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Le Christ antisocial

On comprend aisément que le Christ soit antisocial, quand la société prend le serpent pour emblème ; voire deux SS, comme "sécurité sociale" ou $. Il n'y a d'ailleurs pas de plus beau poème sur l'inconscient social que celui-ci, de J. Racine : "Mais qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ?".

Le mensonge et l'injustice circulent dans la société sous la forme d'une théorie du langage pur et divinisé. "Police partout, justice nulle part", parce que la justice sociale n'est qu'un vain mot ; la société est fondamentalement policière.

Le lecteur attentif de Shakespeare verra que celui-ci met le langage fleuri et bien tourné, qui se développera comme un cancer au XVIIe siècle, dans la bouche des salauds (Polonius-Copernic, par exemple). L'anarchie antisociale du Christ, à l'opposé, passe par une critique violente du langage humain, véhicule de l'impureté. Gare au "style chrétien" par conséquent, c'est le scorpion le plus venimeux.

Il y a en outre chez Francis Bacon (alias Shakespeare) une métaphore profonde empruntée à l'Evangile

Le nazisme n'est jamais qu'un socialisme exacerbé, c'est-à-dire extraordinairement sincère et volontaire, oublieux que la séduction et l'hypocrisie sont essentiels au bon fonctionnement social ; oublieux aussi que les inégalités sociales sont un gage d'équilibre social. Le mouvement nazi est par conséquent analogue à celui de l'adolescent qui rejette violemment l'hypocrisie ou la lâcheté de ses parents ; il est analogue au romantisme à l'intérieur des groupuscules anarchistes (le jihad islamique de Ben Laden), trop immatures pour voir que la violence, attentats terroristes, meurtres, gangstérisme, ne sape pas la société mais, au contraire, la renforce.

La fascination de la violence, à laquelle le cinéma répond volontiers, est d'ailleurs le fait des personnes les plus niaises et conformistes qui, bien que prises isolément, sont des plus craintive ou efféminées. Pour cette raison, elles aspirent moins à la paix qu'à la violence ou la mort.

Le personnage du vampire, adulé dans la société antichrétienne, est sans aucun doute la figuration du surhomme socialiste. En effet le sang, impur comme le langage aux yeux des chrétiens, couleur des âmes damnées (le pape qui a décidé de porter la soutane blanche a dû lire accidentellement le Nouveau Testament, chose peu commune de la part d'un évêque), est au contraire du point de vue social un fluide sacré.

On peut remarquer ici que l'élection du président de la République au suffrage universel revêt pour le chrétien un caractère aussi ésotérique que le culte des vampires. Si la France n'avait pas été largement nazifiée par son élite de tocards libéraux, comprenant bien le profit de l'ignorance et de la bêtise populaires pour le commerce et l'industrie, elle s'interrogerait un peu plus sur le sens de cette cérémonie somptuaire et non moins ridicule que les perruques de Louis XIV, difficile à accorder avec l'esprit français. Les Français qui s'abstiennent de voter sont les plus Français, attachés à cette conception réaliste que la société n'a jamais prêté, ne prête, et ne prêtera jamais qu'aux riches ; quand elle donne aux pauvres, dit Molière dans son portrait de Don Juan en vampire, satire du XVIIe siècle plus vigoureuse encore que celle de Voltaire, la société cherche d'abord à le suborner. Qui, de Molière ou des candidats à l'élection suprême, Bayrou, Villepin & Cie, sont les plus Français ? La réponse n'est pas bien difficile. On est avec l'élection présidentielle au même degré d'ésotérisme religieux que la monarchie de droit divin.

Commentaires

  • "le pape qui a décidé de porter la soutane blanche a dû lire accidentellement le Nouveau Testament"
    vous cherchez réellement la provocation !

