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jean paul ii

  • Gnose catholique romaine

    ("Gnose" a pris le sens courant de fausse théologie ou de fausse science.)

    - Propos d'un évêque romain français, affichant néanmoins sa prétention à l'universalisme dans le terme de "catholique".

    Je cite E. de Moulins-Beaufort, pour qui ce qui compte dans la vie chrétienne "n'est pas un ordre moral ni un ordre social, même inspiré de l'Evangile [mais] le lien au Christ, la place de sa croix au coeur de notre coeur, l'adhésion de toutes les fibres de notre être à son offrande pour la gloire de Dieu et le salut du monde".

    Je doute qu'un tel discours vaudrait la moyenne à un étudiant de droit ou de philosophie, même moderne. Ou bien l'Evangile permet de fonder un ordre social ou moral, et dans ce cas on voit mal pourquoi un chrétien ne suivrait pas rigoureusement cette ligne de conduite ; ou bien selon le démenti formel de saint Paul à la suite de Jésus et des apôtres, dans sa lettre aux Hébreux, cet ordre moral chrétien est impossible, et dans ce cas c'est un fieffé mensonge de le suggérer.

    Notez que Paul n'éprouve aucune difficulté à fonder le sacerdoce nouveau CONTRE l'ordre moral, puisque celui-ci est représenté dans l'Evangile par le tableau frappant de la lapidation par les juifs d'une femme adultère. Ce qui est plus difficile à comprendre, peut-être, c'est qu'il n'y a pas non plus dans le judaïsme d'ordre moral. L'ordre moral des juifs est une invention des pharisiens, qui ont subverti la loi de Moïse et l'ont détournée de son esprit, en pratiquant le négationnisme historique, c'est-à-dire en étouffant la voix des prophètes - Isaïe, par exemple, qui annonce la venue du fils de dieu parmi les hommes. Il n'est pas immoral de tuer son voisin. Les Etats le font sans arrêt, non seulement l'Allemagne nazie, et les Etats sont des personnes morales exemplaires.

    La suite de la phrase ne peut plus avoir de sens, et c'est le reproche principal qu'on peut faire à un pasteur qui, prétendant ramener ses brebis dans la juste voie du ciel, les plonge encore plus dans le doute existentiel. Quant à la croix, symbole animiste brandi par de nombreuses nations barbares, instrument de torture favori des Romains, il est plus logique de dire que Jésus l'a vaincue.

    De plus, l'homme n'est malheureusement pas un "être", faute de quoi les hommes ne seraient pas tantôt en train de dépenser leur petit capital-vie à essayer de voir dieu, tantôt au contraire à tenter de bâtir de grandes civilisations pour d'essayer d'empêcher que le ciel leur tombe sur la tête, là où Jésus-Christ a situé la grande fracture entre les pauvres et les riches, inversant l'ordre naturel païen pour proposer le sien, surnaturel.

    Plus loin cet évêque parisien mondain élabore de façon encore plus nette la thèse démocrate-chrétienne satanique, en reprenant un couplet scandaleux de son supérieur hiérarchique Jean-Paul II :

    "La qualité absolue du mouvement de l'homme vers la femme et de la femme vers l'homme, en quoi se reflète quelque chose - beaucoup plus que quelque chose - du lien de Dieu à l'humanité, du Christ à l'Eglise."

    Là encore saint Paul vient au secours de la parole de Dieu. Paul s'arrête au mystère de l'image du Christ et de son Epouse pour dire qu'il est certainement grand, mais sans révéler son contenu apocalyptique. Plutôt disert d'habitude, Augustin d'Hippone fait de même, j'ose dire avec une réserve et une prudence dont il est peu coutumier.

    L'analogie avec le lien sexuel et légal qui unit untel et unetelle, suivant une loi hasardeuse que n'importe quel esprit scientifique jugera une commodité de l'esprit d'appeler "une qualité absolue de mouvement", qualification vague qui convient pour l'agrégation de n'importe quelle chair, comme pour la mort, le chaos, ou encore l'union mystique du soleil et de la lune, dont les mouvements paraissent plus purs que ceux des jouvenceaux et jouvencelles "catholiques romains" dans leurs lits, cette comparaison n'est pas possible selon saint Paul ; elle reviendrait à faire une croix sur le sacerdoce. Du reste l'apôtre est le dernier à accorder à la sexualité une quelconque valeur métaphysique, ce qui explique que Shakespeare le cite souvent quand il fait une croix sur le romantisme catholique.

