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blasphème

  • Blasphèmes

    Pour certains, le blasphème ne doit pas être sanctionné, car la liberté d'expression est illimitée ; d'autres, au contraire, plaident le respect des convictions d'autrui, en public, et jugent les paroles blasphématoires blâmables.

    Le blasphème contre dieu est devenu, dans les pays occidentaux, une chose assez banale. D'une certaine façon, on peut dire que la "liberté d'expression" est devenue plus sacrée que dieu. Cette liberté d'expression est d'ailleurs une notion assez indéfinissable, comme souvent les choses sacrées. Cependant, les insultes visant l'Etat et ses représentants légaux demeurent en principe répréhensibles, et c'est là une forme de censure du blasphème contre l'ordre et l'autorité.

    Le caractère sacré de l'argent s'impose assez naturellement en Occident, plus facilement que le culte de l'Etat (dont la puissance dépend largement). Rares sont les athées qui ne croient pas dans l'Argent.

    On note que la concurrence entre dieu et l'argent dans le coeur des hommes est un vieux thème biblique, repris dans les temps modernes par Shakespeare ou Karl Marx.

    Mais le blasphème le plus banal dans l'Occident moderne me semble le blasphème contre l'amour. C'est pratiquement comme si la survie du monde moderne dépendait de ce blasphème.

    En effet il y a bien pire que nier l'amour, comme font les savants biologistes qui n'en décèlent pas la moindre trace dans leurs éprouvettes ; invoquer l'amour en toutes circonstances est sans doute bien pire que nier son existence, ce qui relève d'une observation générale assez exacte, puisque l'amour est l'exception et non la norme.

    Est-il exagéré de dire que la culture occidentale moderne, plus qu'aucune autre, est un complot contre l'amour ? Un phénomène propre à l'Occident comme la société de consommation, qui est aussi une manière politique d'asservir les masses, me paraît explicable du seul point de vue du blasphème contre l'amour.

  • Chrétien et insulté

    ...par "Charlie Hebdo".

    Chrétiens, nous avons en partage avec les mahométans d'être insultés régulièrement par "Charlie-Hebdo", d'une manière qui nous rappelle les insultes des soudards romains, d'autant plus que la doctrine laïque dont ces descendants de soudards s'enorgueillissent est un néo-paganisme déguisé. Nietzsche a le courage de se dire suppôt de Satan, antisémite, antichrétien - courage que les soldats de seconde classe n'ont pas. 

    - Si les chrétiens s'abstiennent de répliquer à de telles insultes (Jésus-Christ s'est laissé insulter et cracher dessus sans rien dire et en s'abstenant d'user de son pouvoir divin, provoquant l'incompréhension de ses bourreaux), c'est parce que la tentation d'y répondre est satanique. Satan provoque les chrétiens comme il a provoqué le Christ Jésus au désert, l'incitant à user de la puissance que lui confère son père. Répliquer au blasphème est donc, pour le chrétien fidèle, un autre blasphème plus grand encore, dirigé contre sa propre foi.

    - Si un chrétien cherche à empêcher le blasphème des païens contre le Christ, comme l'évêque de Rome dernièrement, c'est la preuve qu'il se comporte comme Judas l'Iscariote, en zélé défenseur d'un dieu qui ne lui a pas demandé son aide. En effet, c'est en ne répliquant pas aux insultes des soudards romains, de leur chef ou des prêtres juifs, que le Christ Jésus fait la preuve de l'existence de l'amour - et devant cette preuve le monde et ses ministres ne peuvent que se tordre de rage ; en effet, si l'amour existe, alors le monde et ses actionnaires sont condamnés.

    - Mahométans, voyez comme l'on se permet de vous diaboliser, parce que deux d'entre vous ont répliqué par la violence à de sournoises provocations - c'était exactement le but visé par Satan, qui domine les politiciens et les prêtres comme ces derniers dominent les foules : en divisant pour mieux régner.

    Si la foi en dieu est un trésor, à quoi bon jeter de l'or à la figure de ceux qui prétendent qu'elle n'est que du plomb ? De ceux qui vivent désespérément isolés de tout, et même de leurs semblables, ce que leurs manifestations de solidarité, aussi massives que superficielles, trahissent - l'humanité au niveau de la chaleur animale.

     

     

  • Blasphème et politiquement correct

    Nier l'existence des chambres à gaz nazies, insulter Mahomet, montrer les nichons de la princesse Kate en photo... le blasphème n'est jamais loin. Dans le pays où règne la libre pensée, le politiquement ou le religieusement correct n'existe pas. Ce pays-là est parfaitement virtuel.

    - Une bonne compréhension du blasphème permet de comprendre qu'il n'a rien à voir avec Dieu, mais avec les choses qui sont sacrées pour l'homme, comme la civilisation ou l'argent.

    Jésus-Christ, qui se dit le fils de Dieu, n'a cure du blasphème ; la colère du Christ est contre le penchant de l'homme à se prendre pour une chose sacrée : ainsi procèdent le plus souvent les artistes.

    - Si dieu est une chose sacrée dans les pays pauvres, bien plus que dans les pays riches qui les oppriment, c'est bien sûr parce que les pauvres ne possèdent rien. En même temps les pauvres, précisément parce qu'ils ne possèdent rien, peuvent mieux comprendre que la propriété est le fondement de l'éthique et du religieusement correct. Comme on ne possède pas dieu, on ne peut pas le défendre contre le blasphème d'autrui : ce serait entrer dans une compétition à laquelle la nature incite, mais non pas dieu.

    - L'interdit de représenter dieu est, dans les religions bibliques, pour éviter de tomber comme les religions païennes dans le critère éthique ou esthétique, et donc dans le relativisme. Il ne s'agit nullement de protéger dieu ou ses prophètes authentiques contre le vandalisme de l'homme, mais au contraire de protéger l'homme contre sa propre bêtise, juridique.

    "Dieu bénisse l'Amérique !" : c'est l'usage de dieu à des fins humaines qui entraîne de terribles catastrophes pour les usuriers de dieu ; à la fin, Satan reprend ses droits.