E. Nolleau est le critique de plateau télé parfait, qui a pigé que si on peut encore se permettre d'y vilipender tel ou tel bouquin, cet art bénéfique qu'est le cinoche, il vaut mieux éviter d'en dire du mal. Comme on dit au PS du mal de la guerre, mais on vote pour, histoire de faire la part de l'utopie et du financement des partis politiques.
Dans la même veine moyenne, Nolleau est assez clairvoyant pour discerner la tournure pédophile* des bouquins de Yann Moix, en oubliant de dire que le préau de la littérature française est encombré depuis belle lurette de ludions qui jouent à touche-pipi : Proust, Sartre, Robbe-Grillet et Houellebecq en queue de peloton, qui se languissent du con de leur mère comme c'est pas permis (tendance qui a même donné un spécimen au rayon théologie : Jean Guitton).
Idem pour le cinoche ; il suffit de se poster à la sortie d'une salle et d'observer la bordée de foetus qui en sort après le générique (sic) de fin, les yeux papillonnant devant le monde réel, comme déstabilisés. A tel point qu'on peut dire d'un cinéphile qu'il est "inné".
Dans cette nouvelle Carthage effrayante qu'est New York, terrorisante pour une âme d'artiste français avec ses grands phallus futuristes et sa musique, où Céline se réfugie-t-il ? Au cinoche. Baudelaire a assez d'esprit pour maudire la photographie, irruption du décret dans l'art, mais il se fait cependant tirer le portrait pour que sa mère ne l'oublie pas.
*Compte tenu du risque de poursuite judiciaire, E. Nolleau ne parle pas de "pédophilie", c'est moi qui utilise ce terme dans un sens très large, incluant le sentiment d'homosexualité et même la monogamie entêtée qui dissimule le même besoin de protection maternelle (la sexualité, naturelle et marquée par la perversion pour Freud, est artificielle et marquée par l'inceste pour un chrétien, quel que soit son goût particulier.)
Commentaires
Rha, mais il est bien, ce blogue. N'y a-t-il pas un lien "contact", histoire que je puisse féliciter l'auteur de ce magnifique
"mais les femmes qui ne sont pas mariées à trente ans restent généralement éloignées de la vérité le restant de leur vie"
?
Oui, j'en suis aux archives.
En tous cas, Bravo.
Amicalement.
Al.
Vous pouvez faire table rase de mes archives au-delà d'un an. Je ferais mon autocritique complète si j'en avais le temps, mais je préfère dire brièvement -c'est même une blogueuse qui m'a aidé à le comprendre-, qu'il y a des tas de façons d'être pédéraste, et que la plus commune est d'être dans le régime du mariage hétérosexuel. Dis-moi quel type de femme tu as épousé, et depuis combien de temps, et je te dirai quel type d'homosexuel tu es. Le dégoût qu'inspire la polygamie en Europe a dans une large mesure une signification pédérastique et incestueuse : l'origine patrimoniale du contrat de mariage y est trop évidente et choque le sentiment du capitaliste occidental, qui aime bien s'en raconter des tonnes sur le mode chrétien ou hollywoodien sur les raisons qui poussent à contracter avec l'âme soeur (alors que la crise des "subprimes" en dit plus long sur le mariage que la romance du petit Nicolas S. avec la filigrane Carla B.)
Le risque est le même en fondant sa vie sur la pornographie qu'en la fondant sur le mariage ; dans les deux cas, il ne s'agit que de règlementation sexuelle ; le code pornographique dominant n'est qu'une séquelle de l'échec du code matrimonial précédent.
L'oeuvre d'un écrivain franco-boche, F. Weyergans, fils d'un crapaud de bénitier catholique spécialisé dans le sermon de mariage, fournit la preuve littéraire de ce que j'avance. Le fils s'est reconverti sur le dos de son paternel dans le sermon laïco-porno-freudo-machin-truc (il est obligé de pisser sur la tombe de son père pour dissimuler le "truc", comme Sartre a fait avec Chateaubriand.)
Si je vous dis que ce Weyergans, de l'Académie française, est en outre l'écrivain préféré de Jean-Luc Delarue, vous n'avez plus aucune excuse.