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Satan dans l'Eglise

La démocratie-chrétienne, dans la mesure où le christianisme est spirituellement pur de tout idéal politique (c'est notamment cet aspect de la parole divine que Judas et les pharisiens ne voulurent pas entendre), se présente comme la subversion du christianisme la plus subtile aux yeux des chrétiens instruits des vérités divines. Ce qui est visiblement satanique également, c'est la façon dont les représentants de la démocratie-chrétienne ont assumé au nom de Jésus-Christ les entreprises sociales les plus criminelles au cours des temps modernes.

On peut traduire la démocratie-chrétienne, qui déborde les limites de sa matrice catholique romaine, comme le triomphe des mythes politiques platoniciens sur le message évangélique au sein de l'Eglise institutionnelle. Le démocrate-chrétien, le catholique ordinaire, raisonne suivant les idées de Platon, bien que la lecture de la parole divine, même parcellaire, soit un danger permanent pour ses convictions platoniciennes, en particulier dans le domaine de la morale, car Jésus ne tient aucun compte de la vertu dans son enseignement. C'est en cela que le message chrétien est universel, et en cela qu'il est un bouleversement majeur et définitif : parce qu'il met fin au bonheur comme but ultime, il se situe par-delà la jouissance.

Comment ne pas croire que l'histoire a un sens, quand on constate à quel point la bourgeoisie démocrate-chrétienne contredit le message évangélique, s'interpose entre l'homme et le salut, affirmant par exemple les droits de la mort sur l'homme quand les évangiles et l'apôtre Paul combattent la mort ?

De l'évêque de Rome on comprend qu'il contribue à cet antichristianisme en raison de son effort pour affirmer ou réaffirmer sa position de chef de la démocratie-chrétienne, réajustant ainsi le discours catholique romain au niveau de propagande et de démagogie qui convient.

"Politiquement, la conséquence la plus décisive de l'amalgame des institutions politiques romaines et de la philosophie grecque fut qu'il permit à l'Eglise d'interpréter les notions plutôt vagues et contradictoires du premier christianisme sur la vie dans l'au-delà à la lumière des mythes politiques platoniciens, et d'élever ainsi au rang d'une certitude dogmatique un système élaboré de récompenses et de châtiments pour les faits et les méfaits qui n'ont pas trouvé leur juste rétribution sur terre. (...) cela coïncida avec la chute de Rome, la disparition d'un ordre séculier assuré, la prise en charge des affaires séculières par l'Eglise, et l'émergence de la papauté comme puissance temporelle."

(Hannah Arendt, "La crise de la culture").


H. Arendt dissipe ici utilement le préjugé selon lequel l'"au-delà" serait une "invention des religions monothéistes" ; c'est en effet une conception qui découle des mythes politiques platoniciens, c'est-à-dire d'une philosophie païenne.
H. Arendt donne la raison de cet emprunt parfaitement illégitime à la philosophie de Platon. Le message évangélique ne permet pas de fonder une éthique, ni d'endosser une quelconque politique.
Le caractère temporel de l'idéologie platonicienne explique d'ailleurs que les cultures athées ou laïques proposent des substituts ou des équivalents au paradis et à l'enfer, comme la démocratie, promesse de récompense future faite au(x) peuple(s) par les élites politiques.

Commentaires

  • Lapin, connaissez-vous Francis Cousin ? Par delà une certaine certaine glose mystique sur la naturalité primitive, il y'a des points et des lectures (de Marx, de l'anarchie, du Christ) qui me semble cousines des vôtres, ce qui me semble assez peu banal pour que je vous le signale.

    Ici une petite émission fort synthétique trouvée hier et qui résume pas mal ces points d'appuis, j'aimerais bien savoir ce que vous pensez de la pensée du bonhomme et si vous y entendez la proximité que j'y entends avec vos développements.

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/IMG/mp3/2016-06-11_ERFM_HLPS_Ep40.mp3

    Au plaisir.

  • Sans transition, petite variation sur le joueur de flûte d'Hamelin, anti-rock par un ex-rocker.

    "- Il faudrait même s’interdire de dire ce mot épouvantable. « Rock », ça ne veut plus rien dire.

    - En anglais, ça signifie « bercer ». On cherche à nous endormir ?

    - Bah, on se laisse doucettement bercer par la pseudo énergie du rock. Mais c’est quoi cette musique aujourd’hui ? De la cocaïne pour crétins ! C’est presque une valeur d’extrême droite : le rock sert à enculer le peuple… en musique."

  • Pour Cousin, c'était surement ma cuite qui parlait, les points sont probablement plus maigre que je ne l'avais pensé, vu qu'il repli le tout sur une perspective politique révolutionnaire, qui pour révolutionnaire qu'elle soit, n'en est pas moins politique.

