quatre ou cinq penseurs fachistes français s'exprimant beaucoup mieux-, dans des milieux apparemment aussi opposés que les milieux anarchistes, les curés chrétiens libéraux, à la suite du national-socialisme ? On pense bien sûr à une pédérastie latente dans ces milieux. J'ai fréquenté moi-même plusieurs militaires ayant démissionné de l'armée où ils se sentaient mal à l'aise ; je n'ai pas eu beaucoup de mal à les convaincre que cela venait de l'homosexualité ou de la pédérastie latente et nécessaire dans l'armée. De manière typique, Nitche assimile la violence à la force, alors que la violence sera plutôt interprétée comme une preuve de faiblesse et d'animalité par la sagesse philosophique grecque dont Nitche se croit l'héritier ; Nitche est à peu près aussi sérieux dans le domaine de l'étude des civilisations païennes que Darwin l'est dans le domaine de la biologie.)

    3. On a tort d'associer la Grèce antique à l'homosexualité, en invoquant l'exemple de Platon. La religion romaine est beaucoup plus dionysiaque et pédérastique que la religion grecque. La religion libérale ou socialiste actuelle dite "existentialiste" est à peu près sans lien avec la Grèce antique en dehors du pythagorisme et de l'épicurisme, guère représentatifs de la Grèce. Les philosophes nazis Arendt et Heidegger ont traduit Aristote encore plus mal que les scolastiques péripatéticiens du moyen âge ou E. Kant.

    Heidegger transforme le propos d'Aristote en une sorte d'épicurisme dont l'existentialisme est beaucoup plus proche. "Politique d'abord", voilà un slogan étranger à Aristote, naturaliste pour qui la politique est au niveau de l'animalité. "Politique d'abord" est un slogan romain ou libéral, socialiste, qui conduit inéluctablement à la pédérastie.

    (A suivre)

  • Hegel = SS

     

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    Jean-François Copé, le "vautour de Meaux" qui rêve d'être calife à la place du calife, relie pertinement la question de l'identité nationale à la religion existentialiste.

    Mais on ne risque pas de voir J.-F. Copé sur le marché de Meaux expliquer à ses électeurs en quoi consiste l'existentialisme, car de toutes les religions, Marx démontre que l'existentialisme est la plus ésotérique. En matière de religion en effet, qu'importe le vin de messe, pourvu qu'on ait l'ivresse ; "existentialisme" : le mot à lui seul suffit à faire se pâmer les femelles dévotes. Les magiciens qui dévoilent leurs trucs n'ont pas de public. Aux yeux des pharisiens, Jésus est trop explicite : il déchire le voile de la religion et la prive de sa fonction (pas de fonctionnaire sans jargon ésotérique).

    Parmi les docteurs angéliques de la religion existentialiste : la figure d'âne bâté d'Heidegger, membre du parti nazi, afin de mieux rappeler comme la bourgeoisie libérale a su garder du nazisme ce qui lui a paru utile, fustigeant avec d'autant plus de vigueur les moustaches du Führer ; d'ailleurs toute tentative de comprendre l'histoire : clouée au pilori de la censure (Censuré par ex. Drieu La Rochelle qui a reconnu dans le nazisme un capitalisme ordinaire dès 1940 - de ce point de vue, Drieu est plus communiste qu'un syndicaliste qui signe des accords avec un patron gaulliste). Au vrai le principal tort d'Hitler aux yeux des bourgeoise libéraux est d'avoir péché par excès de franchise.

    *

    L'imposture d'Heidegger va jusqu'à changer le matérialisme d'Aristote, savant grec des moins religieux, en culte de la loi et de la mort pour officier de la SS.

    L'"être-soi" selon Hitler ou Goering, étant donné le sacrifice au veau d'or de la nation que leurs suicides représentent (aucune idée de la sorte chez Aristote, pour qui la politique est du domaine de l'anthropologie et donc des matières relatives), cette idéologie rappelle d'autres péripatétismes imbéciles de clercs mélancoliques du moyen âge, raillés par Rabelais sous le nom d'Alcofribas Nasier (homologue de Finkielkraut ou Luc Ferry aujourd'hui) ; l'idéologie nazie rappelle aussi la religion de la "bonne mort" calviniste ou janséniste, le fait une fois encore de grammairiens débiles (La leçon à en tirer, c'est que l'oppression politique a pour effet de transformer la science en grammaire et en mathématiques pythagoriciennes.)