    Le lien entre dieu et l'humanité n'est autre que le Sauveur lui-même. En outre, le lien entre dieu et l'humanité n'a rien de nécessaire. C'est le coït entre l'homme et la femme qui est nécessaire ou vital. Pour cette raison, le lien du mariage est sacré dans les religions... païennes. Alors que Jésus n'a de cesse par ses paraboles de présenter une métaphysique chrétienne renversant l'ordre naturel marqué par le péché d'Adam et Eve, l'Eglise romaine s'applique systématiquement à prostituer l'esprit chrétien, c'est-à-dire à proposer pour rien ses piteuses solutions juridiques à un monde qui s'en moque bien.

    L'Eglise romaine sacrifie l'esprit de dieu sur l'autel de sa vanité, et rien ne semble pouvoir la faire douter d'elle. Une institution ne doute jamais d'elle-même nous dit Shakespeare, et son droit est la seule vérité qu'elle connaît, jusqu'au jour où son coeur est frappé d'apoplexie, et elle s'écroule sur ses ouailles.

     

  • Satan dans l'Eglise

    Les chrétiens qui ont accusé au cours de l'histoire la papauté ou l'Eglise romaine d'être la "synagogue de Satan", pointent parfois du doigt son immoralité ; c'est le cas de Dante Alighieri ou de Luther. D'autres, comme W. Shakespeare ou E. Swedenborg, ont mieux discerné que c'est le pacte avec le monde ou le sécularisme des Eglises chrétiennes qui entraîne la subversion du sens des saintes écritures. Shakespeare dénonce notamment Thomas More, dont la tentative de concilier le pouvoir politique et le christianisme ne pouvait qu'aboutir qu'à des formules ubuesques.

    "Dans le christianisme, le temps a une importance fondamentale. C'est dans sa dimension que le monde est créé, c'est en lui que se déroule l'Histoire du salut, qui a son apogée dans la "plénitude du temps" de l'Incarnation et atteint sa fin dans le retour glorieux du Fils de Dieu à la fin des temps.

    En Jésus-Christ, Verbe incarné, le temps devient une dimension de Dieu, qui est Lui-même éternel. Avec la venue du Christ commencent les "derniers jours" (cf. He, 1,2), la "dernière heure" (cf. Jn 2, 18), avec elle commence le temps de l'Eglise, qui durera jusqu'à la Parousie." Jean-Paul II

    La théologie de l'avant-dernier pape est des plus ésotériques. C'est une théologie de coucou suisse dans un nid qui n'est pas le sien. C'est bien sûr dans la religion païenne que le temps a une importance fondamentale, ce qui explique notamment que le soleil ou la lune y sont pris pour des divinités supérieures. Les hommes, en général, vivent prisonnier du temps et des heures : "ultima hora necat" (la dernière heure tue) disaient les Romains.

    Dans le christianisme seulement, l'étau du temps ou de la condition humaine est desserré, et une porte étroite ouverte. L'hypothèque de la mort fonde tous les clergés païens, dont le rôle est en quelque chose de préparer l'homme à sa fin pour servir l'ordre social. Plus un homme est haut placé dans la hiérarchie sociale, ou plus il a de loisirs, plus il a besoin de ces drogues qui font oublier l'instant fatidique où il faut retourner à la terre ; tandis que les hommes asservis au travail, eux, sont résignés à la marche inexorable du temps. C'est ce qui fait dire à Aristote que l'homme n'est pas fait pour travailler, doctrine peu germanique : il y a en effet quelque chose qui n'incline pas l'homme, contrairement à l'animal, à l'oubli complet de soi. L'homme n'est pas, contrairement à l'animal, doté d'une farouche culture de vie ou d'un instinct qui l'empêche de voir la mort en face.

    Si les chrétiens espèrent la fin des temps, c'est précisément parce qu'elle coïncide avec la réunion du Christ et de son Eglise. Si Jésus-Christ s'est incarné provisoirement, ce n'est pas pour faire plaisir à l'homme, mais répéter à ses disciples que la chair est faible et qu'il n'y a pas selon cette voie commune de salut possible. C'est un avertissement terrible, car il réduit à néant toutes les espérances sociales ou religieuses, fondées sur la chair. L'antichrist Nitche voit plus juste que le pape, quand il observe que le christianisme est profondément antisocial. Il se trompe quand il accuse les chrétiens ou les juifs d'attenter à l'ordre social. Fondée sur la chair, les païens grecs avant Jésus-Christ le savaient déjà, l'ordre humain ou la civilisation a une faculté d'autodestruction.