  • Moi pas bourré l'ai écouté jusqu'au bout ton cousin, Robot, même le peu qu'il dit sur le christ, rien à redire.
    Pour le rock Lapinos aime bien; mais parce qu'il trouve que c'est pas de la musique.
    Sinon je traduirais plutôt "rock" par balancer que bercer, ça endort pas vraiment ça exciterait plutôt, comme la balançoire les gamins, quand ça va très haut, parce que le rock ça s'écoute très fort.

  • Il faut éviter de faire croire qu'il peut y avoir quelque chose de spirituel dans l'action ou le discours politique/social (de même que dans la musique), car c'est en quoi la ruse de l'Antéchrist consiste.
    - Hegel est le philosophe qui mélange politique et spiritualité et Marx a démontré que la thèse hégélienne du progrès politique est une ineptie.

  • "Pour le rock Lapinos aime bien; mais parce qu'il trouve que c'est pas de la musique."
    La culture populaire est un élitisme qui fait des grimaces condescendantes vers sa clientèle. Moi aussi j'aime bien le rock, j'aime même tout, suis complètement possédé par la cocaïnomanie musicale, un vrai cochon. Reste que si l'on a un peu les yeux ouverts, on vois bien que la musique est un outil de domination social subtil, sans tête, que les "serpents à sonnets" pullulent à tout les échelons de la machine, on vois bien que sans la musique le roi serait d'évidence nu, que même la musique la plus "par et pour le peuple" est celle qui est le plus aisément digéré et tourné en poison contre le peuple, en un mot comme en cent : que la musique adoucit les meurtres, et rend la mascarade plus supportable. Le rock a beau être "bien balancé", comme vous dites fodio, il n'en finit pas moins par concourir à bercer d'illusion ses dévots moyens plus ou moins ennamourés. L'usage que font les hommes de la musique, coincé entre l’ersatz de joie festive qui cimente mollement le troupeau et l'hystérie mathématique des plus purs dévots est, dans la grande masse l’intérêt même des rois de ce mondes, et de la cohésion sociale religieuse turbulente qui les maintiens rois. La musique est comme l'argent, universelle, l'universalité de la possession humaine, chose la mieux partagée.

    Lapin, le Christ n'est certes pas venu apporter des rustines, ni des pansements, mais le glaive, c'est entendu (ad-nauseum, mais les vérités cruciales sont sans doutes bonnes à enfoncer comme des clous dans les consciences assoupies). Il y'a que la plupart des hommes ne sont pas équipés au berceau de votre fameux glaive du salut... Ensuqués jusqu'à l'os dans les filets de la mère société ! De la matrice comme vous le dites bien. Il y'a qu'on sort à peu près tous du mère... Et que le père n'est pas toujours un étalon pur sang paulinien... Alors quoi ? L'évangile, sans doute. Et s'ils ne l'entendent pas comme vous, c'est qu'ils sont sourds, ou coquins ! Ça fait un paquet de sourds, et de coquins, mais tant pis pour leur gueules, z'ont qu'à visiter votre blog plus souvent.

    Par ailleurs que je me méfies beaucoup de votre manière de balayer toutes les formes intermédiaires, réflexe qui me parais souvent un travers de bien né. Toutes les formes ne procédant pas de l'Esprit, ne sont bonnes à vos yeux que pour le feu, si je vous lis bien, et trier un peu, s'essayer à l’équilibrisme politique même le plus modeste, le plus congrue, le plus dénué d'espoir et froid, c'est encore prier vers César-Satan. Il y'aurait un raccourcie : brûler le globe entier et toutes les vies qu'il contient, car aucune vie ne procède de l'Esprit autrement que pour s'être égaré plus ou moins accidentellement de la "matrice", et même dans ses très rares cas là, il y'a toujours l'indécrottable humanité qui récalcitre, qui rechigne à la sainteté... L'homme est un animal politique, c'est donc l'animal satanique par excellence, rien à voir, rien à sauver.

    Faire feu sur la pègre politique universelle et sur tout les totems qui l'accompagnent, c'est l'impératif véridique, mais je me demande si prêcher les convaincus, les trois pelés qui s'égarant dans ce terrier font preuve d'obstination pour avoir d'avance été convaincus, est démarche si salubre. Pour eux, pour moi donc, merci de vos développements. La démarche critique impure, non dépourvue de perspective politique, qui parle la langue humaine sans être engloutie par elle, populacière "en diable" donc, me semble mériter plus d'égard que vous ne le dites, et je trouve les deux complémentaires (ET antagonistes, oui). Dommage qu'il n'y ai aucun point de contact entre les deux. Si, il y'a Zébra ! Si on veut... En fait je crois que j'attend comme un imbécile votre best-seller. Hahaha. Ne lâchez rien !