    Blanchis Heidegger et Arendt. Et Céline ou Le Pen ? Pas assez universitaires ! Trop populaires ! Hitler lui-même ne reçut l'appui des cartels allemands que parce qu'il paraissait s'interposer entre le Kapital boche et les Bolcheviks. La peur du Russe, fantasme d'hypocondriaque allemand, prolongée aujourd'hui par BHL et son parti-pris d'alliance avec le Kapital yankee, alors même que la société yankee montre des signes d'hystérie satanique plus nets que la Russie : animisme freudien, goût pédérastique et hypocondriaque pour les armes à feu, convergence du puritanisme et de la pornocratie, substitution du cinéma à l'art et à la science, sidération mathématique et juridique, substitution du culte génétique de la famille au christianisme, enfants-rois martyrisés, livrés à la superstition du Père Noël, du rockn' roll et des vampires...

  • Total négationnisme

    Il est assez facile de comprendre pourquoi le slogan de la "fin de l'histoire" ne peut que sortir de la bouche d'imbéciles néo-nazis ou capitalistes. Il ne s'agit pas seulement en l'occurrence de nier ou remettre tel ou tel point de l'histoire en question comme le voyage sur la lune, les "chambres à gaz" ou la réalité de l'attentat contre le Pentagone, mais d'un négationnisme total de l'histoire, ramenée à l'enregistrement chronologique des faits.

    La "fin de l'histoire" : dans cette religion primaire, manière pour les bobos de "croiser les doigts" en attendant le sceau du destin, l'existentialisme joue un rôle décisif. Il constitue l'une des plus stupides philosophies de l'histoire de l'humanité, une sorte d'épicurisme plus près de la palinodie que de la poésie. L.-F. Céline devine en un clin d'oeil le tempérament colonial et bactérien de Sartre.

    Je rappelle pour ceux qui ont subi le lavage de cerveau de l'Education nationale vouée à former des caissières exemplaires ou des informaticiens nitchéens comme Houellebecq, des pornographes kirkegaardiens, que l'existentialisme s'achève par la réponse de Sartre : "Pt'être ben que oui, pt'être ben que non." à la question : "Dieu existe-t-il ?", pour conclure les "Mots".

    Sartre est une sorte de philologue qui voit Dieu comme une phrase ; les mots ont, de fait, la propriété d'être vrais... ou faux. Le dieu de Sartre est facécieux, comme celui de Pascal.

    *

    Mais revenons à l'histoire et à des systèmes moins décomposés que la merdre existentialiste, qui colle si bien à la pédérastie capitaliste.

    La philosophie nationale-socialiste INVENTE la théorie du progrès de la politique sur la mer de l'histoire, sur une base mathématique (architecturale). Cette invention a pour but -ou au moins pour effet- de dissimuler le principe statique de la politique ou du capitalisme derrière un simulacre d'histoire. Donner l'impression du progrès sur le mode ondulatoire ou trigonométrique, telle est l'oeuvre du docteur angélique Hegel. La svastika, en tant que somme des signes mathématiques essentiels, est plus directement évocatrice encore de ce branlement que l'abeille impériale et la cellule hexagonale.

    Ainsi le lien entre la politique et la science est postulé au XIXe siècle, parodie de la manière dont le moyen-âge affirmait le lien entre politique et théologie (nul besoin d'avoir lu Lénine ou Marx pour comprendre le caractère satanique d'un tel rapport : les théologiens du début de la Renaissance comme Dante ou de la fin comme Bacon ont vu ce satanisme dans l'islam ottoman, et il n'est pas difficile de comprendre que le "Saint Empire romain germanique" une doctrine semblable, que Leibnitz nomme théodicée).