    Dire que le temps est une dimension de dieu est un décret sans conséquence sur dieu. Il n'a pour effet que de rapprocher artificiellement l'homme de dieu. Qui peut dire l'âge de dieu ? 


  • Assez de sermons

    "Comment moraliser le capitalisme ?" ose titrer une gazette chrétienne ! Seuls des hypocrites peuvent aujourd'hui demeurer aveugles sur le fait que le capitalisme repose sur l'exploitation de l'homme par l'homme. Comme Marx l'a vu, le capitalisme rend par lui-même hypocrite : il produit des banquiers, des publicitaires, des journalistes, des assureurs, des experts-comptables ou des frigides barjots "hyper-spirituels" (= branleurs cinéphiles).

    L'attitude du démocrate-chrétien vis-à-vis des Evangiles est la même que celle d'un boursicoteur vis-à-vis de l'art : il voit là-dedans une "valeur refuge". L'Enfer est pavé d'ordres d'achat et de sacrements de dernière minute.

    Si des chrétiens tels que Léon Bloy, Karl Marx, Engels, Lénine, ont été scandalisés et se sont mobilisés rapidement, c'est que les esclaves du Capital, ils pouvaient voir leur misère sous leurs yeux. Je mesure le temps que les curés et leur curetages m'ont fait perdre, bien que ma misogynie m'a toujours protégé d'approcher de trop près cette volaille.

    On annonce dans la gazette en question une nouvelle "encyclique sociale". C'est dans la branche "sociale" que les cathos ressemblent le plus aux sociaux-traîtres. "Patron chrétien" : le titre indique déjà qu'on va fouler aux pieds les Evangiles.

    Le déclic fut pour moi un curé belge, au coeur du paradis fiscal bruxellois, prêchant à quatre braves bourgeois pas mortifiés que le "jeune homme riche" de la parabole n'est pas vraiment riche. Argumentaire du style : "Les portefeuilles d'actions n'existant pas du temps du Christ (sic), le jeune homme riche ne pouvait l'être au sens où on l'entend aujourd'hui."

    Parlant de "doctrine sociale de l'Eglise", cet extrait de la doctrine de Jean-Paul II ("Centesimus annus") révèle toute sa stupidité :

    "Si sous le nom de capitalisme, on désigne un système économique qui reconnaît le rôle fondamental et positif de l'entreprise, du marché, de la propriété privée et de la responsabilité qu'elle implique dans les moyens de production, de la libre créativité humaine dans le secteur économique, la réponse est sûrement positive."

    1/ "Si... ou bien..." : définir un capitalisme à deux visages pour tenter d'en sauver la moitié. Ainsi font les gangsters avec leur magot quand ils sont sur le point d'être rattrapés par les flics.

    2/ "Système", "entreprise", "marché", "propriété privée" : aucune de ces théories n'a un quelconque caractère évangélique. Le syllogisme qui consiste à attribuer une "personnalité morale", c'est-à-dire une âme, à un système, un contrat ou une entreprise, n'est qu'une manière sophistiquée de s'en remettre à un fantôme, c'est-à-dire au diable.

    Luther lui-même qui dénonce l'usure se sauve en vouant aux gémonies cette merde-là. Consacrer le triomphe des banquiers boches sur Luther. Voilà à quoi cette encyclique abjecte revient. "Centesimus annus MERDABILIS !"

    3/ Le Nouveau Testament dit : "Qui veut gagner sa vie la perdra." Il ne dit pas quand, n'étant pas comme cette doctrine, aggripé au Siècle.

    4/ Les faits historiques sont là qui en disent long sur la créativité des entreprises capitalistes, leur ingéniosité à déguiser des armes de destruction massive en "outils de défense nationale"... et la responsabilité ! Parlons-en de la responsabilité, de cette doctrine de junker pollack qui bricole un inconscient pour mieux disculper la perversion destructrice des bourgeois. "Responsable mais pas coupable" : voilà derrière quels mots d'esprit la Synagogue de Satan croit se protéger du tonnerre.

    Le dernier pape peut-il faire autrement désormais que de solder ce compte plein de ratiocinages aussi bénins que scandaleux sur la créativité du capitalisme et des capitalistes, assassins multirécidivistes. Je serais à sa place, je me dépêcherais.