  • Va falloir être patient, robot, Il y a bien un "critique de l'esthétique de Hegel" en projet mais pas avant 2030 ou 40.

  • - S'il y avait quelqu'un pour dire qu'il y a quelque chose de spirituel dans le pinard, je protesterais contre ce mensonge de la même manière que ceux qui font de la musique une chose spirituelle. La fausse spiritualité empêche la vraie.

    - A propos de votre critique de ma manière de balayer toutes les formes intermédiaires, je suppose que vous connaissez ma réponse à l'avance ; ce n'est pas ma manière, mais celle du Christ lui-même ; je n'ai pas inventé "Dieu vomit les tièdes", mais ne fais que le répéter, pour moi et ceux qui sont nés au milieu de l'illusion.
    Si Jésus a eu des disciples parmi les gens modestes, et non les gens "bien nés", c'est sans doute parce que les milieux populaires ont moins à perdre d'un message pur de tout mensonge social. Si vous lisez attentivement les "best-sellers" de Shakespeare, vous constaterez qu'il démontre que la religion romaine est inventée par les élites pour les élites. Les tentatives d'occulter la vérité ou de la saper, d'introduire le relativisme à la place, viennent toujours du sommet de la pyramide.

  • In vino veritas... et veritas, c'est quand même pas rien...

    Rabelais précise : "Le jus de la vigne clarifie l’esprit et l’entendement, apaise l’ire, chasse la tristesse et donne joie et liesse." Que la musique ou le vin soit spirituel, je ne le crois pas non plus vous savez. Qu'ils puissent favoriser - et surtout entraver - des DISPOSITIONS d'esprits saines, c'est une question que vous contournez, comme secondaire, ce que je peux comprendre, mais c'est une question que les empoisonneurs ont eux bien en tête. Le monde moderne est un complot contre l'intelligence dit Bernanos, et ce complot, son effet sur les peuples, doivent plus à l'artillerie lourde de surdité et de destruction de l’intelligence humaine et de la "vertu" traditionnelle, vertu qui en était le cadre, qui était comme un tuteurs pour l'intelligence humaine, et sur lesquels la politique a(vait?) prise avec plus ou moins de bonheur, bien plus qu'à la puissance en soi du mensonge face à la vérité. Pour le fou, l'aveuglé, le crétin post-moderne, le vrai et le faux sont indistinguable.

    A ce titre, c'est une question qui me semble plus importante que vous ne le laissez entendre, sur le plan pragmatique le plus prosaïque, dans le salut des hommes. Restituer un ordre politique plus équilibré, plus favorables aux facultés de l'homme et donc à son salut, ou trouver des possibilités "d'insularité" ou de "sanctuarisation", ce sont des voies qui si elle me semblent collectivement vouée à ne pas réussir- en tant qu'utopie ou paradis à réaliser - , me semble pouvoir pour autant porter des fruits jusque dans leur échec collectif. Ces perspectives "utopiques" me semblent par ailleurs impossible à abandonner tout à fait ainsi aux serpents qui se chargent d'administrer la décomposition de la vertu humaine, et se chargent de la recycler en chaines pour les futurs esclave. Un tel abandon me semble incompatible avec l'amour du prochain.

    Si l'ont prend le parti de leur laisser tout empire sur ce désastre collectif, alors ne reste en effet plus qu'à prêcher aux égarés/convaincus, à soi en somme, seul réalisme si je vous entend bien. Le salut par le blog ! Le détournement de mineur civilisationnel ne sera pas ralenti par la blogosphère à mon avis. Il faudrait au moins déjà trouver des moyens qui toucheraient un peu plus que trois pelés pour déciller les masses aveuglées et décrasser un peu les oreilles des possédés. Lapinos, ministre de l'éducation !

    "Dieu vomit les tièdes". Reste à prouver quelle est la température de la politique EN SOI, non pas de l'idéal grecque du tiède milieu, qui est lui au placard, couchée devant le virtualisme amerloque, ni le cocon technocratique libéral insane, qui lui règne de sa main tiède de comptable.

    Le Christ semble lui être assez adepte du coup de fouet scandaleux en milieu théocratico-capitaliste hostile, du militantisme apocalyptique au cœur de la fournaise pharisienne, pas le genre de type qui fait dans la bouteille à la mer ou le coup de glaive dans l'eau, ni dans la tour d'ivoire au milieu des ruines. Le Christ fait des coups d'éclats spirituels dont la portée symbolique nous parvient par delà les siècles. L’Évangile, c'est quand même un sacré best-seller dans son genre.