    A quoi sert que Hegel se décarcasse si c'est pour que les crétins existentialistes, Kierkegaard en tête, ramènent la svastika au néant, c'est-à-dire au point central d'où elle part ! Autrement dit l'existentialisme revient à dire que le cinéma ne bouge pas mais qu'il est une succession de photographies immobiles. Tu parles d'un scoop ! L'inspiration médiévale de la philosophie bourgeoise du XIXe, que le nazisme recouvre d'orgueil polytechnicien, redevient apparente dans le branlement existentialiste de Heidegger ou sa secrétaire Arendt (que la bourgeoisie atlantiste a fini par blanchir). Hegel est donc la matrice de "la fin de l'histoire", mais la subtilité de Hegel, jongleur hors pair, l'aurait empêché de voir "la fin de l'histoire" autrement que comme la banqueroute de sa thèse. L'existentialisme ne fait que traduire une déception du nazisme, en panne d'essence. Le néo-nazi ne se distingue de son père que par son déficit intellectuel.

    *

    La version "populaire" de ce satanisme canonique hégélien est sans nul doute le transformisme darwinien, dont la fortune est liée au national-socialisme comme au capitalisme. L'idéologie évolutionniste de Darwin passe par la même géodésie que la doctrine nationale-socialiste. La traduction de l'homme en fonction (bipédisme) par Darwin est une vue de l'homme à travers le prisme politique (On la retrouve même dans le mythe politique d'Oedipe-tyran et de la divination de ce héros de l'énigme posée par le Sphinx, qui définit déjà la politique comme un système anti-historique ; l'engouement de la culture juive ou germanique pour Oedipe, jusqu'à occulter le tempérament pédophile et incestueux de ce héros, assassin et tyran qui plus est, tend à accréditer la sagesse apocalyptique de François Bacon pour qui la mythologie grecque s'inspire assez largement de l'Ancien Testament ; d'ailleurs pour un chrétien français (cf. Léon Bloy), judaïsme comme germanisme incarnent le refus du progrès et de l'histoire - l'archaïsme.)

    Plus significative encore que l'idéologie de la fin de l'histoire de crétins journalistes au "Figaro" ou à "Marianne", formés à l'école du confort intellectuel et entraînés à recouvrir l'odeur de pourriture du Danemark, journalistes qui ne sont après tout que des factotums, l'idée de "mutation historique" assenée récemment par un historien diplômé, Michel Winock, sur un plateau de télé (désormais le lieu du prêche laïc).

    Cette idée sort directement de l'arsenal idéologique national-socialiste. Ce type de rhétorique vaut à Hegel d'être qualifié d'"ésotérique" par Marx. L'explication du changement ou du virage historique par la "mutation" est un procédé grossier de non-explication. Alors que la critique historique se donne pour objectif de comprendre pourquoi la pensée matérialiste ultra-moderne d'Aristote précède de peu la décadence grecque, par exemple, le sorcier* laïc répond : "Parce que : c'est une mutation", se foutant ainsi de la gueule du peuple avec une effronterie infinie.

    Et si l'on veut l'explication de la mutation au plan biologique, pour essayer par analogie de piger quelque chose à ce discours, les évolutionnistes sont là pour répondre : "Parce que, c'est le hasard (=destin)", ajoutant la non-explication à la non-explication.

    La théorie transformiste prend même l'aspect de la glose scolastique jadis, et l'amoncellement de non-preuves, l'emploi d'un vocabulaire juridique étranger à l'observation et à la science naturelle de la part du néo-darwinien yanki Stephen Gould évoque le mot ironique de Marx à propos des traités médiévaux de Duns Scot, dont le volume seul suffit à faire autorité. La théorie transformiste de fait, question de kilogrammes, pèse très lourd.

    *Sorcier : le mot s'impose s'agissant de la science laïque antihistorique, vu son emprunt à la secte pythagoricienne de tout le matériel géométrique efficace pour réintroduire l'idée de fatalité - l'élément eau. Il va de soi qu'il faut être chrétien comme Marx pour faire au capitalisme un procès en sorcellerie.


  • Pourquoi Simone Weil encore

    Simone Weil, si elle n'est pas solide comme Marx, plus isolée encore qu'il n'était, n'en est pas moins, l'air de ne pas y toucher, la plus grande philosophe du XXe siècle (quoi qu'elle eût sans doute trouvé ce titre un peu 'pompier').

    Peu académique, elle est en butte encore aujourd'hui à la jalousie et la méfiance des universitaires, dont elle dénonce l'emphase et la vacuité, tout simplement, par son style direct. Car elle prêche la croisade aux ENFANTS, ceux-là qui ne sont pas encore résignés à mourir, non  pas aux vieillards occupés à peaufiner déjà leur plaidoirie, le genre Guitton. Aucun doute que si la théologie de la LIBERATION cherche un soldat, Simone Weil est là.

