Sur la dérive médicale totalitaire, Aldous Huxley est peut-être plus explicite qu'Orwell, bien que le procédé de la "novlangue" revienne au même : le totalitarisme repose sur la renonciation à la science, décrite par l'un des dirigeants du "Brave New World" comme une menace de trouble à l'ordre social.
Dans "BNW" la médecine est instrumentalisée par l'Etat, plus précisément la médecine darwiniste, suivant l'usage illustré par le IIIe Reich, mais aussi l'Union soviétique, les Etats-Unis (la CiA) et la Chine, dont le programme démographique eugéniste est l'un des axes principaux de sa politique économique ; on peut parler d'eugénisme racial dans le cas du IIIe Reich et d'eugénisme malthusien dans le cas de la Chine. Aux Etats-Unis la pratique de l'avortement à l'échelle industrielle est impulsée, non par le parti unique, mais par l'idéologie consumériste, très proche du conditionnement décrit par Huxley dans "BNW". Le contrôle ou la régulation des naissances par divers moyens, dont le moyen religieux au Moyen-Âge, n'est pas un fait nouveau - il est un facteur de progrès économique et social, mais dans l'Occident industrialisé au XXe siècle, ou l'Orient occidentalisé, la méthode eugéniste, combinée à l'esclavage capitaliste larvé, va tourner au suicide social.
En 2025, l'ouvrage d'A. Huxley est probablement le plus subversif en circulation aux Etats-Unis - subversif au regard du "wokisme", qui consiste à brandir l'étendard de la société de consommation, mais aussi subversif vis-à-vis du trumpisme, qui repose sur la négation des meurtres de masse perpétrés pour garantir aux Etats-Unis leur domination impérialiste. "1984" a donné lieu à plusieurs adaptations cinématographiques qui vident l'anti-utopie d'Orwell de son sens pour la réduire à un pamphlet anticommuniste ; il serait plus difficile de saboter le "BNW" d'Huxley, qui dénonce plus directement la barbarie libérale-darwiniste.
Cette semaine on pouvait prendre "Le Monde" (14 oct.) en flagrant délit de mensonge médical grossier, de nouveau à propos de la vaccination contre la grippe qui a enrichi de façon éhontée quelques laboratoires pharmaceutiques, invités par les présidents D. Trump et J. Biden à profiter de la crise sanitaire - détournement caractéristique de la médecine au profit de calculs politiciens.
Les laboratoires ont tout avoué ou presque depuis la séquence totalitaire de 2020 : ils l'ont fait d'autant plus facilement qu'ils sont "couverts" par la classe médiatico-politique, qui a pris l'initiative de produire un vaccin miraculeux pour permettre d'accélérer le déconfinement. Les labos ont avoué que leurs vaccins n'étaient d'aucune efficacité pour empêcher l'épidémie de grippe à coronavirus de se propager, ce que les citoyens les plus conditionnés à prendre au sérieux la publicité commerciale des labos ont fini par comprendre, puisque la population états-unienne a pratiquement cessé de se faire vacciner.
Les prédictions des rares médecins dotés de bon sens, dès les premiers jours de la pandémie, se sont toutes accomplies ; je cite par exemple ce jeune médecin new-yorkais de mémoire : "Les Etats-Uniens vont tomber comme des mouches, car ils sont tous déjà plus ou moins malades." Les Etats-Unis sont en effet le seul pays au monde où le coronavirus a tué au-delà des personnes affaiblies par l'âge ou des maladies chroniques.
Il faut noter que le mensonge totalitaire persiste à propos des vaccins à ARNm à travers une démonstration statistique qui n'est pas plus sérieuse que la démonstration du bénéfice du tabac pour les femmes enceintes. En ce qui me concerne, j'ai eu la chance d'être éclairé il y a une quinzaine d'années par un prof de médecine sur la menace que représentent les statistiques pour la médecine. Un chirurgien célèbre, aujourd'hui décédé, rappelait chaque fois qu'il le pouvait la stagnation de la science pharmaceutique depuis plus d'un demi-siècle.
Il est impossible de démontrer le bénéfice des vaccins contre la grippe pour les "personnes à risque", car les personnes de plus de 65 ans à qui ces vaccins sont administrés sont, pour la plupart d'entre elles, en mauvaise santé, et les causes de leur décès impossible à analyser ; le choc provoqué par un vaccin chez un vieillard de 80 ans, contribuant à provoquer sa mort, est impossible à déceler. L'industrie pharmaceutique joue donc, avec les vaccins contre la grippe, sur le velours - tandis que les malaises cardiaques provoqués par le vaccin ARNm sont plus faciles à repérer sur de jeunes types en bonne santé.
"Le Monde" explique donc à ses lecteurs, après avoir reconnu l'existence d'études suggérant que la vaccination fait courir un risque de baisse "relatif" de l'immunité, qu'il est néanmoins souhaitable que les personnes en bonne santé se fassent vacciner contre la grippe saisonnières (20 euros/vaccin), que l'on annonce "sèvère" cette année, et ce pour augmenter "l'immunité générale". Bien sûr le Dr Knock a choisi un pseudo pour signer cet article médical. "Le Monde" a mis deux ans avant de reconnaître que l'hypothèse de la fabrication du coronavirus par le consortium millitaro-industriel n'était pas une hypothèse fantaisiste.
Ce n'est peut-être pas un détail, l'industrie pharmaceutique est la principale source de financement de ce que les journalistes osent encore appeler "la vie politique".
L'idéologie darwiniste a pour effet de détruire les grands principes humanistes de la médecine. C'est le principe darwiniste qui fait tenir pour quantité négligeable, accepter comme dommage collatéral les milliers de blessures graves ou de décès de personnes allergiques au vaccin inoculé que Pfizer a été contraint de déclarer plus tôt que prévu sous la contrainte judiciaire aux Etats-Unis. Les abrutis "antispécistes-darwinistes" ont le don d'ignorer que la principale fonction de l'antispécisme n'est pas d'améliorer la "condition animale", mais de traiter les êtres humains comme des animaux.
J'ai consacré dans mon essai sur "Orwell & les Gilets jaunes" plusieurs chapitres au problème du "krach scientifique", lié à la culture totalitaire maquillée en "démocratie". Cette faillite collective du XXe siècle se manifeste de la façon la plus évidente par l'abolition de la frontière entre la science et la science-fiction. Ici encore on mesure l'utilité de la satire d'A. Huxley, qui présente la science-fiction comme le socle de la culture totalitaire technocratique.