  • Vous êtes aussi confus qu'un politicien moderne ; Jésus-Christ, lui, est clair : on ne peut servir deux maîtres et la fin des temps est proche. Et encore ceci : - Celui qui n'est pas avec moi est contre moi.

  • Si tout est si simple en Christ, et que l'Esprit est contenu dans trois lieux communs si cristallins, fermez votre blog, vos notes de bas de page évangéliques sont superfétatoires, surtout si la fin est si proche.

    "Celui qui n'est pas avec moi est contre moi".

    Merci du rappel, car j’oublie en effet parfois que vous êtes avec lui et sa clarté, et moi contre lui, égaré, avec ma confusion. Devriez intituler votre blog "ligne directe avec l'Esprit" ou "le Christ à vol d'oiseau". Vous fermez les commentaire et les remplacez par un glossaire de ces lieux communs qui recadrent si bien les confus, et voilà, vous avez la paix.

  • Quand j'ai ouvert ce blog, en 2004, je ne pensais pas qu'il me conduirait à dénoncer l'Eglise romaine comme la ruse ultime de Satan. Contrairement à vous je crois que tel ou tel peut en tirer profit. Je suis disposé à répondre aux objections et aux questions, mais les vôtres me semblent avoir été répétées plusieurs fois.

  • Oh non, je crois aussi que tel ou tel peut en tirer profit (et je m'inclue, même si je vous comprend si mal d'après-vous). Je m'étonne juste du peu de point de contact qu'à votre pensée avec des contradicteurs sérieux, moins olibrius confus que ma pomme. Un petit côté vase clos votre terrier. Fodio qui applaudit de temps en temps, moi qui glose politique interminablement, deux trois autres têtes discrète, et puis voilà. Les penseurs que vous commentez et sur lesquels vous prenez appuis, dès leurs vivant, prirent à parti frontalement les figures centrales de la pensée de leur temps, et furent entrainé dans de vives polémiques, qu'elles soient universitaires ou entre cousins penseurs. Ici tout est luxe, calme, et volupté. Les temps dernier qui veulent ça sans doute. Faite gaffe au solipsisme...

  • Je ne cherche pas tant à convaincre qu'à expliquer ce qu'il m'a été donné de comprendre, à ceux qui veulent comprendre. Mes propos peuvent déclencher une discussion ; c'est souvent arrivé ; je ne m'y dérobe pas, mais ce n'est pas le but recherché.

  • Allez, la musique adoucit les mœurs.

    Les Brigandes chantent l'Antichrist. Mon tube de l'été :

    https://www.youtube.com/watch?v=R-vhavCXeWs

  • - Angry Robot, Il est préférable de voir trois pelés muer en chrétiens qu'un parterre se convertir à la philosophie démocrate-chrétienne ; le Christ ne demande aucunement de successeur mais des messagers vérifiant leur foi par leurs œuvres.

    - "EN SOI, non pas de l'idéal grecque du tiède milieu, qui est lui au placard, couchée devant le virtualisme amerloque, ni le cocon technocratique libéral insane, qui lui règne de sa main tiède de comptable."

    Le virtualisme est un vecteur comme un autre. Ce qui ne doit pas vous échapper dans les Saintes Écritures, c'est leur caractère eschatologique. L'avancement dans la conscientisation graduelle de l'homme à la parole de Dieu et à son existence se fait par l'acceptation de la grandeur de l'intégralité de sa création. Lisez Luc, chapitre 12.

    - "Le Christ semble lui être assez adepte du coup de fouet scandaleux en milieu théocratico-capitaliste hostile, du militantisme apocalyptique au cœur de la fournaise pharisienne, pas le genre de type qui fait dans la bouteille à la mer ou le coup de glaive dans l'eau, ni dans la tour d'ivoire au milieu des ruines. Le Christ fait des coups d'éclats spirituels dont la portée symbolique nous parvient par delà les siècles. L’Évangile, c'est quand même un sacré best-seller dans son genre."

    Ce sont pratiquement les mêmes paroles que celle de Richard Dawkins, qui admet sa stupéfaction face à la si grande pérennité de la parole de celui qu'il considère comme un simple agitateur de foules. De plus, les réalités anthropologiques de l'homme devraient vous dissuader d'y trouver un autre "rebelle" qui se parerait d'éternité. Louis-Ferdinand Céline mettait en garde efficacement contre cette illusion, il était pourtant parfaitement athée.

    Après, si vous cherchez des jeunes et vieux grincheux portés à la contradiction, je pense qu'il y a suffisamment d'endroits où satisfaire le syndrome du : https://www.mattcutts.com/images/duty_calls.png

  • Vade retro, Satanas.

  • Je pars, je pars !

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