    Contre Simone aussi, les médisances des journalistes, rompus dans le régime totalitaire à étouffer les scandales et faire diversion. Pour donner une idée, si Simone Weil donnait des intervious aujourd'hui, à la presse ou à la télé, les impertinences de Mgr Williamson paraîtraient bien bénignes à côté, tant Simone diffère du type du lèche-cul actuel, prédestiné à servir dans les médias de porte-parole aux entreprises les plus crapuleuses.

    Sous couvert de lui rendre hommage, la presse s'efforce de rabaisser Simone au niveau d'Hannah Arendt, truite d'élevage germanique pour sa part, qui n'a semble-t-il inventé ce vieux truc éculé de la 'banalité du mal' que pour mieux exonérer son ex-amant, Herr Professor Heidegger, baderne philosophique ridicule, de s'être mêlé de doter le national-socialisme d'une philosophie, au lieu de monter la garde dans un mirador, à quoi on l'aurait vraisemblablement assigné s'il avait été moins frileux. Comme si Hitler était assez con pour vouloir doter le nazisme d'une philosophie et pour prêter attention à un tel cacouac !? A force de prêter tous les défauts de la terre à Hitler, la ruse et la folie simultanément, on frise la caricature historique. Chaplin, qui montre Hitler en chef d'orchestre, révèle au moins un aspect du totalitarisme : son tribalisme sophistiqué, qui ne va pas sans escorte musicale. Pour les autres satires, elles en disent plus long sur le système actuel que sur le nazisme et ses chefs de service irresponsables.

    Donc, si toute cette glu philosophique qu'on subit aujourd'hui, tous les Luc Ferry, les BHL, les Onfray, les post-nitchéens, les antékantiens, les rétro-kierkegardiens, emprunte bien plus ou moins à Arendt et Heidegger cette façon de mieux jeter de la poudre aux yeux des béotiens en s'enflant de formules amphigouriques (Sartre ne prend pas vraiment tout ce cirque existentialiste au sérieux et publie même à la suite de 'L'Existentialisme est un humanisme', désinvolture amusante, quelques pages d'un confrère qui démonte efficacement le système algébrique existentialiste, et renforce ainsi la comparaison qui s'impose entre l'existentialisme et ces meubles en kit importés de Suède, laids comme l'infini.) MAIS Simone Weil, elle, en revanche, DIT quelque chose et ne se contente pas de jouer aux ricochets dans la mare de Pythagore pendant qu'aux quatre coins du monde continuent de crever les esclaves du Capital, bercés par les 'Droits de l'Homme'.

    *

    Maintenant trois motifs qui font que Simone Weil s'élève au-dessus du siècle de l'électricité et du gaz :

    1/ Son antisémitisme, que la presse officielle s'efforce de faire passer, tantôt pour une faute de goût, tantôt pour une tare génétique - quand ce n'est pas le gugusse yanki Francis Kaplan, qui se perd en erratiques et sinueuses explications sur la Bible dans 'Les Temps modernes' pour tenter tant bien que mal de discréditer Simone aux yeux d'un public déjà rallié à son étrange cause.

    L'antisémitisme de Simone Weil n'est pas un antisémitisme idiot, la marque d'un monopole sur un bien dont elle voudrait priver son prochain, idiotie qu'on retrouve plus aujourd'hui dans l'antiracisme aujourd'hui, badigeon pratique, comme on l'a vu avec Obama, sur les entreprises capitalistes les plus douteuses.

    Non, l'intérêt de l'antisémitisme de Simone Weil est qu'il vise l'Eglise catholique plus encore que la diaspora juive, dont Simone Weil n'est ni spécialement solidaire (d'où les griefs de cette diaspora à son égard), pas plus qu'elle n'est son ennemie.

    L'anticléricalisme de Simone Weil n'est pas très éloigné de celui de François Bacon, alias Shakespeare, théologien lui aussi armé contre la Synagogue de Satan et qui refuse que le christianisme soit changé en une religion de bonnes femmes, devienne 'la religion de Marthe' (ce qu'elle est devenue 'urbis et orbis'). Shakespeare comme Simone Weil est sous-tendu par cette idée forte que la vie de Jésus est secouée par des phases comparables aux phases de l'Apocalypse, vision historique de saint Jean, et qu'il est donc logique, au cours du règne de la Bête de la terre, de connaître un regain du pharisaïsme.