  • - Je viens de lire quelques extraits des voeux du pape B-XVI à la "jeunesse" (2012) : je les trouve sans lien aucun avec le christianisme. Ce n'est pas de la provocation, c'est un constat.
    - Le pape exprime couramment, à côté de la paraphrase de l'Evangile, des opinions de nonne boche cloîtrée ou d'universitaire démocrate-chrétien. Lui seul peut, par exemple, en 2011, rendre hommage aux universités européennes, remplies pourtant de docteurs qui font preuve de la plus grande servilité vis-à-vis d'une élite libérale et son idéologie de gangsters, des universités où règne au demeurant un mépris quasi-général pour Jésus-Christ, étant donné le peu d'appui que celui-ci fournit à tous les trafics capitalistes.

  • "Lui seul peut [...] rendre hommage aux universités européennes ..."
    Ce bon B XVI a beaucoup de difficultés à tenir un rôle "politique" dans un monde qui lui est hostile : "fait trop ceci ou pas assez cela".
    Moi, je comprends très bien sa "souplesse".
    "Hommes de bonne volonté ..."

    Pour la jeunesse, on ne peut la séduire qu'en la brossant dans le sens du poil. Or la jeunesse est formée dans le bain de l'idéologie dominante, il suffit d'attendre qu'elle vienne à maturité !
    Il n'y a pas de catéchisme facile ... mais je ne me sens pas en capacité de conseiller Sa Sainteté ... ni de le critiquer.
    Amicalement.

  • - Le pape tient un discours moral dépassé, au nom du Christ qui ne donne aucune leçon de morale, celle-ci n'ayant rien de spirituel. La loi des juifs, déjà, n'était pas une morale naturelle. Et Paul la déclare caduque.

    - Je ne suis pas naïf au point de croire que Benoît XVI, enfermé dans sa tour d'ivoire, va m'entendre. En revanche, j'espère que de jeunes oreilles peuvent m'entendre quand je dis : il n'y a pas de salut chrétien collectif. L'idée de civilisation chrétienne est le satanisme à l'état pur. "Qui veut gagner sa vie la perdra." La civilisation, d'où lui vient sa profonde superstition, ne songe qu'à l'avenir. Elle va vers l'abîme. Quelle raison a-t-on de suivre cette pente. Aucune si ce n'est la peur ou la lâcheté, qui fait s'accrocher au plan collectif.

  • "il n'y a pas de salut chrétien collectif.". Je souscris
    Par contre la Civilisation Chrétienne a du sens et Benoît en est (en gros) le dépositaire. mais dire qu'elle "est le satanisme à l'état pur" me choque. Je pense vous comprendre mais la forme ...
    Amicalement.

  • - L'homme, sans dieu, n'envisage pas son salut autrement que dans cette fuite en avant qu'il nomme "avenir" ou "modernité" ; c'est pourquoi toutes les civilisations sont marquées par la lâcheté et l'absurdité. En particulier la "civilisation chrétienne", puisque le Christ prône la logique et non la folie, le courage et non la lâcheté, la réalité et non le rêve ou la spéculation. L'esprit chrétien renverse les données de l'anthropologie païenne.
    - Il n'y a bien sûr rien dans l'Evangile pour justifier les cathédrales, mais beaucoup dans l'âme humaine en proie à l'effroi.
    - L'amour de la civilisation est sans doute le plus abstrait et sentimental, surtout lorsqu'elle fait, depuis deux siècles, figure de charogne.

  • Je serais assez d'accord sur bien des points ... sauf que
    si rien dans l’Évangile ne justifie les cathédrales (et même la plus petite église), ni la peinture (celle de l'époque où elle était justifiée par la foi), j'aime les traces de cette civilisation.

  • - L'architecture est un art certainement maléfique dans la vision chrétienne, comment de grands artistes à la fois éclairés sur le christianisme et sur l'art l'ont bien compris (A. Dürer).
    - Le dessin n'exprime pas systématiquement comme l'architecture l'orgueil humain, et rien n'est moins accordé à l'idée de la civilisation que la peinture du jugement, selon Michel-Ange.

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