Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Exit la modernité

Plus on est intransigeant avec soi-même, plus on l'est avec autrui et ce que certains vieillards cuits par les années font passer pour de la tolérance apparaît comme le mépris d'autrui.

Cette intransigeance, qui contredit l'éthique de l'homme moderne, est l'expression de l'amour de soi. ll peut se traduire comme le refus de vivre pour vivre, le refus de la vie comme un but en soi.

Ainsi Karl Marx voit-il dans l'épicurisme, et Nitche dans le bouddhisme, des religions décadentes, parce qu'elles incitent l'homme à la tolérance vis-à-vis de lui-même. Marx traduit la quête ou le calcul du bonheur (philosophie nécessairement inégalitaire), comme un désintérêt pour le progrès, c'est-à-dire une aspiration spécifiquement humaine, qu'aucune théorie biologique n'explique. Il n'y a que dans l'esprit d'un technocrate, c'est-à-dire d'un sous-homme acceptant d'être réduit à sa fonction, que bonheur et progrès sont deux notions exactement concordantes. Le progrès est réduit au mouvement, c'est-à-dire au sens mécanique du terme.

L'anthropologie est le mot sophistiqué pour vanter sournoisement la renonciation de l'homme moderne au progrès au profit de réconfortantes fictions.

L'intransigeance vis-à-vis de soi fonde l'individualisme. Socialement, il n'y aucune raison d'aller à l'encontre du mouvement général, fût-ce le plus bestial. Ce qui permet de caractériser le raisonnement moderne comme un raisonnement fonctionnel, fondateur d'une éthique totalitaire relativiste.

D'une manière apparemment stupéfiante, le suppôt de Satan et le chrétien rejettent ensemble l'éthique moderne. Le suppôt de Satan (Nitche) y discerne un mouvement de décadence, un abrutissement sans précédent ; le chrétien (Shakespeare) y discerne un mouvement de décadence nécessaire, c'est-à-dire inéluctable, préalable de la fin des temps. Selon Nitche la modernité est chrétienne ; selon le chrétien, elle n'en a que l'apparence.

Commentaires

  • L'idée de progrès est étrangère à toutes les religions. Dans le Christianisme et dans l'Islam, l'humanité est pécheresse et le restera jusqu'au jour du Jugement dernier. Il faut vraiment toute la force d'autosuggestion caractéristique de l'homme moderne et profane pour s'illusionner au point de voir un progrès dans la monstruosité du monde actuel.

    Quant aux délires de Nietzsche sur le bouddhisme, encore une fois, je me demande bien quelle légitimité un profane totalement ignorant des sciences traditionnelles (malgré d'indéniables qualité par ailleurs) peut avoir à disserter sur ce genre de sujets. Un peu comme les rêveries de Schopenhauer sur les doctrines hindoues.

  • - L'idée de progrès social est une invention de l'Eglise catholique romaine dit Nitche. Il dit vrai - la notion juridique absurde d'égalité, par exemple, a bel et bien à voir avec l'adaptation du droit romain au monde moderne occidental. Cependant Nitche occulte un fait essentiel, c'est que le progrès social a été inventé par l'Eglise catholique romaine contre la lettre et l'esprit évangélique.
    - Le chrétien ne peut se soumettre à deux maîtres, à la parole divine, ainsi qu'à un souverain temporel quel qu'il soit, qu'il s'agisse de Soliman, de Louis XIV ou du "peuple".
    (Nitche est une sorte de brahmane occidental, plus sérieux qu'on ne le croit sur le plan de la connaissance de la philosophie naturelle traditionnelle, et en tant que brahmane il estime le bouddhisme une religion assez superficielle, destinée à combler les attentes du peuple.)

  • ...Où voulez-vous en venir ? c'est vague. N'ayez pas la flemme d'orthographier "Nietzsche", merci.

Les commentaires sont fermés.