    *

    2/ Comme Drieu La Rochelle, Hitler, Gombrovitch, Etienne Gilson, Milosz, Simone a deviné la convergence d’esprit entre Marx et la théologie catholique de la Renaissance. Gombrovitch dit ceci, de façon involontairement cocasse, que les communistes et les catholiques partagent la même façon concrète de penser, à ce détail près que les catholiques croient en Dieu (ce qui aux yeux de l'existentialiste Gombro n'est pas très réaliste -en dehors de leurs petits miroirs et donc du langage, rien n'apparaît comme étant bien réel aux 'existentialistes').

    De manière plus précise, on peut dire en effet que le christianisme authentique de François Bacon, par exemple, comme la science de Marx et Engels, sont tout deux radicalement opposés au puissant courant de la Réforme -luthéranisme, puritanisme, jansénisme et anglicanisme au premier chef-, qui, dès le XVIIe siècle, va transformer la théologie peu à peu jusqu'à en faire un outil entièrement au service de César, tour sinistre de l'Histoire, et dont l'ultime produit est cette rhétorique inconsistante, qui se mord la queue, et qu'on appelle 'libéralisme', qui se résout dans la justification des crimes de l'appareil d'Etat par le Capital, puis dans la justification des crimes du Capital par l'appareil d'Etat, à tour de rôle.

    Non que le 'césarisme' naisse à proprement parler au XVIIe siècle ; on en trouve déjà les traces dans les thèses d'Augustin d'Hippone, et dès les premières Eglises, mais le 'césarisme' balaye au XVIIe siècle presque tout le reste. Le dogme prend devient algébrique, statique, et perd son dynamisme.

    Qu'on songe par exemple à l'isolement de Léon Bloy au XIXe siècle, le mépris glacial du clergé face aux velléités viriles du Lion de Montmartre de restaurer le catholicisme de Joachim de Flore, la charité de François d'Assise ? ça paraît incongru ; l'heure est plutôt aux parodies d'architecture néo-baroques, aux contes sado-masochistes de la Comtesse de Ségur, à la compromission avec les spéculations sur la Nature les plus fumeuses, etc.

    Le combat de Marx et Simone Weil contre le totalitarisme, postérieur au XVIIe siècle, renvoie à un combat similaire antérieur au XVIIe siècle, celui des Albigeois, réprimés dans le sang par Bernard de Clairvaux, par exemple ; ou encore le combat d'Hamlet, transposition par François Bacon pour le grand public de ses préoccupations scientifiques les plus graves. Le progrès, en termes marxistes, s'apprécie au regard de la nature, plus ou moins rongée par le cancer, et non pas au regard du langage, dans un repère algébrique orthonormé, comme le progrès laïc ou capitaliste, stupide idéologie, au niveau du nombril, d'accumulation du Néant au Néant.

    L'idée forte partagée aussi bien par Marx que Simone Weil, Balzac, François Bacon ou même Rabelais, cette idée que la science n'est pas un colloque mais un bien commun à l'humanité, que la Nature est un livre ouvert, cette idée forte implique de voir dans la science cabalistique, néo-pythagoricienne, la 'science dure' comme elle se qualifie parfois elle-même, pour mieux dissimuler son absence totale d'érection, cette idée implique de voir dans tout ce fatras ésotérique, qui sert souvent de justification, comme Darwin, aux entreprises les plus criminelles, un véritable 'hold up', un facteur d'anarchie dantesque, une arme terrible entre les mains de César.

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    3/ Après l'élévation historique de Simone Weil par-dessus le moralisme de crétins comme Nitche ou Sartre, produits dérivés d'un christianisme entré en putréfaction au XVIIe siècle, il convient de signaler ce détail qui a son importance, à savoir que Simone Weil a vu clair à travers le jeu de l'empirisme, celui des nullibistes Descartes, Huygens, Newton, avant Laplace et les polytechniciens. Si, à ma connaissance, elle n'a pas pointé du doigt le caractère satanique de l'empirisme, qui transpire de tous les côtés, c'est peut-être par égard pour son propre frère, André, lui-même gravement compromis avec son groupe 'Bourbaki', dans l'entreprise démoniaque de la science dite 'empirique', immense fiasco, relégation de la métaphysique et de l'astronomie au rang de la balistique et des probabilités.

