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Lire Shakespeare

Lisez Shakespeare tant que vous pouvez. Les capacités de rétractation du temps sont aussi spectaculaires que son pouvoir de dilatation.

Pourquoi ne pas commencer par "La XIIe Nuit." ?

- Quelques conseils de lecture. Gare aux notes rédigées par des universitaires ! Pour une raison très simple : Shakespeare les déteste au moins autant que Rabelais. Les intellectuels, dont le nombre croît à mesure de l'obscurantisme, ont d'ailleurs essayé à une ou deux reprises de faire disparaître carrément l'antithéâtre de Shakespeare pour le remplacer par le cinéma de Racine.

- Considérez ensuite que le mot célèbre de Samuel Johnson ("Bûcher des Vanités") : "Ce ne peut être que le diable qui a inventé le libéralisme.", découle d'une lecture attentive de Shakespeare par Johnson. Les commentaires d'intellectuels libéraux sont donc à prendre avec des pincettes. Quand l'un de cette bande de fantômes qui dansent avec la mort (R. Girard), écrit : "Shakespeare n'est pas un auteur apocalyptique.", vous pouvez aussitôt déduire que Shakespeare doit probablement être ce que Girard dit qu'il n'est pas. Et vous ne tardez pas à avoir la confirmation à chaque nouveau chapitre que vous lisez que Shakespeare est un auteur apocalyptique. L'université moderne est méticuleuse au point d'émonder les oeuvres comme s'il s'agissait d'arbres fruitiers, pour les faire coïncider avec les préjugés du moment. Que penser d'universitaires, d'ailleurs, qui pour commenter un tragédien chrétien, se renseignent à peine sur le christianisme, ignorant que l'apocalypse est le seul sujet possible pour un artiste chrétien.

- Laissez tomber l'amateur d'opéra et de code civil Stendhal, et son idée d'un Shakespeare "romantique". C'est une des choses les plus claires dans l'oeuvre de Shakespeare qu'il n'écrit pas plus pour les jeunes filles romantiques que Cervantès ou Homère. Shakespeare, italo-boche ? Du crâne de l'imbécile Ajax, dit Shakespeare, si on le lui fendait il sortirait de la musique. La musique est pour Shakespeare un art d'aristocrates fainéants ou de soldats.

- La bonne méthode pour comprendre Shakespeare, c'est celle que Francis Bacon applique à l'imaginaire fabuleux des Anciens, où la connaissance des symboles est utiles, tandis que la psychologie ne sert à rien. L'art de Shakespeare est plus proche des contes pour enfants, surtout quand ils ont un double sens apocalyptique comme "Blanche-Neige", que du drame bourgeois façon Flaubert ou Stendhal. Il y a entre Hamlet et sa mère un rapport similaire à celui qui est entre Dante Alighieri et Béatrice, que seul le béotien moderne cherchera à élucider sous le rapport psychologique.

Commentaires

  • Shakespeare était-il homosexuel ?

    "Tu as une figure de femme, peinte de la main même de la nature, ô toi, maître-maîtresse de ma passion !" (Sonnet XX)


    On note une certaine ambiguïté dans l'identité sexuelle de cette personne, objet de la passion du poète. De quoi réjouir les adeptes de la théorie du genre.

  • - La pédérastie (passion furieuse de l'enfance) est le produit du culte païen de la famille, particulièrement développé chez les Romains. Or, non seulement Shakespeare est chrétien, mais son oeuvre est en grande partie faite pour dénoncer la corruption du catholicisme médiéval par les principes du droit romain (Les pédérastes, ce sont Roméo et Juliette dans le théâtre de Shakespeare.)
    - La littérature d'amour courtois est non seulement l'ancêtre de la "gay pride", mais elle a mobilisé les plus grands esprits chrétiens occidentaux contre elle : Shakespeare, mais aussi Cervantès, Rabelais, Boccace, Molière, sachant ses implications au niveau théologique, et que l'idolâtrie a toujours le caractère d'une passion sentimentale.
    - Si vous voulez dénoncer l'érotisation étrange du christianisme, tournez-vous plutôt du côté de Thérèse d'Avila, dans laquelle le marquis de Sade a justement reconnu une coreligionnaire, Chateaubriand et son christianisme narcissique (le génie du christianisme, c'est lui) ; ou bien encore des théologies parfaitement étrangères au christianisme, comme celle de Benoît XVI et de sa brigade mondaine.

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