    Est-il besoin de rappeler le nombre de pseudo-savants qui se sont vu décerner des prix Nobel et qui sont gravement compromis dans la faillite d'une économie qui s'inspire des règles du 'black-jack', de la tontine et du bonneteau ? Faut-il rappeler que ces procédés inventés pour ventiler l'excédent énorme de crédit, exactement comme un gangster va jouer à Monte-Carlo les millions qu'il a dérobés ? Et que derrière ces jeux cyniques il y a des affamés et des morts, pas seulement des chômeurs en France ? C'est inutile. La Sorbonne fait régner l'omerta, mais personne n'est vraiment dupe.

    Cet extrait du colloque de Catherine Chevalley à l’université Columbia (nov. 1999) témoigne de la lucidité de Simone Weil : "La science ressemble à l’empereur du conte d’Andersen ; les quanta d’énergie sont contraires à la raison." "Artificielle, vide de pensée, décapitée, algébrique, dénuée de sens, plate, nue, irrationnelle : voilà, si l’on se fonde sur ces passages, ce qu’est devenue la physique au XXe siècle aux yeux de Simone Weil" : le commentaire est de Catherine Chevalley, qui tient bien sûr à se démarquer personnellement de la condamnation sans appel de Simone Weil, pour qui la crise totalitaire de la science est plus grave que celle que la Grèce connut au Ve siècle av. J.-C !

    Cette Chevalley possède assez d'instinct pour s'en tenir au rôle du présentoir et entendre que ce jugement contient une condamnation  de l'Université dans son ensemble, pas seulement une condamnation de Planck ou Helmoltz, tous les jongleurs dans le genre de Riemann ou Feynman, Einstein, Poincaré (la liste est longue : autant de postes de fonctionnaires à pourvoir, autant d'imposteurs).

    Simone bouscule dans son dessein toute la science historique aussi, comme Marx, toute l'épistémologie et les mathématiques laïques. Le véritable Néant, le véritable trou noir, Simone en esquisse le pourtour. La bourgeoisie tour à tour mondaine ou dévote, confite même en religion laïque, c'est Don Juan, et le trou noir l'entrée circulaire de l'entonnoir où elle bascule, avec sa poussière.
    Ce coup de toise 'révisionniste' dans la fourmilière est largement suffisant pour que la racaille démocrate-chrétienne, juive, laïque, cartésienne, s'efforce de faire passer Simone Weil pour une folle hystérique dans le genre de Thérèse d'Avila.

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    Pour enfoncer le glaive dans l'oeil du cyclope, décapiter avec plus d'efficacité tous ces vieillards planqués derrière les murailles de Troie, les prêtres de Bel, il convient d'appuyer la charge de Simone Weil, Marx et Engels, par la profession de foi d'Hamlet dans la stabilité de la terre, au centre du monde. Il faut viser l'empyrée de la vague de spéculations et de musique. Avant Descartes et Newton, le premier dérapage, la première victoire du Temps, monté sur le cheval clair, vient des spéculations de Kopernik et Galilée, crabes sournois, arrivistes sans scrupules, appuyé pour ce dernier par un barbarin simplet, pape sous le nom d'Urbain VIII (!). Idem pour Kepler, qui manie l'ellipse avec une habileté diabolique, comme Blaise Pascal.

    C'est là une première victoire de la mort sur la vie que la prétendue 'révolution copernicienne', mobilisation générale en vérité, et qui marque le basculement d'une religion apocalyptique vers une religion de la 'bonne mort', coup de maître de la part de Satan sous son masque de porteur de Lumière.

    Contrairement aux autorités religieuses démocrates-chrétiennes ou laïques, les croyants sincères ne doivent pas se laisser posséder par tout ce cinéma, cette science-fiction. Car à la fin du temps, c'est Polonius et Claudius qui crèvent, et Ophélie, Guildenstern et Rosencrantz. Hamlet, lui, rejoint directement les étoiles de la Voie Lactée.